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Il faut dire que les chiffres donnent le tournis. Facebook possède plus de 900 millions d'utilisateurs actifs : près d'un internaute sur deux dans le monde y a ouvert un profil. Parmi eux, plus de 500 millions se connectent au moins une fois par jour. Ce qui place le réseau social au rang de troisième "pays" le plus peuplé au monde, derrière l'Inde et la Chine.
Pas étonnant, donc, que le groupe ait voulu aligner ses ambitions financières sur ses succès d'audience. Pour son entrée sur le Nasdaq, Facebook est valorisée jusqu'à 104,2 milliards de dollars, loin devant les 22 milliards que valait Google lors de son introduction en Bourse en 2004. C'est plus de 28 fois son chiffre d'affaires et de 100 fois ses bénéfices. A titre de comparaison, Microsoft vaut 11 fois ses bénéfices... Tout cela pour un groupe qui n'existait pas il y a huit ans et dont le PDG, Mark Zuckerberg, a fêté ses 28 ans le 14 mai.
LES PRÉCÉDENT NETSCAPE ET AMAZON
Il n'en fallait pas davantage pour réveiller le spectre de la bulle Internet qui, au tournant des années 2000, fit gagner puis perdre des millions aux investisseurs leurrés par les paillettes des sociétés du Web.
A commencer par Netscape, l'un des premiers navigateurs Internet, introduit en Bourse en août 1995. Proposée à 28 dollars, l'action grimpa à 71 dollars en une journée... pour redescendre à près de 15 dollars dans les deux années qui suivirent. Netscape fut racheté par AOL en 1998 puis dépérit, devancé technologiquement par l'Internet Explorer de Microsoft.
Amazon, le pionnier de la vente de livres en ligne, a eu plus de chance : valorisé 375 millions de dollars en 1997, il pèse aujourd'hui une centaine de milliards.
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UNE "MACHINE À CASH"
Mais plus que sur ses faits de gloire passés, c'est sur l'avenir de Facebook que se penchent les investisseurs. Ils parient sur la capacité du réseau à devenir une "machine à cash". En la matière, la référence, c'est Google, la success story de l'Internet. Introduit sur le Nasdaq en 2004, le moteur de recherche a su monétiser son audience, grâce à la mise en place de liens commerciaux vers les sites ciblés par les internautes. Ceux qui ont acheté des actions il y a huit ans ont multiplié leur mise par huit.
Chez Facebook, dont 82 % des revenus proviennent de la publicité, l'offre commerciale est encore assez classique, basée sur la vente de bandeaux publicitaires. Mais Mark Zuckerberg et ses équipes rêvent d'en démultiplier le potentiel en permettant plus encore qu'aujourd'hui aux grandes enseignes de cibler le profil des consommateurs, au vu de ce qu'ils aiment, lisent ou consomment.
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LES FAILLES DU MODÈLE
Le modèle Facebook n'est toutefois pas sans faille. La baisse du résultat de 10 % au premier trimestre, et la précision apportée la semaine dernière par les dirigeants, selon laquelle Facebook "n'[a] pas encore réussi à tirer de revenus substantiels de l'activité de ses utilisateurs sur la plate-forme mobile" ont jeté un froid.
Mais les dirigeants du groupe ont plus d'un tour dans leur sac. Ils ont su allécher les investisseurs pour l'introduction en Bourse du groupe. Ne serait-ce qu'avec la mise en vente d'un faible nombre d'actions (12 % du capital), garant d'une ruée sur le peu de "papier" disponible, et la mobilisation de 31 banques pour démarcher les futurs actionnaires potentiels.
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Qu'en pensez vous ?Ce ne fut pas la douche glacée, mais on est resté loin du succès espéré par ses promoteurs. L'introduction en Bourse, vendredi 18 mai, du réseau Facebook, valorisé la veille à 104,2 milliards de dollars (81,6 milliards d'euros), soit 38 dollars l'action, s'annonçait brillante, malgré les récentes mises en garde d'analystes quant aux doutes de nombreux investisseurs. Elle s'est soldée, à l'issue du premier jour de cotation, par une misérable progression de + 0,61 % de la valeur de l'action.
Proposé à 42,05 dollars à l'ouverture, le titre a pourtant vite décollé - jusqu'à + 12 % - avant de replonger lentement vers son cours initial pour ne quasiment plus en bouger, terminant la journée à 38,23 dollars. Il a même fallu que les banques menant l'opération interviennent pour que le cours ne termine pas sous le montant de son introduction, selon l'agence Bloomberg.
Dès la clôture, le débat a commencé : en fixant la valeur initiale de son action bien au-dessus des 34 dollars initialement prévus, Facebook ne s'est-il pas vu trop beau ? Certains analystes n'annonçaient-ils pas une poussée de 25 % de l'action Facebook lors de cette première cotation.
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