Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par Papibilou » 21 sept. 2018, 15:47:40

albert a écrit :
21 sept. 2018, 06:30:42
L'attitude des dirigeants de l'UE est révélatrice de leur stratégie de négociation, ou devrait-on plutôt dire de non négociation puisqu'ils ne proposent rien et refusent tout. Ils espèrent que le RU va renoncer au Brexit au dernier moment, ce qui les conduit à se montrer intransigeants pour obtenir une capitulation. C'est ce qu'ils ont fait avec succès en 2015 avec la Grèce. Mais si cette fois ça ne marche pas, ils vont se tirer une balle dans le pied en poussant le RU vers un Brexit dur qui n'est pas dans leur intérêt puisque l'UE a un excédent commercial important avec le RU.

L'UE refuse Chequers, soit. Ce n'est pas une surprise. Mais la messe n'est pas encore dite puisque d'autres réunions sont prévues.
Les anglais ont voulu sortir, à eux de proposer des solutions acceptables. On voit bien par exemple que dire qu'il n'y a pas de frontière entre les 2 Irlande est infaisable.
Et puis, plus le RU aura du mal à s'en sortir et plus les autres pays réfléchiront à 2 fois avant de faire comme eux. A l'Italie, à la Hongrie mais aussi à Mélenchon ou MLP, bon entendeur salut.

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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par politicien » 21 sept. 2018, 16:03:41

Brexit : «Nous sommes dans une impasse», avertit Theresa May

21 janv. 2058, 02:00:00

La Première ministre britannique juge le rejet de son plan par l’UE « inacceptable » et réclame des propositions.

Image




C’est « inacceptable ». Pour Theresa May, le rejet de son plan de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est un échec aux lourdes conséquences.


Ce vendredi, depuis son bureau du 10 Downing Street, la Première ministre britannique a réagi aux décisions de la veille prises lors du sommet informel de Salzburg. Une « humiliation », selon The Guardian ou encore le journal gratuit City AM, un « désastre de Salzbourg », titrait également le « i » tandis que le tabloïd Sun dépeignait le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le président français Emmanuel Macron, qui ont eu des mots durs pour le projet de Theresa May, en malfrats prêts à lui « tendre une embuscade ».

Rejet sans contre-proposition


« Nous sommes dans une impasse », a elle-même convenu la principale protagoniste, visiblement pessimiste sur la suite des négociations. D’autant que ce rejet est intervenu « sans explication détaillée et sans contre-proposition », a déploré la dirigeante britannique.


Jeudi, les 27 dirigeants européens avaient salué des évolutions « positives » du Royaume-Uni et une meilleure « atmosphère » dans la préparation du divorce, prévu fin mars 2019. Mais avaient aussi demandé à Theresa May d’améliorer ses propositions.

(...)


Article complet sur http://www.leparisien.fr/international/ ... 897629.php
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par Incognito » 21 sept. 2018, 16:15:56

albert a écrit :
21 sept. 2018, 06:30:42
L'attitude des dirigeants de l'UE est révélatrice de leur stratégie de négociation, ou devrait-on plutôt dire de non négociation puisqu'ils ne proposent rien et refusent tout. Ils espèrent que le RU va renoncer au Brexit au dernier moment, ce qui les conduit à se montrer intransigeants pour obtenir une capitulation. C'est ce qu'ils ont fait avec succès en 2015 avec la Grèce. Mais si cette fois ça ne marche pas, ils vont se tirer une balle dans le pied en poussant le RU vers un Brexit dur qui n'est pas dans leur intérêt puisque l'UE a un excédent commercial important avec le RU.

L'UE refuse Chequers, soit. Ce n'est pas une surprise. Mais la messe n'est pas encore dite puisque d'autres réunions sont prévues.
Le RU a participé à toutes les négociations de l’UE depuis 1973: les négociations de nombreux traités de libre-échange, la création de l’espace économique européen, les traités avec l’Ukraine-Géorgie-Moldavie, les traités bilatéraux avec la Suisse, l’union douanière avec la Turquie, etc etc etc. Elle connaît donc parfaitement bien la manière de penser de l’UE.

