Qu'en pensez vous ?Dans l'aimable assemblée des administrateurs du conseil d'administration de France Télévisions, un homme se lève pour tirer la sonnette d'alarme. Christophe Beaux, administrateur indépendant, a brisé, mardi, l'ambiance ronronnante qui sied à ce genre de cénacle. Pourquoi se faire du souci ? Rémy Pflimlin, dans son style débonnaire, venait de présenter des comptes à l'équilibre, avec même un résultat net de 5 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros. Ce n'est pas le Pérou, mais ce n'est pas la Grèce.
"Les comptes sont mauvais. On se berce d'illusions, déclare-t-il au Point. Ce résultat net est principalement dû au fait qu'un impôt est différé. Le résultat d'exploitation est, quant à lui, négatif d'un million d'euros. Ce ne serait pas si grave si, par ailleurs, les charges ne cessaient de monter tandis que les recettes publicitaires diminuent.
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La trésorerie a fondu des deux tiers
En 2012, il manque déjà 30 millions d'euros sur le tableau de marche des rentrées publicitaires. Non seulement la conjoncture est déplorable, mais les annonceurs ont retenu leurs investissements durant la campagne présidentielle. Rémy Pflimlin a présenté un plan d'économies. Partout, sur toutes les chaînes, la consigne est donnée de serrer les dépenses. "Le plan d'économies de Pflimlin est trop timide, tranche Christophe Beaux. Ce sont des économies de poche. Les surcoûts sont à chercher du côté de France 3. Il s'agit désormais de s'y attaquer vraiment."
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Pflimlin gêné aux entournures
Que faire ? Pour retrouver des marges de manoeuvre, Christophe Beaux lance l'idée d'une réintroduction de la publicité après 20 heures. Naturellement, l'idée est d'ores et déjà combattue par TF1 et M6. Le calcul est simple : pour quatre minutes de publicité introduites avant les programmes de prime time, la régie publicitaire publique peut faire entrer entre 200 et 250 millions d'euros selon la conjoncture. C'est alors que Laurence Franceschini*, administratrice, représentante de l'État, sort de son silence pour rappeler la nécessité de préserver les équilibres économiques entre télé, presse écrite, radio, vis-à-vis du partage de la manne publicitaire. "Mon problème n'est pas celui de la tutelle. Je suis administrateur de France Télévisions et l'intérêt que je défends est celui du groupe, rappelle Christophe Beaux. On ne va quand même pas se laisser impressionner aux moindres coups de tonnerre de TF1 ou M6."
Rémy Pflimlin est apparu gêné aux entournures. Le P-DG de France Télévisions, nommé par Nicolas Sarkozy, l'homme qui a amputé la publicité du service public, se voit mal renier à ce point les idées de celui qui l'a fait roi... Pflimlin n'est effectivement pas le mieux placé pour demander à l'État d'ouvrir de nouveau la vanne publicitaire.
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