L'euro de demain pourrait ressembler au mark d'hier

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Cobalt

L'euro de demain pourrait ressembler au mark d'hier

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 09:53:00

L'euro de demain pourrait ressembler au mark d'hier
Source : La Tribune.fr -



La zone euro dans se contours actuels, n'est pas prédisposée naturellement à accueillir une monnaie unique. Le droit européen n'a pas prévu de mécanisme de sortie. Il faut donc que le politique se saisisse enfin du sujet en définissant une politique économique commune. Et dans ce contexte, l'Allemagne est bien placée pour imposer ces valeurs
«Tout commence en mystique et tout finit en politique », écrivait Charles Péguy. Ainsi en est-il de l'euro, comme on va le voir. Mais ce que Péguy soupirait sur sa jeunesse, nous pouvons aujourd'hui l'écrire sur l'euro avec le sourire. En effet, le Conseil européen de mars matérialise la prise de conscience que l'euro soulève un problème économique et constitue désormais un facteur de division au sein de l'Europe. Il contraint le politique, du moins on l'espère, à se saisir de la monnaie unique après dix années d'abandon aux mains d'une technocratie qui n'a rien vu venir.
 
L'euro est né dans une ambiance de mystique économique. Il y a dix ans, son avènement fut présenté comme l'entrée dans une nouvelle Terre promise. Un paradis où la croissance reviendrait et l'inflation disparaîtrait. Hélas, la croissance annuelle moyenne du PIB de la zone euro a été inférieure, à sept reprises sur les années 1999-2008, à celle du groupe hors zone euro rassemblant le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède. Quant aux effets supposés anti-inflationnistes de l'euro, le grand public n'y croit pas une seule seconde. Un paradis où les gains d'efficacité au niveau microéconomique seraient sensibles. Mais les travaux de Lionel Fontagné au CEPII (Centre d'études prospectives et d'informations internationales) suggèrent qu'ils ont été en fait bien maigres. Les évolutions de la variété des produits offerts sur le marché européen, de la concurrence entre les producteurs et de la compétitivité à l'export des entrepreneurs de la zone euro ont largement déçu. Un paradis où la volatilité du change allait s'évaporer : les événements récents démentent cruellement cette prophétie maladroite. La réalité est malheureusement plus rude. Il était évident dès le début que la création de l'euro n'obéissait pas à des considérations économiques très rigoureuses. Tout étudiant en économie sait par exemple que la zone euro, surtout dans ses contours actuels, ne répond pas aux critères habituels d'une « zone monétaire optimale » et qu'elle n'est pas prédisposée naturellement à accueillir une monnaie unique.
 
Surtout, il était évident dès le début que l'entrée dans la zone euro des pays de la périphérie se traduirait par une surévaluation chronique de leur taux de change et d'importantes pertes de productivité et de compétitivité. Que l'entrée de la Grèce dans la zone euro n'avait pas de fondements économiques sérieux. La crise récente de l'euro peut être salutaire précisément parce qu'elle tend à réveiller les esprits après dix années de matraquage technocratique. Là réside l'espoir des récents sommets. La crise de l'euro enclenche une dialectique : en menaçant l'unité de l'Europe, elle constitue aujourd'hui un aiguillon d'une redoutable efficacité pour renforcer l'unification des politiques économiques.
En effet, l'existence de l'euro est désormais identifiée comme soulevant un problème économique et constituant un facteur de tensions en Europe. Les gouvernements n'ont d'autre solution que d'avancer à marche forcée sur le chemin de la coordination étroite et effective des politiques économiques pour limiter les dégâts. Ils ne peuvent pas faire marche arrière car le droit européen n'a pas prévu de mécanisme de sortie. Quelle sera la direction prise dans cette construction d'une véritable politique économique de l'euro ? Sans doute, pour l'essentiel, celle qu'indiquera l'Allemagne sauf si la France parvient à contenir les embardées idéologiques de son voisin. Malgré l'abandon du mark à la fin des années 1990, l'euro de demain pourrait ressembler de plus en plus au mark d'hier. Avec ses banquiers centraux paranoïaques en matière d'inflation. Avec son absence radicale de souplesse pour accorder des coups de pouce aux bas salaires. Avec sa capacité stupéfiante à mener une restriction budgétaire sensible à peine la récession surmontée. Avec son incapacité à favoriser une dépréciation du change alors que les derniers assouplissements monétaires américains visent ardemment à affaiblir le dollar.
 
