L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

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L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par politicien » 08 janv. 2012, 23:51:10

Bonjour,

voici un article intéressant sur l'impôt à taux unique (Flat Tax), même s'il date de 2007 :

Avant un petit rappel sur cet impôt :
L'impôt à taux unique ou impôt proportionnel (flat (rate) tax en anglais) est un système d'origine ancienne qui impose tous les membres d'un groupe (comme des citoyens ou des entreprises) au même taux, contrairement à l'impôt progressif. Il est cependant le plus souvent utilisé dans le cadre de l'impôt sur le revenu.

Cependant, de nombreux systèmes où s'est mis en place l'impôt à taux unique présentent un seuil minimum d'imposition, en dessous duquel le foyer fiscal n'est donc pas imposable.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%B4t ... aux_unique
Imaginez une déclaration d’impôt longue comme une carte postale. C’est ce que prédisent les partisans de l’impôt à taux unique.

La déclaration est simplifiée, car la plupart des déductions et exonérations disparaissent. Un impôt à taux unique améliore la transparence, réduit les coûts de la discipline fiscale pour l’administration et pour le contribuable et, si le taux est faible, minimise les tentations de frauder. Il stimule même la croissance, selon ses partisans. Il y a cependant un prix : le taux unique a une forte incidence sur la répartition des revenus. Ses partisans soutiennent qu’il a déjà montré ses avantages en Russie et dans d’autres économies en transition, comme la République slovaque. L’idée a désormais retenu l’attention de certains pays de l’OCDE tels que l’Italie, la Grèce et le Mexique.

Bien qu’aucun gouvernement n’ait mis en œuvre un véritable impôt à taux unique, les responsables d’un grand nombre de pays de l’OCDE ont reconnu la nécessité de réformer leurs systèmes d’impôts sur le revenu au cours des deux dernières décennies. Dans un contexte d’augmentation des dépenses résultant du vieillissement des populations, de l’augmentation des besoins de santé et autres besoins sociaux, une base d’imposition plus large permettrait de consolider les recettes fiscales. Cependant, les gouvernements doivent aussi rendre leurs systèmes fiscaux compétitifs pour attirer les investisseurs et empêcher la délocalisation de leurs entreprises et salariés. Pourtant, aucun consensus ne s’est dégagé sur le système idéal d’impôt sur le revenu. La solution réside-t-elle dans l’impôt à taux unique ?

L’impôt à taux unique est généralement défini par un taux marginal positif unique, et relativement bas, de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Dans un tel système, les revenus du capital et du travail sont imposés à un même taux pour tous, riches ou pauvres, à la différence du système « progressif ». Bien que la plupart des déductions et exonérations soient supprimées, un seuil d’imposition standard est appliqué à tous les contribuables.

En théorie, un taux d’imposition faible et unique incite à travailler, épargner, investir, créer des entreprises et prendre des risques. En outre, la simplicité d’un tel système peut encourager les contribuables à se conformer à la réglementation fiscale. De plus, ses partisans soutiennent que ce système est favorable aux personnes peu instruites ou âgées qui sont souvent rebutées par la complexité des formulaires ou ignorent les exonérations auxquelles elles ont droit.

La question essentielle est de savoir si des systèmes d’impôt à taux unique répartissent équitablement la charge fiscale.
La question essentielle est de savoir si des systèmes d’impôt à taux unique répartissent équitablement la charge fiscale. Selon le taux d’imposition et l’abattement à la base, il est très probable qu’une réforme instaurant l’impôt unique entraînerait des gains pour les hauts revenus aux dépens des revenus moyens, qui devront payer un taux plus élevé. Les conséquences sur les bas revenus dépendraient du niveau de l’abattement à la base.

La plupart des pays de l’OCDE s’orientent vers un système d’imposition du revenu global ou vers un système dual, avec des variantes de ces deux systèmes. Les systèmes globaux intègrent toutes les sources de revenus dans la même base d’imposition et appliquent des taux progressifs, généralement avec des abattements et des exonérations généreux. Ils sont fondés sur les principes d’équité verticale et horizontale : les contribuables ayant le même niveau de revenu sont imposés de la même manière, et ceux dont le revenu est plus élevé sont proportionnellement plus imposés. L’avantage de ces systèmes est de limiter les transferts de revenus du travail vers les revenus du capital. Leur inconvénient réside dans la moindre efficacité due à des taux souvent élevés et progressifs et à des coûts importants de discipline fiscale pour les contribuables comme pour l’administration. Actuellement, aucun pays de l’OCDE n’applique un système « pur » d’imposition globale du revenu ; tous les pays appliquant ce système ont des régimes spécifiques aux avantages accessoires, aux gains en capital, aux logements occupés par leurs propriétaires, aux retraites, etc.

