Dépenses publiques : le grand écart franco-allemand persiste

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politicien
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Message non lu par politicien » 24 mai 2011, 23:01:00

Bonjour,

C'était le 12 décembre 2007. Pour le premier grand rendez-vous de la Révision générale des politiques publiques, Nicolas Sarkozy mettait en avant le différentiel de dépenses publiques entre la France et l'Allemagne (rapporté au PIB), soulignant qu'une grande partie des 150 milliards d'euros d'écart pouvaient être économisés. Quelques mois après, l'annonce d'un train de 140 mesures se traduisait par un objectif d'économies de 7 milliards (lire ci-dessous). En raison de la crise, le taux de dépenses publiques de la France a même continué de progresser, à 56 % de PIB à fin 2010.

La comparaison avec l'Allemagne revient aujourd'hui en boomerang. Reprenant l'argumentaire élyséen d'une nécessaire convergence économique entre Paris et Berlin, l'Institut Thomas More, think tank d'obédience libérale, s'apprête à publier une analyse comparative des dépenses publiques respectives montrant que l'écart, qui se chiffre aujourd'hui à 163 milliards, peut difficilement être justifié par les résultats obtenus sur le terrain. Pour Gérard Dussillol, président du groupe de travail Finances publiques à l'institut, le chantier de la convergence franco-allemande est une belle occasion à saisir car « c'est le seul pays avec qui l'on accepte de se comparer. Mais attention, l'arbre de la fiscalité ne doit pas cacher la forêt de la dépense publique. » En d'autres termes, c'est d'abord en copiant la « fourmi allemande » que l'on pourra réformer la fiscalité.

La dette publique, une poudrière

« Les dizaines de milliards d'euros d'économies à réaliser mises à jour rendent quelque peu dérisoire le débat actuel sur les niches fiscales, l'ISF ou le bouclier fiscal. Le principal problème budgétaire de la France n'est pas au niveau des ressources, mais bien au niveau des dépenses », écrit l'institut, en pointant l'urgence du dossier. « Notre dette publique est une poudrière. Si on n'arrive pas à maîtriser sa croissance, il y a un risque de dégradation de la note de la France », ajoute Gérard Dussillol.

Pour nourrir le « rendez-vous de vérité » de l'élection présidentielle de 2012, l'institut a focalisé sa comparaison sur cinq grands domaines : la santé, la vieillesse, l'éducation, le logement et la fonction publique. En matière d'éducation, il souligne que la France et l'Allemagne sont très proches dans les classements internationaux pour le primaire et le secondaire, alors que l'écart de dépenses atteint 40 milliards. « C'est le cas le plus flagrant, souligne Jean-Thomas Lesueur, délégué général de l'institut. Les salaires des enseignants représentent 41,5 % de la dépense en France, contre 83 % en Allemagne, nous avons 38.000 écoles primaires contre 16.000 outre-Rhin, etc. Il y a un vrai problème de productivité et un vrai malaise enseignant, que l'on peut comprendre puisque les salaires des enseignants français sont très inférieurs. »

L'étude insiste aussi sur les sureffectifs globaux de fonctionnaires (Etat et collectivités) ou encore sur les piètres résultats en matière de politique du logement, alors que celle-ci représente un effort public d'environ 4 % de PIB contre moins de 1 % en Allemagne, la pression démographique dans l'Hexagone ne pouvant expliquer à elle seule la pénurie et le mal-logement actuels. Sur tous ces sujets, l'institut ne se risque pas à avancer des propositions de réforme clef en main : « C'est un choix politique, ensuite, de dire que l'on ne peut plus avoir une école ou un hôpital dans chaque ville ou village, poursuit Jean-Thomas Lesueur. Notre but est de faire en sorte que le débat public s'instaure sur les vraies questions. » Thomas More ne juge d'ailleurs pas condamnable en soi le fait de dépenser davantage : la politique familiale française coûte plus cher mais a des résultats sans commune mesure avec celle menée en Allemagne, par exemple. L'initiative du think tank survient alors que la RGPP fait l'objet de nombreuses critiques sur le terrain, en particulier dans l'éducation.

 
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A plus tard,

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johanono
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Message non lu par johanono » 24 mai 2011, 23:15:00

De telles statistiques doivent être maniées avec précaution. A première vue, on est tenté de penser que, malgré des dépenses publiques moindres, l'Allemagne n'est pas un pays sous-administré, et que l'on pourrait donc économiser en France plusieurs dizaines de milliards d'euros sans que la qualité du service public ne s'en ressente. Toutefois, il ne faut pas oublier que certaines dépenses qui n'entrent pas dans la catégorie des dépenses publiques n'en demeurent pas moins des dépenses contraintes pour les ménages (par exemple, l'assurance maladie privée, l'école privée, etc.). Il me semble également avoir vu une étude qui montrait que les dépenses publiques de l'Etat étaient sensiblement équivalentes entre l'Allemagne et la France, proportionnellement au nombre d'habitants, et que la différence entre ces deux pays s'explique surtout par la plus grande part de la protection sociale publique en France. 

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mps
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Message non lu par mps » 25 mai 2011, 15:01:00

Peu importe : 163 milliards de surcoût, cela mérite analyse , non ?
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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artragis
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Message non lu par artragis » 25 mai 2011, 15:09:00

143....
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.

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mps
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Message non lu par mps » 25 mai 2011, 18:07:00

Le tableau affiche 162,8

Mais on n'est pas au bac à sable : "trop" est suffisant.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par artragis » 25 mai 2011, 19:43:00

surcroît = croissance du budget par rapport à l'année précédente

la différence entre la phrase et l'allemagne part de 150 milliards avec 7 de mois grâce aux "réformes (ettes)" de sarkozy.
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.

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