Et si la Grèce quittait l'euro ..
Et si la Grèce quittait l'euro ..
Si la Grèce quitte l'euro (pas l'UE), elle fera peut-être une bonne affaire quoique l'on dise:
- au jour J les grecs officialisent le passage à la drachme, et affichent: 1 drachme = 1 euro. Par ailleurs leur dette devient une dette en drachme. La dette passe donc de 360 milliards d'euros à 360 milliards de drachmes.
- la drachme est dévaluée le lendemain, disons de 70%. La dette devient donc 360 milliards de drachmes, c'est à dire ... 108 milliards d'euros.
Ils ont, à la fois :
- divisé leur dette par plus de 3.
- une monnaie qui les rend compétitifs pour les exportations
- une monnaie qui les rend plus faible pour les importations, mais qui les amène à redémarrer des productions qu'ils ont abandonné.
- continuent à percevoir les subsides européens, puisqu'ils n'ont pas quitté l'UE.
L'UE perd-elle un partenaire ? Oui, mais un partenaire aucunement fiable. Seul bémol, l'Italie. Mais qu'est-ce qui peut nous faire croire un instant un effet de domino qui n'aurait pas lieu en gardant la Grèce dans l'euro et qui aurait lieu dans le cas contraire. Autrement dit, l'Italie sera de toutes façons attaquée.
- au jour J les grecs officialisent le passage à la drachme, et affichent: 1 drachme = 1 euro. Par ailleurs leur dette devient une dette en drachme. La dette passe donc de 360 milliards d'euros à 360 milliards de drachmes.
- la drachme est dévaluée le lendemain, disons de 70%. La dette devient donc 360 milliards de drachmes, c'est à dire ... 108 milliards d'euros.
Ils ont, à la fois :
- divisé leur dette par plus de 3.
- une monnaie qui les rend compétitifs pour les exportations
- une monnaie qui les rend plus faible pour les importations, mais qui les amène à redémarrer des productions qu'ils ont abandonné.
- continuent à percevoir les subsides européens, puisqu'ils n'ont pas quitté l'UE.
L'UE perd-elle un partenaire ? Oui, mais un partenaire aucunement fiable. Seul bémol, l'Italie. Mais qu'est-ce qui peut nous faire croire un instant un effet de domino qui n'aurait pas lieu en gardant la Grèce dans l'euro et qui aurait lieu dans le cas contraire. Autrement dit, l'Italie sera de toutes façons attaquée.
- Bertolt_Brecht
- Messages : 455
- Enregistré le : 20 sept. 2011, 19:16:00
- Localisation : Paris
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
L'Italie, l'Espagne, le Portugal...
Le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro est de faire Jurisprudence et de systématiser le processus de sortie (volontaire ou non) des Etats les plus affaiblis.
Le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro est de faire Jurisprudence et de systématiser le processus de sortie (volontaire ou non) des Etats les plus affaiblis.
"Le renoncement à une véritable intelligence est le prix à payer pour avoir des certitudes, et c'est toujours une dépense invisible à la banque de notre conscience." Martin Page
- Nombrilist
- Messages : 63371
- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Les grecs n'ont effectivement pas grand chose à perdre à sortir de l'euro. C'est nous qui avons énormément à perdre à les laisser faire plutôt que laisser la BCE leur prêter à taux zéro.
- Narbonne
- Messages : 15348
- Enregistré le : 04 sept. 2011, 16:12:50
- Localisation : Région parisienne
- Contact :
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Les dettes détenues à l'exterieur de la grece resteront en €, à l'intérieur ce n'est même pas sur qu'ils puissent les convertir ( il existe des emprunts en $ en france).
Par contre le tourisme repartirai.
Par contre le tourisme repartirai.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
- Bertolt_Brecht
- Messages : 455
- Enregistré le : 20 sept. 2011, 19:16:00
- Localisation : Paris
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Avec une dette à 160 % du PIB, il va falloir qu'ils en vendent des feuilles de vigne et des boules de verre avec l'Acropole sous la neige dedans nos amis Helléniques...
