La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande ?

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lancelot
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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par lancelot » 26 août 2011, 12:26:56

mps, en France aussi il y a des syndicats intelligents. C'est souvent les politiciens (pardon ce n'est pas une attaque ad-nominem) d'opposition qui sont caricaturaux.
Seuls les sujets qui concernent les fonctionnaires paraissent tabous pour les syndicats. Il faut dire que c'est eux qui adhèrent et votent aux prudhomales, alors la tendance est à la sur-enchère.
Les politiciens ne sont pas plus caricaturaux dans l'opposition que dans le Gvt. Il suffit d'entendre lagarde dire qu'il n'y avait pas de récession pendant la crise mais simplement une croissance négative, de l'écouter encore dire il y a 3 mois que les indicateurs de l'emploi montraient clairement que l'on allait vers une nette amélioration ou encore le ministre du travail, X Bertrand, hier soir aux infos qui nous disait que le situation de l'emploi allait rapidement s'améliorer grâce au travail de son gouvernement, ou encore pécresse qui parle de bonne gestion, après que son pdt ait creusé le déficit comme jamais, etc ... etc ...

Comment l'opposition pourrait elle répondre à une caricature autrement que par la caricature ?

Pour les syndicats, pour ta gouverne, tout le monde vote aux prud'hommales .... sauf la fonction publique statutaire qui n'est pas justiciable aux prud'hommes mais au tribunal administratif .....
Tu aurais du te renseigner .....

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politicien
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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par politicien » 26 août 2011, 12:36:00

Le détail du calcul avec les données brutes en lien ? Non j'ai pas. Mais son calcul me semble être le suivant:

PIB annuel: 2000 milliards (en gros)
Dette: 1600 milliards (en gros)
Durée du crédit: 7 ans et 31 jours en moyenne

Endettement = 1600 / (2000*7.083) = 11.3%

Je ne sais pas si ça répond à ta question. Il est vrai que le calcul actuel ne tient pas compte de la durée du crédit. Alors que pourtant, devoir rembourser sur 1 an ou sur 7, ce n'est pas la même chose.
Nombrilist tous les crédits concernant la dette, sont remboursables sur 7 ans ?
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Nombrilist
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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par Nombrilist » 26 août 2011, 12:39:26

C'est en tout cas que ce dit Mélenchon. Je n'ai pas vérifié et je ne sais pas où regarder. Et c'est en moyenne.

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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par wesker » 26 août 2011, 13:32:34

mps a écrit :Vous marinez tellement dans votre jus que vous ne pouvez pas concevoir autre chose ...

Etre de gauche impliquerait-il de renoncer à toute intelligence ?
Juste à jeter des pavés en criant "caca-pipi" sur tout ce qui bouge, pour recruter des membres ?

Un bon syndicat - j''en ai eu en négociation - s'informe de la situation exacte, en envisage positivement ce qui peut être fait de mieux pour ses affiliés. Les "cochons de payants" les écoutent avec attention, on discute de manière constructive, et parfois ce sont les syndicats qui expriment leurs craintes devant une politique plus généreuse mais qui pourrait avoir des effets pervers.

Puis, ils reviennent devant leurs troupes, ne leur masquent pas la complexité des choses, leur résume le dilemme et les options qu'ils ont cru devoir prendre. Les syndiqués sont donc informés, et non manipulés.

Et on ne demande pas aux mômes de maternelle de prendre parti contre le gouvernement sous la houlette de leurs crétins de profs icon_biggrin

J'imagine que vous avez déjà décroché, votre cerveau ne pouvant concevoir cetter manière de travailler dans la paix sociale icon_biggrin

Cela s'appelle, tout simplement être responsable, constructif plutôt que de revendiquer de manière idéologique. Mais cela n'est possible que si l'employeur exprime de temps en temps une prise en compte et montre sa capacité à agir pour améliorer l'existant de ses salariés. S'il n'agit que dans le but de s'enrichir personnellement, au détriment d'ailleurs de l'intérêt général de sa boîte il est normal que les salariés réagissent brutalement. Chacun doit songer à l'intérêt général. Moi même lorsque ma boîte a traversé de rudes difficultés, une concurrence difficile, j'ai renoncé à réclamer quoique ce soit, je me suis même investi, sur mon temps personnel pour traverser certaines situations compliqués, mais si je rend compte que l'employeur en période faste n'est pas capable de renvoyer un peu l'ascenseur et bien c'est terminé, je suis persuadé que tu pourras comprendre çà, mps.

pierre30
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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par pierre30 » 26 août 2011, 18:53:23

Lancelot, tout le monde devrait voter aux prudhomales, mais le taux de participation des salariés du privé est très faible, comme le taux d'adhésion à des syndicats. C'est le secteur public qui vote le plus (?) et qui adhère le plus aux syndicats.

