L'euro sera-t-il la victime de la guerre des monnaies ?

[politicien]

Bonjour,

Le niveau de l'euro inquiète Arnaud Montebourg. Interrogé par un journaliste, le ministre du Redressement productif ne l'a pas caché, mercredi, lors de la conférence de presse de lancement d'une mission de réflexion sur la marque France. Alors que le gouvernement a décidé d'agir sur le coût du travail via son crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), ses efforts risquent d'être totalement annulés par l'appréciation de la monnaie unique. À 1,35 dollar, elle a connu une hausse de 10 % en six mois... Sur la même période, elle a même regagné près 30 % par rapport au yen, la monnaie japonaise.

Pourtant, ce ne sont pas les fondamentaux de l'économie européenne qui peuvent justifier un tel niveau. L'euro, victime collatérale des prémices d'une "guerre des monnaies" ?

Le Japon aussi
Le nouveau Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a en tout cas été clair. Il n'entend plus voir le yen subir les politiques monétaires expansionnistes de ses partenaires. Sous la pression politique, la Boj vient donc d'annoncer une politique de rachats massifs d'actifs pour lutter contre les pressions déflationnistes à l'oeuvre dans l'économie du pays et relancer les exportations. Une attitude aussitôt dénoncée par le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, comme une "politisation du taux de change".

(...)

En attendant, c'est donc l'euro qui trinque, malgré la politique accommodante de la BCE. Ce qui ne veut pas dire que l'assouplissement monétaire mondial n'a pas des effets bénéfiques. Depuis que Mario Draghi a rassuré les investisseurs en promettant de "tout faire" pour préserver la monnaie unique, les Anglo-Saxons investissent à nouveau sur le Vieux Continent. Après avoir fui la zone euro, ils ont en effet largement contribué au succès des dernières émissions de dette espagnole et italienne, relève Natixis. Ils ne veulent surtout pas prendre le risque de rater le mouvement de hausse des places boursières européennes. Selon le Financial Times, qui consacrait sa une de mardi au retour des capitaux dans les pays "périphériques", ce sont près de 100 milliards d'euros qui y ont été investis fin 2012 après l'intervention du président de la BCE.

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L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr

Qu'en pensez vous ?

[El Fredo]

Un euro moins fort serait une bénédiction, mais les teutons diront Nein! comme d'habitude.

[Lucas]

Oui mais un euro trop bas plombe les prix du pétrole notamment.

[FIFE]

Peut-être le prix du pétrole, mais pour le reste, c'est tout bénef......

[Lucas]

Oui mais un pétrole trop cher cela a des conséquences sur les entreprises.

Mais par contre il y a peut être un juste milieu pour la valeur de l'euro, le problème c'est que personne ne veut prendre de décision.

[Incognito]

La banque centrale ne peut pas à la fois choisir une politique monétaire en fonction de considérations domestiques, et choisir une politique monétaire en fonction du taux de change. C'est l'un ou l'autre, mais pas les deux à la fois. Si la banque centrale mène la politique monétaire en fonction de considérations domestiques, le taux de change sera fixé par les forces de marché.

Mais en fait, dans la situation actuelle, l'Euro est trop fort justement parce que la politique monétaire dans la zone Euro est beaucoup trop restrictive. En effet, l'Euro monte parce que le surplus de la balance commerciale de la zone Euro est en augmentation. Et ce surplus est lui-même le résultat de la faiblesse de la demande domestique. Le meilleur moyen de faire chuter l'Euro, c'est d'assouplir la politique monétaire.

Donc, vive la guerre des monnaies. C'est exactement ce dont nous avons besoin.

[Pent]

Le problème c'est que des pays comme la Chine fixent leur monnaie comme bon leur semble, mais comment voulez-vous jouer au yo-yo avec une vingtaine de pays?

[El Fredo]

Non c'est fini tout ça, le Renminbi est en augmentation constante depuis quelques années.

[Incognito]

Le problème c'est que des pays comme la Chine fixent leur monnaie comme bon leur semble, mais comment voulez-vous jouer au yo-yo avec une vingtaine de pays?

Oh non, la Chine ne fixe pas le taux de change comme bon lui semble. Si les forces de marché pousse le yuan à la hausse, la Chine ne peut empêcher le yuan de monter qu'en achetant massivement des actifs financiers en devises étrangères.

Soit ce sont les institutions financières qui le font avec l'épargne qui leur a été confiée. Cela n'a pas d'implication pour la politique monétaire. Exemple: Japon depuis 1990 et Allemagne depuis 2000. Si les institutions financières refusent d'exporter l'épargne domestique, il faudra que la banque centrale le fasse. Et ça, c'est une forme d'assouplissement quantitatif. C'est en grande partie comme cela que la Chine maintenait le yuan sous-évalué.

Ce qui est vraiment fascinant, c'est que la banque centrale chinoise a arrêté d'acheter des treasuries depuis juillet 2011, suite à la perte du AAA des États-Unis. La banque centrale n'a pas remplacé cette forme de création monétaire par autre chose. La politique monétaire est donc devenue nettement plus restrictive et l'inflation est tombée de 6% à 2%. Du coup, tout le monde est surpris du gros ralentissement de l'économie chinoise entre juillet 2011 et octobre 2012. Moi pas. En novembre 2012, la Banque de Chine réaccélère la création monétaire, cette fois en achetant des obligations d'état. Surprise, surprise, l'inflation re-décolle et l'économie repart.

Par ailleurs, la situation a changé et il n'y a pas en ce moment de grosses pressions à la hausse sur le yuan.

[pierre30]

En effet, l'Euro monte parce que le surplus de la balance commerciale de la zone Euro est en augmentation.

Voilà que le surplus commercial devient un problème !! Et pour y remédier, il faut faire baisser l'euro en imprimant du papier ??

Je rappelle au passage qu'une très grande partie des échanges internationaux des pays de la zone euro se fait à l'intérieur de la zone euro et que l'euro nous protège ainsi de la guerre des monnaies. Merci qui ?

[Nombrilist]

60% très exactement. Ce qui laisse quand même 40% en extérieur.

[albert]

En effet, l'Euro monte parce que le surplus de la balance commerciale de la zone Euro est en augmentation.

Voilà que le surplus commercial devient un problème !! Et pour y remédier, il faut faire baisser l'euro en imprimant du papier ??

Je rappelle au passage qu'une très grande partie des échanges internationaux des pays de la zone euro se fait à l'intérieur de la zone euro et que l'euro nous protège ainsi de la guerre des monnaies. Merci qui ?

L'euro monte parce que la BCE a une politique plus restrictive que les autres banques centrales, qui elles effectivement n'hésitent pas à faire de la monétisation.

Non seulement l'euro surévalué pénalisent nos exportations à l'extérieur de la zone euro, mais il nous pénalise aussi à l'intérieur. En effet, l'impossibilité de dévaluer pénalise les pays d'Europe du sud (dont la France fait partie) au bénéfice des pays d'Europe du Nord qui ont une inflation moins élevée.

[pierre30]

Dévaluer l'euro n'a aucun effet sur les équilibres à l'intérieur, puisque tous les pays utilisent la même monnaie.

[Nombrilist]

Albert vient pourtant de te donner un excellent argument. Si dévaluer rend les pays du Sud plus compétitifs par rapport à l'extérieur, cela modifie à terme les équilibres internes. Economiques, mais aussi politiques d'ailleurs.

[pierre30]

Ben c'est du billard à 15 bandes, dans ce cas.