Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

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mps
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par mps » 13 nov. 2012, 12:39:43

Narbonne a écrit :68% des français souhaitent le retour de Sarkosy : c'est une blague !
Ce sont 68% des membres de l'UMP qui souhaitent cela.
La belgique est dans la même panade que la France (par exemple dexia, contrairement à ce que certain(e)s affirmaient, commence à couter serieusement)

Tu vois, quand je dis que vos réponses sont du niveau "toi-même" ;)

Pour Dexia, elle ne coûte pas à proprement parler, même si c'est un problème dont nous nous passerions bien : l'Etat augmente sa dette (et non son Budget) et Dexia paie les intérêts de ce surendettement. Si elle se retape, elle paiera progressivement le remplacement du principal, mais ce "si" est évidemment trop.

Ce point mis à part, je ne pense pas que France et Belgique soient dans la même panade.

La Belgique est déjà au déficit de 2,8 %, une situation dont la France n'ose même pas rêver.
Elle sera à 0 % d'ici deux ans, date à laquelle la France sera au mieux à - 3 %.
Mais ce faisant, la Belgique n'a pas encore touché aux impôts et donc n'étouffe pas son économie, alors que la France fait le contraire.
Prochainement, un mesure sera prise pour dynamiser l'économie, sans doute sous forme de l'abaissement de la TVA sur les produits "de première nécessité" (y compris de homard !) et sa hausse de 1 % sur le reste, soit une aumône de 10 euros par 1.000 dépensés.
Une retouche à la taxe sur les actions et obligations (25 % libératoires) au lieu des délires français.
Une belle diminution sur les retenues sociales des petits et moyens salaires.
Bref, une vraie gestion, sans électrochocs ni assassinat de ce qui fonctionne.
Le chômage continue à diminuer, (7,2 % contre 10 dans la zone euro et pire en France)
Point noir, un tassement de nos exportations vers les pays voisins, mais que nous comppensons à la grande exportation, restant toutefois le premier pays exportateur du monde per capita.

Tu vois les différences ? ;)
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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johanono
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par johanono » 13 nov. 2012, 12:53:19

Sauf erreur de ma part, le taux de prélèvements obligatoires en Belgique est assez proche de celui de la France, et le taux de dépenses publiques n'est que très légèrement inférieur à celui de la France. Je pense que la Belgique n'a pas beaucoup de leçons à donner.

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Narbonne
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par Narbonne » 13 nov. 2012, 13:07:10

En belgique les gens se font matraquer sur les revenus pas sur le reste.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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wesker
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par wesker » 13 nov. 2012, 13:14:58

Je persiste à penser que vouloir pratiquer une politique budgétaire impulsée par l'Allemagne a un pays qui a des structures économiques, une inflation, une croissance, une culture, un tissu économique trés différent n'est pas en mesure de réussir.

Par ailleurs, l'Allemagne est loin d'être un modèle

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Blaise
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par Blaise » 13 nov. 2012, 18:16:33

Si c'est un modèle, pour ceux qui veulent y voir un modèle. Sacrifier 20 % de la population active au profit du reste, avec la démographie qui va leur péter à la tronche d'ici peu, et tous les problèmes qui commencent à se voir parce qu'on ne peut plus les cacher (retour de l'extrême-droite "old school", précarisation extrême, grèves etc.) c'est un style quoi. Pour l'instant ça ne se voit pas trop dans les chiffres, on verra dans 5 ans.
Les Français vont instinctivement au pouvoir; ils n'aiment point la liberté; l'égalité seule est leur idole. Or l'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Chateaubriand

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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par Nombrilist » 13 nov. 2012, 19:53:57

On verra les scores aux élections de 2013. On va voir si Merkel se prend un gros "Nein" ou pas.

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Blaise
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par Blaise » 13 nov. 2012, 21:18:13

C'est pas faux.
Les Français vont instinctivement au pouvoir; ils n'aiment point la liberté; l'égalité seule est leur idole. Or l'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Chateaubriand

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Libre Plume
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par Libre Plume » 13 nov. 2012, 21:25:28

L’Allemagne s’applique à faire des choix toute seule et des propositions extrêmement importantes pour la croissance économique européenne.
Il faudrait tout de même réagir à cette situation de crise figée, qui va finir par nous enlever tout libre arbitre malgré notre lucidité. Le taux de chômage a atteint 11,6% dans la zone euro.

