Et l'on s'aperçoit que pour l'agriculture française, la problématique est exactement la même que pour l'industrie française. Dans un contexte de concurrence internationale, face à des concurrents étrangers qui présentent des coûts de production moindres, du fait d'une main d'oeuvre moins chère et de normes de production moins contraignantes, nos producteurs souffrent de ce que l'on appelle généralement un "problème de compétitivité". Et dans un tel contexte, les mesures proposées par les partisans du libre-échange pour préserver la compétitivité de nos producteurs ne sont rien d'autre que des mesures de dumping social, fiscal et environnemental : baisser le coût de la main d'oeuvre, assouplir le droit du travail, assouplir les normes sociales ou sanitaires ou environnementales, etc.L'agriculture rattrapée par ses problèmes de compétitivité
L'Allemagne est devenue plus compétitive que la France grâce une main-d'œuvre moins chère de 50 % dans les fruits et légumes et de 20 % dans d'autres filières.
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L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
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Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
Moralité: la main d'oeuvre d'exécution est devenue trop onéreuse en France, et l'Allemagne est sur la bonne voie.
Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
Donc si on suit ta logique, on sacrifie toute notre main d'oeuvre ouvrière pour rester compétitifs ? Est-ce cela, ton idéal de société ?
Je sais, tu vas dire que ce n'est pas une question d'idéal de société, mais simplement de pragmatisme. Et bien si, c'est une question d'idéal de société. Je ne veux pas d'une situation économique dans laquelle la seule solution, pour rester compétitif, est de sacrifier tous nos ouvriers, tous nos acquis sociaux, toutes nos normes sanitaires et sociales.
Je sais, tu vas dire que ce n'est pas une question d'idéal de société, mais simplement de pragmatisme. Et bien si, c'est une question d'idéal de société. Je ne veux pas d'une situation économique dans laquelle la seule solution, pour rester compétitif, est de sacrifier tous nos ouvriers, tous nos acquis sociaux, toutes nos normes sanitaires et sociales.
- artragis
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Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
A noter que ce n'est pas la main d'oeuvre Allemande qui est bon marché mais la main d'oeuvre polonaise entre autre.
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.
Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
Evidemment. Les usines agricoles allemandes recrutent abondamment de la main d'oeuvre pas chère en provenance des pays de l'Est voisins.
Et si le seul horizon, pour notre agriculture, est d'augmenter encore davantage la taille des exploitations, de diminuer leur nombre, de sacrifier les normes sociales et sanitaires, et de recruter de la main d'oeuvre dans les pays de l'Est, alors je ne suis pas d'accord avec cette perspective-là.
Et si le seul horizon, pour notre agriculture, est d'augmenter encore davantage la taille des exploitations, de diminuer leur nombre, de sacrifier les normes sociales et sanitaires, et de recruter de la main d'oeuvre dans les pays de l'Est, alors je ne suis pas d'accord avec cette perspective-là.
Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
Effectivement, je suis sur terre les 2 pieds dans la tourbe, pendant que vous planez ... comme des hiboux aveugles plutôt que comme des aigles à l'oeil affuté.johanono a écrit :Donc si on suit ta logique, on sacrifie toute notre main d'oeuvre ouvrière pour rester compétitifs ? Est-ce cela, ton idéal de société ?
Je sais, tu vas dire que ce n'est pas une question d'idéal de société, mais simplement de pragmatisme. Et bien si, c'est une question d'idéal de société. Je ne veux pas d'une situation économique dans laquelle la seule solution, pour rester compétitif, est de sacrifier tous nos ouvriers, tous nos acquis sociaux, toutes nos normes sanitaires et sociales.
Le problème a commencé en 1987 si je me souviens bien, à la Réunion c'est l'armée qui a coupé les cannes à sucre car les travailleurs de cette île DOM se sont tous mis au RMI. J'ai retenu ce symbole fort, mais la réalité est que le marché agricole étant mondialisé et malgré des milliards de subventions de la PAC, il n'y a plus d'ouvriers agricoles en France (sinon avec un SMIC à 35 heures et un coût mensuel à 2000 €/mois voire plus avec les heures sup). Les fruits et légumes français sont plantés et récoltés par des travailleurs étrangers dans des conditions d'illégalité flagrante, pour le reste on essaie de se passer de main d'oeuvre au prix de surinvestissements en mécanique automatisée.
Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
La filière porcine française lanterne rouge européenne
Les bons résultats techniques des éleveurs de porcs français ne suffisent pas à compenser les insuffisances industrielles. Pour la compétitivité, La France se classe au cinquième et dernier rang des principaux producteurs de porcs en Europe selon une étude réalisée par l'fip (Institut technique du porc).
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- fan2machiavel
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Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
la France reste dans des exploitations familiales ce qui n'est pas le cas dans le reste de l'Europe où les exploitations sont nettement plus grosses. Cela est lié au fait qu'en France on a des élevages anciens qui se sont globalement transmis de générations en générations (avec des regroupements et des achats mais toujours avec un noyau familial) alors que par exemple en Allemagne les exploitations sont le fait de groupes qui les ont créé ex nihilo depuis peu longtemps. Et il faut être bien clair sur un point c'est que l'Allemagne produit certes beaucoup mais pas de qualité.
Pour le porc il faut savoir qu'une épidémie de peste porcine Africaine nous menace de Russie (on sait qu'elle va arriver mais ne sait pas quand) et cela va profondément modifier les filières porcines européennes. Il s'agit donc de ne pas se précipiter
Pour le porc il faut savoir qu'une épidémie de peste porcine Africaine nous menace de Russie (on sait qu'elle va arriver mais ne sait pas quand) et cela va profondément modifier les filières porcines européennes. Il s'agit donc de ne pas se précipiter
Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
L'Allemagne n'a toujours pas de smic, mais on ne se demande plus pourquoi !
Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
johanono a écrit :Donc si on suit ta logique, on sacrifie toute notre main d'oeuvre ouvrière pour rester compétitifs ? Est-ce cela, ton idéal de société ?
Je sais, tu vas dire que ce n'est pas une question d'idéal de société, mais simplement de pragmatisme. Et bien si, c'est une question d'idéal de société. Je ne veux pas d'une situation économique dans laquelle la seule solution, pour rester compétitif, est de sacrifier tous nos ouvriers, tous nos acquis sociaux, toutes nos normes sanitaires et sociales.
Et oui c'est probablement triste mais c'est la réalité du monde d'aujourd'hui. Le nier revient à mettre la tête dans le sable.
Dès lors que l'on a des salaires élevés, on ne peut être compétitifs que dans les domaines où la part du salaire dans le coût du produit est faible.
Pour l'agriculture c'est soit les céréales ou grâce à la mécanisation un seul salarié traitent des dizaines d'hectare soit des niches où le coût du produit permet de payer des salaires français (grands crus, spécialités reconnues...
C'est idem pour l'industrie
Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
Hollande peut bien s'émouvoir de la situation, il ne pourra rien y changer, car la politique européenne le condamne à l'impuissance.Dumping social : va y avoir du porc !
Destabilisée par l’exploitation, en Allemagne, de travailleurs de l’Est sous-payés, la filière porcine française craint pour son avenir. Hollande et des députés PS s’emparent du sujet.
Elle avait hanté le référendum de 2005 sur la Constitution européenne. La voilà qui risque d’animer, en pleine récession, la campagne des élections européennes de mai 2014. La directive Bolkestein sur les services, et sa grande sœur de 1996, sur les «travailleurs détachés», sont de retour, accusées de favoriser le dumping social entre pays de l’UE. En particulier dans l’agroalimentaire. Les abattoirs français, en très grande difficulté, attribuent leurs malheurs au dumping social de leurs concurrents allemands, qui abusent de la directive pour sous-payer des ouvriers venus de l’Est.