Les pays scandinaves et les Pays-Bas ont opté pour l’autre voie avec une approche duale, en prélevant un impôt progressif sur les revenus du travail mais un impôt proportionnel sur les revenus du capital. Cette imposition plus faible des revenus du capital tient compte du fait que ceux-ci sont plus mobiles que les salaires.

L’un des inconvénients de cette approche est que le taux d’imposition effectif appliqué au revenu total dépendra des revenus relatifs du capital et du travail. Cela risque de compromettre l’équité verticale, les revenus du capital étant souvent concentrés dans les tranches de revenus élevées. Par ailleurs, le système dual incite évidemment à transformer des revenus du travail fortement imposés en revenus du capital qui le sont moins.

Et l’impôt à taux unique ? Aux États-Unis et ailleurs, les universitaires en discutent depuis un quart de siècle, mais la Russie a été le premier grand pays à adopter ce type d’impôt en janvier 2001 en instaurant un taux unique de 13 % pour l’impôt sur le revenu. L’année suivante, les recettes de cet impôt ont fait un bond de 26 % en termes réels et les revenus ont augmenté d’un cinquième en pourcentage du PIB.

Il n’est guère étonnant que d’autres pays du bloc de l’Est, espérant « doper » leurs économies en transition, aient suivi le mouvement : l’Ukraine, la République slovaque, la Géorgie et la Roumanie se sont jointes à l’Estonie, à la Lituanie, à la Lettonie et à la Russie en appliquant un impôt à taux unique.

Néanmoins, le lien entre l’adoption d’un système d’impôt à taux unique, le rendement des impôts et la croissance économique est ambigu. Il n’est pas évident que la réussite économique de la Russie soit due à l’adoption d’un impôt à taux unique. Le PIB russe a progressé de 4,6 % au cours des six premiers trimestres suivant l’adoption de cet impôt alors qu’au cours des six trimestres précédents, il avait progressé à un taux annuel de 10,6 %. Le gouvernement avait déjà adopté des réformes fiscales énergiques, principalement afin de juguler les pratiques frauduleuses de certaines grandes fortunes russes. En 2001, par la seule répression de la fraude, le montant des recettes fiscales a doublé par rapport à l’année précédente. En fait, comme le montre un article d’Economic Policy, l’amélioration de la transparence, de la discipline fiscale et de l’application de la législation semblent avoir exercé une influence plus forte que la modification des taux d’imposition (voir références).

Si les réformes en Russie ont mis fin à l’incohérence et à la corruption du système fiscal, l’augmentation des recettes s’explique également par la forte poussée du prix du pétrole (principal produit d’exportation de la Russie) qui a presque quadruplé entre 1999 et 2000, ainsi que par une augmentation de 18 % des salaires réels en 2001. De plus, la réforme de l’impôt sur le revenu, qui a remplacé des taux marginaux de 30, 20 et 12 % par un taux unique de 13 %, n’a été favorable qu’aux deux tranches de revenus les plus élevées ; les contribuables les plus pauvres ont subi une légère augmentation. Mais par rapport à leurs voisins, les bas revenus en Russie s’en sont plutôt bien tirés. Dans sept pays sur huit, les plus bas revenus ont vu leur impôt augmenter jusqu’à 25 %, cette hausse étant cependant compensée par des abattements plus généreux. Pour ce qui est de l’argument selon lequel la réduction des taux d’imposition augmente l’offre de main-d’œuvre, les chiffres ne sont pas concluants. En Russie, l’offre de main-d’œuvre ne s’est modifiée dans aucun des groupes concernés, malgré la réduction spectaculaire des taux. En revanche, la discipline fiscale s’est améliorée.

