"De l'urgence de réguler la finance"

Venez discuter et débattre de l'actualité économique
pierre30
Messages : 11636
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Re: "De l'urgence de réguler la finance"

Message non lu par pierre30 » 22 août 2012, 09:48:47

L'endettement délirant de nos démocraties est donc une conséquence logique et dramatique de cette course à l'électeur, dont les "conquêtes" d'un jour se paient souvent ultérieurement.
Oui c'est souvent ça. Mais il peut aussi venir d'erreurs de jugement. Les politiques monétaires qui ont mené aux bulles spéculatives puis à la crise actuelle relèvent, je crois, de cette 2eme catégorie. Les politiques se sont probablement laissé abuser par la comptabilité : plus de PIB = plus de richesse ! C'est pas toujours vrai apparemment.

Avatar du membre
Lucas
Messages : 7289
Enregistré le : 30 janv. 2011, 00:00:00
Parti Politique : Les Républicains (LR)

Re: "De l'urgence de réguler la finance"

Message non lu par Lucas » 22 août 2012, 10:40:52

Florian a écrit :- comment est il possible que 3 ou 4 gugusses localisées dans plusieurs villes d'UE ou des USA puissent manipuler des milliards en 2 heures en manipulant artificiellement des taux ou en spéculant à découvert sur des junk bonds ?
- comment peut on laisser se faire des mises en bourse délirantes comme celle de Facebook ?
Assez d'accord avec les questions, mais j'aimerai connaitre tes réponses, car tu dois avoir un petit avis je pense ?

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Re: "De l'urgence de réguler la finance"

Message non lu par mps » 22 août 2012, 11:56:50

pierre30 a écrit :
L'endettement délirant de nos démocraties est donc une conséquence logique et dramatique de cette course à l'électeur, dont les "conquêtes" d'un jour se paient souvent ultérieurement.
Oui c'est souvent ça. Mais il peut aussi venir d'erreurs de jugement. Les politiques monétaires qui ont mené aux bulles spéculatives puis à la crise actuelle relèvent, je crois, de cette 2eme catégorie. Les politiques se sont probablement laissé abuser par la comptabilité : plus de PIB = plus de richesse ! C'est pas toujours vrai apparemment.
Je ne pense pas qu'aucun politique se soit laissé abuser par ce "plus on emprunte plus riche on est".

Ils ont plutôt joué les pauvres honteux, pour "faire sympa".
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Re: "De l'urgence de réguler la finance"

Message non lu par mps » 22 août 2012, 11:58:44

Lucas a écrit :
Florian a écrit :- comment est il possible que 3 ou 4 gugusses localisées dans plusieurs villes d'UE ou des USA puissent manipuler des milliards en 2 heures en manipulant artificiellement des taux ou en spéculant à découvert sur des junk bonds ?
- comment peut on laisser se faire des mises en bourse délirantes comme celle de Facebook ?
La question étant fausse, la réponse ne peut que l'être.

Si des types achètent ou vendent en grande quantité, c'est bien parce que d'autres font le contraire.

La Bourse de Dallas, dans sa brochure "Second Marché", commence par cette recommandation en gras : "n'investissez ici que ce que vous êtes prèt à perdre".

Là où je suis d'accord, c'est contre les ventes à découvert.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Avatar du membre
johanono
Messages : 37487
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Re: "De l'urgence de réguler la finance"

Message non lu par johanono » 22 août 2012, 12:59:49

politicien a écrit :Bonjour,

Voici une tribune de Nicolas Baverez, économiste et historien :
Cinq ans après le début de la crise des subprimes, le 9 août 2007, quatre ans après la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, l'industrie financière ne dispose toujours pas d'institutions et de règles efficaces pour limiter et contrôler les risques qu'elle génère.

Pour s'en convaincre, il suffit de constater la cascade de scandales qui se sont enchaînés depuis trois mois : perte de trading de plusieurs milliards de JPMorgan – pourtant réputée pour l'excellence de son contrôle des risques – sur les marchés de dérivés de crédit ; manipulation du Libor et de l'Euribor par Barclays et certaines banques internationales ; découverte d'opérations de blanchiment d'HSBC au bénéfice de groupes criminels ou terroristes ; accusations de contournement des sanctions contre l'Iran par Standard Chartered ; quasi-faillite de Knight Capital à la suite d'une perte de 440 millions de dollars (323,7 milliards d'euros) provoquée par une erreur sur un logiciel de trading à haute fréquence.