Le RU sait donc très bien quelles sont ses options et les conditions de l’UE. En gros, c’est soit un traité de libre échange style CETA, soit une participation à l’espace économique européen (avec peut-être en supplément une union douanière). Chequers, c’est une proposition entre ces deux modèles, bien entendu tout à l’avantage du RU: une grosse partie des avantages du marché unique avec beaucoup moins d’obligations. Chequers incluait également des arrangements douaniers probablement impraticables. Tous les observateurs attentifs du Brexit savaient que Chequers ne serait pas accepté par les 27. Barnier avait déjà communiqué publiquement les critiques des 27. Ce qui s’est passé hier n’est une surprise que pour les ignorants. Et il y a en plus le problème de l’Irlande du Nord, où May est en train de revenir sur sa signature de l’accord de décembre 2017.
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par albert » 21 sept. 2018, 16:30:20

Papibilou a écrit :
21 sept. 2018, 15:47:40
Les anglais ont voulu sortir, à eux de proposer des solutions acceptables.
Mais il faut être deux pour négocier et l'UE fait preuve de mauvaise volonté depuis le début.
Papibilou a écrit :
21 sept. 2018, 15:47:40
On voit bien par exemple que dire qu'il n'y a pas de frontière entre les 2 Irlande est infaisable.
Pourquoi ?
Papibilou a écrit :
21 sept. 2018, 15:47:40
Et puis, plus le RU aura du mal à s'en sortir et plus les autres pays réfléchiront à 2 fois avant de faire comme eux. A l'Italie, à la Hongrie mais aussi à Mélenchon ou MLP, bon entendeur salut.
Autrement dit la politique du pire pour faire un exemple, sachant que l'UE subira aussi les conséquences d'une rupture non négociée. Un peu comme une secte qui ne laisse pas partir ses membres... C'est une attitude très négative et possessive, pas du tout le pragmatisme qui convient à des négociations commerciales.
Incognito a écrit :
21 sept. 2018, 16:15:56
Le RU a participé à toutes les négociations de l’UE depuis 1973: les négociations de nombreux traités de libre-échange, la création de l’espace économique européen, les traités avec l’Ukraine-Géorgie-Moldavie, les traités bilatéraux avec la Suisse, l’union douanière avec la Turquie, etc etc etc. Elle connaît donc parfaitement bien la manière de penser de l’UE.

Le RU sait donc très bien quelles sont ses options et les conditions de l’UE. En gros, c’est soit un traité de libre échange style CETA, soit une participation à l’espace économique européen (avec peut-être en supplément une union douanière).
Oui mais là, il s'agit d'une situation inédite car c'est la première fois qu'un pays divorce de l'UE. Et on a l'impression que l'UE cherche à « punir » le RU de vouloir partir, voire cherche à l'en dissuader.

L'UE s'arc-boute sur ses fameuses quatre libertés pour refuser tout compromis. Pourtant elle a su par le passé faire preuve de plus de souplesse, dans le cadre par exemple de son partenariat avec la Suisse, qui offre à ce pays un accès au Marché Unique européen en même temps qu'un certain contrôle des flux migratoires intra-européens.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par Papibilou » 21 sept. 2018, 19:30:53

