Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

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Yakiv
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Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Yakiv » 25 juil. 2020, 00:37:39

Le sujet des traitements ne semble plus cristallisé autant les tensions (tant mieux quelque part). A part France Soir qui continue son lobbying en faveur de la chloroquine, les articles au sujet des traitements se sont faits un peu plus rare ces derniers temps.
La science continue d'avancer mais les annonces tonitruantes sont derrière nous.

Voici un point assez détaillé à mi-juillet.
Le JDD a écrit :
Covid-19 : chloroquine, Remdesivir... Voici les traitements qui sont efficaces et ceux qui ne marchent pas
le 23 juillet 2020
ParThe Conversation


Corticothérapie, Remdesivir, Lopinavir, traitement combinant la chloroquine... Les résultats de nombreux essais cliniques, conduits en Europe et dans le monde, commencent à être publiés. Dominique Costagliola, directrice adjointe de l'Institut Pierre-Louis d'épidémiologie et de santé publique (Sorbonne Université, Inserm), fait le point sur les traitements les plus médiatisés et résument les premières conclusions à tirer après six mois d'études.

En matière de médicaments, quelles sont les pistes les plus prometteuses?
Les résultats des études qui ont été conduites en Europe et dans le monde commencent à être publiés. Au Royaume-Uni, l'essai Recovery a mis en évidence un effet positif de la corticothérapie faible dose par dexaméthasone, en particulier chez les gens qui étaient en réanimation. Ce type de traitement est connu pour être efficace : on l'administrait déjà aux patients qui développaient un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SRDA) dans d'autres contextes, avant l'infection par le coronavirus SARS-CoV-2. Il ne s'agit pas d'en donner à tous les patients, mais à ceux qui sont déjà dans un stade avancé : cela a un effet important, puisque la mortalité est réduite après administration.

Voici quelques semaines, on avait beaucoup parlé du Remdesivir, une molécule qui a fait ses preuves contre divers virus (Ebola, Lassa…), car elle perturbe la réplication de leur ARN. Qu'en est-il?
Le Remdesivir a fait l'objet de trois études randomisées. Une étude chinoise a été la première publiée. Elle visait à évaluer l'emploi du Remdesivir administré durant 10 jours. Les résultats se sont avérés négatifs : aucun effet bénéfique n'a pu être mis en évidence. Mais les inclusions de participants avaient dû être stoppées faute de malades, une fois que l'épidémie a été sous contrôle en Chine.

Le Remdesivir est coûteux et ce ne sera pas un "game changer" s'il ne permet pas d'améliorer la survie

Deuxièmement, le laboratoire pharmaceutique Gilead a conduit un essai visant à comparer l'emploi de Remdesivir pendant 5 jours à son emploi pendant 10 jours. Celui-ci a conclu qu'il n'y avait pas de différence significative d'effet entre les deux durées d'utilisation, sans toutefois que l'on ne puisse affirmer que 5 jours est non inférieur à 10 jours de traitement.

Enfin un essai mené par les NIH a été arrêté précocement, car l'emploi de Remdesivir permettait de raccourcir la durée de séjour à l'hôpital (de 4 jours en médiane). La durée d'hospitalisation passait de 14 jours à 11 jours. En revanche, aucun effet sur la mortalité n'a pu être mis en évidence dans cette étude. Tous les patients n'avaient pas atteint un mois de suivi, qui est la durée de suivi retenue dans la plupart des études chez les patients hospitalisés. Or, cet arrêt précoce après un suivi court pour une proportion importante des participants peut induire une surestimation de l'effet et ne permet pas de conclure à un bénéfice sur la mortalité. En dépit de ces limites, une recommandation d'utilisation chez les patients hospitalisés a été émise aux USA et le produit vient d'obtenir une AMM conditionnelle en Europe, avec une demande de données complémentaires relatives à la mortalité.

De nombreux cliniciens ne sont pas convaincus par le critère de jugement utilisé, le raccourcissement de la durée d'hospitalisation. De plus, l'arrêt précoce n'a pas permis de savoir chez quels patients ce traitement serait le plus utile. C'est d'autant plus ennuyeux que le nombre de doses disponibles est limité et que les Etats-Unis les ont préemptées. Comment savoir qui traiter en priorité?

L'évaluation du Remdesivir se poursuit pour évaluer son éventuel impact sur la mortalité dans l'essai international de l'OMS Solidarity et son essai associé Discovery, conduit par l'Inserm dans plusieurs pays d'Europe (France, Autriche, Belgique, Luxembourg pour l'instant). La question de l'intérêt du Remdesivir reste posée, d'autant que ce médicament est coûteux et que ce ne sera pas un "game changer" s'il ne permet pas d'améliorer la survie.

L'hydroxychloroquine, clairement, ne marche pas pour les personnes hospitalisées

Quelles sont les pistes qui ont été abandonnées par les principaux essais cliniques en cours?
Sur l’ensemble des molécules qui ont été testées, l'hydroxychloroquine, clairement, ne marche pas pour les personnes hospitalisées. Le Lopinavir, un antirétroviral dont l'utilisation principale est le traitement de l'infection à VIH, a lui aussi été abandonné à la fois par l'essai britannique Recovery et par l'essai Solidarity. Les données collectées dans le cadre de Discovery, qui est le seul essai qui suit de façon détaillée les problèmes de tolérance et d’événements indésirables, ont aussi montré que l’utilisation du Lopinavir posait problème en matière de complications rénales, en particulier chez les personnes qui présentent des formes graves. Cet effet était décrit dans le résumé des caractéristiques du Lopinavir, mais dans le cadre de l'infection à VIH, ce n’est pas fréquent.