Dans le même temps, en Europe, la spirale infernale de la crise des dettes souveraines et de la désintégration des bilans bancaires s'emballe, menaçant de chaos l'Espagne et provoquant une fuite massive des capitaux de l'Europe du Sud vers l'Europe du Nord.

L'incapacité à réguler la finance entretient une instabilité structurelle qui interdit toute sortie de crise durable : les banques jouent en effet un rôle-clé dans la création monétaire, dans le financement des ménages, des entreprises et du commerce international qui représente 20 % du PIB mondial contre 5,5 % en 1950. Elle nourrit également les populismes qui déstabilisent les démocraties. Le problème est critique en Europe, qui cumule un effondrement du crédit pour des raisons réglementaires et une instabilité financière aiguë liée à la crise de l'euro.

Les raisons de l'échec sont connues. Sur le plan intellectuel, la difficulté à penser les risques systémiques, les phénomènes de contagion internationale, la liaison entre les dettes publiques et les bilans bancaires. Au plan économique et financier, la renationalisation du crédit et la rivalité exacerbée entre les places financières, notamment entre Wall Street et la City.

Sur le plan juridique, la divergence des choix réglementaires, notamment entre les Etats-Unis avec les règles Volcker et le Dodd-Frank Act, le Royaume-Uni avec les propositions du rapport Vickers, l'Europe où la faiblesse de l'EBA va de pair avec la multiplication de propositions incohérentes, le monde émergent qui refuse d'engager des réformes pour une crise financière qu'il considère comme occidentale. Au plan politique, la vague populiste qui déferle sur les démocraties et pousse à une répression financière aveugle.

(...)

Sur le plan microéconomique, les priorités doivent aller au renforcement progressif des fonds propres des banques et à l'encadrement strict de l'effet de levier à travers les normes comptables et prudentielles, à la limitation de la taille des établissements et à une concurrence effective, à la séparation des activités de crédit et de marché, au durcissement de la responsabilité civile et pénale des dirigeants et des administrateurs. Parallèlement, la régulation ne doit pas se cantonner aux banques mais inclure toutes les entités qui participent à l'intermédiation financière et au crédit, sauf à créer un système bancaire clandestin comparable au mécanisme des subprimes, gros de risques systémiques cachés et de nouvelles bulles.

(...)
Le retard européen est d'autant moins excusable que l'union bancaire constitue l'une des clés du sauvetage de l'euro. Elle doit être réalisée autour des principes suivants : identité de périmètre avec celui de la zone euro ; compétence dévolue à la Banque centrale européenne (BCE) en matière de supervision bancaire ; institution d'une garantie européenne sur les dépôts pour endiguer les fuites massives de capitaux ; mise en place d'un mécanisme de résolution ordonné des défauts qui ne peut être confié à la direction de la concurrence en raison de son inefficacité démontrée et devrait être piloté par la BCE avec la faculté de mobiliser, en accord avec les Etats membres de la zone, les fonds du mécanisme européen de stabilité.

(...)

Nicolas Baverez, économiste et historien

L'intégralité de cette tribune sur Le Monde.fr
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
En voilà un qui ne manque pas de toupet. Sauf erreur de ma part, ce Nicolas Baverez est un libéral, c'est-à-dire un mec qui a cautionné la dérégulation des marchés financiers et la libre circulation des capitaux. Et aujourd'hui, il veut réguler les marchés financiers ? De qui se moque-t-il ?

"Dieu se rit de ceux qui déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes", nous enseignait Bossuet. Ce Nicolas Baverez en est un bon exemple.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: "De l'urgence de réguler la finance"

Message non lu par Nombrilist » 22 août 2012, 19:46:14

Baverez est membre du groupe Bilderberg.

pierre30
Messages : 11636
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Re: "De l'urgence de réguler la finance"

Message non lu par pierre30 » 02 sept. 2012, 10:15:55

Fin brutale pour le Crédit Immobilier de France
http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 357788.php

Après les banques espagnoles, les banques françaises.

pierre30
Messages : 11636
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Re: "De l'urgence de réguler la finance"

Message non lu par pierre30 » 02 sept. 2012, 10:55:52

Ben c'est pas passé dans la shootbox ?

Répondre

Retourner vers « Economie »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré