9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

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politicien
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9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par politicien » 09 août 2012, 15:15:37

Bonjour,
9 août 2007, début d'une crise mondiale toujours pas résolue

Chacun se souvient du 11 septembre 2001 avec les attaques terroristes du World Trade Center en mondiovision. Peu se souviennent du 9 août 2007. Et pourtant, les deux dates ont bien une portée universelle. La première marque l'avènement d'un monde plus dangereux, d'un monde occidental attaqué sur ses valeurs... La seconde, elle, marque probablement la fin d'un monde dominé par un capitalisme financier triomphant s'auto-régulant lui-même comme certains économistes anglo-saxon ont pu le croire. D'autres, comme Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, évoquent « le triomphe de la cupidité » (1) quand Kenneth Rogoff, professeur d'économie à Harvard et ex économiste en chef du Fonds Monétaire International (FMI) retrace huit siècles de folies financières pour déclarer que « Cette fois, c'est différent » (2). En tous les cas, le jeudi 9 août 2007 restera dans la mémoire des financiers comme la journée où les grandes banques centrales internationales sont entrées dans la danse pour calmer l'inquiétude des marchés face à ce qui allait devenir la crise des « subprime ».

Tout est parti de l'annonce, dans la matinée, par BNP Paribas, de la suspension de la valorisation de trois de ses fonds investis partiellement dans des titres adossés à des crédits immobiliers américains douteux (« les subprimes »). Il n'en a pas fallu plus pour jeter la suspicion quant à l'état de santé réelle des banques. Les craintes sur la solidité des établissements bancaires et financiers ont eu pour conséquence une menace de blocage total du marché monétaire, les banques hésitant à se prêter des fonds entre elles. C'est la raison pour laquelle le président de la Banque Centrale Européenne (BCE), Jean Claude Trichet, alors en vacances, va prendre le problème à bras le corps. Devant les tensions observées des taux interbancaires, il décide d'ouvrir les vannes. La BCE va répondre à toutes les demandes d'emprunt des banques pour un montant record de 94,8 milliards d'euros.
(...)

Son épicentre : les Etats-Unis où l'irresponsabilité des banques sera montrée du doigt dans les mois qui suivront. Avec en point d'orgue la faillite, en septembre 2008, d'un des plus grands établissements de Wall Street, Lehman Brothers. Le Trésor américain refusera de lui venir en aide. Une erreur fondamentale pour les Européens puisqu'elle conduira à relancer la crise au niveau international. Menacé d'effondrement, le système bancaire parviendra à se redresser grâce à l'aide des Etats (prise de contrôle, renflouement...), des banques centrales et des organisations multilatérales comme le Fonds Monétaire International.
(...)

La relance keynésienne a un coût. Les grandes puissances rassemblées au sein du G7 voient la base de leur développement économique se lézarder. Les questions fusent. Assiste-t-on à la fin du monde occidental avec la toute-puissance des Etats-Unis ? La Chine va-t-elle les détrôner ? Le monde capitaliste tel qu'il s'est développé depuis la dérégulation financière des années 1980 a-t-il vécu ? Cinq ans après, nul ne le sait.

(1)Joseph Stiglitz, 2010, Le triomphe de la cupidité, Les liens qui libèrent

(2)Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart, 2009, This Time is Different: Eight Centuries of Financial Folly. Princeton University Press. Traduction française par Michel le Séac'h : Cette fois, c'est différent. Huit siècles de folie financière, 2010, Pearson

L'intégralité de cet article sur Les Echos.fr
L'échec d'une vraie réforme de la gouvernance mondiale

Seize mois. C'est le laps de temps qui se sera écoulé entre la mobilisation des banques centrales pour tenter de juguler la crise des « subprimes » et la tenue du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20. Un délai qui s'explique par le fait que, au début des secousses financières, la communauté internationale estimait que cette énième crise concernait avant tout les Etats-Unis et son système financier. Il aura fallu attendre la chute de Lehman Brothers, en septembre 2008, et la menace d'une déflagration internationale aussi violente que la Grande Dépression des années 1930 pour que les leaders des 20 principales économies internationales se rassemblent.

La volonté du président français d'alors, Nicolas Sarkozy, vent debout contre l'absence d'une véritable gouvernance mondiale, n'est pas étrangère à ce premier rendez-vous que Georges Bush, le président américain de l'époque, hésitait à convoquer. Mais l'activisme de Nicolas Sarkozy aura eu raison de ces réticences américaines. Ses ambitions : fonder un nouvel ordre mondial avec, en ligne de mire, la nécessité de moraliser un capitalisme jugé par trop immoral. Pour le président français, il ne fallait rien de moins que l'organisation d'une nouvelle conférence de « Bretton Woods » et d'une réforme du système monétaire international trop dépendant du dollar américain. Il déchantera. Plus tard.