"Le renoncement à une véritable intelligence est le prix à payer pour avoir des certitudes, et c'est toujours une dépense invisible à la banque de notre conscience." Martin Page
-
- Messages : 6994
- Enregistré le : 28 févr. 2009, 00:00:00
- Parti Politique : Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
- Localisation : Village de Normandie
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
La pire des chose pour l'euro, serait que l'Allemagne quitte l'euro pour retrouver son ancienne monnaie; de plus en plus de responsables Allemands envisagent cette possibilité.
- Nombrilist
- Messages : 63371
- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Si les allemands ont décidé de se suicider collectivement, bon vent !
- El Fredo
- Messages : 26459
- Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
- Parti Politique : En Marche (EM)
- Localisation : Roazhon
- Contact :
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Plutôt la mort que l'inflation à 3% !
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.
- Ilikeyourstyle
- Messages : 4387
- Enregistré le : 06 déc. 2010, 00:00:00
- Localisation : La Perle
- Contact :
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Un seul petit défault dans ton raisonnement de crétin diminué: les crédits (detes) resteront libellées dans la monnaie où elle ont été faites ( Euros, US$ ) et la dette deviendrait 360/(100%-70%)= 1200 milliards de drachmes. C'est ainsi que çà s'est passé en Argentine en 2002 quand ils ont décroché le Peso du Dollar US. ;bangh;Papibilou a écrit :Si la Grèce quitte l'euro (pas l'UE), elle fera peut-être une bonne affaire quoique l'on dise:
- au jour J les grecs officialisent le passage à la drachme, et affichent: 1 drachme = 1 euro. Par ailleurs leur dette devient une dette en drachme. La dette passe donc de 360 milliards d'euros à 360 milliards de drachmes.
- la drachme est dévaluée le lendemain, disons de 70%. La dette devient donc 360 milliards de drachmes, c'est à dire ... 108 milliards d'euros.
Ils ont, à la fois :
- divisé leur dette par plus de 3.
- une monnaie qui les rend compétitifs pour les exportations
- une monnaie qui les rend plus faible pour les importations, mais qui les amène à redémarrer des productions qu'ils ont abandonné.
- continuent à percevoir les subsides européens, puisqu'ils n'ont pas quitté l'UE.
L'UE perd-elle un partenaire ? Oui, mais un partenaire aucunement fiable. Seul bémol, l'Italie. Mais qu'est-ce qui peut nous faire croire un instant un effet de domino qui n'aurait pas lieu en gardant la Grèce dans l'euro et qui aurait lieu dans le cas contraire. Autrement dit, l'Italie sera de toutes façons attaquée.
- El Fredo
- Messages : 26459
- Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
- Parti Politique : En Marche (EM)
- Localisation : Roazhon
- Contact :
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Par contre rien ne les empêche de faire quand même défaut partiel (comme pour l'Argentine).
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Effectivement, rembourser une dette abuyssale en monnaie forte avec des drachmes dévaluées, ce serit un coup de génie !!! Comment tripler la dette d'un coup de baguette magique :-)
Cela renforcerait les exportations, évidemment, mais comme elles sont quasi nulles, oublions. Pour le tourisme, oui, cela maintiendrait l'emploi, mais ne l'augmenterait sans doute pas. Trois coups dans l'eau ...
Par contre, les importations (indispensables à ce pays improductif) deviendraient impayables.
Ne plus rembourser tout ou partie de la dette comme le suggère El Fredo ? Je veux bien, mais où et à quel taux la Grèce trouvera-t-elle de quoi payer ses fins de mois ? N'oublions pas, déjà, que sans une tranche de bontés de 8 milliards, elle n'a même pas de quoi payer ses fonctionnaires fin novembre ...
Ajoutons la fin des aides communautaires gigantesques, dont la Grèce a usé et abusé. Robinet fermé.
Cela renforcerait les exportations, évidemment, mais comme elles sont quasi nulles, oublions. Pour le tourisme, oui, cela maintiendrait l'emploi, mais ne l'augmenterait sans doute pas. Trois coups dans l'eau ...