Il est difficile d’apprécier précisément la part de l’impôt à taux unique dans les succès de la Russie et des pays d’Europe de l’Est. De plus, ni la Russie ni la République slovaque n’ont appliqué un authentique système d’impôt à taux unique. Par exemple, ces deux pays continuent à prélever séparément des cotisations de sécurité sociale. Du fait de ces cotisations, il reste avantageux d’effectuer des transferts entre revenus du travail et du capital.

Il est également difficile de dire si des impôts à taux unique peuvent permettre de répondre efficacement à ce grand défi lié à la mondialisation : maintenir une base d’imposition solide dans un monde où le capital est de plus en plus mobile. Étant donné les besoins de recettes publiques, l’application d’un taux unique sur les revenus du capital et du travail pourrait obliger à appliquer un taux assez élevé, ce qui pourrait poser des problèmes en raison de la mobilité internationale des bases d’imposition. En revanche, l’application d’un taux unique assez faible compromettrait le système de prestations appliqué par de nombreux pays de l’OCDE et aurait une incidence défavorable sur la redistribution des revenus.

Bien qu’aucun pays de l’OCDE n’ait adopté intégralement aucun des systèmes d’imposition globale, duale ou à taux unique, la tendance semble être en faveur du taux unique. La question de savoir dans quelle mesure les gouvernements s’orienteront vers cette voie reste ouverte. La progressivité des impôts pourrait se réduire mais il reste beaucoup d’obstacles à surmonter.
http://www.observateurocde.org/news/ful ... nique.html
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par El Fredo » 09 janv. 2012, 00:13:44

La "Flat Tax" sera toujours moins redistributive que le système des taux marginaux progressifs (qui n'est pas tellement plus compliqué). Pour arguer d'une quelconque simplification ses partisans mélangent modalité de calcul et base d'imposition, en effet rien n'empêche d'appliquer le système des taux marginaux progressifs à l'ensemble des revenus(capital + travail, entre autres). La seconde erreur est d'attribuer à la Flat Tax la réussite des pays qui l'appliquent, c'est plutôt le contraire : ce sont souvent des pays émergents ou à forte croissance pour lesquels sa simplicité est facteur de dynamisme, tandis que les systèmes plus redistributifs sont mieux adaptés aux pays développés socialement stables.

Cela dit une Flat Tax peut être efficace si elle est accompagnée d'une remise à plat totale de la fiscalité et de la protection sociale. Par exemple une combinaison Flat Tax prélevée à la source + Revenu universel + TVA (éventuellement éco-modulée) donne un système équilibré, efficace et juste.
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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par Papibilou » 09 janv. 2012, 09:55:16

Remettre en question la progressivité de l'impôt, c'est, me semble-t-il, accepter l'idée que la justice fiscale passe par l'égalité et non pas par l'équité. Ce serait un formidable retour en arrière.

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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par johanono » 09 janv. 2012, 13:33:17

La flat tax aurait le mérite de la simplicité. Ses opposants nous expliqueront bien sûr qu'elle est injuste, mais ils disent eux-mêmes que le système actuel n'est plus progressif à cause de toutes les niches fiscales qui profitent aux plus riches. En vérité, la flat tax n'est pas plus injuste que le système actuel.

On pourrait aussi imaginer de coupler cette flat tax à une allocation universelle, ce qui donnerait naissance à un impôt négatif, prélevé ou non à la source.

Par exemple, pour un célibataire, on peut imaginer une flat tax à 40 % avec une allocation universelle de 500 € par mois.

Si le contribuable a un revenu de base nul, alors l'Etat lui reverse 500 € par mois.
Si le contribuable a un revenu de base de 500 € par mois, alors l'Etat lui reverse 300 € (500 € x 40 % - 500 = -300).
Si le contribuable a un revenu de base de 1000 € par mois, alors l'Etat lui reverse 100 € (1000 € x 40 % - 500 = -100)
Si le contribuable a un revenu de base de 2000 € par mois, alors il verse un impôt de 300 € (2000 € x 40 % - 500 = 300).
Et ainsi de suite...

Ce faisant, on aurait un impôt finalement très progressif, assorti d'une aide sociale pour les plus pauvres, sans effet de seuil, et leur permettant de sortir de la grande pauvreté.