Ce point illustre que les événements indésirables d'un médicament peuvent être différents suivant la pathologie dans laquelle on l'utilise, car la pathologie elle-même peut avoir un impact spécifique sur certains organes. Or, on soupçonne l'infection à SARS-CoV-2 d’avoir des conséquences sur beaucoup d'organes : les poumons bien entendu, mais aussi le cœur, le rein, potentiellement le système nerveux…

Et quelles sont les thérapies encore en cours d'évaluation?
L'essai Solidarity teste encore l'azithromycine, un antibiotique de la classe des azalides (famille des macrolides) seule. Ce bras n'a pas été arrêté, on en attend encore les résultats.

S'attaquer non plus au virus, mais à l'orage inflammatoire qu'il déclenche

Au nombre des pistes intéressantes pour lesquelles nous n'avons pas encore de réponse formelle figure le plasma de personnes convalescentes. Les études portant sur ce type de thérapies sont plus complexes que lorsqu'on teste un médicament dont on connaît bien le processus de fabrication. En effet, le plasma est prélevé chez des gens qui ont eu la maladie, mais tout le monde ne procède pas de la même façon pour sélectionner les donneurs. En France par exemple, dans l'essai Coriplasm, on vérifie la présence d'anticorps neutralisants. Ce n’est pas forcément le cas dans toutes les études qui sont conduites et le moment d’administration peut aussi jouer un rôle. Il faudra donc en tenir compte lors de l'analyse des résultats.

Jusqu'ici, certaines études ont suggéré des résultats positifs chez des malades traités par du plasma de convalescent, mais elles n'étaient pas randomisées, ni comparatives. De nombreux essais de par le monde évaluent cette solution (y compris l'essai Recovery au Royaume-Uni). Des résultats positifs pourraient ouvrir la voie pour tester des combinaisons d'anticorps monoclonaux permettant d'envisager un processus de fabrication plus simple et généralisable que le plasma de convalescent.

Une autre piste explorée consiste à s'attaquer non plus au virus, mais à l'orage inflammatoire qu'il déclenche : c'est la piste des immunomodulateurs en général, et des anti-interleukines en particulier [les interleukines sont des messagers chimiques qui interviennent dans la réponse immunitaire et l'inflammation associée, NDLR]. Au nombre de ces médicaments figure par exemple le Tocilizumab, un anticorps qui bloque le récepteur de l'interleukine-6, utilisé pour traiter la polyarthrite rhumatoïde. Une équipe de l'AP-HP avait communiqué fin avril sur le sujet, les résultats sont actuellement soumis en vue d'une publication. Le Tocilizumab est aussi testé dans l'essai Recovery.

Sur la base de publications ou d'annonces récentes, l'interféron injectable ou en nébulisation est aussi une piste d'actualité [les interférons sont des protéines impliquées dans la réponse immunitaire notamment antivirale, NDLR].

De nombreuses autres hypothèses ont aussi été formulées et sont en cours d'évaluation, sans qu'on sache si le nombre des inclusions de participants dans ces études sera suffisant pour en tirer des conclusions.

L'emballement franco-français autour de l'hydroxychloroquine a entraîné une multiplication d'essais

Est-ce que cela signifie qu'un trop grand nombre d'essais cliniques ont été mis en œuvre?
La question est complexe, et sur ce point la France et le Royaume-Uni ont eu deux approches très différentes. Les Britanniques ont été très drastiques. Ils ont essentiellement organisé un très gros essai public simple, Recovery, dans lequel ils ont inclus environ 12.000 personnes. Celui-ci à déjà produit des résultats, négatifs pour l'hydroxychloroquine et le Lopinavir, positifs pour la corticothérapie à faible dose. D'autres sont à venir.

En France, il y a eu au contraire une flambée d’études, sans coordination initiale. En outre, l'emballement franco-français autour de l'hydroxychloroquine a entraîné une multiplication d'essais en lien avec cette molécule. C'est notamment dû à la façon dont est organisé le système. Plus les centres hospitalo-universitaires conduisent de recherche, plus ils reçoivent de dotations. Or, ce sont eux les sponsors des essais publics, justement. Et du moment qu'une équipe a un sponsor, ni l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ni le Comité de protection des patients ne peut s'opposer au démarrage de son essai sous prétexte qu'il y en aurait déjà suffisamment (sous réserve que ledit essai suive les règles relatives à la protection des participants, bien entendu).

Il y a eu peu de coopérations à l'échelle européenne

Qui plus est, la recherche est organisée de façon à valoriser l'investigateur principal des travaux. Ce système pousse à la pléthore et peu à la collaboration, moins valorisée. Plus de 80 propositions ont été soumises à REACTing. L'idéal aurait de trouver un juste milieu entre un essai unique, comme au Royaume-Uni, et ces 80 propositions… On aurait pu se limiter à quelques essais en ville et à l'hôpital, par exemple. Mais cela aurait nécessité que les gens travaillent les uns avec les autres, et qu'un organisme puisse être légitime à prioriser les propositions.

Et cela aurait fait émerger une autre difficulté : quand vous recevez autant de propositions, même si certaines n'ont qu'un rationnel modeste, comment être sûr de donner la priorité aux bonnes? Ce n'est pas un exercice facile, dans ce contexte. Enfin, on peut aussi noter qu'il y a eu peu de coopérations à l'échelle européenne. Tout ceci indique qu'il faudra tirer des enseignements de cette crise, tant en matière d'organisation des essais cliniques que de coopération nationale et internationale en contexte de maladie infectieuse émergente. Et notamment dans la perspective de la poursuite de l'épidémie…

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.
https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/covi ... as-3982407

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karoline
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par karoline » 29 juil. 2020, 23:56:32

Yakiv a écrit :
25 juil. 2020, 00:37:39

l'essai Recovery a mis en évidence un effet positif de la corticothérapie faible dose par dexaméthasone, en particulier chez les gens qui étaient en réanimation. Ce type de traitement est connu pour être efficace : on l'administrait déjà aux patients qui développaient un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SRDA) dans d'autres contextes, avant l'infection par le coronavirus SARS-CoV-2.
Oui, pourquoi a-t-on attendu pour se servir de la corticothérapie, très curieux.......

