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par asterix » 01 sept. 2019, 10:14:43
Il y a très longtemps que je suis Michel Onfray, que j'écoute parfois ses conférences à l'université libre de Caen, que je lis ses bouquins…
Je comprends la contraction épidermique de Yakiv, elle est très pratiquée à notre époque, cette indignation intempestive qui constitue les marées du politiquement correct. Je comprends, et je partage, car je trouve aussi que sur ce point, Michel Onfray tente une mauvaise diversion. Mais cela ne me donne pas envie d'ouvrir un fil pour le dézinguer
Que représente ce point précis, tout à fait discutable en effet, dans l'ensemble de l'éveil intellectuel que Michel Onfray apporte. Cet homme n'a jamais cessé de militer pour la libre pensée, et la construction individuelle des opinions par usage de sources diversifiées, dans l'abstraction des esthétismes idéologiques.
Il dérape? c'est une vue de l'esprit! Si nous considérons qu'il dérape, alors la libre pensée est morte, et cela lui donne raison. Perso je considère qu'au même titre, strictement au même titre, que les adeptes de la Thunberg sont dans un dérapage collectif, par constitution d'une pensée toute faite clé en main, marketing packaging qui flatte le noyau accumbens par inondation de dopamine. Voilà comment on transforme la science en idéologie, et en roman photo, vulgaire sujet de papotages et de déversement de fiel, tribunal populaire des coupables.
Onfray est connu pour cela: il déteste particulièrement cette innocence humaine, ce point faible du cerveau qui dit que si ça fait du bien c'est que c'est vrai, ce point faible du cerveau qui répond aux esthétismes sans jamais demander aucune preuve. Il déteste tellement, que parfois il en fait des caisses, au point d'allumer des contre feux avec du bois mouillé, au point de faire appel au diable pour sauver le Christ, tout athée qu'il est.
Je ne partage donc pas sa position climatosceptique, mais l'est elle vraiment? Les cycles du cosmos existent, n'importe quelle émission de vulgarisation scientifique nous le prouve. Ce que nous ne savons toujours pas, c'est indéniable, ce sont les parts de la cause humaine et de la cause cyclique naturelle. Non plus s'il y a accumulation des deux dans un paroxysme des deux. Quel que soit l'impact humain, et je suis persuadé qu'il est de taille et inédit, il n'a pas à être, les cycles cosmiques suffisent à nous pourrir la vie.
Il faut être écologiste pour les vraies raisons. L'autisme est un sujet qui touche les gens actuellement. Il y a peu, c'était la myopathie, avant c'était la faim en Éthiopie… bref, derrière ces drames il y a des vagues d'émotion collective passagère que nous souhaitons d'ailleurs évacuer en mettant 100 balles dans le schmilblick en veillant à ce que tout le monde nous voit le faire, des campagnes de sensibilisation, des télé réalités suggestives. Je considère que l'écologie doit nous émouvoir par son propre aspect, et non pas en y faisant adjonction de la coqueluche en vogue. Sinon je désespère de la politique. Sinon je désespère de notre civilisation avancée. Le problème de l'écologie, c'est qu'on ne le fait pas disparaitre en mettant 100 balles: il faut vraiment mouiller la chemise et quitter son canapé. Et cela ne relève d'aucune décision gouvernementale, c'est du domaine qui nous appartient: notre liberté individuelle, donc nos responsabilités propres. Thèmes abondamment et brillamment abordés par Michel Onfray, 99.9% de son temps.
Vos mains ont un cerveau: ne les mettez pas dans vos poches