(...)

Les sommets se suivront avec plus ou moins de succès : Pittsburgh, Toronto, Séoul, Cannes et, en juin dernier, Los Cabos. Les intérêts individuels ont repris le dessus. Dissensions entre pays industrialisés, incapacité des Européens à résoudre leurs propres problèmes d'endettement public, surenchères des pays émergents pour asseoir un peu plus leur hégémonie croissante au niveau mondial... Les discussions s'éternisent et produisent peu de résultats.

(...)

L'intégralité de cet article sur Les Echos.fr

La crise de la dette a révélé les faiblesses de l'euro

La crise de la dette souveraine grecque qui a éclaté au printemps 2010 n'a pas été immédiatement comprise par les dirigeants européens. Ils l'ont d'abord vu comme une crise politique locale, au demeurant bien réelle et qui a conduit Athènes au bord de la banqueroute, soit comme une simple conséquence de la crise financière globale initiée aux Etats-Unis à l'été 2007.

La longueur de la crise européenne et son caractère devenu de plus en plus clairement systémique ont imposé aux leaders du Vieux Continent d'étendre leur réflexion. Ce sont désormais les faiblesses structurelles de l'Union économique et monétaire qui sont identifiées par tout le monde comme étant la racine du mal.

Trois handicaps majeurs empêchent aujourd'hui une sortie rapide de l'impasse. Trois handicaps qui font que l'euro demeure une oeuvre inachevée.

L'intégralité de cet article sur Les Echos.fr
ImageImage Image Dossier : 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
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mps
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par mps » 09 août 2012, 16:05:47

Le début de la crise a été celle des suprimes, c'est à dire d'une mesure de Clinton forçant pratiquement les banques à financer des insolvables "pour faire social".

Les banques, prises à la gorge, ont alors inventé des subterfuges qu'elles ont dissimulé dans des fonds blancs-bleu, qui se sont vendus comme des petits pains partout dans le monde.

Lorsqu'on a découvert que ces gateaux contenaient une fève empoisonnée, ça a été la panique, et le blocage des prêts interbancaires, qui sont la circulation sanguine de l'économie.

Les Etats, à l'instigation de Didier Reynders, ont réagi presque sur l'heure, en apportant leurs garanties aux banques, ce qui a permis la reprise prudente de ces échanges.

Mais aussi permis de découvrir que plusieurs mega banques étaient profondément malsaines, et qu'en passant à zéro leurs fonds confinés jusqu'à ce qu'on y voit clair, se trouvaient en violents déficits.

La vie économique toute entière en dépendant, il a fallu les aider, soit en se portant garant, soit en les renflouant à coup d'emprunts d'Etat immédiatement re-prêtés avec un léger bénéfice.

En fait, la "crise" (sympôme violent de courte durée) s'arrête là, mais venait l'heure de constater la situation :

- l'endettement des Etats était encore plus malsain et délirant que celui des banques ;
- le consommateur, affligé par des nouvelles dont il ne percevait que le côté alarmant, se mettait en hibernation, et tissait autour de lui un cocon d'épargne de précaution plutôt que d'investir.
- les entreprises voyaient avec terreur le tassement de leurs marchés intérieurs, et faisaient pareil.
- à ce régime, le chômage se mettait à augmenter, évidemment.

Un autre phénomène venait encore brouiller la visibilité : la différence de réaction d'un pays à l'autre au sein d'une zone monétaire. Les uns voyaient exploser "des bulles", d'autres s'en sortaient bien ou mal suivant la santé mentale de leurs habitants, certains découvraient par quel endettement silencieux leurs gouvernements les avaient si bien "gâtés" ... D'où la difficulté de maintenir homogène un peloton dans lequel il y a des athlètes, des obèses, des culs de jatte ...

Quand aux bons peuples, comme toujours, ils veulent bien d'un drame, à condition qu'il ne dure pas.
Impatience, indignation, 3.500 "réunions de la dernière chance" pour amuser le lecteur ou le téléspectateur . Tous veulent désormais des finances saines, mais sont moins d'accord quand il faut en payer le prix.

Pendant ce temps, loin de la fureur et du bruit, des gens travaillent, étudient mille améliorations et mécanismes délicats, tentent de redresser sans casser la machine, et y arrivent bien entendu, pas à pas.

