Pour qui roule Standard & Poor's ?

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racaille
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Message non lu par racaille » 10 août 2011, 23:37:00

Pour qui roule Standard & Poor's ?

«Ce sont les Etats-Unis. Peu importe ce que dit telle ou telle agence, nous avons toujours été et serons toujours “triple A”.» L'air grave, Barack Obama s'est exprimé pour la première fois lundi 8 août depuis la Maison Blanche sur la dégradation inédite de la dette américaine par Standard & Poor's. C'est que la sentence, tombée vendredi, provenant d'une des trois agences de notation du monde, a provoqué une déflagration boursière dont personne ne sait aujourd'hui quelle sera l'ampleur. Lundi, les bourses asiatiques, européennes et Wall Street ont clôturé en très forte baisse. Mardi 9 août, l'Asie a rembrayé sur du rouge, et les bourses européennes plongeaient en fin de matinée.

L'effet boule de neige est-il lancé? S&P a en tout cas dégradé lundi les organismes de refinancement des prêts immobiliers Fannie Mae et Freddie Mac nationalisés pendant la crise. Et continue de menacer d'une nouvelle dégradation de la note américaine, l'évaluant même à «au moins une chance sur 3» dans «les 6 à 24 mois à venir». Comprenne qui pourra l'oracle de la Pythie des marchés...

Depuis ce week-end, l'agence américaine à l'origine de ce chaos monstre est logiquement montrée du doigt. Soupçonnée de rouler pour les républicains, voire leur frange la plus extrémiste, le mouvement Tea Party, qui rejette toute hausse des impôts et veut des coupes drastiques dans les budgets, sociaux notamment. Accusée de manquer de mémoire vu le rôle des agences de notation dans le déclenchement de la crise de 2008, qui a largement creusé la dette des Etats. Taxée, enfin, d'incompétence notoire. Comme si cette affaire révélait une nouvelle fois, s'il en était encore besoin, la place outrageusement indue attribuée dans le système financier à trois agences de notation qui font la pluie, le beau temps, et prétendent même décider de l'avenir.

Pour Standard & Poor's, qui a passé le week-end à justifier sa décision, la dégradation n'a rien d'une surprise. Et elle est d'abord politique, car démocrates et républicains ont mis des mois avant de s'entendre au Congrès sur une réduction de la (gigantesque) dette publique américaine. «L'abaissement de la note réflète notre appréciation selon laquelle l'efficacité, la stabilité et la prévisibilité de l'élaboration des politiques publiques et des institutions politiques se sont affaiblies dans un contexte toujours existant de défis budgétaires et économiques», a affirmé David Beers, le “M. notation” de l'agence, qui trouve le compromis final trop peu ambitieux.

En avril, alors que les discussions sur la réduction de la dette n'avaient pas commencé, S&P avait mis sous perspective négative la note souveraine des Etats-Unis. Rien donc de plus logique, selon l'agence, que de dégrader: le Congrès a trouvé un accord au bord du précipice, quelques heures seulement avant que les Etats-Unis n'aient atteint le plafond de leur dette et se retrouvent en défaut de paiement...

De tels arguments font hurler les proches conseillers d'Obama. «C'est une dégradation Tea party», s'est insurgé le conseiller d'Obama, David Axelrod, rejoint par l'ancien candidat à la présidentielle en 2008, John Kerry.

La décision de Standard and Poor's fait objectivement le jeu de cette frange traditionaliste et extrémiste du parti républicain dont l'ancienne candidate à la vice-présidente en 2010, Sarah Palin, est une des héroïnes. «Une droite extrémiste, prête à provoquer des crises répétées plutôt que de céder un pouce sur ces exigences» et qui prend la politique américaine en otage, selon le prix Nobel d'économie Paul Krugman, très prolixe ces jours-ci dans les pages du New York Times et sur son blog. «De dangereux maniaques», selon The New Republic, une revue proche des démocrates.