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Nombrilist
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Nombrilist » 30 juil. 2020, 00:09:35

karoline a écrit :
29 juil. 2020, 23:56:32
Yakiv a écrit :
25 juil. 2020, 00:37:39

l'essai Recovery a mis en évidence un effet positif de la corticothérapie faible dose par dexaméthasone, en particulier chez les gens qui étaient en réanimation. Ce type de traitement est connu pour être efficace : on l'administrait déjà aux patients qui développaient un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SRDA) dans d'autres contextes, avant l'infection par le coronavirus SARS-CoV-2.
Oui, pourquoi a-t-on attendu pour se servir de la corticothérapie, très curieux.......
Tout simplement parce que personne n'a attendu Recovery pour se servir des corticoïdes ! A ce sujet, c'est comme si l'essai Recovery avait montré que l'eau chaude dissout mieux le sel que l'eau froide.

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karoline
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par karoline » 31 juil. 2020, 16:18:35

Nombrilist a écrit :
30 juil. 2020, 00:09:35
karoline a écrit :
29 juil. 2020, 23:56:32
Yakiv a écrit :
25 juil. 2020, 00:37:39

l'essai Recovery a mis en évidence un effet positif de la corticothérapie faible dose par dexaméthasone, en particulier chez les gens qui étaient en réanimation. Ce type de traitement est connu pour être efficace : on l'administrait déjà aux patients qui développaient un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SRDA) dans d'autres contextes, avant l'infection par le coronavirus SARS-CoV-2.
Oui, pourquoi a-t-on attendu pour se servir de la corticothérapie, très curieux.......
Tout simplement parce que personne n'a attendu Recovery pour se servir des corticoïdes ! A ce sujet, c'est comme si l'essai Recovery avait montré que l'eau chaude dissout mieux le sel que l'eau froide.
D'après ce que les média disent justement, ils auraient attendus cet essai, bien curieux.

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Yakiv
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Yakiv » 31 juil. 2020, 16:40:54

Un état des lieux de la course mondiale aux vaccins.
Libération a écrit :
LES VACCINS EN DÉVELOPPEMENT

Libération fait le point sur les vaccins en développement contre le virus Sras-CoV-2. On compte environ 200 projets dans le monde entier pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

Ces projets sont à différents niveaux d’avancement. Ils doivent être testés sur des animaux (phase préclinique) avant de pouvoir passer chez l’homme. En général, environ 90% des projets de vaccins échouent lors de l’une des 3 phases des essais cliniques. La phase I sert jauger les effets secondaires du vaccin, la phase II vise à vérifier qu’il déclenche bien une réaction immunitaire. Enfin, la phase III doit démontrer qu’il constitue une protection contre la maladie ciblée. Une fois ces phases passées, il reste à obtenir une autorisation de mise sur le marché auprès des agences sanitaires.

La frise ci-dessous donne l’avancée des principaux projets en se basant notamment sur les données régulièrement mises à jour par l'Organisation mondiale de la santé.

Le point sur la recherche

Phase pré-clinique 139

Phase I 9

Phase II 12

Phase III 5

Vaccin approuvé 0


Pour développer un vaccin en dix-huit mois au lieu des dix ans habituels, les industriels lancent plusieurs phases simultanément. Il est donc parfois compliqué de savoir à quel stade en est chaque projet. Ainsi, un laboratoire indien a commencé à fabriquer de manière industrielle le vaccin d’AstraZeneca, avant même de savoir s’il est efficace. Son directeur reconnaît, dans Libération, que «si les essais cliniques échouent, cela représentera une grande perte financière». En effet, un vaccin peut n’être efficace que sur une fraction de la population piquée. Il peut empêcher de tomber malade mais ne pas prévenir la transmission…. Pour s’associer à ce risque industriel, des Etats font des précommandes auprès des entreprises afin de leur assurer un revenu en cas de succès.

Enfin, la dernière étape, celle de l’approbation auprès des agences sanitaires n’est pas une mince affaire. Il est envisageable d’avoir un vaccin approuvé dans un pays mais pas dans l’autre. Ainsi, la Chine a approuvé l’utilisation sur ses militaires du vaccin développé par CanSinoBio… Nous considérons ici, qu’un vaccin est approuvé quand il a obtenu une autorisation de mise sur le marché en France.
Liste des projets en essais clinique
Ci-dessous, Libération détaille le stade d’avancement des différents projets déjà en phase d’essai clinique. Ils sont classés selon le nom du consortium qui les porte (en général un laboratoire de recherche associé à une entreprise).

Chaque part du demi-cercle représente une étape du développement clinique, coloriée en fonction de son état d’avancement.

Plus le demi-cercle est coloré, plus le développement du vaccin est avancé.
Vac1.jpg
Vac1.jpg (153.24 Kio) Vu 11254 fois
Vac2.jpg
Vac2.jpg (136.51 Kio) Vu 11254 fois
Il existe différents type de vaccin en fonction du mécanisme d'action.
Vaccin à virus inactivé : c'est le plus simple à comprendre. On prend le virus cible, on le tue pour qu’il ne puisse plus se reproduire et on l’injecte mort dans le corps pour que le système immunitaire apprenne à le reconnaître.
Vaccins à sous-unités protéiques : on introduit dans le corps seulement une partie caractéristique du virus afin que le système immunitaire la reconnaisse. C’est l’équivalent vaccinal d’une synecdoque : on reconnaît le tout par la partie.
Vaccin à vecteur viral : c’est un cousin du vaccin à sous-unités protéiques. On utilise un autre virus inoffensif à qui l’on injecte des éléments caractéristiques du virus d’intérêt.
Vaccin à ADN ou ARN : lui aussi est un cousin du vaccin à sous-unités protéiques. C’est le dernier arrivé de la famille, jamais vraiment testé. On injecte dans le corps le matériel génétique codant pour une partie caractéristique du virus d’intérêt. Le corps va ensuite lui-même produire la protéine virale et apprendre à la reconnaître.