Pour ce qui est de l'opposition, je ne parlais pas de la gauche mais de l'opposition quelle qu'elle soit : je suis dans une région tenue par le PS et l'attitude de la droite est aussi pitoyable que lorsque c'est la gauche qui s'oppose.

Quant à la mauvaise foi du gvt, ça arrive bien sûr. Mais il est infiniment plus facile de dire n'importe quoi quand on n'a pas à mettre en pratique ce qu'on dit.

A propos de la fonction publique statutaire : je ne connais pas toutes les nuances de la fonction publique.
Modifié en dernier par pierre30 le 26 août 2011, 19:35:03, modifié 1 fois.

pierre30
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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par pierre30 » 26 août 2011, 19:00:15

Nombrilist, le raisonnement de mélanchon tiendrait mieux la route si le remboursement du prêt n'était pas financé par un autre prêt du même montant qui ne vient pas financer un nouvel investissement mais simplement prolonger la durée du prêt précédent.

Papibilou
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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par Papibilou » 26 août 2011, 19:46:19

Nombrilist a écrit :Le détail du calcul avec les données brutes en lien ? Non j'ai pas. Mais son calcul me semble être le suivant:

PIB annuel: 2000 milliards (en gros)
Dette: 1600 milliards (en gros)
Durée du crédit: 7 ans et 31 jours en moyenne

Endettement = 1600 / (2000*7.083) = 11.3%

Je ne sais pas si ça répond à ta question. Il est vrai que le calcul actuel ne tient pas compte de la durée du crédit. Alors que pourtant, devoir rembourser sur 1 an ou sur 7, ce n'est pas la même chose.
Autrement dit, si j'ai emprunté, disons 100 000€ sur 20 ans et que je gagne 30 000€ par an ceci pour acheter une maison, mon endettement n'est pas de 100 000€ mais de 100 000/(30 000*20) = 16%. Et alors ? Si vous avez emprunté 100 000 vous devez 100 000€ + les intérêts. Ça avance à quoi de faire un calcul qui aboutit à un pourcentage qui ne renseigne en rien sur la dette ? Ca vous dit quelque chose un % à 11.3% ?
Dans le genre absurde et le chiffrage curieux Melenchon commence à se faire une spécialité. Je préfère, et de loin, sa proposition de sortir du marché obligataire en permettant à la BCE de prêter à 0% (la fed prête bien à 0.25% à l'état fédéral américain). Il suffit de modifier l'art 123 du traité de Lisbonne.

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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par avatabanana » 26 août 2011, 20:07:53

Nombrilist a écrit :Ah la méchante gauche française ! Elle n'accepte même pas de basculer à droite toute ! Inacceptable !


Non quand j'entends des candidats (à la candidature) promettre de revenir à la retraite à 60 ans alors que par delà les opinions il y un fait qui est l'allongement de l'espérance de vie c'est à mon sens de la démagogie pure, c'est même destructeur du tissu sociale car cela développe et exacerbe des haines qui empêchent tout traitement sérieux du problème.

C'est hypocrite et cela contribue aux développements de croyances qui vont à l'encontre de la réalité.


Pourquoi sommes-nous le seul pays au monde où la gauche et la droite ne se mettent pas d'accord pour traiter ce problème dont dépend la survie d'un système concernant aujourd'hui plusieurs millions de personnes et qui demain concernera chacun d'entre nous quelque soit son âge aujourd'hui.


IL y a tellement d'autres sujets pour lequel on peut avoir des approches différenciées permettant de promouvoir son action future d'élu potentielle.

Mais dire ce que l'on sait être une C.... simplement pour être élu ce n'est pas responsable.

On ne demande pas à la gauche d'être de droite on lui demande d'arrêter de promouvoir des idées fausses : en un mot d'être intellectuellement honnête.