Le ciel était lourd, un bon orage a tout netoyé. Cette crise aura été une chance inestimable de ramener à la raison et de reconstruire sur des bases moins démagogiques.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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mordred
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par mordred » 09 août 2012, 17:39:04

Derniers voeux. 31/12/1973

http://www.ina.fr/economie-et-societe/v ... ou.fr.html

La crise a 40 ans.
Le chômage ? J'en ai rempli des feuilles d'ASSEDIC de collègues qui n'avaient plus leur place dans la boite parce qu'il faut de la rentabilité ! Toujours plus de rentabilité ! Toujours plus de pognon pour les actionnaires ou les fonds de pension américains. J'ai vu les deux systèmes : celui de la boite familiale (il y a moins de bénéfices cette année ? C'est le jeu !) et la boite nébuleuse (c'est tout ? Virez nous en dix !).

Il n'y a pas plus de crise qu'il n'y en avait sous Mitterrand. Qu'on arrête !
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

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wesker
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par wesker » 11 août 2012, 19:00:10

Trop de libre échange, trop de concurrence déloyale, incite les Etats providences à s'endetter au delà du raisonnable, perdent tout contrôle sur la charge de la dette et sur sa réduction. Cela se traduit par l'austérité court termiste et les déplacements massifs de populations qui pèsent sur les équilibres sociaux.

Voilà l'origine des difficultés et je dis, depuis le début qu'aucune solution, que ce soit par la dépense publique, l'austérité....ne permettra de surmonter les crises des dettes si on ne s'attaque pas à la cause.

Restaurer la loyauté des échanges pour établir une concurrence saine à l'innovation, à la qualité, à la croissance.
Réduire les charges qui pèsent sur les entreprises lorsque la croissance et l'emploi sont au rendez vous.
Encourager et se réjouir des réussites individuelles et faire contribuer ceux qui spéculent et se contentent d'attendre leur rente...Cela est particulièrement vrai pour réduire les déficits budgétaires.
Rétablir un climat de confiance entre les Etats et les créanciers et, à défaut, récupérer les outils économiques, monétaires et budgétaires pour maîtriser la charge de l'endettement.

Voilà quelques solutions.

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Florian
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par Florian » 11 août 2012, 19:15:13

Il est effectivement naïf de croire d'un côté que la concurrence sans limite avec le tiers avec de l'autre côté des programmes d'assistanat massifs pour empêcher les laissés pour compte de mourir de faim constitue une gouvernance éclairée des affaires occidentales.

pierre30
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par pierre30 » 12 août 2012, 10:11:43

mps a écrit :Le début de la crise a été celle des suprimes, c'est à dire d'une mesure de Clinton forçant pratiquement les banques à financer des insolvables "pour faire social".

Les banques, prises à la gorge, ont alors inventé des subterfuges qu'elles ont dissimulé dans des fonds blancs-bleu, qui se sont vendus comme des petits pains partout dans le monde.

Lorsqu'on a découvert que ces gateaux contenaient une fève empoisonnée, ça a été la panique, et le blocage des prêts interbancaires, qui sont la circulation sanguine de l'économie.

Les Etats, à l'instigation de Didier Reynders, ont réagi presque sur l'heure, en apportant leurs garanties aux banques, ce qui a permis la reprise prudente de ces échanges.

Mais aussi permis de découvrir que plusieurs mega banques étaient profondément malsaines, et qu'en passant à zéro leurs fonds confinés jusqu'à ce qu'on y voit clair, se trouvaient en violents déficits.

La vie économique toute entière en dépendant, il a fallu les aider, soit en se portant garant, soit en les renflouant à coup d'emprunts d'Etat immédiatement re-prêtés avec un léger bénéfice.

En fait, la "crise" (sympôme violent de courte durée) s'arrête là, mais venait l'heure de constater la situation :

- l'endettement des Etats était encore plus malsain et délirant que celui des banques ;
- le consommateur, affligé par des nouvelles dont il ne percevait que le côté alarmant, se mettait en hibernation, et tissait autour de lui un cocon d'épargne de précaution plutôt que d'investir.
- les entreprises voyaient avec terreur le tassement de leurs marchés intérieurs, et faisaient pareil.
- à ce régime, le chômage se mettait à augmenter, évidemment.

Un autre phénomène venait encore brouiller la visibilité : la différence de réaction d'un pays à l'autre au sein d'une zone monétaire. Les uns voyaient exploser "des bulles", d'autres s'en sortaient bien ou mal suivant la santé mentale de leurs habitants, certains découvraient par quel endettement silencieux leurs gouvernements les avaient si bien "gâtés" ... D'où la difficulté de maintenir homogène un peloton dans lequel il y a des athlètes, des obèses, des culs de jatte ...

