La crise financière, où quand des gouvernements impuissants

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johanono
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Message non lu par johanono » 11 août 2011, 09:17:00

L'impuissance des gouvernements nationaux depuis le début de la crise en 2008 est préoccupante. En 2008, l'irrationalité des marchés financiers a débouché sur une crise bancaire. Il fut demandé aux gouvernements nationaux de sauver les banques et de mettre en place des plans de relance de l'économie, ce qu'ils firent, à grands frais. Ces derniers mois, l'irrationalité des marchés financiers a débouché sur une crise des dettes souveraines de la Grèce surtout, et à un degré moindre du Portugal et de l'Irlande. Il fut demandé aux gouvernements de reprendre les dettes souveraines de ces pays, ce qu'ils firent, à grands frais, et de mettre en place des plans de rigueur pour "rassurer" les marchés financiers. Et la crise est loin d'être finie, puisque les EU, l'Italie et peut-être la France sont menacées à leur tour. 

On a comme le sentiment que l'économie mondiale est devenue une sorte de navire incontrôlable errant sur les flots tourmentés de l’économie néolibérale, et que dans ces conditions, les dirigeants européens ne contrôlent plus rien et se contentent de parer au plus pressé, de régler ce qui peut l'être, au cas par cas, dans l'urgence, à chaque fois que les problèmes se présentent, dans l'unique but de satisfaire les investisseurs et de "rassurer" les marchés, et sans aucune réflexion de fond sur la structure même de ces marchés.

Et si les gouvernements ne contrôlent plus rien, c'est tout simplement à cause de la libéralisation des mouvements de capitaux en vigueur depuis une trentaine d'années. Techniquement, il y a de nombreux moyens de stabiliser les marchés financiers : séparation des activités de banques de détail et de banques d'investissement, interdiction de tout acte de commerce avec les paradis fiscaux, interdiction pure et simple de la titrisation, taxe Tobin sur les mouvements de capitaux, fiscalité confiscatoire sur les hauts revenus, révision des normes de comptabilité "marked to market", interdiction des achats à découvert, interdiction de la spéculation sur les matières premières, restitution de la création monétaire aux Etats, etc. Le seul problème est que, dans un contexte de libre circulation généralisée des capitaux, un Etat isolé ne peut mettre en place seul de telles mesures, sous peine de s'exposer à une fuite des capitaux. Un accord ne pourrait être fait que de façon globale, ce qui est totalement illusoire. La libre circulation généralisée des capitaux prive donc les gouvernements nationaux de quasiment tous leurs moyens d'actions possibles. Et la monnaie unique européenne n'arrange rien, puisqu'elle interdit, par exemple, aux différents gouvernements européens de dévaluer ou de financer leur dette par la planche à billets.

Ceux qui déplorent la situation actuelle sont pourtant les responsables de cette situation, puisqu'ils ont approuvé cette libéralisation généralisée.

A défaut d'un accord international ou d'un gouvernement mondial qui ne viendront jamais, la seule solution est le rétablissement du contrôle de la circulation des capitaux, qui peut être adoptée par chaque Etat isolément, et qui redonnerait au gouvernement national qui l'adopterait une prise sur la situation.

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mps
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Message non lu par mps » 11 août 2011, 16:02:00

Laisse faire les grandes personnes icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 11 août 2011, 16:31:00

johanono a écrit : L'impuissance des gouvernements nationaux depuis le début de la crise en 2008 est préoccupante. En 2008, l'irrationalité des marchés financiers a débouché sur une crise bancaire. Il fut demandé aux gouvernements nationaux de sauver les banques et de mettre en place des plans de relance de l'économie, ce qu'ils firent, à grands frais. Ces derniers mois, l'irrationalité des marchés financiers a débouché sur une crise des dettes souveraines de la Grèce surtout, et à un degré moindre du Portugal et de l'Irlande. Il fut demandé aux gouvernements de reprendre les dettes souveraines de ces pays, ce qu'ils firent, à grands frais, et de mettre en place des plans de rigueur pour "rassurer" les marchés financiers. Et la crise est loin d'être finie, puisque les EU, l'Italie et peut-être la France sont menacées à leur tour. 

On a comme le sentiment que l'économie mondiale est devenue une sorte de navire incontrôlable errant sur les flots tourmentés de l’économie néolibérale, et que dans ces conditions, les dirigeants européens ne contrôlent plus rien et se contentent de parer au plus pressé, de régler ce qui peut l'être, au cas par cas, dans l'urgence, à chaque fois que les problèmes se présentent, dans l'unique but de satisfaire les investisseurs et de "rassurer" les marchés, et sans aucune réflexion de fond sur la structure même de ces marchés.