Et je constate que sur le dossier des retriates la gauche à toujours mis la tête dans le sol alors qu'elel st la meiux placé pour expliquer aux slariés les problèmes de financmn induit par le vieillissemnt de la population.

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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par Nombrilist » 26 août 2011, 21:02:37

"Non quand j'entends des candidats (à la candidature) promettre de revenir à la retraite à 60 ans alors que par delà les opinions il y un fait qui est l'allongement de l'espérance de vie c'est à mon sens de la démagogie pure, c'est même destructeur du tissu sociale car cela développe et exacerbe des haines qui empêchent tout traitement sérieux du problème."

Arrête ton char, Ben Hur. ça fait au moins 10 fois que j'explique que le PS ne souhaite que redonner la liberté de partir à 60 ans. Avec un décote conséquente si tu n'as pas tes 41.5 annuités. Le PS ne revient pas sur les annuités. Au final, la retraite à 60 ans à taux plein concernera très très peu de personnes. Mais ça en concerne quand même. De quel droit devrions-nous leur demander de bosser 43 ans ?

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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par Nombrilist » 26 août 2011, 21:11:26

Papibilou, (100 000 / 20) / 30 000 = 16%, en effet. Ce calcul tient compte de la durée d'endettement. Tu as donc un taux d'endettement de 16% par rapport à ce que tu gagnes. ça ne te viendrait pas à l'idée de calculer 100 000 / 30 000 = 333% de taux d'endettement ? C'est pourtant le calcul que l'on fait quand on divise la dette par le PIB annuel sans tenir compte de la durée d'endettement.

"Nombrilist, le raisonnement de mélanchon tiendrait mieux la route si le remboursement du prêt n'était pas financé par un autre prêt du même montant qui ne vient pas financer un nouvel investissement mais simplement prolonger la durée du prêt précédent."

Si le nouveau prêt est sur 7 ans 31 jours, je ne vois pas où est l'erreur de raisonnement.

Cobalt

Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par Cobalt » 26 août 2011, 21:26:17

La dette est un prétexte. (J.L. Mélenchon)
19 Août 2011 Par fatarella


(extrait de son blog, 19 août 2011)

" Je suis intervenu jeudi matin sur RMC puis le soir sur ITV sur ce qu'il est convenu d'appeler « la crise de la dette ». Dans les deux cas je me suis dit : « Ce débat marche sur la tête. » Le point de départ est faussé. On nous harcèle en effet sur une dette supposée insoutenable pour justifier une gigantesque purge d'austérité. En fait c’est elle qui est dangereuse et conduit tout droit dans le mur. Il faut renverser ce débat. J'ai expliqué: ce n'est pas la dette qui est insoutenable mais la nouvelle saignée que le pays s'apprête à subir. ... Puis j’évoque le retournement des socialistes que représente leur ralliement à l’objectif de 3% de déficit dès 2013. Ils ne veulent pas voter la règle d’or, mais ils veulent l’appliquer ! ....

Je suis affligé par le consensus qui s'installe entre le PS et l'UMP sur les mauvaises solutions d'austérité. Les deux sont désormais d'accord sur l'objectif fixé par Nicolas Sarkozy de revenir à 3 % de déficit dés 2013. Une échéance prévue pour s'aligner sur la règle dogmatique des traités européens depuis Maastricht. Une règle dont personne n'a jamais pu démontrer la pertinence économique.

Pourquoi 3 % ? Pourquoi pas 4 % ? Ou même 5 %, comme l'envisageait au départ l'Allemagne dans la négociation du traité de Maastricht ? Saviez vous que telle avait été la discussion à l’époque ? On en trouve la trace, je crois, dans le «Verbatim» de Jacques Attali. Le raisonnement était un peu mécanique. Il s’agissait d’indexer le niveau du déficit autorisé sur le taux de croissance prévisible. Car on croyait alors à un résultat bénéfique du traité en matière de croissance. Les Français étaient pessimistes, les Allemands optimistes. Voila d’où vient la règle que l’on cherche à ériger en loi de la nature ! Rien d’autre qu’un calcul, purement politique. Et un calcul qui, de surcroit, s’est avéré erroné. Il n’y a plus jamais eu ni 3 ni 5 % de croissance dans nos pays. Concrètement, l'application de cette règle datée est aujourd’hui absurde. Elle oblige à une purge sans précédent pour le pays.

Les socialistes ont-ils au moins mesuré l'ampleur des coupes que représente, en à peine deux ans, leur nouvelle doctrine budgétaire ? Passer des 5,7 % de déficit prévus en 2011 à 3 % en 2013 supposerait d'amputer le budget de plus de 50 milliards d'euros en deux ans. C'est quasiment l'équivalent du budget annuel de l'enseignement scolaire qu'il faudrait couper. Et encore, je pars ici de l'hypothèse qu’en 2011 le déficit ne sera pas plus élevé que prévu par l’équipe Sarkozy. Pourtant c’est de moins en moins probable puisque la croissance est à zéro et que donc les recettes fiscales vont stagner.

Mais il y a pire encore que cet objectif absurde de retour à 3 % de déficit en deux ans. Ce sont les semelles de plomb que Sarkozy veut faire chausser au pays avec sa "règle d'or" budgétaire. Cette règle contraindrait le pays à revenir à l'équilibre budgétaire. Les budgets annuels qui ne respecteraient pas cette trajectoire de retour à l'équilibre, c'est-à-dire zéro déficit, seraient automatiquement amputés pour s'y conformer. Pour revenir à l'équilibre à partir de la situation actuelle la purge nécessaire serait de 110 milliards d'euros, soit 40 % des dépenses de l'Etat ! Un pur délire !

Cette contraction des dépenses publiques garantit le désastre du fait de la réduction de la demande. C’est la panne assurée : la croissance française s’est déjà arrêtée au deuxième trimestre en raison du blocage de la consommation et de la chute des exportations. L’austérité aggravera la récession et augmentera au final la dette. C'est le paradoxe du moment : l'austérité réclamée à tort et à cris par les marchés est la plus mauvaise solution contre la dette. Et d’ailleurs les « marchés » sanctionnent les pays qui appliquent les mesures d’austérité pourtant prévues pour les rassurer. C’est très exactement ce qui est arrivé au Portugal ! Voyez aussi ce qui s’est passé en Grèce où la dette est passée de 125 à 160% du PIB au fil des sept plans d'austérité successifs ! En effet, l'austérité entraîne le recul de l'activité et la hausse du chômage et de la pauvreté. Les finances publiques en sont rapidement affectées par des moindres recettes et une hausse des dépenses sociales. Résultat, dans la quasi totalité des cas, l'austérité creuse les déficits. L’austérité c’est donc la ruine assurée.

Pour justifier l'austérité, on nous répète que la dette française est insoutenable. C'est faux ! Tout part d’un chiffre lui aussi présenté comme une vérité révélée, une loi de la nature. Il s’agit d’un ratio entre le montant de la dette et celui de la richesse produite telle qu’elle est mesurée par le très discutable « PIB ».

Il faut tordre le coup à cet indicateur qui sert à affoler les esprits et à aveugler le débat public. Ce ratio est nettement supérieur dans plusieurs pays à celui de la France et pas de peu. Ainsi le Japon a-t-il une dette publique égale à 200% de sa production annuelle. Personne ne lui cherche noise. Il est à un niveau plafond pour les Etats-Unis et pour l’Islande (plus de 100% du PIB). Les Etats unis n’en font qu’à leur tête et les Islandais ont décidé de ne pas payer ! En fait tout dépend en réalité de qui détient la dette et du rapport de force du pays endetté avec ceux qui lui prêtent. Au Japon ce sont les Japonais qui prêtent à leur Etat. Ils ne lui font donc pas de chantage. Aux Etat unis, l’oncle Sam, ses six cent mille hommes de troupe et ses 50 % de dépenses militaires mondiales ont créé une garantie politique liée à leur puissance ! En Islande c’est la révolution citoyenne ! La dette et ses taux sont un rapport de force, un fait social et politique. Et seulement, après cela, un problème comptable.