albert a écrit :
21 sept. 2018, 16:30:20
Papibilou a écrit :
21 sept. 2018, 15:47:40
Les anglais ont voulu sortir, à eux de proposer des solutions acceptables.
Mais il faut être deux pour négocier et l'UE fait preuve de mauvaise volonté depuis le début.
Papibilou a écrit :
21 sept. 2018, 15:47:40
On voit bien par exemple que dire qu'il n'y a pas de frontière entre les 2 Irlande est infaisable.
Pourquoi ?
Papibilou a écrit :
21 sept. 2018, 15:47:40
Et puis, plus le RU aura du mal à s'en sortir et plus les autres pays réfléchiront à 2 fois avant de faire comme eux. A l'Italie, à la Hongrie mais aussi à Mélenchon ou MLP, bon entendeur salut.
Autrement dit la politique du pire pour faire un exemple, sachant que l'UE subira aussi les conséquences d'une rupture non négociée. Un peu comme une secte qui ne laisse pas partir ses membres... C'est une attitude très négative et possessive, pas du tout le pragmatisme qui convient à des négociations commerciales.
Incognito a écrit :
21 sept. 2018, 16:15:56
Le RU a participé à toutes les négociations de l’UE depuis 1973: les négociations de nombreux traités de libre-échange, la création de l’espace économique européen, les traités avec l’Ukraine-Géorgie-Moldavie, les traités bilatéraux avec la Suisse, l’union douanière avec la Turquie, etc etc etc. Elle connaît donc parfaitement bien la manière de penser de l’UE.

Le RU sait donc très bien quelles sont ses options et les conditions de l’UE. En gros, c’est soit un traité de libre échange style CETA, soit une participation à l’espace économique européen (avec peut-être en supplément une union douanière).
Oui mais là, il s'agit d'une situation inédite car c'est la première fois qu'un pays divorce de l'UE. Et on a l'impression que l'UE cherche à « punir » le RU de vouloir partir, voire cherche à l'en dissuader.

L'UE s'arc-boute sur ses fameuses quatre libertés pour refuser tout compromis. Pourtant elle a su par le passé faire preuve de plus de souplesse, dans le cadre par exemple de son partenariat avec la Suisse, qui offre à ce pays un accès au Marché Unique européen en même temps qu'un certain contrôle des flux migratoires intra-européens.
Le RU savait pertinemment ce qui l'attendait, tout au moins Teresa May qui d'ailleurs était personnellement opposée au Brexit.
Le RU a poussé l'Europe vers une impasse depuis son entrée, entrée qui avait été refusée par De Gaulle qui connaissait bien les britanniques. Depuis leur entrée ils ont toujours voulu the cake and eat it (le beurre et l'argent du beurre). Thatcher wanted her money back. Pas de décision importante dans l'UE sans unanimité. Finalement être un pied dedans et un autre dehors, et comme le disait justement un journaliste britannique maintenant ils veulent le contraire, un pied dehors et un dedans.
D'ailleurs une partie importante a été acceptée par l'UE mais l'UE ne peut avoir un absence de frontière entre l'Ulster et la république d'Irlande (seule frontière terrestre du Royaume Uni). Le RU argue qu'il risque d'y avoir un redémarrage des troubles qui ont fait, de mémoire, 3000 morts avec l'IRA. L'UE estime que le risque est improbable. Barnier propose que les marchandises qui passeraient par cette frontière soient, auparavant contrôlés en usine; May refuse. Il est juste que May défende sa nation et que Barnier défende la logique européenne.

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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par albert » 21 sept. 2018, 21:36:56

