La France compte 21% d’agents publics dans la population active (25% si on totalise l’ensemble des actifs payés sur fonds publics) là où l’Italie en dénombre 14%, la Suisse 11% ou le Royaume-Uni 9,5%. Elle fait figure d’exception car, quand les autres pays d’Europe gèlent les salaires, baissent leurs effectifs, suppriment leurs statuts à vie ou les réservent aux agents ayant des missions régaliennes, l’hexagone garantit des augmentations de salaire pour ses fonctionnaires, crée de nouvelles primes et continue à embaucher à vie des effectifs publics et ce malgré un déficit public de plus en plus élevé.
La France est donc aujourd’hui le seul grand pays développé où il existe une séparation totalement étanche entre le statut juridique des agents des services publics administratifs et celui des salariés du secteur privé. Cette sorte de ségrégation porte atteinte à l’unité même de la nation et aux fondements de la République. C’est exactement l’inverse qu’il faut faire : la bonne réforme, vers laquelle les auteurs du rapport Silicani ont bien vu qu’il fallait aller, mais sans oser le dire, est la diffusion la plus large possible du contrat de travail de droit commun dans les administrations publiques.
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