Enfin cet indicateur, celui qui établit le ratio entre la dette publique totale et le PIB annuel est radicalement discutable. Pas cohérent. Il compare un stock de dettes qui courent sur plusieurs années avec un flux annuel de richesses produites (le PIB). C’estcomme si on mesurait votre solvabilité personnelle en rapportant le total de vos dettes (voiture, appartement etc.) à vos revenus d’une seule année. Absurde. Le banquier vous prête en fonction de la charge de vos traites, chaque mois, rapportée à votre revenu mensuel. Avec l’Etat c’est l’inverse. On lui demande de comparer sa dette totale au revenu du pays par an ! Ainsi hurle-t-on de peur : le stock de dette publique de la France représente 1640 milliards d'euros ! Soit environ 85% du PIB d'une année. Et alors ? Un peu de sang froid, je vous prie. Mettons les chiffres à leur place ! Pour être honnête et comparer ce qui est comparable, il faudrait plutôt rapporter le stock de dette au PIB, en tenant compte de la durée de vie de la dette. Selon la statistique du Trésor Public, les titres de la dette française sont en moyenne de 7 années et 31 jours. Donc on doit rapporter les 1640 milliards de dette totale aux 14 000 milliards d'euros environ que produira le pays en sept ans ! Dans ces conditions, le stock de dette représente 12% du PIB cumulé pendant 7 ans ! C’est donc tout autre chose, non ? Ce stock de dette n'est donc pas un réel problème.

En fait ce qui compte, concrètement, chaque année c'est le service de la dette. C'est-à-dire ce que l’on paye aux banques pour rembourser le capital et les intérêts qu’on a été obligés de leur emprunter. C'est-à-dire aujourd’hui 50 milliards par an. La France n'est nullement exposée à ne plus pouvoir l'honorer puisque l'Etat engrange chaque année autour de 250 milliards de recettes fiscales, dont 50 milliards d'impôt sur le revenu et 130 milliards de TVA. De plus le problème est effacé si on augmente les recettes à proportion du besoin. Nous l’avons dit cent fois : en taxant les revenus de capital comme ceux du travail, selon l’évaluation d’Artus de Natixis c’est 100 milliards de plus dans les caisses de l’Etat. Cela représente deux fois le montant actuel de la traite annuelle à payer pour le service de la dette dans le budget de l’Etat ! La dette est donc soutenable ! Notre thèse est que c’est la purge qui se prépare qui n’est pas soutenable !

Pour s'affranchir de cette dette, il existe des solutions simples et efficaces. Je les ai déjà exposées sur ce blog. Je veux les récapituler.

On doit revenir sur l'appauvrissement de l'Etat. Remplir les caisses à proportion des dépenses. Notamment en taxant les banques et les riches à qui on rembourse la dette. Les baisses d'impôts cumulées depuis 2002 représentent aujourd'hui un manque à gagner annuel de 60 milliards ! Rien qu'avec cette somme le service de la dette n'est plus un problème. Je ne dis rien là de la fraude fiscale qui s’élève tout de même à 40 milliards.

Evidemment il y a aussi cette taxation des revenus du capital à égalité avec ceux du travail que je viens d’évoquer ! Tenez compte que le travail est taxé, en moyenne à 40%. Les revenus du capital le sont à seulement 18%.

On peut aussi faire un emprunt forcé sur les banques à un taux raisonnable en les contraignant à souscrire de la dette publique à un taux fixé par le parlement.

On peut enfin remettre en cause une partie de la dette comme l'ont fait l'Argentine et la Russie par le passé, pour leur plus grand bien.

Enfin, je répète que pour faire cesser immédiatement la dépendance des Etats vis-à-vis des marchés financiers, il suffirait que la Banque Centrale Européenne achète directement des titres de dette publique aux Etats au taux auquel elle prête aux banques, c'est-à-dire à 1%. Certes, cette proposition est contraire au Traité de Lisbonne qui interdit à la BCE de prêter aux Etats (article 123 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne). Mais quelle importance ? Le Traité a été violé mille fois déjà pour faire face à la crise bancaire ! Et d’ailleurs la BCE elle-même viole le traité de la pire manière car elle rachète les titres de la dette aux banques trop contentes de s’en défaire et de réaliser ainsi leurs avoirs, pillage compris.

Dans ce contexte le ralliement surprise du PS au 3% de déficit est consternant. Il apporte de l’eau au moulin du catastrophisme dominant qui sert surtout à alimenter le consentement à la politique d’austérité dont Nicolas Sarkozy a besoin. Peu d’observateurs ont souligné l’ampleur du volte face socialiste. Et ce qu’il reste de la gauche du Parti Socialiste est restée muette.