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Blaise
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par Blaise » 13 nov. 2012, 21:26:03

Angela Merkel, nouveau Machiavel


Nombreux sont ceux qui voient en la chancelière allemande la reine sans couronne de l'Europe. Quand on pose la question de savoir d'où Angela Merkel tient son pouvoir, on est renvoyé à l'une des caractéristiques qui définissent sa façon de faire : une habileté machiavélique.
Selon Nicolas Machiavel (1467-1529), premier penseur à se pencher sur la nature du pouvoir, le prince ne doit tenir sa parole donnée hier que si elle peut lui apporter des avantages. Si l'on transpose cette maxime à la situation d'aujourd'hui, cela donne : il est possible de faire aujourd'hui le contraire de ce que l'on a annoncé hier, si cela augmente les chances de gagner les prochaines élections. Les affinités politiques entre Merkel et Machiavel - le fameux modèle Merkiavel, comme je l'appelle - reposent en gros sur quatre composantes destinées à se compléter les unes les autres.

1. L'Allemagne est le pays le plus riche et économiquement le plus puissant de l'Union européenne. Dans l'actuel contexte de crise financière, tous les pays endettés dépendent de la bonne volonté des Allemands prêts à se porter garants des crédits nécessaires. Le machiavélisme de la chancelière tient au fait que, dans le conflit virulent qui oppose les architectes de l'Europe et les souverainistes, elle se garde de prendre parti - ou plutôt elle reste ouverte aux deux options.

Elle n'est pas solidaire des Européens (ni en Allemagne ni à l'étranger) qui demandent à cor et à cri des garanties allemandes, pas plus qu'elle ne soutient la fraction des eurosceptiques qui s'opposent à toute aide. Mme Merkel préfère - et c'est là toute l'ironie machiavélique de sa posture - faire dépendre la disposition de l'Allemagne à accorder des crédits de la disposition des pays endettés à accepter les conditions de la politique allemande de stabilité. C'est le premier principe de Machiavel : quand il s'agit d'aider les pays endettés avec l'argent allemand, la position d'Angela Merkel n'est ni un oui franc ni un non catégorique, mais un "mouais" entre les deux.

2. Comment est-il possible de faire passer cette position paradoxale dans la pratique politique ? Chez Machiavel, il conviendrait à cet endroit de faire preuve de vertu, mélange d'énergie politique et de pugnacité. C'est ici que nous touchons du doigt une autre forme d'ironie : le pouvoir de Merkiavel repose en effet sur le désir de ne rien faire, sur son penchant pour le ne-pas-encore-agir, à agir plus tard, à hésiter. Cet art de l'atermoiement sélectif, ce mélange d'indifférence, de refus de l'Europe et d'engagement européen est à l'origine de la position de force de l'Allemagne dans une Europe malmenée par la crise.

Certes, il y a de multiples raisons qui poussent à hésiter - la situation mondiale est si complexe que personne n'est capable de la débrouiller ; on n'a souvent plus le choix qu'entre des alternatives dont on ne peut mesurer les risques. Mais ces raisons justifient en même temps la politique de l'atermoiement comme stratégie de pouvoir. Angela Merkel a mené à un point de perfection la forme de souveraineté involontaire légitimée par le credo de l'austérité.

La nouvelle puissance allemande en Europe ne repose donc pas, comme ce fut le cas par le passé, sur la violence en tant qu'ultima ratio. Elle n'a besoin de recourir à aucune arme pour imposer sa volonté à d'autres Etats. Voilà pourquoi il est absurde de parler de "IVe Reich". La nouvelle puissance fondée sur l'économie est bien plus souple et bien plus mobile : elle est partout présente, sans qu'il soit nécessaire de lancer les troupes.