Quand aux bons peuples, comme toujours, ils veulent bien d'un drame, à condition qu'il ne dure pas.
Impatience, indignation, 3.500 "réunions de la dernière chance" pour amuser le lecteur ou le téléspectateur . Tous veulent désormais des finances saines, mais sont moins d'accord quand il faut en payer le prix.

Pendant ce temps, loin de la fureur et du bruit, des gens travaillent, étudient mille améliorations et mécanismes délicats, tentent de redresser sans casser la machine, et y arrivent bien entendu, pas à pas.

Le ciel était lourd, un bon orage a tout netoyé. Cette crise aura été une chance inestimable de ramener à la raison et de reconstruire sur des bases moins démagogiques.
C'est une très bonne description à mon avis.

Il faut ajouter que les états anglo-saxons et d'autres notamment en Europe se sont habitués à vivre de bulles immobilières auto-alimentées. Que les mesures en faveur de la construction ont bien servi les spéculateurs de tout poil : fonds de retraite et surtout entreprises qui s'habituaient à faire plus de bénéfices sur les placements financiers que sur leur métier de base. Ce qui a permis d'élever constamment le niveau de vie de ces pays alors que la production de biens industriels stagnait et que les balances commerciales flanchaient, entraînant une hausse de l'endettement masquée par les "bénéfices" de la spéculation.

Il s'agit probablement en partie d'une crise du pessimisme, mais également de l'endettement généralisé.

Elle a permis a des millions de personnes de sortir de la misère dans le monde. C'est aussi de ce point de vue une redistribution des richesses nettement plus efficaces que les misérables "aides aux pays en voie de développement".

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wesker
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par wesker » 12 août 2012, 11:31:56

Florian a entièrement compris d'où proviennent les dettes des pays occidentaux.

L'endettement ne doit plus seulement être ramené aux richesses crées annuellement mais doit se concevoir sur la durée pour les rembourser. Or, nous nous rendons compte que, sur la durée la France produit largement suffisamment de richesses pour réduire cet endettement présenté comme dangereux. En réalité, les difficultés proviennent davantage des charges que génèrent sur nos budgets annuels cet endettement. C'est donc sur le moyen de limiter cette charge et de promouvoir des projets d'avenir qui permettent précisément d'assurer le remboursement que devraient porter l'action politique. Au lieu de cela on s'oriente vers une ratification d'un pacte budgétaire qui réduira les capacités d'actions de l'Etat au mépris de la démocratie et de la représentation nationale.

Pour y remédier, le député bleu marine Collard déposera une proposition de loi référendaire afin d'interroger le peuple sur les conséquences d'un traité budgétaire ayant de telles conséquences pour l'avenir de la France !

pierre30
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par pierre30 » 12 août 2012, 11:41:39

Pour réduire l'endettement sur la durée, il faut que la tendance de celui-ci soit à la baisse. Ce n'est pas le cas actuellement.

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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par El Fredo » 12 août 2012, 11:48:18

Le rôle de Clinton dans le déclenchement de la crise dite "des subprimes" est un mythe révisionniste d'origine néolibérale (= c'est la faute à l'Etat). Plus de la moitié des contrats concerné au moment du déclenchement de la crise était constitué d'immobilier professionnel et certainement pas de foyers modestes.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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wesker
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par wesker » 12 août 2012, 14:59:16

C'est la réforme du crédit hypothécaire qui est à l'origine de cette crise immobilière aux Etats Unis. En France, c'est l'individu, ses revenus et ses garanties qui permettent d'accèder à l'emprunt alors que dans le système américains ce furent les biens immobiliers eux mêmes qui servirent de garantie et dans un système où l'on pousse à un sur endettement des ménages, la moindre défaillance liée à l'augmentation du chômage inquiète exagérement les marchés et les prêteurs au point de se faire effondrer une bulle immobilière qui était devenu spéculative.

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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par El Fredo » 12 août 2012, 20:51:42

Tout à fait.
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par Florian » 12 août 2012, 20:58:18

El Fredo a écrit :Le rôle de Clinton dans le déclenchement de la crise dite "des subprimes" est un mythe révisionniste d'origine néolibérale (= c'est la faute à l'Etat). Plus de la moitié des contrats concerné au moment du déclenchement de la crise était constitué d'immobilier professionnel et certainement pas de foyers modestes.
Tu as certainement de la littérature pour étayer cette prise de position.