Depuis vendredi, le Tea Party a de quoi exulter. «L'accord trouvé n'était en effet pas une tentative sérieuse de résoudre notre problème de dépenses et de dettes», a applaudi le sénateur de Caroline du Sud Jim DeMint, un des leaders du mouvement – qui a voté contre l'accord au Congrès, semblant accompagner la politique du pire.

Les républicains, tétanisés par le succès populaire de cette droite fondamentaliste, ne sont pas en reste. «Cette dégradation est un indicateur terriblement troublant, il montre combien notre pays décline avec le président Obama», a renchéri Mitt Romney, un des candidats possibles du parti pour la Maison Blanche l'an prochain.

«Des clowns»

Entre économistes, le débat fait rage sur l'opportunité de dégrader la note américaine pour un motif politique. «S&P est une agence de notation, pas un arbitre politique. Les juges olympiques jugent en théorie l'aptitude des athlètes, pas leur politique...», commente, ironique, Zachary Karabell, éditorialiste économique du Daily Beast.

Si, pour certains économistes et commentateurs qui donnent raison à Standard & Poor's, les Etats-Unis vivent bien au-dessus de leurs moyens et doivent réduire leurs dépenses, d'autres précisent que le pays n'est pas, malgré le chômage et une croissance très faible, ce champ de ruine décrit par les déclinistes de tout poil. «S'il y avait une note quadruple A+, c'est celle-là que je donnerais aux États-Unis», a ainsi lancé le milliardaire Warren Buffett, un proche d'Obama, qui passe pour l'investisseur le plus avisé du monde. «Les Etats-Unis ne sont pas à court d'argent et ont les ressources financières pour garantir leur dette», estime ainsi le chef économiste d'une grande banque japonaise cité par l'agence Bloomberg.

Mais derrière le caractère, opportun ou non, de la décision de vendredi, c'est bien l'influence gigantesque des agences de notation qui est posée. Elles ont joué un rôle crucial dans l'explosion de la bulle financière des prêts hypothécaires américains, rappelle Bloomberg. La Commission gouvernementale d'enquête sur la crise financière (FCIC), qui a rendu son rapport en janvier 2011, les a présentées comme «les agents clés de l'effondrement financier». Et une commission du Sénat américain a mis en lumière leur appât du gain, qui les conduisait à attribuer de bonnes notes à certains produits financiers pourris. «Trois jours avant que Lehman Brothers ne fasse faillite, Standard and Poor's lui avait confirmé son triple-A», rappelle Bloomberg. Or c'est justement la faillite de Lehman, le week-end du 15 septembre 2008, qui avait plongé le monde dans la crise...

Pourtant, malgré la crise, le pouvoir des agences de notation n'a pas vacillé, déplorait en janvier 2011 Jesse Eissinger, commentateur économique du site d'investigation ProPublica, alors que Standard & Poors venait une nouvelle fois d'admettre une grosse erreur et de dégrader d'un coup 1.200 instruments financiers jusque-là notés “AAA”. Les (quelques) intentions de la loi Dodd-Frank, votée aux Etats-Unis en juillet 2010, se sont évaporées et n'ont pas été mises en œuvre par le gendarme de la Bourse américaine, se lamentait (déjà) Eissinger...

Une impunité d'autant plus révoltante que Standard & Poor's apparaît une fois de plus franchement incompétente: l'agence a en effet admis s'être trompée dans le calcul qui l'a conduite à dégrader la note américaine. L'erreur n'est pas mince: ses équipes, censées maîtriser les chiffres, se sont trompées de... 2.000 milliards de dollars, comme l'a relevé illico le Trésor américain, qui a publié dès vendredi une note rageuse sur son site.