3. C'est de cette façon que peut être réalisé ce qui apparaissait comme la quadrature du cercle : réunir en une seule et même personne la capacité à être réélue dans son propre pays et à passer en même temps pour une architecte de l'Europe. Mais cela veut dire aussi que toutes les mesures nécessaires au sauvetage de l'euro et de l'Union européenne doivent d'abord réussir leur test d'aptitude à l'intérieur des frontières allemandes - savoir si elles sont propices aux intérêts de l'Allemagne et à la position de force de Merkel.

Plus les Allemands deviennent critiques à l'égard de l'Europe, plus ils se sentent encerclés par des pays peuplés de débiteurs qui n'en veulent qu'au porte-monnaie des Allemands, plus il sera difficile de maintenir ce grand écart. Merkiavel a répondu à ce problème en sortant sa carte "l'Europe allemande", qui est un véritable atout autant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières de l'Allemagne.

En politique intérieure, la chancelière rassure les Allemands, qui ont peur pour leurs retraites, leur petit pavillon et leur miracle économique, et elle défend avec une rigueur toute protestante la politique du non - bien dosé -, tout en se profilant comme la maîtresse d'école seule capable de donner des leçons à l'Europe. En même temps, elle conçoit, dans les affaires extérieures, sa "responsabilité européenne", en intégrant les pays européens dans une politique du moindre mal. Son offre qui a aussi valeur d'appât se résume en cette formule : mieux vaut que l'euro soit allemand plutôt qu'il n'y ait pas d'euro du tout.

En ce sens, Mme Merkel continue à se révéler une très bonne élève de Machiavel. "Vaut-il mieux être aimé que craint ?" demande celui-ci dans Le Prince. "La réponse est qu'il faudrait l'un et l'autre, mais comme il est difficile d'accorder les deux, il est bien plus sûr d'être craint qu'aimé, si l'on devait se passer de l'un d'eux." La chancelière allemande recourt à ce principe de façon sélective : elle veut être crainte à l'étranger et aimée dans son pays - peut-être justement parce qu'elle a enseigné la crainte aux autres pays. Néolibéralisme brutal à l'extérieur, consensus teinté de social-démocratie à l'intérieur : telle est la formule qui a permis à Merkiavel de consolider sa position de force et celle de l'Europe allemande.

4. Angela Merkel veut prescrire et même imposer à ses partenaires ce qui passe pour être une formule magique en Allemagne au niveau économique et politique. L'impératif allemand est le suivant : Economiser ! Economiser au service de la stabilité. Mais dans la réalité, cette politique d'économie révèle qu'elle est surtout synonyme de coupes claires au niveau des retraites, de la formation, de la recherche, des infrastructures, etc. Nous avons affaire à un néolibéralisme d'une extrême violence, qui va maintenant être intégré dans la Constitution européenne sous la forme d'un pacte budgétaire - sans faire cas de l'opinion publique européenne (trop faible pour résister).

Ces quatre composantes du merkiavellisme - la liaison opérée entre souverainisme et leadership de la construction européenne, l'art de l'atermoiement comme stratégie de mise au pas, le primat donné aux échéances électorales et enfin la culture allemande de stabilité - se confortent les unes les autres et constituent le noyau dur de l'Europe allemande.

Et on trouve même chez Merkel un parallèle avec ce que Machiavel appelle la necessita, cette situation d'urgence à laquelle le prince doit être capable de réagir : l'Allemagne comme "aimable hégémon", position tant vantée par Thomas Schmid, directeur de la publication du quotidien Die Welt, se voit contrainte de placer ce qui résulte d'un danger au-dessus de ce qui est interdit par les lois. Pour élargir à toute l'Europe, et de façon contraignante, la politique d'austérité de l'Allemagne, les normes démocratiques peuvent, selon Merkiavel, être assouplies ou même contournées.

Certes on assiste en ce moment à l'émergence d'un front d'opposition constitué par tous ceux qui pensent que l'avancée rapide de l'européanisation met à mal les droits du Parlement allemand et qu'elle est contraire à la Loi fondamentale, l'équivalent de la Constitution. Mais, en habile manoeuvrière, Mme Merkel parvient à instrumentaliser ces bastions de résistance en les intégrant dans sa politique de domestication par atermoiement. Une fois de plus, elle gagne sur les deux tableaux : davantage de pouvoir en Europe et davantage de popularité à l'intérieur, tout en recueillant la faveur des électeurs allemands.