Production : Clara Dealberto, Savinien de Rivet, Olivier Monod
https://www.liberation.fr/apps/2020/07/ ... loppement/

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karoline
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par karoline » 31 juil. 2020, 19:58:24

Article prometteur:

Le fabricant américain de médicaments Pfizer Inc (NYSE:PFE) et la société biotechnologique allemande BioNTech (NASDAQ:BNTX) ont déclaré hier soir avoir commencé leur essai en phase finale sur l'homme de leur vaccin contre le covid-19.

Les actions de Pfizer ont augmenté de plus de 3 % dans les cotations d'après-bourse lundi. BioNTech a augmenté de plus de 2 %.

L'essai comprendra jusqu'à 30 000 participants âgés de 18 à 85 ans sur 120 sites dans le monde, dont 39 États américains, ont annoncé les entreprises. Si l'essai est concluant, ils prévoient de le soumettre à un examen réglementaire final dès le mois d'octobre. Elles prévoient de fournir jusqu'à 100 millions de doses d'ici à la fin de 2020 et environ 1,3 milliard de doses d'ici à la fin de 2021.

La décision de commencer l'essai reflète "notre objectif premier de mettre sur le marché le plus rapidement possible un vaccin bien toléré et très efficace, tandis que nous continuerons à évaluer nos autres candidats vaccins dans le cadre d'un portefeuille différencié de vaccins COVID-19", a déclaré Ugur Sahin, PDG de BioNTech, dans un communiqué, ajoutant que "de nombreuses étapes ont été franchies vers ce jalon important et nous tenons à remercier toutes les personnes impliquées pour leur engagement extraordinaire".

Rappelons que les deux sociétés avaient déjà fait les gros titres au début de ce mois, après avoir annoncé des résultats préliminaires prometteurs pour l'un de leurs candidats vaccins, celui qui est passé en phase final d'essai hier.

La semaine dernière, le gouvernement américain avait par ailleurs annoncé qu'il paierait 1,95 milliard de dollars à Pfizer et BioNTech pour produire et livrer 100 millions de doses de leur vaccin s'il s'avère sûr et efficace. L'accord a été signé dans le cadre de l'opération Warp Speed, le plan du gouvernement US pour accélérer le développement et la production de vaccins et de traitements pour lutter contre le covid-19.

Pfizer avait précédemment annoncé qu'elle espérait commencer son essai pivot de phase finale du vaccin dès cette semaine.

Notons également que Moderna Inc (NASDAQ:MRNA), qui développe également un candidat vaccin de premier plan, a aussi déclaré hier avoir commencé son essai de vaccin contre le coronavirus en phase avancée. Cet essai comprendra également 30 000 participants. La société a déclaré qu'elle serait en mesure de fournir entre 500 millions et 1 milliard de doses par an à partir de l'année prochaine.

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Yakiv
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Yakiv » 01 août 2020, 11:53:22

Faut-il s'engager dans un "challenge infectieux" ?
FranceInfo a écrit :
Coronavirus : on vous explique ce qu'est un "challenge infectieux" (et pourquoi le Conseil scientifique s'oppose à cette technique)

Inoculer le virus à des volontaires, une technique controversée qui pourrait être utilisée pour accélérer les essais de vaccins contre le Covid-19.

Le Conseil scientifique s\'est dit \"défavorable au recours au challenge infectieux\" comme \"étape de développement clinique\" du vaccin contre le SARS-CoV2.Le Conseil scientifique s'est dit "défavorable au recours au challenge infectieux" comme "étape de développement clinique" du vaccin contre le SARS-CoV2. (CAROL SMILJAN / NURPHOTO)

franceinfo
France Télévisions
publié le 30/07/2020 | 06:59


Seriez-vous prêt à vous faire injecter le Sars CoV-2 pour quelques milliers d'euros ? C'est la proposition formulée par plusieurs géants pharmaceutiques pour accélérer la mise au point de leur potentiel vaccin. La course mondiale est lancée pour découvrir le premier vaccin efficace et sans danger contre le virus responsable de la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 660 000 morts à travers le globe, mercredi 29 juillet. Plus d'une centaine de candidats vaccins sont en cours de développement et les laboratoires pharmaceutiques tentent, tant bien que mal, de raccourcir leurs délais. Dans ce contexte, certains pourraient recourir au "challenge infectieux". Franceinfo vous explique en quoi consiste cette technique et pourquoi elle fait l'objet de nombreuses critiques, notamment de la part du Conseil scientifique français.

Un moyen de gagner du temps...
Le "challenge infectieux" consiste à injecter délibérément à des volontaires sains un virus, afin d'évaluer l'efficacité du vaccin en mesurant directement la réponse immunitaire desdits patients. Des scientifiques plaident pour cette procédure, qui permettrait de raccourcir de manière conséquente la troisième et ultime phase des essais cliniques.

Après avoir vérifié l'absence d'effets secondaires, le dosage optimal et le développement d'anticorps lors des deux premières phases, cette étape, qui consiste à vérifier l'efficacité du vaccin, est la plus longue. Elle peut durer plusieurs années. Pendant cette phase d'essais, les volontaires sont divisés en deux groupes : les premiers reçoivent le vaccin, les seconds un placebo. Après plusieurs mois, les deux groupes se soumettent à des tests et les résultats sont comparés. Si le vaccin est efficace, le premier groupe aura mieux été protégé. Pour que le résultat soit pertinent, il faut toutefois que le virus ait suffisamment circulé pour que les deux groupes y aient été confrontés.

