«Gilets jaunes» : «un cap a été franchi» dans les violences envers les journalistes
13 janv. 2019, 14:16:06
Équipe de télé rouée de coups à Rouen, journaliste menacée de viol à Toulouse... Durant «l'acte 9», de nombreux journalistes ont été agressés par des «gilets jaunes». Pour l'ONG Reporters sans…
Un «gilet jaune», devant la une d'un numéro de Le Point consacré aux violences des manifestations. ZAKARIA ABDELKAFI/AFP
Équipe de télé rouée de coups à Rouen, journaliste menacée de viol à Toulouse... Durant «l'acte 9», de nombreux journalistes ont été agressés par des «gilets jaunes». Pour l'ONG Reporters sans frontières, «il faut lancer un cri d'alarme».
Si
«l'acte 9» des «gilets jaunes» a été moins violent que les précédents, les journalistes ont à nouveau été pris pour cible dans différentes manifestations. «Incontestablement, samedi, un cap a été franchi», s'est inquiété Christophe Deloire, secrétaire général de l'ONG Reporters sans frontières, sur BFMTV. «On est devant une situation qui est très grave, qui menace d'empirer.» «Il faut lancer un cri d'alarme aujourd'hui», a-t-il poursuivi, demandant aux responsables politiques «qu'ils disent qu'ils réprouvent, qu'ils condamnent» ces actes, et que «ceux qui ont la parole au nom des ‘‘gilets jaunes''
[...] s'en désolidarisent».
Tout en rendant hommage aux «gilets jaunes» «qui essaient de protéger» les journalistes pris à partie et en reconnaissant le droit de critiquer la ligne éditoriale d'un média, il a pointé du doigt d'autres manifestants qui «sont dans un chantage anti-démocratique inacceptable qui
[...] consiste à dire ‘‘si vous ne couvrez pas les événements exactement comme on l'entend
[...] alors on est en droit de vous molester, de vous tabassez et disons-le, de vous lyncher''».
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Samedi à Rouen, un agent de sécurité qui accompagnait une équipe de LCI a été roué de coups alors qu'il était à terre et a eu le nez fracturé. La directrice de la rédaction de LCI, Valérie Nataf, indiquait samedi soir, sur Twitter, que le groupe TF1 allait porter plainte «contre les agresseurs».
À Toulouse, une journaliste vidéo de
La Dépêche du midi a elle aussi été victime de violences. Prise à partie par un groupe de manifestants alors qu'elle était dans sa voiture de fonction, elle aurait notamment été menacée de viol. Elle a été aidée par d'autres «gilets jaunes».
À Toulon, deux journalistes vidéo de l'AFP ont été menacés alors qu'ils filmaient des échauffourées, avant de trouver refuge dans un restaurant. À Marseille, une journaliste vidéo de France 3 et deux photographes locaux ont été insultés et empêchés de travailler.
À Pau, un journaliste pigiste a reçu un coup, pendant son direct. À Bourges, des journalistes de BFMTV se sont quant à eux fait sortir de la manifestation par plusieurs «gilets jaunes», sans qu'aucun coup ne leur soit porté.
Depuis plusieurs semaines, les «gilets jaunes» s'en prennent aux journalistes, qu'ils traitent de «collabos», et soupçonnent de ne rapporter que la parole gouvernementale, de dissimuler les violences policières ou de mentir sur le nombre de participants aux manifestations. Ils s'étaient d'ailleurs réunis,
lors de l'acte 7, devant les locaux de BFMTV, France Télévisions,
Libération, ou encore
L'Express.
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