Il se pourrait néanmoins que la méthode Merkiavel touche peu à peu à ses limites, car il faut bien reconnaître que la politique d'austérité allemande n'a pour l'instant enregistré aucun succès. Au contraire : la crise de l'endettement menace maintenant aussi l'Espagne, l'Italie et peut-être même bientôt la France. Les pauvres deviennent encore plus pauvres, les classes moyennes sont menacées de déclassement et l'on ne voit toujours pas le bout du tunnel.

Dans ce cas, ce pouvoir pourrait bien conduire à l'émergence d'un contre-pouvoir, d'autant plus qu'Angela Merkel a perdu l'un de ses plus solides alliés en la personne de Nicolas Sarkozy. Depuis que François Hollande est arrivé au pouvoir, les équilibres ont changé. Les représentants des pays endettés pourraient se regrouper avec les promoteurs de l'Europe à Bruxelles et à Francfort pour mettre sur pied une alternative à la politique d'austérité de la chancelière allemande, souvent très populiste, surtout axée sur les seuls intérêts allemands et motivée par la peur de l'inflation, et repenser ainsi la fonction de la Banque centrale européenne pour qu'elle se cale davantage sur la politique de croissance de la Banque centrale américaine.

Un autre scénario est aussi possible : on pourrait assister à un duel entre Angela Merkiavel, l'européenne hésitante, et Peer Steinbrück, candidat du SPD contre Mme Merkel en 2013, passionné d'échecs, qui s'est découvert une vocation de Willy Brandt sur le plan européen. Si la formule gagnante de ce dernier était "le changement par le rapprochement" [entre l'Est et l'Ouest], la formule de M. Steinbrück pourrait être : plus de liberté, plus de sécurité sociale et plus de démocratie - par le biais de l'Europe. On pourrait alors assister à une surenchère de deux proeuropéens. Soit Peer Steinbrück parvient à mettre Merkiavel mat au niveau européen ; soit Merkiavel l'emporte parce qu'elle aura découvert l'importance stratégique de l'idée européenne et se sera convertie en fondatrice des Etats-Unis d'Europe.

D'une façon ou d'une autre, l'Allemagne est confrontée à la grande question de l'Europe : être ou ne pas être. Elle est devenue trop puissante pour pouvoir se payer le luxe de ne pas prendre de décision.

Traduit de l'allemand par Pierre Deshusses

Ulrich Beck, sociologue et philosophe allemand
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par El Fredo » 13 nov. 2012, 21:38:15

Constat très juste. "L'Europe allemande", c'est exactement ça. Je suis de plus en plus pessimiste pour l'avenir de l'UE tant les Allemands semblent se satisfaire de la situation qu'ils ont grandement contribué à empirer, une réélection de Merkel en 2013 ne m'étonnerait pas du tout.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par merlin » 14 nov. 2012, 00:00:11

reste plus qu'a leur faire comprendre que l'europe c'est pas l'allemagne.

Le pb avec les teutons c'est qu'ils sont dure à la la comprenette lorsqu’ils sont en situation économique dominante. Heureusement que leur armée est a peine égale à celle de la suisse ....

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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par manolo » 14 nov. 2012, 00:30:18

C'est clair que si le pays le plus riche et économiquement le plus puissant de l'Union européenne n'est pas un modèle, on n'est pas prêt de vivre des jours plus heureux, en tout cas pas pour le moment.

En même temps, les gens ne sont satisfaits par rien.
L'équation n'a pas de solution.
Emploi, flexibilité et protection sociale ne font pas bon ménage.
On se plaint du taux de chômage en France et citant le modèle allemand, puis on critique l'Allemagne pour sa trop grande flexibilité, ses emplois-poubelle, sa précarité, et ses reculades sociales (retour à 39h sans hausse de salaire parfois). On ne peut pas tout avoir, plein emploi + protection maximale du travailleur = équation insolvable.
Dingue que les gens s'obstinent à vouloir y croire.
Du moment qu'elles font encore le ménage toussa, où est le problème ?
Pas taper :) !