Par contre, les importations (indispensables à ce pays improductif) deviendraient impayables.
Ne plus rembourser tout ou partie de la dette comme le suggère El Fredo ? Je veux bien, mais où et à quel taux la Grèce trouvera-t-elle de quoi payer ses fins de mois ? N'oublions pas, déjà, que sans une tranche de bontés de 8 milliards, elle n'a même pas de quoi payer ses fonctionnaires fin novembre ...
Ajoutons la fin des aides communautaires gigantesques, dont la Grèce a usé et abusé. Robinet fermé.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Terminons ce tableau délirant par le commentaire d'une journaliste sur place, concernant le referendum.
Si la question est "rester dans l'UE et continuer à recevoir des subsides", la réponse sera "oui".
Si la question est "admettre la rigueur et un contrôle européen", la réponse sera "non" !!!
Autrement dit, ces tocards veulent faire payer l'Europe, mais sans conditions !!!
Si la question est "rester dans l'UE et continuer à recevoir des subsides", la réponse sera "oui".
Si la question est "admettre la rigueur et un contrôle européen", la réponse sera "non" !!!
Autrement dit, ces tocards veulent faire payer l'Europe, mais sans conditions !!!
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
- FIFE
- Messages : 3242
- Enregistré le : 11 mars 2009, 00:00:00
- Parti Politique : Front National (FN)
- Localisation : Paris
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Petit rappel à propos de l'Argentine :
En 1992, sous l'influence de l'école monétariste de Chicago, un nouveau peso est créé, et il est aligné strictement sur le dollar dans un système dit de "currency board". Le but d'un tel système est d'empêcher l'Etat de recourir à la "planche à billets" : la monnaie locale n'est créée qu'en fonction directe des entrées de dollars. Les particuliers et les entreprises peuvent détenir aussi bien des comptes libellés en peso qu'en dollar.
Le système fonctionne assez bien tant que le dollar est faible. Les entreprises étrangères peuvent investir sans craindre les aléas monétaires locaux et conserver leurs encours en dollars. Elles affluent. Le FMI annonce que la communauté financière peut désormais avoir confiance et doit investir en Argentine. On parle de "miracle argentin".
Tout s'écroule en 1998. La brusque remontée du dollar est mortelle pour l'économie argentine. La situation économique empire de jour en jour. Les dollars n'entrent plus assez dans le pays provoquant, par les mécanismes mêmes du Currency board une réduction de la circulation monétaire, un credit crunch et une déflation sévère. Les résistances à cette déflation créent des tensions sociales. Les salaires sont réduits. Les prix intérieurs devraient en théorie fortement baisser, mais des hausses de tarif surviennent quand même.
N'ayant plus la planche à billets à disposition, le gouvernement est paralysé.
Les monnaies particulières, créées par des acteurs locaux, se multiplient. Il finit par y en avoir 200.
L'affaire se finit en cataclysme bancaire, les guichets fermant tout à fait, et en défaut de paiement du pays.
Le PIB recule de 21 % entre 1998 et 2001. Le taux de chômage atteint 23 %. Cinq présidents se succèdent en un an.
La sortie de crise sous l'égide de Nestor Kirchner
Elu en 2003, Nestor Kirchner (1950-2010) mène une politique de rupture avec les marchés internationaux et de démondialisation avant la lettre. La dette souveraine subit une réduction sévère. L'Argentine perd tout crédit sur le plan international, mais l'économie redémarre, valant à Kirchner, une popularité sans faille ; en 2007, il n'est plus ré-éligible, mais sa femme lui succède, et il est entendu qu'elle est un autre lui-même ; elle vient d'être réélue triomphalement (Nestor Kirchner étant décédé en 2010).