Pour l'euro, tout a commencé en mystique et tout est en train de finir en politique. Une politique qui risque d'avoir un fort accent allemand. C'est peut-être une chance. Mais c'est certainement une grande responsabilité pour la conduite de l'action française dans l'Union européenne : celle de contenir le retour en force du rouleau compresseur allemand après l'effondrement des pays périphériques hélas prévu depuis longtemps. Les résultats obtenus par le gouvernement français au compromis de Deauville d'octobre dernier et au Conseil européen de mars constituent, à ce titre, des réussites très encourageantes.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 13:10:00

Le plan de sauvetage de l'Europe menacée par la percée eurosceptique en Finlande
Source : La Tribune.fr -
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Le Parlement finlandais, à la différence d'autres pays de la zone euro, a le droit de se prononcer sur les demandes de fonds de financement de plans de sauvetage de l'Union européenne. La nouvelle assemblée pourrait donc retarder l'adoption du plan d'aide au Portugal et ajouter à la nervosité des marchés obligataires.
Le résultat électoral de ce dimanche en Finlande peut-il torpiller les efforts de l'Europe pour sauver la zone en secourant ses maillons faibles, notamment le dernier en date, le Portugal ?
Les électeurs finlandais ont en effet mis du sable dans les rouages du plan européen de renflouement financier du Portugal en confiant dimanche au Parti des Vrais Finlandais, formation populiste et eurosceptique, un rôle crucial au Parlement, peut-être même au gouvernement.
Le parti de Timo Soini, qui dépassait à peine les 4% de voix aux élections de 2007, a multiplié son score par près de cinq et, avec 19% des suffrages exprimés dimanche, talonne désormais le Parti de la Coalition nationale, formation de centre droit arrivé en première position avec 20,4%, et les Sociaux-démocrates (19,1%), selon les résultats des législatives diffusés par la télévision publique YLE.
Le Parlement finlandais, à la différence d'autres pays de la zone euro, a le droit de se prononcer sur les demandes de fonds de financement de plans de sauvetage de l'Union européenne. La nouvelle assemblée pourrait donc retarder l'adoption du plan d'aide au Portugal et ajouter à la nervosité des marchés obligataires.
Timo Soini a du reste fait savoir qu'il voulait modifier les modalités du plan de sauvetage du Portugal, troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l'Irlande, à avoir besoin d'un plan de sauvetage. Il est également hostile à une augmentation de la capacité effective du Fonds européen de stabilité financière (FESF).


"Ces mesures, je ne pense pas qu'elles seront maintenues", a-t-il dit à la chaîne YLE. Il a déclaré un peu plus tard à Reuters que son objectif était que la Finlande verse moins d'argent à Bruxelles. "C'est un mauvais accord", a-t-il dit du plan pour le Portugal.


La forte poussée de son parti est une nouvelle manifestation des frustrations dans certains pays riches de la zone euro qui marquent des réticences à régler les factures de leurs partenaires lourdement endettés et affaiblis.
Le score obtenu par les Vrais Finlandais signifie que le parti participera probablement aux discussions sur la composition du futur gouvernement, dont la formation devrait être confiée à la Coalition nationale.
Le Parti du Centre, principale composante du gouvernement sortant, n'a obtenu que 15,8% des suffrages, soit un recul de près de huit points en quatre ans. Le Premier ministre, Mari Kiviniemi, en a tiré les conclusions en déclarant que sa formation ne ferait pas faire partie du prochain gouvernement.
"La place du Parti du Centre lors de la prochaine législature sera dans l'opposition", a-t-elle dit.
DISCUSSIONS DIFFICILES
En faisant campagne contre les plans d'aide à des pays endettés de la zone euro alors que la Finlande se relève de sa propre crise, les Vrais Finlandais ont su toucher une corde sensible parmi l'électorat.
"C'est un vrai 'big bang' dans la vie politique finlandaise, c'est un grand, grand changement. Cela va modifier le contenu des politiques de la Finlande", estime Jan Sundberg, qui enseigne à l'Université d'Helsinki.
Aucun parti n'ayant la majorité au Parlement, les analystes s'attendent à des discussions difficiles avant la formation d'un nouveau gouvernement, sans doute dans la première quinzaine de mai.
Avec la victoire de la Coalition nationale, Jyrki Katainen, ministre des Finances dans la coalition sortante, devrait se voir confier la tâche de former un gouvernement et devenir à 39 ans le prochain Premier ministre.
Dimanche soir, il a minimisé la perspective de voir la Finlande changer d'attitude à l'égard des difficultés européennes. "La Finlande a toujours été un pays attaché à régler des problèmes de manière responsable, pas à en causer. Il s'agit ici d'une cause européenne commune", a-t-il dit.


Il lui faudra néanmoins composer avec les Vrais Finlandais mais aussi avec les Sociaux-démocrates qui, s'ils soutiennent l'Union européenne, sont eux aussi critiques sur le plan d'aide au Portugal.


Olivier Guillemain, Nicole Dupont et Henri-Pierre André pour le service français


2 infos pour le prix d'une mais bon ça va pas fort il faut bien le reconnaitre

pierre30
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Message non lu par pierre30 » 18 avr. 2011, 15:33:00

Les payeurs n'ont pas très envie de payer. C'est assez normal.
Ces pays vont pouvoir imposer leurs conditions : normal que l'Allemagne et consorts imposent les plans de redressement.

