Qu'en pensez vous ?Dix ans après le fameux 21 avril qui avait vu la qualification de son père pour le second tour, Marine Le Pen a réussi une grande partie de son pari : bousculer à nouveau le paysage politique. Elle n'est certes pas qualifiée pour la suite, elle n'a pas non plus atteint les 20% que lui promettaient les sondages en début de campagne.
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"Quand on a un adversaire sous la semelle, il faut appuyer dessus."
Marine Le Pen attend avec impatience l'inévitable guerre des chefs qui s'en suivra, selon elle, entre Copé, Juppé et Fillon qu'elle surnomme "Casper", le gentil fantôme. Pour elle, la maison UMP est trop fragile pour résister : "C'est une auberge espagnole : il y a de tout là-dedans. Des pro-européens, des anti-européens, des laïques, des non-laïques !", assure Louis Aliot, numéro 2 du Front et ancien rugbyman, bien décidé à mettre la pression.
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Autre cible de Marine Le Pen : les souverainistes, ex-Villiers ou Dupont-Aignan, tentés par son "rassemblement bleu Marine". Pour l'heure, seuls quelques-uns ont franchi le pas dans l'orbite de Paul-Marie Coûteaux. Maigre butin, alors même que le parti manque cruellement de cadres.
"Si on fait 15-16% aux législatives…"
Dans sa manche, la candidate estime avoir désormais une arme de dissuasion : les prochaines législatives. "Si on fait 15-16% en juin, on envoie plus d'une centaine de députés au tapis", pronostiquait un de ses lieutenants avant le premier tour. De quoi susciter quelques accords locaux avec l'UMP ?
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Marine Le Pen court cependant un risque : que le FN ne transforme pas l'essai en juin. Aux dernières cantonales, son parti, qui avait qualifié 400 candidats au second tour, n'a eu au final que deux élus. Même si le FN se retrouve aujourd'hui en position de force dans de nombreux bastions du Nord-Est ou de Paca, il n'est pas sûr qu'il parvienne à faire élire beaucoup plus de députés tant qu'une dose de proportionnelle ne sera pas instaurée. Le FN progresse mais bute toujours sur un plafond de verre.
Marine Le Pen prête à ferrailler au Palais-Bourbon
La mieux placée dans cette course est peut-être Marine Le Pen elle-même. Dans sa circonscription d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, elle réalise 35%. Une autre Le Pen concourra, encouragée par son grand-père : Marion Maréchal, la nièce de Marine, à Carpentras, dans le Vaucluse. Mais la perspective d'être peu nombreux au Palais-Bourbon n'effraie pas la présidente du FN. Elle se dit prête à aller ferrailler, même seule s'il le faut.
Et, à 43 ans, la fille Le Pen, qui rêve de prendre le pouvoir et vient d'acquérir un beau capital de voix à l'issue de sa première campagne présidentielle, a le temps d'attendre. Quelques jours avant le premier tour, elle a fait un check-up de santé complet pour obtenir son prêt bancaire. Bilan ? Forme excellente. D'où cet avertissement lancé en riant aux journalistes : "Vous m'avez sur le dos pendant soixante ans !" Retrouvez l'intégralité de cet article sur Le Nouvel Obs.fr
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