Le système des subprimes a bien été établi sous Clinton. La gestion désastreuse des affaires par GW Bush a causé la faillite du système qui ne pouvait résister à une hausse importante des taux d'intérêts. Je ne sais pas ce que c'est que les "néolibéraux", je connais les "neocons" qui sont très peu libéraux.

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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par El Fredo » 12 août 2012, 22:27:18

A ton service :

http://rortybomb.wordpress.com/2011/05/ ... -checkers/
http://www.americanprogress.org/issues/ ... pinto.html
Based on work done by his AEI colleague Edward Pinto, Peter Wallison, minority member of the Financial Crisis Inquiry Commission, concludes federal affordable housing policies were the driving cause behind the financial crisis, causing a decline in underwriting standards that triggered the U.S. housing bubble. Unfortunately, Pinto’s research findings relied upon so heavily by Wallison and others are false.
Je ne mets pas de citation plus large car il me faudrait citer l'article complet tellement il y a d'éléments à charge.

http://www.federalreserve.gov/newsevent ... 81203a.htm
Putting together these facts provides a striking result: Only 6 percent of all the higher-priced loans were extended by CRA-covered lenders to lower-income borrowers or neighborhoods in their CRA assessment areas, the local geographies that are the primary focus for CRA evaluation purposes. This result undermines the assertion by critics of the potential for a substantial role for the CRA in the subprime crisis. In other words, the very small share of all higher-priced loan originations that can reasonably be attributed to the CRA makes it hard to imagine how this law could have contributed in any meaningful way to the current subprime crisis.
CRA = Community Reinvestment Act
http://en.wikipedia.org/wiki/Community_Reinvestment_Act

http://krugman.blogs.nytimes.com/2009/1 ... ignorance/
The proposition that the Community Reinvestment Act caused all the bad stuff, because government forced helpless bankers into lending to Those People, has been refuted up, down, and sideways. The vast bulk of subprime lending came from institutions not subject to the CRA. Commercial real estate lending, which was mainly lending to rich white developers, not you-know-who, is in much worse shape than subprime home lending. Etc., etc.
En résumé, l'immense majorité des contrats subprimes a été le fait d'institutions non concernées par le CRA. De plus, celles qui l'étaient ont été moins susceptibles d'accepter des contrats risquées que les autres.

Donc dire que c'est la politique de Clinton en faveur des classes défavorisées qui est à l'origine de la crise des subprimes, c'est du révisionnisme qui ne résiste pas à l'épreuve des faits.

C'est principalement la combinaison de la hausse des taux d'intérêts et de la baisse de la valeur marché des biens qui a entraîné la crise : de nombreux emprunteurs (et pas seulement des ménages en difficultés, loin de là...) se sont retrouvés en negative equity avec des mensualités en forte augmentation et ont préféré abandonner leur bien (*), laissant les organismes financiers avec une perte sèche impossible à amortir par la revente dudit bien vu la chute du marché provoqué par la spirale infernale.

(*) "mortgage walk-away", c'est légal dans de nombreux Etats mais flingue ton historique de crédit, mais l'affaire peut s'avérer rentable et faire l'objet d'un choix stratégique de la part de l'emprunteur
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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par Florian » 12 août 2012, 23:13:15

El Fredo a écrit :C'est principalement la combinaison de la hausse des taux d'intérêts et de la baisse de la valeur marché des biens qui a entraîné la crise : de nombreux emprunteurs (et pas seulement des ménages en difficultés, loin de là...) se sont retrouvés en negative equity avec des mensualités en forte augmentation et ont préféré abandonner leur bien (*), laissant les organismes financiers avec une perte sèche impossible à amortir par la revente dudit bien vu la chute du marché provoqué par la spirale infernale.
En gros ce que j'ai dit plus haut.

Ma question n'était pas technique et à ce sujet, pas très facile à comprendre vu d'ici, mais facile si on veut bien lire 2 pages en anglais. Ma question concernait les "néolibéraux", je ne sais toujours pas ce que c'est.

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Re: 9 août 2007-9 août 2012, cinq ans de crise

Message non lu par El Fredo » 13 août 2012, 00:18:08

C'est un terme un peu vague pour désigner le courant dominant (actuellement...) dans la pensée libérale, qui prône en gros la disparition de l'Etat par la stratégie du "starve the beast" et la baisse conjointe des impôts. Si le libéralisme en général est attaché au pragmatisme, le néolibéralisme en est la version idéologique (théologique diront certains), initiée par Reagan & Thatcher. "This is what we believe", "There Is No Alternative" (TINA).
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