Avec son faux calcul, relève Paul Krugman, S&P (des «clowns», dit-il) arrivait à la conclusion que la dette US atteindrait 93% du PIB en 2021, alors que le Trésor lui avait communiqué le chiffre de 85%. Ce qui n'a pas empêché l'agence, avertie de cette fâcheuse erreur de calcul, d'annoncer qu'elle dégradait tout de même la note américaine. D'autant plus incompréhensible qu'en 2009, S&P avait confirmé son triple-A aux Etats-Unis alors même qu'elle prévoyait une dette de 90% à l'horizon 2013, rappelle Bloomberg. De quoi douter franchement de ses critères de notations.

Dans un très long billet, Nate Silver, journaliste économique au New York Times, relève les erreurs d'appréciation de Standard & Poor's ces dernières années. La liste est effarante. En 2006, rappelle-t-il, S&P notait l'Irlande “AAA” alors qu'elle était en train de vivre sur une bulle qui allait lui exploser à la figure deux ans plus tard. Le pays ne sera dégradé par l'agence que le 30 mars 2009, alors que ses problèmes financiers étaient devenus évidents. Jusqu'en janvier 2009, la dette grecque était notée A. L'Espagne affichait même le fameux “AAA”, alors qu'elle frôle aujourd'hui le défaut. Même l'Islande, qui a quasiment fait faillite depuis, était notée AA+ en 2006...

Nate Silver s'est aussi amusé à mettre en regard les estimations de Standard & Poor's il y a cinq ans et le risque de défaut des Etats aujourd'hui (mesuré par le prix des CDS, les credit default swaps, sortes d'assurances contre le risque de crédit). Surprise: «Les estimations de S&P il y a cinq ans ne vous auraient quasiment rien dit sur un risque de défaut aujourd'hui.» Assez gênant pour une institution dont le rôle est justement d'évaluer les risques... Plus étonnant encore, Davis montre que Standard & Poor's base l'essentiel de sa notation sur des critères très politiques comme l'indice annuel de corruption de l'ONG Transparency International. Un indice «très subjectif», rappelle Silver.

Sur le blog Economics of Contempt, un avocat d'affaires new-yorkais se fend d'un témoignage (anonyme) qui fait beaucoup de bruit depuis quelques jours. Ce spécialiste des deals financiers qui dit côtoyer les agences de notation depuis vingt ans ne masque pas son mépris pour les collaborateurs de Standard & Poor's. «Ce sont des idiots et ils méritent tout l'opprobre auquel ils sont soumis», dit-il. «Avant chaque réunion, on se demande si les gens de Standard and Poor's seront assez intelligents pour comprendre», alors que les salariés des deux autres agences mondiales, Fitch et Mood'ys, ont tout de même un «niveau minimal de compétence financière». «Vous devriez avoir honte, et j'espère sincèrement que l'heure de votre chute est arrivée», conclut l'avocat.

Un avis que ne partage certainement pas Nicolas Sarkozy. Lundi 8 août, Standard & Poor's a assuré que le triple-A français n'était pas en danger, le félicitant notamment pour la réforme des retraites. Gageons que le chef de l'Etat va abondamment s'en vanter dans les prochaines semaines. Mais avec des juges si peu crédibles, le compliment en est-il vraiment un ?
http://www.mediapart.fr/journal/interna ... le-standar…

J'ai lu hier soir que S&P s'était aussi payé le luxe de dégrader la note de l'agence de notation Moody's - bis, la dernière dégradation date de l'année dernière. On se marre bien ! :)
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lancelot
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Message non lu par lancelot » 10 août 2011, 23:49:00

Alors : Etat des lieux ...

Mood'ys : Pure produit US. Le mec faisait auparavant de la compta au black dans sa cave, mais il s'est pas fait gauler et a développé son biz .