Ce brutal retournement de position est un dramatique signal de « papandréouisation » anticipée. Au premier choc, les socialistes français se muent en père et mère la rigueur, de peur de passer pour des dépensiers irresponsables aux yeux de la bonne société. Tout de même quelle brutale évolution !

Car voici ce que dit le projet du PS, adopté à l’unanimité a-t-on souligné maintes fois pour valoriser la cohésion intellectuelle de ce parti et l’autorité de ce texte. Il prévoit un retour à un déficit de 3% du PIB « durant le mandat 2012-2017 ».

Sans crier gare François Hollande, en avril, dans l’Express du 5 avril 2011, annonce unnouveau délai, raccourci : 2014. « Chacun sait, déclare-t-il, que nos déficits seront supérieurs à 3 % en 2013. Donc mieux vaut dire aux Allemands que nous n'y serons qu'un an plus tard ». Le 16 juillet, le journal « Le monde » le questionne de nouveau sur le sujet en prenant d’ailleurs la nouvelle date donnée par Hollande comme vérité de tous les socialistes. Aussitôt Hollande en rajoute une couche. Lisez. « Question du Monde : Dans le projet socialiste, il est question de ramener les déficits à 3 % du PIB en 2014. N'est- ce pas trop tard ? Réponse : Il faut rééquilibrer nos comptes publics dès 2013. Le Monde : Dès 2013 ? Hollande : Oui. […]Le candidat qui annonce qu'il n'y aura pas d'effort supplémentaire après 2012 sera un président qui se parjurera. »

Aussitôt Martine Aubry embraye pour ne pas se laisser distancer. Elle commence d’ailleurs par annoncer 2012, avant de se corriger et de fixer l’horizon 2013. Sur Europe 1, le 17 juillet, elle est catégorique: « Nous nous sommes engagés, dans le projet socialiste, à respecter les engagements de la France, 3% en 2013 puisque que c'est la règle aujourd'hui. Et nous avons construit le quinquennat et la première année sur laquelle nous travaillons actuellement sur ce principe-là »

Ce calendrier c’est exactement celui fixé par Sarkozy. Mesure-t-on bien de quoi il s’agit ? Le plan de route de Sarkozy, auquel se rallient les socialistes, est le suivant: passer le déficit de l’Etat de 7,7% en 2010 à 5,7% en 2011. C'est-à-dire 110 milliards d'euros de coupes claires, environ.

Puis le déficit devrait tomber encore à 4,6% en 2012. Soit 92 milliards de coupes encore.

Et enfin à 3% en 2013. Soit encore 60 milliards !

Adhérer à ce plan de route, c’est procéder en un an à une cure d’amaigrissement que le projet initial des socialistes promettait de faire graduellement en cinq ans, à partir de 2012, en comptant sur la reprise et les hausses d’impôts pour amortir le choc et diminuer l’ampleur de ces coupes claires !

C’est tellement vrai qu’ Harlem Désir, Premier Secrétaire par intérim, affirmait encore en juillet au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI: « Personne ne croit que la France pourra être à 3% en 2013. Nous négocierons avec la Commission européenne un retour crédible à l'équilibre, en tous cas à moins de 3%, dans des délais crédibles, c'est-à-dire dans une année de plus ». Au passage, lui aussi ramenait le curseur à 2014 !

Ainsi donc, en un mois, celui de juillet, au premier signal de crise financière, les socialistes se sont tous alignés sur la révision du projet décrétée par François Hollande en accord avec le calendrier de Nicolas Sarkozy. Le plus incroyable est que Martine Aubry justifie ce virage par le fait que son gouvernement s’engagerait à respecter les engagements pris par « La France » c’est à dire par Nicolas Sarkozy.

Donc, cela veut dire que tout ce qu’il a promis au sommet du 21 juillet en matière de restrictions budgétaires et d’austérité serait appliqué. Incroyable !