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El Fredo
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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par El Fredo » 09 janv. 2012, 14:45:07

johanono a écrit :En vérité, la flat tax n'est pas plus injuste que le système actuel.
Ce qui n'est pas un gage de qualité icon_mrgreen

Cela dit il est possible de rendre la Flat Tax progressive grâce au revenu universel (ton exemple), l'impôt négatif (ce qui revient à peu près au même) ou un abattement forfaitaire. Ce faisant on aboutit à un taux effectif progressif, ce qui est le but recherché, avec un taux marginal unique. C'est donc un système hybride, qui ne sera par contre jamais aussi redistributif que le système des taux marginaux. Et la nature ayant horreur du vide on peut parfaitement imaginer qu'un gouvernement décide d'une surtaxe au-delà d'un certain revenu, recréant ainsi le système des taux marginaux.

Tout ça pour dire que ce débat est certes intéressant mais secondaire vis-à-vis de la nécessaire réforme de notre fiscalité et sa myriade de niches. Commençons par simplifier tout ça avant de décider s'il est préférable d'appliquer un ou plusieurs taux.
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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par mps » 09 janv. 2012, 17:12:00

La flat tax correspond à un principe clair et compréhensible par tout le monde "chacun contribue au prorata de ses possibilités". C'est limpide, et oblige les Etats à être bien gérés, toute augmentation de cette taxe frappant tout le monde, ce qui évite le "zavez ka le prendre aux riches" comme le "zavez ka moins en balancer aux flemmards".

Autre élément, la flat tax est généralement basse, suffisamment pour que chacun ne s'ingénie pas à frauder. Cela parait anecdotique, mais représente des milliards.

La redistribution se limite alors à aider - par un autre organisme - les gens qui ne peuvent s'en sortir (et permet de la aider précisément à mieux s'organiser pour arriver à l'auto-suffisance) On ne peut continuer à multiplier à l'infini les catégories de contribuables, et à corriger les effets par des norias d'exceptions et de "niches" pour les familles nombreuses, les donateurs, les investisseurs, ceux qui n'ont rien foutu mais vont parait-il le faire, et patati et patata.

Une phase intermédiaire pourrait tout abolir et se limiter à deux taux (encore que beaucoup de gens refuseront une promotion qui les ferait passer dans la tranche supérieure)

Donc, très favorable en ce qui me concerne, mais ne rêvons pas : les apartachicks (ficalistes, syndicats, et autres vampires de nos systèmes byzantins vendront chèrement leur peau :-)
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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par El Fredo » 09 janv. 2012, 17:51:22

mps a écrit :Une phase intermédiaire pourrait tout abolir et se limiter à deux taux (encore que beaucoup de gens refuseront une promotion qui les ferait passer dans la tranche supérieure)
Cette simple phrase montre que tu n'y connais rien. Il n'y a pas d'effet de seuil dans la fiscalité progressive, le revenu après impôt ne peut pas diminuer quand le revenu brut augmente.
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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par johanono » 09 janv. 2012, 20:36:46

El Fredo a écrit :
johanono a écrit :En vérité, la flat tax n'est pas plus injuste que le système actuel.
Ce qui n'est pas un gage de qualité icon_mrgreen

Cela dit il est possible de rendre la Flat Tax progressive grâce au revenu universel (ton exemple), l'impôt négatif (ce qui revient à peu près au même) ou un abattement forfaitaire. Ce faisant on aboutit à un taux effectif progressif, ce qui est le but recherché, avec un taux marginal unique. C'est donc un système hybride, qui ne sera par contre jamais aussi redistributif que le système des taux marginaux. Et la nature ayant horreur du vide on peut parfaitement imaginer qu'un gouvernement décide d'une surtaxe au-delà d'un certain revenu, recréant ainsi le système des taux marginaux.

Tout ça pour dire que ce débat est certes intéressant mais secondaire vis-à-vis de la nécessaire réforme de notre fiscalité et sa myriade de niches. Commençons par simplifier tout ça avant de décider s'il est préférable d'appliquer un ou plusieurs taux.
Si on supprime les niches, il faudra aussi réviser les taux, pour éviter une trop forte augmentation du niveau général des prélèvements obligatoires. Les deux questions sont donc quand même intimement liées.

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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par mps » 10 janv. 2012, 07:49:48

Cette simple phrase montre que tu n'y connais rien. Il n'y a pas d'effet de seuil dans la fiscalité progressive, le revenu après impôt ne peut pas diminuer quand le revenu brut augmente.