S&P : actionnariat infecté par la vermine communiste, devenue vertueuse: (la chine)

Fitch ratings : Cocorico .... elle est sous contrôle français  ..... (voila qui arrange nos gamelles ... )

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 11 août 2011, 00:25:00

A priori la "déflagration boursière" n'est pas dû à S&P (les financiers savent très bien ce que valent leurs avis), mais aux perspectives économiques. En effet, si la dégradation de la note des USA avait été prise au sérieux, les investisseurs n'auraient pas effectué d'achats massifs de bons du trésor US, mais au contraire les auraient vendus. De plus la raison invoquée par S&P pour justifier la dégradation tient non pas aux risques économiques mais aux risques politiques, à savoir le blocage institutionnel dû à la cohabitation impossible avec les Républicains.
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racaille
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Message non lu par racaille » 11 août 2011, 00:45:00

C'est bien ce que j'ai cru comprendre, la dégradation de la note US est avant tout un acte politique. Lorsque le Trésor américain a fait remarquer à S&P que l'agence s'était gourée de 2.000 milliards de dollars dans ses calculs, S&P a fait son mea culpa mais a annoncé que cela ne changeait rien à sa décision. Il s'agit bien d'abattre Obama quoi qu'il en coute. A propos d'Obama, un bon portrait de lui dans un article de Mediapart. Extraits :
« Pourquoi le président se sent-il obligé de prendre les deux côtés de chaque débat, en laissant les électeurs projeter ce qu'ils désirent sur lui ?», se demande le professeur de psychologie et consultant politique Drew Westen dans le New York Times, avant de poursuivre : « Peut-être n'est-il simplement pas à la hauteur de la tâche en raison de son manque d'expérience et de sa faiblesse de caractère, qui n'aurait peut-être pas posé un si grand problème à une autre période de notre histoire. Ceux d'entre nous qui étaient tombés sous le charme de son éloquence durant la campagne ont choisi d'ignorer certains aspects de sa biographie: le fait qu'il n'avait pas accompli grand-chose avant de se présenter à la présidence, n'ayant jamais dirigé une entreprise ou un État, le fait qu'il n'avait jamais rien publié en tant que professeur de droit pendant douze ans à l'Université de Chicago, et le fait qu'avant de rejoindre le Sénat des Etats-Unis, il avait voté “présent” (c'est-à-dire blanc) au lieu de “oui” ou “non” à 130 reprises dans l'Illinois, évitant les questions difficiles. »
Pas à la hauteur ! Mais :
Même les conservateurs modérés l'admettent : il n'y a aucun doute que la crise actuelle de la dette américaine est une crise artificielle, sans fondement économique. Elle est purement politique et instrumentalisée par la droite américaine.
Et :
Le graphique ci-dessous illustre les projections de déficit budgétaire des Etats-Unis réalisées par les économistes du Congrès. La ligne noire du bas suit la projection de déficit « normal », la ligne noire du haut, celle du déficit actuel. Entre les deux, les causes de l'aggravation: en bleu foncé, les conséquences de la crise économique, en bleu clair, les mesures de relance et de compensation de la crise, en orange les baisses d'impôts de Bush si elles ne sont pas supprimées, en marron clair le coût des guerres en Irak et Afghanistan.

Image

Que faut-il en déduire ? Primo, que les responsables principaux de l'aggravation du déficit sont les mêmes que ceux qui réclament aujourd'hui sa réduction : les mêmes élus et le même parti politique que celui qui a fermé les yeux quand Bush dépensait sans compter et cajolait les responsables de la crise économique. Secundo, qu'un président vraiment décidé à s'attaquer aux problèmes possède une voie toute tracée devant lui : augmentation de certains impôts, suppression de nombreuses déductions fiscales, coupes adroites dans certains budgets dont celui du Pentagone, des guerres à l'étranger et même celui de l'assurance-santé où les coûts médicaux, remboursés à des organismes privés, sont les plus élevés au monde. Mais pour cela, il faudrait que le président tape du poing sur la table et refuse de céder au chantage des républicains. Ce qu'il n'a toujours pas fait.
http://www.mediapart.fr/journal/interna ... nd-abdicat…
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mps
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Message non lu par mps » 11 août 2011, 07:12:00

Ces agences de notation commencent à bien faire, et l'idée d'une agence de notation officielle et européenne prend tout son sens.