"Les essais sur l'homme peuvent fournir des informations beaucoup plus rapidement que les essais d'efficacité classiques", défendent les 153 signataires d'une lettre ouverte (en anglais) adressée à Francis Collins, le directeur des Instituts américains de la santé (National Institutes of Health). "Au lieu de reprendre leur vie comme d'habitude et d'attendre d'attraper le virus, les volontaires sont délibérément exposés à l'agent pathogène dans des conditions contrôlées", exposent-ils. La plateforme 1DaySooner (un jour plus tôt) promeut l'initiative, qui pourrait selon elle "sauver des milliers, voire des millions de vies". "Si un vaccin pouvait éviter 75% de ces décès, alors si nous accélérons le développement du vaccin d'un jour, cela permet de sauver 3 750 vies", avance-t-elle, alors que le compteur présent sur la page d'accueil du site dénombre, mercredi en milieu d'après-midi, près de 33 000 volontaires issus de 140 pays.

... mais qui pose des problèmes ethiques
Les partisans de la technique rappellent que les "challenges infectieux" ont déjà été utilisés dans le passé pour élaborer les vaccins contre la grippe, la malaria, la typhoïde, la dengue ou même le choléra. Si elle a été utilisée dans l'histoire de la médecine, la pratique n'est cependant pas "sans faire songer, toutes proportions gardées, à l'utilisation, à des fins de progrès scientifiques et médicaux, de prisonnièr·es ou de condamné·es à mort", note Slate.

Les "challenges infectieux" sont délaissés depuis les années 1970 pour des raisons éthiques. Car infecter volontairement un individu ne correspond pas au principe fondamental de la médecine, qui est de soigner. Quel que soit le profil clinique du volontaire et la dangerosité du virus inoculé, la pratique présente des risques pour la santé. "Exposer des volontaires à ce virus présente pour eux des risques sévères, possiblement mortels", reconnaissent Nir Eyal, Marc Lipsitch et Peter Smith dans un article publié dans la revue scientifique The Journal of Infectious Diseases. Les trois médecins recommandent donc de réaliser ces "challenges" sur des "jeunes adultes en bonne santé, qui présentent un risque relativement faible de maladie grave". Pour eux, la prise de risque est pertinente, à condition qu'elle soit éclairée et volontaire.

Une technique risquée dans la lutte contre le Covid-19
Mais cette position est loin de faire l'unanimité. Pour d'autres scientifiques, les "challenges infectieux" sont bien trop dangereux pour être mis en place dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Les connaissances sur le SARS-CoV-2 et sur l'évolution de la maladie sont limitées, et les jeunes peuvent également être sujets à des formes graves, rappelle William Haseltine (lien en anglais), ancien professeur à l’école de médecine de Harvard et président du think tank Access Health International. "L'infection peut endommager de façon permanente le cœur, les poumons, le cerveau et les reins, chez les jeunes comme chez les personnes âgées. De plus, une fois qu'une personne est infectée, il n'existe aucun médicament connu qui ne guérisse complètement ou même améliore le Covid-19", souligne-t-il.

Quand bien même les jeunes ne présenteraient aucun risque d'aggravation de la maladie, la stratégie serait problématique, avance le Journal International de Médecine. Les critères de jeunesse et de bonne santé sont "une entrave à une bonne représentativité de la population, alors que le Covid-19 est principalement un danger chez les plus âgés (et chez des sujets atteints par certaines pathologies chroniques comme l'obésité) dont la réponse spécifique du système immunitaire pourrait être une clé importante pour l’élaboration d’un vaccin efficace", relève le journal médical. Un avis que partagent le Conseil scientifique français, le Comité scientifique Covid-19 et le Comité analyse recherche expertise (Care) dans leur avis du 9 juillet (PDF) sur la stratégie de vaccination. Il estime, que les résultats obtenus via ces "challenges infectieux" "ne seraient pas plus transposables, que ceux des modèles animaux, aux personnes vulnérables, principales cibles de la protection".

Le Conseil scientifique y est "défavorable"
"Le comité est défavorable au recours au 'challenge infectieux' de volontaires sains comme étape de développement clinique des vaccins anti-SARS-CoV-2", tranche le groupe de réflexion après avoir évoqué les "raisons à la fois scientifiques et éthiques" pour lesquelles le recours aux "challenges infectieux" apparaît "discutable". Une position qui tranche avec celle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a émis le 6 mai une note dans laquelle elle expose les "critères pour rendre acceptable un 'challenge infectieux'". L'OMS prône un encadrement strict des essais cliniques et de la sélection et prévention des volontaires, sans refuser la tenue de ces "challenges". Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, le débat sur le sujet est ouvert et animé. "Et on suspecte les Chinois de s'y préparer", rapporte Le Monde.

La décision française est animée par la volonté des autorités sanitaires "de ne pas renouveler l’échec de la vaccination anti-grippale de 2009". Peu de Français s'étaient fait vacciner contre la grippe A, à tel point que la campagne de vaccination avait été qualifié d'"échec de santé publique" par une commission d'enquête de l'Assemblée nationale, relatait Le Monde à l'époque. "La réticence à la vaccination en France est un phénomène connu", note le Comité scientifique, qui recommande, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, la mise en place d'"un ensemble de propositions relatives à la communication et à la transparence, ainsi qu'une démarche participative associant des citoyens".
https://www.francetvinfo.fr/sante/malad ... 60187.html

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Narbonne
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Narbonne » 02 août 2020, 13:14:17

Il existe depuis plusieurs années des vaccins à ADN ou ARN, mais l'usage en a été systématiquement refusé. Les effets secondaires potentiels semblent très dangereux et apparaitraient des années plus tard.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Yakiv
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Yakiv » 02 août 2020, 23:08:00

Narbonne a écrit :
02 août 2020, 13:14:17
Il existe depuis plusieurs années des vaccins à ADN ou ARN, mais l'usage en a été systématiquement refusé. Les effets secondaires potentiels semblent très dangereux et apparaitraient des années plus tard.
C'est bon à savoir...
D'autant qu'il s'agit des candidats vaccins les plus avancés et les plus soutenus par les USA.

