Fredo nous retorquera que les Allemands profitent de la situation actuelle en exportant leur production dans les pays de la zone euro, et que donc, il est assez logique de leur demander de payer pour quelque chose dont ils profitent. C'est possible. En attendant, ils estiment que leur intérêt est de ne payer, donc ils disent non aux euro-bonds, et non au financement des Etats directement par la BCE, et on ne peut pas leur reprocher d'avoir cette position s'ils estiment que tel est leur intérêt.Florian a écrit :On ne saurait demander à l'Allemagne de garantir la dette de toute la zone Euro en tant que pays le plus prospère, et çà se traduit par le NEIN aux eurobonds. A partir de là, l'Euro est cuit. El Fredo n'a pas complètement raison même s'il va vers la même conclusion quant à la fin de l'histoire. Il est normal que quand on demande à l'Allemagne, les pays du Benelux et la France de garantir des plans refinancement grecs, ces pays demandent des garanties qui sont des plans d'économies, de réorganisations qui permettent d'envisager de récupérer l'argent un jour. Le problème est que la saignée du Docteur Diafoirus tue le malade. A partir de là, la solution la plus simple est de laisser les pays qui n'arrivent pas à suivre décrocher du peloton de l'Eurozone, rétablir les monnaies nationales et les dévaluer et régler leurs problèmes entre grecs, espagnols, italiens. Je crois bien d'ailleurs que Rajoy qui refuse de demander l'aide de l'Eurozone est dans cette logique là.johanono a écrit :Tu ne peux pas reprocher aux Allemands ou aux Britanniques de défendre leurs propres intérêts. Si Merkel estime que l'intérêt de l'Allemagne était de refuser le financement des Etats directement par la BCE, alors elle est tout à fait légitime à refuser cette idée.
L'euro contenait en lui-même les germes de son propre échec. Ce sont ces fondements mêmes qui expliquent son échec, et pas le désaccord entre tel ou tel dirigeant européen. Tout simplement car une monnaie unique implique une politique monétaire unique pour des pays pourtant très très différents, et il était évident que tous ces pays n'arriveraient pas à se mettre d'accord sur une politique qui satisfasse tout le monde, et que ce désaccord engendrerait l'inertie, donc l'échec.
Les européistes nous expliquent que l'Europe nous renforcent, que l'union fait la force, etc. En réalité, l'Europe nous affaiblit, elle nous condamne à l'impuissance, car elle est l'addition de nos divisions. Ce qui se passe avec l'euro nous le montre bien.
Je me permets d'insister sur un point qui a été soulevé par l'article que j'ai posté : si l'Italie pouvait emprunter au même taux que l'Allemagne, elle aurait un budget en excédent... C'est là qu'on s'aperçoit que les taux d'intérêts pratiqués par les marchés financiers sont totalement irrationnels, qu'ils ne reflètent nullement les efforts budgétaires des pays concernés, et que c'est la monnaie unique qui nous enferme dans cette dépendance aux marchés financiers.
Les délocalisations sont d'abord liées au libre-échange, c'est-à-dire la possibilité pour les entreprises d'écouler leur production dans de nombreux pays, en faisant fi des frontières étatiques. Ce libre-échange est permis par la suppression des barrières douanières, dans le cadre de certains traités européens (pour le marché intérieur européen) et des accords de l'OMC et du GATT (pour les échanges avec les pays extérieurs à l'UE). La monnaie unique n'est donc pas directement en cause, toutefois, on peut considérer qu'en éliminant les risques liés à l'évolution des taux de change, elle a rendu les délocalisations encore plus intéressantes pour les entreprises concernées.Jean a écrit :1. Au risque de tempérer ta précocité icon_lol , je pense que les délocalisations auraient eu lieu quelque soit la monnaie. La preuve elle a lieu aussi avec les pays asiatiques.
Je pense plutôt qu'en perdant la possibilité de dévaluer les monnaies nationales on a perdu la possibilité de réquilibrer périodiquement les choses. Aujourd'hui on a une grandeur réglé: la monnaie et 17 grandeurs réglantes les politiques économiques de chaque pays... !!!!!!
2. En effet le débat sur le travail était interessant mais on l'a simplement effleuré le temps de la campagne et encore en faisant peur aux gens d'où leur réaction anti-européenne (au demeurant trop tardive pour avoir le moindre effet)
Un referendum mal compris est la pire des choses... quoique la croyance en promesses intenables s'en approche
Ca me semble tellement évident... Si les Grecs ou les Italiens pouvaient dévaluer ou monétiser leur dette, ils ne seraient pas obligés de s'astreindre à de drastiques politiques d'austérité totalement contre-productives...Jean a écrit :Tout à fait d'accord.johanono a écrit :Tu ne peux pas reprocher aux Allemands ou aux Britanniques de défendre leurs propres intérêts. Si Merkel estime que l'intérêt de l'Allemagne était de refuser le financement des Etats directement par la BCE, alors elle est tout à fait légitime à refuser cette idée.
L'euro contenait en lui-même les germes de son propre échec. Ce sont ces fondements mêmes qui expliquent son échec, et pas le désaccord entre tel ou tel dirigeant européen. Tout simplement car une monnaie unique implique une politique monétaire unique pour des pays pourtant très très différents, et il était évident que tous ces pays n'arriveraient pas à se mettre d'accord sur une politique qui satisfasse tout le monde, et que ce désaccord engendrerait l'inertie, donc l'échec.
La possibilité de dévaluation était indispensable pour maintenir dans un même ensemble des pays très différents