Cette année, il faudra surveiller les étiquettes. Depuis le 1er mars, la farine, l'huile, les pâtes ou le café coûtent plus cher. Une mauvaise nouvelle pour les ménages qui, selon l'Insee, consacrent 13,6 % de leur budget aux dépenses alimentaires. A l'issue des négociations annuelles entre fournisseurs et représentants de la grande distribution, les prix des principaux produits alimentaires – exception faite des fruits et légumes, de la viande et des marques de distributeur, exclus des discussions – devraient croître de 2 à 3 % en moyenne. « Les discussions ont été âpres et difficiles, commente Jacques Creyssel, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Nous avions à cœur de préserver le pouvoir d'achat des Français et nous n'avons pas suivi les demandes de certains industriels qui réclamaient une hausse de 5 à 10 %. » Un moindre mal donc, même si cette hausse « modérée » cache des écarts importants.
RépercussionEn effet, le prix de la farine devrait progresser de 15 à 20 %, celui du café devrait s'envoler de 10 à 20 % et les biscuits devraient coûter de 3 à 10 % plus cher. Les produits peu transformés, dans lesquels la matière première représente une part très importante, sont les plus touchés. Car cette augmentation est une conséquence directe de la flambée des matières premières. « La situation ressemble à celle de 2007, lorsque le prix du blé avait atteint des sommets, et elle peut se reproduire régulièrement, forçant le consommateur à payer toujours plus », relève Charles Pernin, spécialiste de l'alimentation à l'association de consommateurs CLCV, qui prône une plus grande transparence des prix fixés par les industriels et les professionnels de la grande distribution. Des industriels qui, au dire de Jacques Creyssel, ont parfois réclamé des « hausses non justifiées » en se cachant derrière la question des matières premières. Seuls les prix du riz, des eaux minérales et des plats cuisinés devraient rester stables. FlambéeLa hausse annoncée se concrétisera au fur et à mesure et ne sera pas homogène dans tout le pays. Plusieurs critères comme la taille du magasin, les coûts d'exploitation et la concurrence locale déterminent la répercussion de cette annonce. Plutôt bavards quand il s'agit de vanter les prix bas, les distributeurs le sont beaucoup moins dès qu'une hausse pointe le bout de son nez. Ni Leclerc, ni Carrefour, ni Auchan n'ont ainsi répondu à nos sollicitations : les prix, c'est secret défense ! L'information a de quoi être sensible. Crise économique oblige, les Français sont ultra-sensibles aux hausses de prix, et les distributeurs ont donc tendance à multiplier les promotions pour attirer la clientèle. Il y a d'ailleurs fort à parier qu'ils ont tous déjà prévu des offres spéciales pour mieux faire passer la hausse auprès des consommateurs. « On devrait observer quelques ajustements dans le comportement des ménages, précise Charles Pernin, de la CLCV. Mais quand il s'agit de produits de base, la marge de manœuvre se révèle réduite et – crise en Côte d'Ivoire et flambée des cours du cacao oblige – il faut d'ores et déjà s'attendre à une hausse du prix du chocolat. »
France Soir
Qu'en pensez vous ?
A plus tard,