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johanono
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par johanono » 03 août 2020, 16:21:23

Coronavirus : pour l'OMS, il n'y aura peut-être jamais de vaccin

« Il n'y a pas de panacée et il n'y en aura peut-être jamais », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS.

suite
C'est embêtant... :mrgreen:

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Narbonne
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Narbonne » 03 août 2020, 17:12:23

A part ça, ça va ! :
Vaccin ADN/ARN
Risque d’affecter la croissance des cellules,
Possibilité de mimétisme cellulaire où la réponse immunitaire est dirigée sur un fragment ADN semblable à celui du soi et par conséquent peut développer une maladie auto-immune.
Possible risque oncogène si le plasmide étranger s'intègre à l'ADN de la cellule hôte en certains endroits
Le principal risque des vaccins à ARN est celui du déclenchement d'une réponse immunitaire excessive par activation du système immunitaire inné
Des personnes sujettes aux maladies auto-immunes sont des sujets potentiellement à risque pour ces vaccins
l'ARN extracellulaire est connu pour être un facteur favorisant la coagulation sanguine et augmentant la perméabilité de l'endothélium. L'accroissement de la perméabilité endothéliale peut entraîner un œdème et stimuler la coagulation sanguine ce qui entraîne un risque de formation de thrombus, d'où des risques d'infarctus (notamment d'infarctus cérébral), de thrombose ou encore d'embolie pulmonaire.
Source wikipedia
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Yakiv
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Yakiv » 05 août 2020, 00:11:04

LCI a écrit :
Coronavirus : la Russie promet une vaccination massive pour... octobre

COURSE AU VACCIN - Le ministre russe du Commerce a assuré lundi que le pays serait prochainement en mesure de produire des centaines de milliers de doses de vaccins par mois contre le Covid-19 et "plusieurs millions" dès le début de l'année prochaine.

"Nous pourrons fournir dès cette année plusieurs centaines de milliers de doses de vaccin par mois". Le ministre russe du Commerce Denis Mantourov, a indiqué lundi que "selon les premières estimations", trois entreprises biomédicales seront en mesure de produire dès septembre et de manière industrielle un vaccin développé par le laboratoire de recherches en épidémiologie et microbiologie Nikolaï Gamaleïa.

Il a précisé que la production pourrait atteindre "plusieurs millions en début d'année prochaine".

Une collaboration avec le ministère de la Défense
Au quatrième rang mondial pour le nombre des contaminations après les Etats-Unis, le Brésil et l'Inde, la Russie a proclamé dès avril sa volonté d'être parmi les premiers pays, voire le tout premier, à créer un vaccin contre le virus. Le pays travaille de fait depuis des mois, comme de nombreux autres pays dans le monde, sur plusieurs projets de vaccins contre le Covid-19.
Celui mis au point par le centre Gamaleïa l'est en collaboration avec le ministère de la Défense. Un deuxième prototype de vaccin est conçu au Centre étatique de recherches Vektor, en Sibérie, et dont les premières doses sont attendues au mois d'octobre, selon les autorités.

Des chercheurs expriment leurs doutes
Alors que la Russie n'a jusqu'ici pas publié d'étude détaillée des résultats de ses essais permettant d'établir l'efficacité des produits qu'elle dit avoir développés, des chercheurs ont fait part de leurs doutes. D'aucuns exprimant notamment leur préoccupation face à la rapidité de la mise au point des vaccins russes, en estimant que les certaines étapes pourraient être sautées afin d'accélérer le travail sous pression des autorités, qui ont comparé cette course au vaccin au lancement par l'URSS en 1957 du premier satellite artificiel, Spoutnik.
https://www.lci.fr/sante/coronavirus-la ... 60835.html

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Yakiv
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Yakiv » 11 août 2020, 21:46:33

La Russie affirme avoir son 1er vaccin que, comble du populisme, Poutine affirme avoir testé sur sa fille.
La communauté internationale est sceptique, OMS comprise, mais je pense qu'on sera nombreux à avoir les yeux rivés sur ce vaccin qui serait disponible en janvier et vendu à l'international.
Le Parisien a écrit :
Coronavirus : Poutine assure que la Russie a, la première, développé un vaccin

Une des filles du président russe s’est fait inoculer ce produit qui pourrait être mis en circulation le 1er janvier 2021.

Par Le Parisien avec AFP
Le 11 août 2020 à 11h42, modifié le 11 août 2020 à 18h13

La Russie a développé le « premier » vaccin contre le coronavirus, a affirmé mardi Vladimir Poutine lors d'une vidéo-conférence, assurant qu'il donnait une « immunité durable ».

« Ce matin, pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré », a dit le président russe, en ajoutant : « Je sais qu'il est assez efficace, qu'il donne une immunité durable. » Le vaccin a été baptisé « Spoutnik V» d'après le nom donné à la famille de satellites lancés par l'URSS, a-t-on appris de source officielle.