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Jean
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par Jean » 14 nov. 2012, 18:22:23

mps a écrit :
Jean a écrit :
merlin a écrit :
L'article cité évoque les pistes que les allemands nous conseilleraient de prendre, à noter qu'elle vont toutes à contre courant de ce que l'on fait depuis trente ans

revaloriser le travail
abandonner les 35 h
reduire le nombre et les privilèges des fonctionnaires
reformer le droit du travail
reformer en profondeur le système social et en particulier les retraites
Ha voila les vielles lunes néo libérales qui repointent leur nez.

Retournons au moyen age, ce sera bien ! :ok:


Par le passé, l'expression "vieille lune" était résevé aux communistes quand ils existaient encore. smile;



L'Allemagne depuis sa création en 1871 nous a toujours "torché" tant sur le plan militaire que sur les plans démographique (sauf depuis peu on se demande pourquoi ?), économique, industriel, commercial... a un point tel que pour beaucoup d'historiens et d'économistes nous avons cessé dès cette date de jouer dans la même catégorie.

Certes militairement nous avons fait partie des vainqueurs depuis cette date mais c'est surtout grâce au fait qu'étant reconnus comme les plus faibles nous avons été puissament aidés par des alliés (en 1914 par la Russie au début de la guerre quand nous étions un peu seul à l'ouest puis par le RU et les USA) en 1945 (on a vu les résultast quand nous étions seuls en début de guerre, puis par la Russie, le RU et les USA). On s'en est bien tiré grâce à nos diplomates et à nos poilus en 1918 et à de Gaulle en 1945.

Mais au plan industriel quelle chute. Jeu egal en 1870 nous n'étions plus qu'à 40% de leur production en 1914.

Depuis la logique ne s'est jamais inversée sauf au lendemain des guerres perdues. Certes le Général de Gaulle a su nous faire rêver quelques années au dessus de notre condition.

L'Allemagne fait preuve d'une vitalité économique incroyable, certes elle a du charbon ce qui a été un avantage décisif au debut du XX ème siècle, mais de nos jours ???

Elle a absorbé il y a 20 ans 17 millions de réfugiés internes peu adaptés aux méthodes de travail en vigueur dans les pays de l'Ouest notamment en ce qui concerne les normes de productivité.
J'étais persuadé que cette décison de Kolh, si elle se justifiait historiquement, allait plomber l'économie de l'Allemagne pendant plusieurs décénnies (en pleine croissance nous avions eu du mal à absorber 1 million de réfugiés en 1962).

Miracle ! l'Allemagne non seulement nous a déjà rattrapé pour ce qui relèvent des critères par habitant mais elle semble traverser la crise sans même s'en apercevoir au détail près (il est notable) de la défaillance de ses clients dont nous sommes.

Il faut comprendre leur inquiétude, sortant d'un "plombage" de 17 millions de personnes, ils ne tiennent pas à en prendre un de 65 millions. Car si les aides à la Grèce, le Portugal, l'Espagne étaient réparties sur plusieurs, le sauvetage malheureusement probablement nécessaire de la France leur retomberait sur les épaules.

Les Flamands ont leur Wallons, les allemands ont peur d'avoir les leurs...



NB : Quand au sens de l'histoire... il peut s'inverser sinon comment expliquer la chute de tous les empires romain, chinois, anglais... hier et demain américain.
Notre relative prospérité d'aujourd'hui (elle depeure énorme vis à vis de la plupart des pays qui cherchent et parviendront sûrement à nous rattraper) est le fruit de l'histoire et non de notre dynamisme actuel.
Si nous ne pouvons plus financer (par nos ressouces (c'est déjà le cas) et par l'emprunt) nos avantages sociaux, ils vont voler en éclat quelques soit les textes de lois que pourraient voter nos "chers" parlementaires (voire Argentine, URSS, Grèce...)

Enfin paradoxalement le moyen âge n'a pas été la période la plus dramatique de notre pays notamment le XIII siècle.
Bravo, Jean, pour cette remise en perspective.

Depuis des mois, j'ai répété que LE problème actuel de l'UE était la France, mais il n'est de pire sourd que celui qui ne veut rien entendre, et les cocardiers de service ont préféré penser que je "détestais" la France. Comme tous ceux qui émettent des doutes sur son avenir radieux avec les mesures actuelles.

