Réunis à Wroclaw, les ministres des Finances européens, sous la pression des marchés, n'ont pas changé le cap. En dépit des appels du Secrétaire d'Etat au Trésor à aller vers plus de relance et moins de rigueur et à renforcer le volume de leur fonds de secours.
Vendredi, les ministres des finances européens n'ont pas été convaincus par leur collège américain Tim Geithner, venu pour la première fois assister à une réunion de travail européenne à Wroclaw en Pologne. Le matin dans un bref discours, il a plaidé pour une politique qui utilise davantage les marges de relance _ un discours essentiellement adressé au Allemands_ tout en demandant à nouveau un renforcement du volume du principal outil anti-crise européen, le Fonds européen de stabilité financière, dont la réforme est en cours.
Toujours prompts à se disputer sur des détails du plan d'aide à la Grèce, les Européens ont fait front uni contre la « leçon américaine ». En soulignant qu'ils se confrontaient à une crise des dettes souveraines _ avec d'ailleurs un endettement américain supérieur de dix points de PIB à celui de la zone euro_, ils ont réaffirmé que leur priorité allait au désendettement.
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A propos des moyens du FESF, les Européens n'ont pas non plus souhaité réagir. « Pour contrer les risques sur les marchés, on peut comprendre qu'il faut avoir des poches profondes, mais pour nous, la meilleure façon de répondre aux inquiétudes, est de faire taire les rumeurs sur la fin de la zone euro. La Grèce reste dans l'euro, chacun prend ses responsabilités », a souligné Didier Reynders. Et d'ajouter que chaque ministre des Finances européen comprenait les leçons de la faillite de Lehman Brothers : « même un âne ne butte pas deux fois sur la même pierre». «Nous avons une méthode, des objectifs et un calendrier : tout l'accord du 21 juillet et rien que l'accord du 21 juillet », a confirmé François Baroin, le ministre français de l'Economie.
Mais à Wroclaw malheureusement, aucun progrès notable n'a été enregistré sur l'application de ce plan. « Le seul progrès concerne le calendrier», a reconnu François Baroin., « tous les Etats devraient avoir ratifié l'accord d'ici la mi-octobre ». Pour l'instant, cinq pays ont ratifié la réforme du FESF : la France, la Belgique, le Luxembourg, l'Espagne et l'Italie. L'Allemagne doit le voter le 29 septembre.
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Par ailleurs, les 17 Etats membres ont promis que les nouveaux prêts du FESF se feraient bien au prix de revient minimum tandis que Klaus Regling, le président du FESF, a confirmé que le fonds sera prêt à agir sur tous les fronts : prêts à la Grèce, rachat de dette primaire et secondaire, recapitalisation des banques, etc.... dès la ratification par les Etats de son nouveau statut.
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Qu'en pensez vous ?(...) Un résultat qui a passablement agacé Jacques Delors. L'ex-président de la Commission européenne s'est même dit «indigné» des divisions au sein de l'Union européenne sur les mesures à prendre face à la crise financière.
«Hier soir, les 17 (ministres des Finances de la zone euro réunis en Pologne, NDLR) --alors que la spéculation est là, que l'incertitude est partout-- n'ont pas pu se mettre d'accord sur le versement d'une nouvelle tranche de prêt à la Grèce et ont renvoyé leur décision à mi-octobre», a-t-il dit sur RTL.
«Ca veut dire que ces 17 ministres qui sont dans un paquebot au milieu d'une tempête ont discuté avec des petits calculs (...). C'est une honte!», a lancé l'ancien responsable socialiste.
«Je porte le deuil aujourd'hui et je suis indigné (...). Ce qu'ils ont fait hier a porté un coup terrible à tous ceux qui, depuis 1948, s'attachent à avoir une vision d'une Europe en paix et d'une Europe prospère», a encore dit l'ancien patron de l'exécutif européen.
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