Jeudi, François Hollande s’en est ému. Dans son discours d’ouverture de la conférence sociale, le chef de l’Etat a expliqué qu’il ne pouvait «pas accepter qu’il puisse y avoir, au nom de cette directive, des concurrences faussées qui détruisent de l’emploi en France». Ni qu’on puisse «utiliser […] le malheur d’un certain nombre de pays pour faire venir des travailleurs européens en les payant à des niveaux qui ne sont pas raisonnables». Il a promis de porter les questions de salaire minimum et «l’organisation d’une harmonisation fiscale en Europe», jeudi et vendredi, en Conseil européen. Un premier pas. Depuis plusieurs mois, des parlementaires s’alarment. Après le «mythe du plombier polonais», écrit le sénateur (PCF) Eric Bocquet dans un rapport parlementaire, c’est «le spectre du maçon portugais ou de l’ouvrier agricole roumain» qui plane. «Cette directive était un progrès : avant 1996, c’était la jungle absolue, explique l’élu. Mais depuis la crise et la course à la réduction des coûts, elle est contournée sans arrêt.»
Germanophobie. Dans leurs circonscriptions, certains élus entendent des expressions qu’on croyait disparues : «schleus», «boches», ou «doryphores», toutes sur la gamme de la germanophobie. «Je donne pas six à neuf mois pour qu’on ait un drapeau allemand brûlé en Bretagne lors d’une manifestation. Toute une région très europhile est en train de se retourner, s’inquiète Gwénégan Bui, député (PS) du Finistère, département touché par la fermeture des abattoirs (lire ci-contre). On pourra toujours faire de beaux discours sur l’amitié franco-allemande, si on ne règle pas ces questions on va détruire l’Europe.»
Pourquoi l’Allemagne ? Parce qu’en l’absence de salaire minimum là-bas, de très gros abattoirs payent des ouvriers d’Europe de l’Est à moins de 10 euros de l’heure (lire page 5). Un abus de la loi européenne, car le contrat de travail d’un ouvrier détaché doit obligatoirement être conforme avec le droit du pays d’accueil. Seules les cotisations sociales sont payées dans le pays d’origine. Problème : «L’absence de dispositif de contrôle réellement efficace [a créé] un outil redoutable de concurrence déloyale, notamment dans les secteurs du BTP et de l’agroalimentaire», insistent les députés (PS) Gilles Savary et Chantal Guittet ainsi que Michel Piron (UDI), dans un rapport publié fin mai.
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Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
Les Belges sont un peu plus courageux, ou plus lucides, que les Français...La Belgique à l’offensive
Ce que la France n’ose pas vis-à-vis de l’Allemagne - vie de couple oblige -, la Belgique l’a fait : porter plainte contre Berlin. Par l’intermédiaire de ses ministres, de l’Economie et de l’Emploi, le pays a saisi en mars la Commission européenne contre les autorités allemandes. Le gouvernement belge compte, par ce biais, tenter de sauver un secteur de la viande en grande difficulté. Dans leur plainte, ils soulignent que la loi allemande «n’est manifestement pas mise en œuvre de manière effective […] au profit des travailleurs détachés dans les entreprises établies en Allemagne et actives dans le secteur de l’abattage et de la transformation de la viande».
La France a une autre stratégie : la négociation de la nouvelle directive qui doit encadrer à l’avenir les travailleurs détachés. Face aux pays de l’Est qui aimeraient qu’on ne touche rien, la France retrouve là l’Allemagne pour tirer vers le haut la législation européenne. Le ministre du Travail, Michel Sapin, tente de faire accepter qu’en termes de contrôle, l’administration puisse demander tout document à une entreprise pour s’assurer qu’elle est en règle. Elle compte également inscrire dans le droit européen qu’«un donneur d’ordre soit responsable de son premier sous-traitant» qui pourrait frauder. L.A.
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- Narbonne
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Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
Les allemands font appel à des boites d'interim polonaises où les interimaires sont payés 4€ de l'heure.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
- Nombrilist
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Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
Sapin n'aura rien. Bon courage aux belges.
- wesker
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Re: L'agriculture française rattrapée par ses problèmes de compétitivité
A l'heure de la mondialisation, l'agriculture est primordiale en matière d'indépendance alimentaire et de produits de qualité qui restent appréciés et recherchés.
Certes, l'agriculture, comme le reste sera exposé à des dumpings, reste à savoir si nous accepterons de réduire la qualité de nos produits pour répondre aux standards de la compétitivité qu'exige la compétition mondiale.
Certes, l'agriculture, comme le reste sera exposé à des dumpings, reste à savoir si nous accepterons de réduire la qualité de nos produits pour répondre aux standards de la compétitivité qu'exige la compétition mondiale.
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