Laurent Pinsolle a fait le bilan pour Marianne 2 de la politique Kirchner, s'appuyant en partie sur le blog Le bon dosage :
* la croissance est actuellement de 8 % par an
* le chômage est tombé à 7 % (contre 23 % en 2002)
* le pays n'a rien emprunté aux marchés financiers depuis 10 ans
* grâce au protectionnisme, il se remet à produire certaines catégories de produits comme les jouets ou le Blackberry
* la balance commerciale est en excédent
En 1992, sous l'influence de l'école monétariste de Chicago, un nouveau peso est créé, et il est aligné strictement sur le dollar dans un système dit de "currency board". Le but d'un tel système est d'empêcher l'Etat de recourir à la "planche à billets" : la monnaie locale n'est créée qu'en fonction directe des entrées de dollars. Les particuliers et les entreprises peuvent détenir aussi bien des comptes libellés en peso qu'en dollar.
Le système fonctionne assez bien tant que le dollar est faible. Les entreprises étrangères peuvent investir sans craindre les aléas monétaires locaux et conserver leurs encours en dollars. Elles affluent. Le FMI annonce que la communauté financière peut désormais avoir confiance et doit investir en Argentine. On parle de "miracle argentin".
Tout s'écroule en 1998. La brusque remontée du dollar est mortelle pour l'économie argentine. La situation économique empire de jour en jour. Les dollars n'entrent plus assez dans le pays provoquant, par les mécanismes mêmes du Currency board une réduction de la circulation monétaire, un credit crunch et une déflation sévère. Les résistances à cette déflation créent des tensions sociales. Les salaires sont réduits. Les prix intérieurs devraient en théorie fortement baisser, mais des hausses de tarif surviennent quand même.
N'ayant plus la planche à billets à disposition, le gouvernement est paralysé.
Les monnaies particulières, créées par des acteurs locaux, se multiplient. Il finit par y en avoir 200.
L'affaire se finit en cataclysme bancaire, les guichets fermant tout à fait, et en défaut de paiement du pays.
Le PIB recule de 21 % entre 1998 et 2001. Le taux de chômage atteint 23 %. Cinq présidents se succèdent en un an.
La sortie de crise sous l'égide de Nestor Kirchner
Elu en 2003, Nestor Kirchner (1950-2010) mène une politique de rupture avec les marchés internationaux et de démondialisation avant la lettre. La dette souveraine subit une réduction sévère. L'Argentine perd tout crédit sur le plan international, mais l'économie redémarre, valant à Kirchner, une popularité sans faille ; en 2007, il n'est plus ré-éligible, mais sa femme lui succède, et il est entendu qu'elle est un autre lui-même ; elle vient d'être réélue triomphalement (Nestor Kirchner étant décédé en 2010).
Laurent Pinsolle a fait le bilan pour Marianne 2 de la politique Kirchner, s'appuyant en partie sur le blog Le bon dosage :
* la croissance est actuellement de 8 % par an
* le chômage est tombé à 7 % (contre 23 % en 2002)
* le pays n'a rien emprunté aux marchés financiers depuis 10 ans
* grâce au protectionnisme, il se remet à produire certaines catégories de produits comme les jouets ou le Blackberry
* la balance commerciale est en excédent
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Je veux bien admettre votre raisonnement, même si un économiste, hier, affirmait que le contraire pouvait être décidé par le pays, ce qui revenait à un défaut de 70% pour les non résidents.Ilikeyourstyle a écrit :
Un seul petit défault dans ton raisonnement de crétin diminué: les crédits (detes) resteront libellées dans la monnaie où elle ont été faites ( Euros, US$ ) et la dette deviendrait 360/(100%-70%)= 1200 milliards de drachmes.
Cependant, même si mon raisonnement est bancal, je trouve curieux que vous vous permettiez de m'insulter. Quel en est la raison svp ? Vous vous êtes oubliés ?
I don't like yours
Re: Et si la Grèce quittait l'euro ..
Fife, la saga argentine a un petit défaut. Tu oublies de parler des années d'austérité (et c'est peu dire) par où est passée l'Argentine.
Les grecs, eux, veulent leur 14ème mois !
Les grecs, eux, veulent leur 14ème mois !
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Bing [Bot]