Papibilou a écrit :
21 sept. 2018, 19:30:53
Le RU savait pertinemment ce qui l'attendait, tout au moins Teresa May qui d'ailleurs était personnellement opposée au Brexit.
Le RU a poussé l'Europe vers une impasse depuis son entrée, entrée qui avait été refusée par De Gaulle qui connaissait bien les britanniques. Depuis leur entrée ils ont toujours voulu the cake and eat it (le beurre et l'argent du beurre). Thatcher wanted her money back. Pas de décision importante dans l'UE sans unanimité. Finalement être un pied dedans et un autre dehors, et comme le disait justement un journaliste britannique maintenant ils veulent le contraire, un pied dehors et un dedans.
D'ailleurs une partie importante a été acceptée par l'UE mais l'UE ne peut avoir un absence de frontière entre l'Ulster et la république d'Irlande (seule frontière terrestre du Royaume Uni). Le RU argue qu'il risque d'y avoir un redémarrage des troubles qui ont fait, de mémoire, 3000 morts avec l'IRA. L'UE estime que le risque est improbable. Barnier propose que les marchandises qui passeraient par cette frontière soient, auparavant contrôlés en usine; May refuse. Il est juste que May défende sa nation et que Barnier défende la logique européenne.
Les Anglais ont toujours voulu que l'Europe ne soit qu'une simple zone de libre-échange et ils ne l'ont jamais caché. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle le général de Gaulle ne voulait pas que le RU entre dans la CEE. C'est parce que l'Angleterre était proche des USA et que de Gaulle voulait une Europe indépendante de l'Amérique. C'est pour cette raison qu'il a conclu le traité de l'Elysée avec Adenauer en 1963. Il espérait que l'Allemagne l'aiderait à construire cette Europe indépendante. Mais ça n'a pas marché et il est ensuite redevenu eurosceptique, avec l'épisode de la politique de la chaise vide en 1965.

Mais tout ceci, c'est le passé. Le RU a perdu la bataille puisqu'il n'a pas pu empêcher l'UE de s'intégrer toujours davantage avec la monnaie unique et tout ce qui s'est fait ensuite autour. Son départ de l'UE est un constat d'échec. Mais si l'UE est mal en point, ce n'est pas à cause du RU. La monnaie unique ne peut pas marcher, c'était une erreur de la faire, et, de ce point de vue, les Anglais ont eu raison de n'en pas vouloir. Les élargissements ont été une autre erreur et le RU n'y est pour rien non plus.

En ce qui concerne le problème irlandais, Michel Barnier ne me semble pas le mieux placé pour juger si le rétablissement d'une frontière est dangereux ou non pour la paix. Un danger « improbable » n'est pas nul et le risque est trop grave pour qu'on le prenne. Il me semble que ce sont les parties concernées (c'est-à-dire les Irlandais et les Britanniques) qui doivent proposer une solution. Celle présentée par Theresa May a été balayée d'un revers de la main par l'UE sans être sérieusement étudiée.
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par El Fredo » 21 sept. 2018, 21:58:27

Autant de contorsions pour refuser d'admettre que le Royaume-Uni s'est tiré une balle dans le pied, ça force l'admiration.
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par albert » 21 sept. 2018, 22:33:32

Je pense sincèrement que c'est l'UE qui se tire une balle dans le pied si elle refuse de négocier un Brexit doux avec Theresa May. Le Brexit dur va probablement causer pas mal de problèmes faute de préparation, mais ils seront passagers, et je suis persuadé que le RU en sortira renforcé.
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par El Fredo » 21 sept. 2018, 22:44:22

Le "Brexit doux" à la sauce Tory ça s'appelle le beurre et l'argent du beurre, c'est inacceptable pour l'UE et on le sait depuis le premier jour. La déclaration de Salzbourg n'a fait que rappeler la position commune des 27, c'est pourquoi les réactions outrées de Theresa May qui parle de traquenard ne sont pas crédibles.

Et le problème de la frontière irlandaise est insoluble en l'état puisque toutes les solutions proposées par le Royaume-Uni violent soit les principes de l'UE (et les intérêts de la République...) soit les accords du Vendredi Saint. Il faut vraiment avoir sacrément merdé pour que les dirigeants nord-irlandais en viennent à envisager publiquement une réunification de l'île.