Une fille de Poutine s'est fait inoculer
Dans les semaines précédent cette annonce, des scientifiques étrangers ont exprimé leur préoccupation face à la rapidité de la mise au point d'un tel vaccin et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait appelé au respect de « lignes directrices et directives claires » en matière de développement de ce type de produits. Peu après l'annonce de Poutine, l'OMS a d'ailleurs rappelé la nécessité de procédures « rigoureuses ». Ce mardi, le ministère allemand de la Santé a émis des doutes sur « la qualité, l'efficacité et la sécurité » du vaccin.

Pas de quoi déstabiliser le président russe qui a même affirmé qu'une de ses filles s'était fait inoculer le vaccin. « Elle a participé à l'expérience », a-t-il indiqué, affirmant qu'elle avait eu un peu de température, « et c'est tout ».

Un milliard de précommandes par 20 pays
La production industrielle de ce vaccin russe sera lancée en septembre et vingt pays en ont déjà pré-commandé un milliard de doses, de source officielle. Il sera ensuite mis en circulation le 1er janvier 2021, selon le registre national des médicaments du ministère de la Santé, consulté par les agences de presse russes.

La Russie avait assuré ces dernières semaines la production prochaine de milliers de doses de vaccins contre le nouveau coronavirus et « plusieurs millions » dès le début de l'année prochaine.

Le pays travaille depuis des mois, comme de nombreux autres pays dans le monde, sur plusieurs projets de vaccins contre le Covid-19. Celui mis au point par le centre Gamaleïa l'est en collaboration avec le ministère de la Défense.
https://www.leparisien.fr/societe/coron ... 366316.php

Hector

Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Hector » 11 août 2020, 22:30:54

Coronavirus: pourquoi le vaccin russe «Spoutnik V» n’est pas en tête de la course planétaire

Poutine, c'est du vent ... pour ceux qui en doutaient encore !
...Plus de 140 projets sont référencés par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Et 28 sont déjà dans la phase d’un essai clinique, qui compte trois stades d’évaluation. Six sont déjà dans la dernière ligne droite et ont commencé le recrutement de volontaires pour la phase 3. C’est-à-dire le dernier stade de l’essai clinique, qui s’effectue sur des cohortes pouvant rassembler plusieurs centaines de personnes. (Ce qui correspond aux annonces des autorités russes sur les personnels soignants). Parmi eux, la start-up américaine Moderna, mais aussi les britanniques de l’université d’Oxford avec AstraZeneca, les allemands de BioNTech alliés à Pfizer (États-Unis) et enfin trois groupes chinois: Sinovac, l’Institut de biologie de Wuhan et celui de Pékin. «Pour qu’une phase 3 soit efficace il faut que le virus circule largement, explique Camille Locht, directeur de recherche Inserm à l’Institut Pasteur de Lille. Il faut pouvoir effectuer les tests sur un grand nombre de personnes susceptibles d’être contaminées.» C’est pourquoi la plupart de ces vaccins sont actuellement en tests dans des pays comme le Brésil, les États-Unis, ou l’Afrique du Sud.

....
Voilà un point clair de la situation.

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Yakiv
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Re: Coronavirus : point sur les traitements et vaccins (été 2020)

Message non lu par Yakiv » 29 août 2020, 17:11:23

Une des rares méta-analyses sur l'hydroxychloroquine et l'azythromycine livre ses conclusions.
20 Minutes a écrit :
Coronavirus : « L’hydroxychloroquine n’est pas efficace et la combinaison avec de l’azithromycine augmente la mortalité », explique un chercheur

INTERVIEW Après bien des débats et des études contradictoires, une méta-analyse paraît ce jeudi, montrant que l’hydroxychloroquine n’est pas efficace, et son association avec l’azithromycine dangereuse

Propos recueillis par Oihana Gabriel
Publié le 27/08/20 à 07h15 — Mis à jour le 27/08/20 à 16h45

  • Un article, qui paraît ce jeudi dans Clinical Microbiology and Infection, montre, en analysant 29 études, que la fameuse hydroxychloroquine n’a pas d’effet sur les patients Covid-19.
  • Par ailleurs, pour la première fois, ces travaux dévoilent que le cocktail hydroxychloroquine + azithromycine augmente le risque de mourir.
  • Nathan Peiffer-Smadja, un des auteurs de cette méta-analyse, nous explique pourquoi il s’agit d’une étape importante.
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Jamais (sans doute) les Français ne s’étaient autant pris de passion pour des molécules aux noms complexes. Faut-il prendre de l’hydroxychloroquine avec de l’azithromycine face au coronavirus ? Après de nombreux rebondissements, une étude, qui paraît ce jeudi dans Clinical Microbiology and Infection, pourrait (encore) relancer le débat. Ou le clore.

Selon cette méta-analyse, prendre de l’hydroxychloroquine contre le Covid ne sert à rien. Pire, prendre le cocktail hydroxychloroquine + azithromycine augmente le risque de mourir. L’un des auteurs de cet article, Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l’Inserm, nous explique pourquoi cette publication devrait attirer l’attention.

Question méthodologie, comment avez-vous réalisé cette méta-analyse ?
Nous avons suivi une méthode très précise en lançant des recherches par mot-clé sur plusieurs bases de données, pour en extraire tous les articles sur le sujet. Puis nous avons sélectionné 29 études, avec 12.000 patients contrôles, 8.000 patients traités par hydroxychloroquine + azithromycine, et 11.000 traités par hydroxychloroquine.

Nous l’avons soumis à publication dans une revue scientifique internationale ; l’éditeur en chef du journal ainsi que deux « reviewers » ont relu notre étude. Je précise cela parce qu’il y a eu, ces derniers mois, des articles diffusés dans les médias avant d’être relus par les pairs et validés pour publication.