Les français sont-ils tous des autruches, qui ne peuvent répondre que "toi-même" à ceux qui tentent de leur éviter le pire ? Non, et on le voit à ce sondage cité par France-3 : 68 % des français souhaitent le retour de Sarkozy à la prochaine législature.

Cela signifie quoi ? Une soudaine Sarkozymania ? Ou plus évidemment une certitude croissante que Hollande va droit dans le mur ? Est-ce par "méchanceté" que, de gauche à droite, toute l'Europe s'affole de la politique actuelle de la France ?

Pour l'instant, les 6 partis au pouvoir en Belgique, après avoir atteint son objectif de - 3 %, et réglé le Budget 2013, cherche encore 1,6 milliards supplémentaires à affecter à la relance. Des arbitrages déjà chiffrés, mais dont le choix est forcément idéologique et difficile, dans une coalition gauche-droite. Une seule unanimité : rejet unanime de tout ce qui, de près ou de loin, s'apparenterait aux formules hollandeuses ...

Le temps passe, le déficit augmente, la France se vide de sa substance, et sur ce forum beaucoup se contentent de chercher la paille dans l'oeil du voisin plutôt que la poutre dans le sien.

Quelle tristesse.




C'est d'autant plus grave que je suis persuadé qu'en France une large majorité est pour le changement et la modernisation de notre pays.

Mais voilà, cette majorité appartient en partie à la gauche et en partie à la droite.

Si bien que la gauche nouvelle est prisonnière de ses "vieux alliés" qui continuent et continueront jusqu'au drame final à croire que demain on rase gratis.

Hollande s'est attaché à une enclume pour être élu, mantenant il a du mal à nager malgré l'envie qu'il en a (peut-être ???)


Les minorités de droite et de gauche bloquent ce pays et le condamnent à attendre sa chute finale.

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wesker
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par wesker » 14 nov. 2012, 19:05:54

L'Allemagne n'est pas un modèle et le fait qu'elle cherche à imposer sa politique et ses vues sur le reste de l'Union Européenne est une constante historique.

Il n'en demeure pas moins que l'Allemagne est confrontée aux difficultés de l'endettement et des débouchés futurs pour ses entreprises qui, si elles produisent du haut de gamme et des produits recherchés se heurtent aux mesures d'austérité qui expliquent le ralentissement.

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Blaise
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Re: Berlin étudierait un plan pour remettre la France sur le chemin de la croissance

Message non lu par Blaise » 14 nov. 2012, 19:31:01

manolo a écrit :C'est clair que si le pays le plus riche et économiquement le plus puissant de l'Union européenne n'est pas un modèle, on n'est pas prêt de vivre des jours plus heureux, en tout cas pas pour le moment.

En même temps, les gens ne sont satisfaits par rien.
L'équation n'a pas de solution.
Emploi, flexibilité et protection sociale ne font pas bon ménage.
On se plaint du taux de chômage en France et citant le modèle allemand, puis on critique l'Allemagne pour sa trop grande flexibilité, ses emplois-poubelle, sa précarité, et ses reculades sociales (retour à 39h sans hausse de salaire parfois). On ne peut pas tout avoir, plein emploi + protection maximale du travailleur = équation insolvable.
Dingue que les gens s'obstinent à vouloir y croire.
Ce que tu dis est juste, on ne peut pas tout avoir. Le problème c'est quand on te "propose" de ne plus rien avoir en t'expliquant que c'est pour ton bien et que de toute façon on ne peut rien y faire ma bonne dame. Il faut arrêter ce foutage de g..... récurrent. Le débat sur l'Allemagne modèle ou pas est un faux, simplement initié par ceux qui considèrent que c'est plus facile de se coucher devant le puissant que de s'opposer à lui, ce qui en plus est tout à fait vrai. L'Allemagne aujourd'hui est sans rival dans l'UE. Aujourd'hui. Mais ça ne durera pas longtemps, et il serait bon que nous prenions les devants pour être dans le bon wagon quand ça se corsera.
Les Français vont instinctivement au pouvoir; ils n'aiment point la liberté; l'égalité seule est leur idole. Or l'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Chateaubriand

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