La seule piste encore crédible pour le Royaume-Uni est le modèle norvégien, mais ça revient à s'asseoir sur la plupart des promesses mensongères des Brexiters.
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par Papibilou » 22 sept. 2018, 10:28:27

albert a écrit :
21 sept. 2018, 21:36:56

En ce qui concerne le problème irlandais, Michel Barnier ne me semble pas le mieux placé pour juger si le rétablissement d'une frontière est dangereux ou non pour la paix. Un danger « improbable » n'est pas nul et le risque est trop grave pour qu'on le prenne. Il me semble que ce sont les parties concernées (c'est-à-dire les Irlandais et les Britanniques) qui doivent proposer une solution. Celle présentée par Theresa May a été balayée d'un revers de la main par l'UE sans être sérieusement étudiée.
Personne, ni May ni Barnier ne peut imaginer ce qui se passerait s'il y avait à nouveau une frontière entre l'Ulster et la République d'Irlande. A noter que Barnier a proposé que l'Ulster continue économiquement à faire partie de l'UE, ce qui a été repoussé par May.
De toutes façons je vous rappelle que Teresa May avait dit: ce sera mon plan qui s'appliquera et aucun autre. Et elle ne veut aucun compromis :
« Je ne serai pas contrainte d'accepter des compromis concernant les propositions du plan de Chequers qui ne sont pas dans notre intérêt national », écrit la Première ministre dans le journal The Daily Telegraph.
Or un accord avec l'UE doit reposer sur des compromis c'est à dire des points perdants et des points gagnants. Et puisqu'elle préfère pas d'accord à un mauvais compromis, on s'achemine vers pas d'accord du tout. Reste le cas personnel de T.May qui risque d'être mise en difficultés lors de la convention de son parti dans une quinzaine de jours. Je soupçonne que c'est dans l'optique de cette échéance qu'elle roule des mécaniques pour faire croire qu'elle réussira à faire plier l'UE.

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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par Papibilou » 22 sept. 2018, 10:29:49

albert a écrit :
21 sept. 2018, 22:33:32
Je pense sincèrement que c'est l'UE qui se tire une balle dans le pied si elle refuse de négocier un Brexit doux avec Theresa May. Le Brexit dur va probablement causer pas mal de problèmes faute de préparation, mais ils seront passagers, et je suis persuadé que le RU en sortira renforcé.
Ce n'est pas l'avis des prévisionnistes mais vous aurez peut-être raison. Nobody knows ...

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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par El Fredo » 22 sept. 2018, 10:49:55

'Theresa May's Salzburg humiliation confirms that a full blown political crisis is coming'

20 sept. 2018, 16:33

When the prime minister is sweating profusely, tripping over her words and chewing on her own gums as if lost on the way back from the dance tent at Glastonbury at 4am, well, it’s not unfair to come…

Image




Theresa May’s problem is that she is fundamentally a decent, functional human being. She is not struck down with the Messiah complex. She does not lie easily or well.


So when she stands on stage at a press conference, her teeth gnashing, her eyes wide and wild, as if everything has gone utterly terribly wrong and she hasn’t got the first clue what she is going to do about it, then you can be absolutely sure it’s because everything has indeed gone utterly terribly wrong, and she hasn’t got the first clue what she is going to do about it.


She had been humiliated, and then she was forced to humiliate herself. She had thought this informal summit of EU leaders in Salzburg would be the final breakthrough on an exit deal from the European Union.


Theresa May in Salzburg: what she said and what she meant


But there has been no breakthrough. There is still a chasm of empty space between her red lines and the European Union’s. The question of the Irish border appears unresolvable.


Either Northern Ireland stays in the single market and the customs union, or the whole of the UK does, or there is no deal. None of these options are satisfactory for the UK. 


It is for this reason that pundits and politicians have spent much of 2018 predicting a full blown political crisis in the United Kingdom this autumn. And when the prime minister is sweating profusely, tripping over her words and chewing on her own gums as if lost on the way back from the dance tent at Glastonbury at 4am, well, it’s not unfair to conclude that that is exactly what is coming.


On Monday night, by the way, the BBC broadcast its Panorama programme, in which it had spent two weeks shadowing with the prime minister. One scene now springs to mind, and that was the meeting of her Brexit ”war cabinet”, in which her smooth, ever so slightly oleaginous Brexit Whitehall supremo, Olly Robbins, informed her that “in Brussels the white paper has been a game changer”.