C'est tellement impossible que le chemin vers le flat rate passe souvent par une première simplicifcation à deux ou trois taux.

Bien entendu que le type qui dépasse son seuil ne va pas gagner moins (tu me prends vraiment pour une cruche ? ) mais là où sa première tranche était à 5 ou 10 %, aura-t-il encore envie de se fouler pour un taux plus élevé ? Je connais des indépendants qui ont fixé leur break even à un certain montant, et arrêtent chaque année dès qu'ils l'ont atteint, parfois déjà en juillet.
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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par Ilikeyourstyle » 10 janv. 2012, 08:03:43

L'impôt sur le revenu n'étant pas la principale source de recettes fiscales, je ne suis pas certain qu'il faille le modifier beaucoup ( au delà de la suppression des 2 imbécilités que sont l'ISF et le bouclier fiscal). De facto, l'IR français n'est pas élevé car l'essentiel des 45% de PO est fait par les charges sociales, la TVA , la TIPP.

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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par wesker » 10 janv. 2012, 20:38:25

Je pense que cela n'est possible que dans la mesure où les finances publiques sont mieux gérées qu'actuellement.

Par ailleurs, je doute que cela soit un outil fiscalement juste puisque les hauts revenus parviennent à assumer financièrement l'impôt alors qu'ils bénéficients des mêmes prestations que les revenus faibles qui doivent pourtant assumer, eux aussi l'impôt.

Objectivement, aujourd'hui l'impôt sur le revenu permets, tout juste de faire face aux intérêts que nous coûte la dette annuellement, c'est donc sur ce levier qu'il faut jouer, pour y parvenir il faut inscrire un plan d'investissement, inciter à l'initiative, par des dérogations aux exigences des marchés et s'imposer, dans la durée, une part de PIB afin de réduire notre endettement et alléger ainsi la charge qui paye sur les contribuables.

Etablir une progressivité de l'impôt sur les sociétés, instaurer la contribution sur la valeur ajoutée en remplacement de cet IS constitue des orientations visant à stimuler la compétitivité mais à faire payer sur les richesses réellement dégager par chacun des entreprises.

J'estime qu'il convient aussi de fiscaliser, au travers des droits compensatoires, certaines importations et encourager les investisseurs, via l'attractivité fiscale, ce n'est pas le cas aujourd'hui.

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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par mps » 11 janv. 2012, 10:15:24

Par ailleurs, je doute que cela soit un outil fiscalement juste puisque les hauts revenus parviennent à assumer financièrement l'impôt alors qu'ils bénéficients des mêmes prestations que les revenus faibles qui doivent pourtant assumer, eux aussi l'impôt.

Avec le flat rate, celui qui gagne 4 fois plus que son voisin paie 4 fois plus que l'autre pour un équipement dont ils bénéficient autant l'un que l'autre. Cela ne te suffit pas ?

Etablir une progressivité de l'impôt sur les sociétés, instaurer la contribution sur la valeur ajoutée en remplacement de cet IS constitue des orientations visant à stimuler la compétitivité mais à faire payer sur les richesses réellement dégager par chacun des entreprises.

Autrement dit, scalper tout ce qui est performant au profit des canards boiteux ?
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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par Aska » 12 janv. 2012, 19:44:38

El fredo président !
En vadrouille.

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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par wesker » 15 janv. 2012, 14:04:05

Les revenus sont soumis à une fiscalité progressive, je ne vois pourquoi les entreprises payent en proportion le même impôt alors que certaines, parviennent, grâce à des dispositions fiscales complexes à se soustraire de cette fiscalité ! Faire reposer la fiscalité sur la valeur ajoutée réelle réequilibrerait la fiscalité tout en étant au plus juste et cela permettrait de réduire sensiblement la fiscalité sur l'ensemble des entreprises.

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Re: L'impôt à taux unique, l'impôt de demain ?

Message non lu par johanono » 21 mars 2013, 22:58:15

Voici une intervention intéressante de Charles Beigbeder concernant la flat tax :

[BBvideo 600,350]<object width="560" height="315"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/3DMhRb52NlA?ve ... ram><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/3DMhRb52NlA?version=3&hl=fr_FR" type="application/x-shockwave-flash" width="560" height="315" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true"></embed></object>[/BBvideo]

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