Le risque est d'arriver à un blocage de l'UE puis à la sortie de certains pays. Wait and see.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 15:43:00

Disons que ce que je comprends c'est que l'Europe c'est faite sur un coin de table à la va que je te pousse et qu'encore une fois les peuples payent...cela dit je suis toujours pour l'Europe mais avant de nous l'infliger dans des conditions infernales il fallait faire le boulot,mais c'est au pied du mur que les choses se feront parce qu'autrement on ne les auraient pas accepté,enfin un premier abcès ,il y en aura d'autre,une foi le ( pu ) sorti on arrivera certainement à quelque chose,mais ça va coûter cher....

pierre30
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Message non lu par pierre30 » 18 avr. 2011, 18:16:00

Pour avancer, on a éludé les questions qu'on savait difficiles à négocier en se disant : on verra bien si le pb se pose un jour. C'était pas idiot : on n'aurait jamais avancé si on avait voulu tout envisager au départ.

Comme tu dis, tu es toujours pour l'europe. Donc c'était probablement la bonne solution.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 19:18:00

Mais si on avait dit au gens qu'on perdrait notre (souveraineté) qui de toute façon tout souverain que l'on soit on dépend des décisions des pays nous ne sommes pas seul au monde,alors la souveraineté,tu vois ce que je veux dire....ils n'auraient pas voulu l'Europe et quoiqu'il en soit les français n'y tenaient pas trop,à bien des égards.
Même en  réfléchissant j'ai du mal à croire que ceux qui nous dirigent sont étonnés de ce qu'il se passe,sauf que c'est en acculant les français que ça va rentrer dans leur petite tête,plus ça va plus on s'intéresse à l'Europe les gens ont enfin compris que l'Europe maintenant c'est notre pays,notre région étant la France et l'Europe pays doit devenir fort pour peser devant les deux autres continents,ni plus ni moins...

Georges
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Parti Politique : Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
Localisation : Village de Normandie

Message non lu par Georges » 18 avr. 2011, 19:46:00

C'est une des raisons que la gauche radicale était contre cette Europe que l'on nous préparait. Le minimum aurait été d'avoir une Europe dirigée par des élus et non par une commission.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 19:53:00

Ouai,va élire un mec qui parle Allemand ou etc...et puis si tout le monde met son grain de sel les uns de gauche les un de droite déjà que ce n'est pas facile à mettre en place là c'était définitivement exclu,peut être que si nous étions plus mature et qu'on s'intéresse à la politique sans être trop partisan,on nous dirait les choses,mais pour qu'on bloque le pays ? les mecs ils avancent et sans nous....

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 19 avr. 2011, 16:20:00

 
Pacte pour l'euro : les engagements français

Avant le Conseil européen du 24 mars, Nicolas Sarkozy a écrit à Herman Van Rompuy pour lui préciser les mesures que la France prendrait pour mettre en œuvre le pacte adopté par les pays de la zone euro.

Le président Nicolas Sarkozy a présenté, le 24 mars à Bruxelles, les mesures françaises pour mettre en œuvre le "pacte pour l'euro", adopté deux semaines plus tôt par les pays de la monnaie unique.
Un document révélé par le correspondant du journal Libération à Bruxelles, Jean Quatremer, détaille les dispositions annoncées par la France lors du sommet de Bruxelles.
Le texte, qui prend la forme d'une lettre du chef de l'Etat au président du Conseil européen, développe cinq points :
- Le renforcement des règles budgétaires nationales. Le document rappelle le projet de loi qui a pour but d'inscrire dans la Constitution une règle d'équilibre des finances publiques. "Cette révision permettra, en instituant des lois-cadres d'équilibre des finances publiques s'imposant aux lois de finances et aux lois de financement de la sécurité sociale, d'inscrire clairement dans notre Constitution le retour à l'équilibre des finances publiques", énonce le texte.
- L'amélioration de la soutenabilité des finances publiques. La réforme des retraites doit être mise en place avant la fin de l'année, promet le document français.
- L'accroissement de la participation au marché du travail. "La France s'engage à accroître la participation au marché du travail des tranches d'âge extrêmes : les jeunes et les seniors", peut-on lire dans le texte. Le nombre de jeunes formés en alternance doit aussi passer de 600.000 à 800.000 en 2015. "La France s'engage à mobiliser le service public de l'emploi qui doit organiser dans un délai de trois mois un entretien systématique avec un conseiller de Pôle emploi avec tous ceux qui sont au chômage depuis plus d'un an sans aucune activité dans les trois mois à venir".
L'investissement dans les universités. Un programme d'investissement prévoit de dépenser 35 milliards d'euros pour financer l'enseignement supérieur et la recherche. Cinq à dix pôles d'excellence devraient également naître dans les années à venir.

- La simplification administrative.


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http://www.euractiv.fr/pacte-euro-engag ... is-article

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