Avec une telle ligne les socialistes vont encourager l’abstention comme jamais ! Pour être rigoureux, mon tour d’horizon exige que je cite la seule parole de résistance socialiste qui se soit exprimée sur ce thème, celle d’Arnaud Montebourg, par un communiqué le 22 juillet : "Le respect d’un déficit de 3 % en 2013, en France, signifierait une levée d’impôts de 30 milliards d’euros dans la loi de finance à l’automne 2012. A la fois intenable socialement, elle serait de surcroît contre productive car il convient de soutenir et non d’étouffer la reprise de la croissance et des recettes fiscales associées"

http://www.google.fr/url?sa=t&source=we ... 9A&cad=rja

Petit cadeau à notre ami Nombrilist,pour ceux qui ne comprennent pas tout à fait comment ça marche,c'est très pertinent,à la hauteur de son niveau intellectuel indéniable.

Politicien,là c'est un article édité par médiapart mais comme l'auteur est Mélenchon,il faut aussi faire du saucissonnage ?

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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par Nombrilist » 26 août 2011, 21:41:41

Passages choisis:


Enfin cet indicateur, celui qui établit le ratio entre la dette publique totale et le PIB annuel est radicalement discutable. Pas cohérent. Il compare un stock de dettes qui courent sur plusieurs années avec un flux annuel de richesses produites (le PIB). C’estcomme si on mesurait votre solvabilité personnelle en rapportant le total de vos dettes (voiture, appartement etc.) à vos revenus d’une seule année. Absurde. Le banquier vous prête en fonction de la charge de vos traites, chaque mois, rapportée à votre revenu mensuel. Avec l’Etat c’est l’inverse. On lui demande de comparer sa dette totale au revenu du pays par an ! Ainsi hurle-t-on de peur : le stock de dette publique de la France représente 1640 milliards d'euros ! Soit environ 85% du PIB d'une année. Et alors ? Un peu de sang froid, je vous prie. Mettons les chiffres à leur place ! Pour être honnête et comparer ce qui est comparable, il faudrait plutôt rapporter le stock de dette au PIB, en tenant compte de la durée de vie de la dette. Selon la statistique du Trésor Public, les titres de la dette française sont en moyenne de 7 années et 31 jours. Donc on doit rapporter les 1640 milliards de dette totale aux 14 000 milliards d'euros environ que produira le pays en sept ans ! Dans ces conditions, le stock de dette représente 12% du PIB cumulé pendant 7 ans ! C’est donc tout autre chose, non ? Ce stock de dette n'est donc pas un réel problème.

En fait ce qui compte, concrètement, chaque année c'est le service de la dette. C'est-à-dire ce que l’on paye aux banques pour rembourser le capital et les intérêts qu’on a été obligés de leur emprunter. C'est-à-dire aujourd’hui 50 milliards par an. La France n'est nullement exposée à ne plus pouvoir l'honorer puisque l'Etat engrange chaque année autour de 250 milliards de recettes fiscales, dont 50 milliards d'impôt sur le revenu et 130 milliards de TVA. De plus le problème est effacé si on augmente les recettes à proportion du besoin. Nous l’avons dit cent fois : en taxant les revenus de capital comme ceux du travail, selon l’évaluation d’Artus de Natixis c’est 100 milliards de plus dans les caisses de l’Etat. Cela représente deux fois le montant actuel de la traite annuelle à payer pour le service de la dette dans le budget de l’Etat ! La dette est donc soutenable ! Notre thèse est que c’est la purge qui se prépare qui n’est pas soutenable !
Modifié en dernier par Nombrilist le 26 août 2011, 21:42:39, modifié 1 fois.

Cobalt

Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par Cobalt » 26 août 2011, 21:42:30

J'allais te le poster^^

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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par Nombrilist » 26 août 2011, 21:43:07

Merci pour avoir retrouvé cette information !

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Re: La règle d'or mais laquelle la Française ou l'Allemande

Message non lu par El Fredo » 26 août 2011, 23:26:05

Je continue à trouver ce raisonnement bizarre. Car dans ce cas à dette égale en valeur, le taux d'endettement baisserait avec l'augmentation de la durée moyenne des prêts, ce qui ne correspond à rien d'un point de vue macroéconomique. Car que tes dettes courent sur 7 ou 10 ans , tu dois quand même la même chose. De plus l'Etat emprunte en permanence si bien que certaines dettes sont remboursées pendant que d'autres sont contractées, c'est donc bien le niveau global d'endettement qui compte et pas celui rapporté à la durée moyenne des échéances.
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