Pour rappel :

- une agence a dégradé les USA, les autres ont maintenu sont AAA
- les agences de notation font l'objet d'un procès en diffamation avec demande de réparation civile au Portugal (dégradation fantaisiste)
- l'Italie les attaque à son tour sur les mêmes bases.
- hier, la rumeur persistante de la dégradation de la France faisait trembler les marchés.

Marre de ces gourous auto-proclamés.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 11 août 2011, 10:45:00

C'est ce que je dis depuis des mois. Il faut aller bombarder ces agences qui sont bien plus dangereuses que ne le fut Ben Laden.

Papibilou
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Message non lu par Papibilou » 11 août 2011, 11:37:00

Je ne pense pas qu'il faille casser le thermomètre pour ne plus avoir de fièvre. Les 3 agences de notation sont là pour noter le marché obligataire. Les prêts aux états ne sont qu'une partie des obligations sur le marché (moins de la moitié).


Ce qu'il faut c'est sortir du marché obligataire. Lorsque JL Melenchon dit que les banques empruntent à la BCE à un taux très bas (1 à 1.5%) pour prêter ce même argent aux états à des taux de l'ordre de 3.5% pour les plus bas (Allemagne) et jusqu'à 20% pour la Grèce, on voit qu'il y a là un marché particulièrement juteux pour les banques, juteux et scandaleux. Il a raison sur ce point. Même si je ne suis pas souvent d'accord avec lui sur beaucoup d'autres points. Et les agences de notation ne font que leur travail.


Il faut donc casser cette spirale infernale d'emprunter sur le marché obligataire en faisant emprunter l'argent à la BCE par les banques centrales de chaque pays (banque de France chez nous) et permettre à la BDF de prêter au même taux à l'état (ce qui se passait jusqu'en janvier  1973. Pour cela, il faut probablement légèrement modifier le traité de Maastricht. Du coup, le coût des intérêts de la dette vont passer pouir la France de 45 milliards (au moins 50 l'an prochain) à 15/20. Gagner d'un coup 30 milliards par an va nous aider à baisser le montant total de la dette peu à peu. Seule contrainte: une gouvernance économique fédérale qui empêche les états peu vertueux de s'endetter au delà de ce qu'ils peuvent rembourser. Ainsi, la France ne pourrait plus annoncer un budget basé sur une croissance de 2.5% quand tout le monde s'accorde à dire qu'elle ne dépassera pas 1.5% !

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Message non lu par Nombrilist » 11 août 2011, 14:18:00

Sauf qu'un thermomètre indique la bonne température dans 100% des cas, et qu'un thermomètre n'influe en aucun cas sur la température. Au contraire des AN. C'est beaucoup trop de pouvoir concentrés dans les mains d'une poignée de personnes dont on ne sait même pas qui ils sont.

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Message non lu par un artisan » 11 août 2011, 14:29:00

Je serais plutôt d'un avis contraire en analysant les dettes des pays concernés...Car comment imaginer qu'un état quelqu'il soit puisse être viable avec un endettement de 80% du PIB ou le dépassant allègrement..Ces agences de notation ne prennent pas tous les paramètres , et aucune n'a perçu les pertes actuelles des marchés boursiers, si fait qu'en matière de prévisions ,elles sont nulles ,se contentant de déclarer brûlé ,mais cela juste après l'incendie...
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Message non lu par mps » 11 août 2011, 15:30:00

Notons que ces agences lancent louanges et blâmes, mais sans jamais justifier leur méthode d'approche.

