La BCE achètera des dettes étatiques

[wesker]

Clairement , lorsqu'il s'agit de pratiquer une politique de rigidité monétaire et de ré"duction de la masse monétaire, l'Allemagne arguera des statuts de la BCE, de l'indépendance de sa politique etc...mais dès lors qu'elle estimera ses intérêts remis en cause, par la politique de la BCE, usera d'arguties juridiques pour essayer de s'y soustraire.

C'est, aussi cette conception, ce fonctionnement de l'Union Européenne qui semble être remis en cause par des citoyens à qui on réclame des efforts, qui ne sont jamais consultés sur l'architecture ou le projet européen mais qui estiment ne pas être les bénéficiaires de ces projets, économiques.

[El Fredo]

Visiblement, ils ont quand même essayé que la Bundesbank ne participe pas à la chose. Autant dire, tuer les OMT.

Bof, il reste toutes les autres banques centrales de la zone euro. Et puis je ne connais pas les statuts exacts de la BCE, mais si c'est comme une assemblée générale d'actionnaires ou un conseil d'administration alors les droits de votes sont proportionnels aux capitaux, donc même si la Bundesbank s'opposait au programme elle serait mise en minorité (ce ne serait pas la première fois). Je pense que la loi fondamentale allemande pourrait au pire l'empêcher d'engager ses capitaux dans une éventuelle opération.

Bref, AMHA on aurait tort de voir dans cette action une quelconque inversion de la hiérarchie des normes européennes.

[albert]

La BCE a été construite sur le modèle de la Buba et l’euro sur le modèle du DEM.
Du temps de JC Trichet, la politique suivie par la BCE était conforme aux souhaits de l’Allemagne, mais depuis l’arrivée de Draghi, c’est tout à fait autre chose.
L’Allemagne a tenté de s’opposer aux OMT et au QE, en interne mais aussi sur le plan juridique en saisissant la CJUE et la cour de Karlsruhe. C’est un échec relatif puisqu’elle a obtenu que ces opérations se fassent en respectant certaines conditions, mais elle n’a pas réussi à s’y opposer.
J’ai tendance à penser que, sur le fond, l’Allemagne a raison et que la politique de Draghi ne respecte pas les traités. Mais la BCE est indépendante et la CJUE n’ira jamais contre elle. De fait, les traités ne constituent pas un blocage.
Ce que l’Allemagne va sans doute en conclure, c’est qu’il faut à la tête de la BCE quelqu’un qui pense comme elle. Pas forcément un Allemand (car il ne faut pas que cette mainmise de l’Allemagne se voit trop) mais un homme à sa botte comme Trichet.
Mais le mandat de Draghi ne se termine qu’en novembre 2019.

[wesker]

albert

Une BCE doit elle respecter, finalement les traités ou tenir compte des ajustements qu'imposent parfois le soubresauts économiques ? Il me semble que, pour les partisans de la flexibilité, refuser d'ajuster la politique monétaire, aux besoins économiques de la zone euro relève d'un paradoxe.

Cependant, cette situation reflète, clairement la nécessité de l'ouverture d'un débat sur le fonctionnement de l'Union Européenne, sur la nécessité de mieux prendre en considération les besoins de croissance que certains pays peuvent avoir, dans la mise en oeuvre de réformes qui ne porteraient leurs effets bénéfiques qu'à cette condition etc....