Quel est le résultat de votre étude ?
Nous avons comparé des groupes de patients traités par hydroxychloroquine, par hydroxychloroquine et azithromycine, et des groupes témoins, qui n’avaient reçu aucune de ces molécules. On en tire deux gros résultats. Le premier, c’est que l’hydroxychloroquine n’est pas efficace pour traiter le Covid-19. Autre résultat majeur : l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine augmente la mortalité. Dans le détail, le risque de mourir augmente de 7 % de manière absolue, et il est accru de 27 % de façon relative. C’est-à-dire que si un patient a un risque de 10 % de mourir [en fonction de ses pathologies, antécédents, mode de vie…], il va avoir 12.7 % de risque de mourir avec ce traitement.

Cela veut-il dire que l’hydroxychloroquine seule n’est pas dangereuse ?
L’hydroxychloroquine n’augmente pas la mortalité. Mais trois essais randomisés contrôlés, la meilleure façon d’évaluer l’efficacité, dévoilent que les effets secondaires augmentent : davantage de diarrhées, de problèmes cardiaques ou d'hépatiques.

Il y a déjà eu beaucoup d’études sur ce traitement, et même une méta-analyse. En quoi vos travaux sont-ils nouveaux ?
La dernière méta-analyse résumait 8 études (contre 29 ici) et était précoce, sans essai contrôlé randomisé. Elle était donc moins robuste que celle-ci. Surtout, nous sommes les premiers à prouver que cette combinaison augmente significativement la mortalité des patients Covid-19.

Qu’est-ce que cela change pour la recherche d’un traitement contre le coronavirus ?
Ce que ça change, c’est déjà pour les patients : on ne doit pas utiliser l’hydroxychrloroquine pour traiter le Covid-19. Et on doit absolument éviter l’association hydroxychloroquine et azithromycine. C’est cohérent avec ce qu’on pensait, mais là, on a une preuve scientifique. En effet, ces deux traitements allongent l’intervalle QT (le délai entre les ondes Q et T) du rythme cardiaque, donc on augmente le risque de trouble grave. D’autant plus que le Covid provoque des atteintes cardiaques.

Cette étude est définitive. Ce traitement a fait beaucoup débat… C’est assez terrible, car cela a freiné la recherche clinique sur d’autres traitements et mis en danger des gens. Pour le moment, on n’a pas de traitement efficace contre cette pathologie. On sait seulement que, dans des formes pulmonaires sévères, l’utilisation de corticoïdes est efficace. Et c’est un essai clinique randomisé qui l’a montré !

Sait-on si cette augmentation du risque varie selon l’âge du patient ?
Il n’y a pas de différence majeure, ni selon l’âge et la comorbidité du patient, ni selon la dose utilisée du traitement. Mais ces données n’étaient pas forcément fournies par les études menées.

Une étude observationnelle belge vient de dévoiler que l’hydroxychloroquine à faible dose aurait un effet sur la mortalité. Le débat n’est donc pas clos ?
Dans cette étude belge, comme pour celles de l’équipe du Pr Raoult, les gens traités par hydroxychloroquine sont plus jeunes, ont moins de comorbidités et ont reçu plus de corticoïdes que dans le groupe témoin. Dans les études observationnelles, on reprend des données de patients traités pour générer des hypothèses. Mais ce qui permet de trancher une décision thérapeutique, ce sont les essais randomisés et les méta-analyses, sommet de la pyramide de la médecine fondée par les preuves.

Une étude française parue en juin avançait que l’hydroxychloroquine permettrait une réduction du délai d’hospitalisation. Est-ce un aspect que vous avez exploré ?
Non. Mais sur les sept essais randomisés sur l’hydroxychloroquine seule, aucun ne conclut à une baisse du délai d’hospitalisation, et une étude anglaise conclut même à une augmentation de la durée d’hospitalisation.

L’hydroxychloroquine a fait l’objet d’un débat intense en France, notamment autour du Pr Didier Raoult. Que dire aux Français qui doutent ?
Il faut faire confiance aux instances et aux études de qualité plus qu’à une personne. La problématique a été focalisée sur un traitement, alors que la vraie question, c’est la démarche d’évaluation. Et c’est la même pour toutes les molécules. Didier Raoult a fait une évaluation non rigoureuse. Pour savoir si un traitement marche ou pas, il faut se donner le temps de l’évaluation. Sinon, on risque de mettre en danger les gens. Il faut donc des essais où l’on tire au sort des patients qui ont le « traitement candidat » et d’autres non.

Ce bras de fer autour d’un traitement est-il exceptionnel ?
Ce qui est vraiment exceptionnel, c’est à quel point le public s’est emparé de ces questions. Certains leur ont fait croire que c’était à eux de choisir leur traitement. J’ai participé à des essais thérapeutiques en Guinée sur Ebola , et personne ne s’est mis à dire « il faut telle molécule ».

Ce que j’avais déjà observé, par contre, c’est une remise en question de la démarche scientifique, voire des essais cliniques. Certaines personnes estiment qu’on ne peut pas tirer au sort des patients. C’est vrai qu’il y a des pathologies très mortelles (comme Ebola, avec 80 % de mortalité), pour lesquelles on ne va pas tirer au sort entre un traitement et rien, mais entre deux traitements. Pour le Covid-19, un patient diagnostiqué a 1 % de risque d’être hospitalisé. Il faut donc être très exigeant sur la tolérance et l’absence de toxicité de la molécule.

Les chercheurs ont-ils besoin de mieux communiquer auprès du grand public ?
Evidemment. Les outils de démarche scientifique rigoureuse sont indispensables, mais on a absolument besoin d’une bonne communication, et cela a manqué ces derniers mois. Le coronavirus a révélé que beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu’on fait. Les choix thérapeutiques à l’hôpital se font sur la base de ces études. Il faut qu’on travaille pour nouer un lien entre la recherche médicale et le grand public.
https://www.20minutes.fr/sante/2846195- ... -chercheur

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