Et si les gouvernements ne contrôlent plus rien, c'est tout simplement à cause de la libéralisation des mouvements de capitaux en vigueur depuis une trentaine d'années. Techniquement, il y a de nombreux moyens de stabiliser les marchés financiers : séparation des activités de banques de détail et de banques d'investissement, interdiction de tout acte de commerce avec les paradis fiscaux, interdiction pure et simple de la titrisation, taxe Tobin sur les mouvements de capitaux, fiscalité confiscatoire sur les hauts revenus, révision des normes de comptabilité "marked to market", interdiction des achats à découvert, interdiction de la spéculation sur les matières premières, restitution de la création monétaire aux Etats, etc. Le seul problème est que, dans un contexte de libre circulation généralisée des capitaux, un Etat isolé ne peut mettre en place seul de telles mesures, sous peine de s'exposer à une fuite des capitaux. Un accord ne pourrait être fait que de façon globale, ce qui est totalement illusoire. La libre circulation généralisée des capitaux prive donc les gouvernements nationaux de quasiment tous leurs moyens d'actions possibles. Et la monnaie unique européenne n'arrange rien, puisqu'elle interdit, par exemple, aux différents gouvernements européens de dévaluer ou de financer leur dette par la planche à billets.

Ceux qui déplorent la situation actuelle sont pourtant les responsables de cette situation, puisqu'ils ont approuvé cette libéralisation généralisée.

A défaut d'un accord international ou d'un gouvernement mondial qui ne viendront jamais, la seule solution est le rétablissement du contrôle de la circulation des capitaux, qui peut être adoptée par chaque Etat isolément, et qui redonnerait au gouvernement national qui l'adopterait une prise sur la situation.
Les citoyens sont c..., les gouvernements populistes ... on fait n'importe quoi , dépense n'importe comment (depuis 1981 en France). Il n'y a plus de sous dans la caisse, la faillite est proche. Les gouvernements sont impuissants ! Un homme fort va t'il surgir en France et des hommes forts dans l'UE également ? On va bien voir.

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racaille
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Message non lu par racaille » 11 août 2011, 18:48:00

Napoléon IV ? :D
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Golgoth
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Message non lu par Golgoth » 11 août 2011, 19:24:00

François Fillon ? icon_mrgreen
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Message non lu par Nombrilist » 11 août 2011, 19:40:00

Poutou ?

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Golgoth
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Message non lu par Golgoth » 11 août 2011, 19:51:00

Franchement je pense aussi que seuls des hommes forts pourraient reprendre les choses en main. Le problème c'est que ça doit à priori partir des USA, or Wall Street contribue beaucoup au PIB et aussi aux finances des campagnes. Donc c'est pas demain la veille qu'on fout tous ces voleurs en taule et qu'on se remet à l'économie réelle.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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mps
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Message non lu par mps » 12 août 2011, 07:11:00

La question est pertinente, même si elle fait froid dans le dos.

Dans la pagaille générale, les démocraties molles ne répondent plus aux attentes, et le risque de voir arriver des "hommes forts" est bien réel.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par Nombrilist » 12 août 2011, 07:50:00

"Franchement je pense aussi que seuls des hommes forts pourraient reprendre les choses en main."

Un Mélenchon donc ? Parce que Hollande, un homme fort... icon_cheesygrin

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Message non lu par Golgoth » 12 août 2011, 08:46:00

Des hommes forts dans leur tête, capable de s'opposer à leurs amis icon_mrgreen De toute façon la finance c'est les USA et la GB, c'est dans ces pays qu'ils faut commencer à mettre bonne ordre.
Ce matin sur FI j'ai appris que l'AMF interdisait les ventes à découvert pour 15 jours. A quoi peut bien servir cet outil financier à part à spéculer à la baisse sur la valeur des actions ? Qu'apporte-t-il à l'économie réelle ?
Un gros coup de balais s'impose mais pour cela faudrait que les citoyens arrêtent de se faire prendre pour des idiots. La finance me rappelle l'époque des "indulgences", remplacez le pape par Obama et les prêtres par des traders icon_mrgreen Le vent ça coute cher.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Message non lu par wesker » 12 août 2011, 14:04:00

Hollande n'est effectivement pas un homme fort c'est un homme de consensus qui se plie aux exigences des marchés comme il a maintes fois exprimé son intention d'atteidnre les objectifs fixés par les marchés.

Sarkozy ne dispose pas de visibilité et ne sait pas par quel bout entreprendre la situation.

Donc, sur ce point, je rejoints mps, laissons faire les grandes personnes ! Celles qui avertirent, depuis plusieurs mois qu'en dépit de l'accalmie boursière la crise et ses fondamentaux étaient bel et bien réels sur l'économie du pays.

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racaille
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Message non lu par racaille » 12 août 2011, 20:38:00

Nous n'avons certainement pas besoin d'un nouveau tyran mais plutôt d'un(e) président(e) qui maîtrise le bluff, les échecs et le jeu de Go.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Message non lu par Nombrilist » 12 août 2011, 20:47:00

Surtout le jeu de go, alors.

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Message non lu par racaille » 12 août 2011, 20:59:00

Le bluff c'est pour pouvoir dialoguer avec les marchés et les échecs pour plaire aux russes ;)
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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