Qu'en pensez vous ?"Je rêve que l'UMP surmonte son blocage et qu'elle puisse conclure des alliances avec le FN... Le PS discute bien avec le Front de gauche de Mélenchon, n'est-ce pas ? Au soir du premier tour des législatives, je suis prêt à discuter avec le candidat soutenu par le FN pour éviter que la gauche ne l'emporte au second tour." Cette confidence d'un candidat UMP aux législatives - qui tient à conserver l'anonymat pour "éviter les pressions" - témoigne d'un possible effritement du cordon sanitaire existant avec le FN. D'ailleurs, selon un récent sondage Ifop, 54 % des sympathisants UMP et 77 % de ceux du FN se disent favorables à des accords aux élections locales.
Bon nombre de candidats UMP n'ont qu'une hantise : perdre leur siège au second tour en affrontant en triangulaire le PS et le FN. Pour éviter la défaite, le tabou des alliances avec le FN est en train de tomber. Ces derniers jours, quelques élus UMP ont tenu des propos plus ou moins ambigus laissant entendre qu'ils seraient prêts à discuter avec le parti de Marine Le Pen qui présente des candidats sous la bannière "Rassemblement bleu Marine". Selon le journal La Provence, Dominique Tian, député sortant et candidat dans la 7e circonscription de Marseille, ne veut pas "être la droite la plus bête du monde en bunkérisant le FN". Dans les colonnes du même quotidien régional, Maryse Joissains, députée-maire d'Aix-en-Provence et candidate dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, a souligné qu'elle avait "toujours défendu les valeurs de Marine Le Pen" tout en se disant "imperméable à toute négociation au moins jusqu'au second tour".
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Des accords locaux entre des candidats UMP et d'autres issus des rangs frontistes ne seraient pas une première. Des municipales de Dreux en 1983 aux régionales de 1998, la droite s'est parfois laissé tenter par de telles ententes, mais la digue n'a jamais été rompue au niveau national.
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Dans l'état-major de l'UMP, on assure que les digues établies avec le FN ne céderont pas. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, répète à l'envi qu'il n'y aura "pas d'alliance électorale ni de discussion avec les dirigeants du Front national". Si, localement, certains passaient outre la consigne, le député-maire de Meaux affirme : "On en tirera toutes les conséquences au niveau national, car ce sera contraire à la ligne de l'UMP."
UMP-FN, vers un affrontement ?
Justement, quelle sera "la ligne de l'UMP" après les législatives ? Les ténors du parti savent bien qu'après les élections s'ouvrira une période agitée où chacun tirera le bilan de la campagne. À cette occasion, l'UMP débattra de son identité et de sa doctrine politique, chamboulées par la campagne présidentielle très droitière menée par Nicolas Sarkozy. "Ma fierté, dans cette campagne, c'est d'avoir construit un nouveau discours de la droite pour l'avenir. J'ai transgressé", a lui-même reconnu l'ancien président-candidat lors d'une conversation avec Jean-Pierre Raffarin le 16 avril, rapportée par les journalistes Jérôme Chapuis et Benjamin Sportouch dans leur dernier ouvrage*.
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A plus tard,