That white paper is the one that set out how a frictionless border could be maintained on the island of Ireland, without Northern Ireland remaining in the customs union. She had gone to Salzburg on this advice, where she found out, in the full glare of the public spotlight, that the game remains exactly the same. As the phrase goes, nothing has changed.


It was unnervingly close to a full-on public meltdown. It was, at moments, Keeganesque. By the end, she may even have told the assembled crowd that Donald Tusk is going to have to go to Middlesbrough and get something.


Indeed, the football analogy is an appropriate one. At the end of the contest, both managers had to give press conferences. Donald Tusk was calm, assured and slightly sad as he said the “Chequers agreement will not work”, and that it risks undermining the single market. It is an unconventional fixture, because a defeat for one is a defeat for both, but after Salzburg, you can’t be in any doubt about which side needs it more.


That Theresa May was reduced to a brittle husk of anger is because this kind of pure frustration emerges only when you know there is no one left to blame. No one else at whom the finger can be pointed, because the defeat is entirely your fault. A customs border in the Irish Sea, whilst humiliating in any circumstances, is simply impossible when your government depends on Northern Irish MPs because you squandered your parliamentary majority.


Especially when it appears, and this is the really shameful part, that David Davis and Boris Johnson have resigned because they were right all along. That the precious Chequers agreement, which nobody ever agreed on, was dead on arrival.



Brexit Resignation: July 16th 2018 Scott Mann MP


Brexit Resignation: July 15th 2018 Robert Courts MP


Brexit Resignation: July 10th 2018 Ben Bradley MP


Brexit Resignation: July 10th 2018 Maria Caulfield MP Conservative Party's vice chair for women July 10th 2018


Brexit Resignation: July 9th 2018 Conservative MP for Bolton West Chris Green MP


Brexit Resignation: July 9th 2018 Conor Burns MP next to Boris Johnson


Brexit Resignation: July 9th 2018 Steve Baker, EX-Minister at the Department for Exiting the European Union


Brexit Resignation: July 9th 2018 Boris Johnson MP Former British Foreign Secretary


Brexit Resignation: July 8th 2018 MP David Davis Ex-Secretary of State for Exiting the European Union


Brexit Resignation: July 16th 2018 Scott Mann MP


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Brexit Resignation: July 10th 2018 Maria Caulfield MP Conservative Party's vice chair for women July 10th 2018


Brexit Resignation: July 9th 2018 Conservative MP for Bolton West Chris Green MP


Brexit Resignation: July 9th 2018 Conor Burns MP next to Boris Johnson


Brexit Resignation: July 9th 2018 Steve Baker, EX-Minister at the Department for Exiting the European Union


Brexit Resignation: July 9th 2018 Boris Johnson MP Former British Foreign Secretary


Brexit Resignation: July 8th 2018 MP David Davis Ex-Secretary of State for Exiting the European Union




May stated, several times, that “there will be no second referendum” and that “the people have already made their choice”. Politicians can end up with catch phrases like this because they are constantly asked the same question. Like David Cameron, saying over and over again that he would not quit if he lost the referendum. And Theresa May, saying at least 20 times that she would not call a general election.


They are forced to repeat these answers so many times because nobody believes them. Over the coming months, the more you hear Theresa May ruling out a second referendum, and the more she seeks to shift the blame on to Labour, heaping pressure on them to clarify their position, you can be sure it is because the likelihood of a second referendum is growing.


It may yet be the only way out of the mess. And the mess has never been clearer to see, more nakedly demonstrated, than in Theresa May’s eight mad minutes in front of the cameras in Salzburg. It was the lowest moment of her premiership thus far, and that very much includes the time she was being openly mocked by a lord with a bucket on his head.