Ni généralement arriver aux mêmes résultats.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par un artisan » 11 août 2011, 15:35:00

Pour que ces agences perdurent ,ils se doivent d'être rémunérées ,en consultant plusieurs sites cet aspect est totalement occulté ,alors à qui cela profite t'il ?
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Message non lu par mps » 11 août 2011, 15:40:00

Bonne question ! icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin  De quoi vivent ces gourous ? icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par Nombrilist » 11 août 2011, 16:23:00

Les banques les payent pour savoir la solidité des autres banques qui payent pour connaître la solidité des premières. Quand S&P fâche les dirigeants d'une banque, elle perd un client. C'est aussi simple que ça.

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Message non lu par Papibilou » 11 août 2011, 17:36:00

un artisan a écrit :Ces agences de notation ne prennent pas tous les paramètres , et aucune n'a perçu les pertes actuelles des marchés boursiers, si fait qu'en matière de prévisions ,elles sont nulles ,se contentant de déclarer brûlé ,mais cela juste après l'incendie...

Ces agences n'ont rien à voir avec la bourse car elles ne regardent pas le marché des actions. Si la bourse sur-réagit, elles n'y peuvent pas grand chose.
Ces agences sont payées pour que les prêteurs sachent si un emprunteur sur le marché obligataire est solvable ou risqué. Selon ce que j'ai entendu d'un financier de S§P c'est que les états représentent 42% du marché obligataire, pas 100%. Le reste ce sont les entreprises. Et les investisseurs veulent savoir à qui il vaut mieux prêter, entreprises ou états. 
Cette situation, je l'ai déjà dit, vient du fait que les états sont contraints d'emprunter sur ce marché parce que l'article 104 du traité de Maastricht les empêche d'emprunter auprès de la BCE ou de leur banque centrale (BDF en France). 
Changeons cet article et on réglera le problème. Mais, gros ennui; les emprunteurs ne pourront jouer que sur les entreprises (triste non ?).

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Message non lu par racaille » 11 août 2011, 18:06:00

mps a écrit :Ces agences de notation commencent à bien faire, et l'idée d'une agence de notation officielle et européenne prend tout son sens.
L'idée d'une telle agence est dans l'air depuis un certain temps mais hélas entre l'idée et sa concrétisation il peut facilement s'écouler deux siècles :)

Je suis évidemment d'accord avec toi. Cela ne résoudra pas le problème de la subjectivité des notations (car une telle agence sera aussi la voix de ses actionnaires) mais elle pourrait éventuellement être un instrument politique efficace.
Nombrilist a écrit :Sauf qu'un thermomètre indique la bonne température dans 100% des cas, et qu'un thermomètre n'influe en aucun cas sur la température. Au contraire des AN. C'est beaucoup trop de pouvoir concentrés dans les mains d'une poignée de personnes dont on ne sait même pas qui ils sont.
D'accord aussi, mais à mon avis ce n'est qu'une facette du problème. L'autre étant la confiance absurde que les acteurs économiques accordent à ces agences, quoi qu'elles disent.
Papibilou a écrit :Ce qu'il faut c'est sortir du marché obligataire. Lorsque JL Melenchon dit que les banques empruntent à la BCE à un taux très bas (1 à 1.5%) pour prêter ce même argent aux états à des taux de l'ordre de 3.5% pour les plus bas (Allemagne) et jusqu'à 20% pour la Grèce, on voit qu'il y a là un marché particulièrement juteux pour les banques, juteux et scandaleux. Il a raison sur ce point.
Pareil ! J'avais vu il y a quelques mois un débat Mélenchon/Attali sur le site d'Arrêt sur image,, qui évoquait cette question, et les deux intervenants étaient d'accord sur ce point (entre autre). Ce qui tend à prouver qu'il s'agit avant tout d'une revendication pragmatique (dans le bon sens du terme) et pas une question idéologique/partisane.
mps a écrit :Notons que ces agences lancent louanges et blâmes, mais sans jamais justifier leur méthode d'approche.

Ni généralement arriver aux mêmes résultats.
Et le pire dans tout ça c'est qu'elles sont absolument irresponsable, ne sont jamais punies lorsqu'elles se trompent et ne payent jamais les pots cassés.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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