The Independent has launched its #FinalSay campaign to demand that voters are given a voice on the final Brexit deal.
Sign our petition here








Tom Peck Political Sketch Writer
Article complet sur https://www.independent.co.uk/voices/th ... 47551.html
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par albert » 22 sept. 2018, 11:50:47

Il est très peu probable qu'il y ait un second référendum.
Si le blocage actuel persiste, c'est le Brexit dur qui se profile.
Il est facile de critiquer May, et je l'ai fait aussi. Elle a trop tardé, elle a trop cédé. Mais ses marges sont ténues.
Ce qui est stupéfiant, c'est que le Brexit dur n'avait pratiquement aucune chance d'arriver car aucune des deux parties ne le souhaitait ou n'y avait intérêt. Et cependant, c'est aujourd'hui l'hypothèse la plus probable. Et c'est, à mon sens, la conséquence de l'attitude de l'UE qui ne s'est pas impliquée dans cette négociation, n'a fait aucune proposition, a retardé le début des négociations en posant des préalables, et s'est retranchée derrière des lignes rouges purement dogmatiques sans jamais faire le moindre pas vers Theresa May.
Certes, cela n'est guère étonnant de la part de Michel Barnier qui pourra enrichir son CV de cet échec monumental. Mais il est surprenant que l'Allemagne, pour qui les relations commerciales avec le RU sont très importantes, laisse se fiasco se produire sans réagir.
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par Papibilou » 22 sept. 2018, 16:04:07

albert a écrit :
22 sept. 2018, 11:50:47

Ce qui est stupéfiant, c'est que le Brexit dur n'avait pratiquement aucune chance d'arriver car aucune des deux parties ne le souhaitait ou n'y avait intérêt. Et cependant, c'est aujourd'hui l'hypothèse la plus probable. Et c'est, à mon sens, la conséquence de l'attitude de l'UE qui ne s'est pas impliquée dans cette négociation, n'a fait aucune proposition, a retardé le début des négociations en posant des préalables, et s'est retranchée derrière des lignes rouges purement dogmatiques sans jamais faire le moindre pas vers Theresa May.
Certes, cela n'est guère étonnant de la part de Michel Barnier qui pourra enrichir son CV de cet échec monumental. Mais il est surprenant que l'Allemagne, pour qui les relations commerciales avec le RU sont très importantes, laisse se fiasco se produire sans réagir.
Vous avez tendance à penser que May a cédé beaucoup et que l'UE n'a rien proposé.
Mais c'est oublier, comme je vous l'ai écrit par ailleurs, qu'elle est arrivée avec son plan Chequers en disant que ce serait son plan et rien d'autre, ce qui n'est déjà pas la meilleure manière d'aborder le problème.
Par ailleurs il n'était pas si difficile de prévoir un traité identique à celui de la Finlande ou de la Suisse. Or, avec ces 2 pays l'Europe a bien une frontière. Mais May n'en veut pas pour l'Irlande, et c'est un point d’achoppement essentiel car le plan Chequers était un plan dans lequel le RU restait dans l'UE pour les marchandises mais pas pour les services.
D'ailleurs, il semble bien que sur ces points il n'y a pas de faille dan le concert européen puisque les propositions ont été rejetées par les 27. Et ce n'est pas Barnier qui a dit non à Salzbourg mais les chefs d'état.

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albert
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Re: Grande-Bretagne : Theresa May parvient à imposer le « soft Brexit »

Message non lu par albert » 22 sept. 2018, 16:45:18

Papibilou a écrit :
22 sept. 2018, 16:04:07
Vous avez tendance à penser que May a cédé beaucoup et que l'UE n'a rien proposé.
Oui, c'est un constat. Theresa May a cédé sur le chèque de sortie, et le plan Chequers comportait aussi des concessions, cela lui a d'ailleurs coûté des démissions dans son gouvernement.
En face de ça, qu'a proposé ou concédé l'UE ? Rien.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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