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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 15 févr. 2011, 08:53:00

Comprendre les Paradis Fiscaux Un paradis fiscal, c’est quoi au juste ?
Il n’existe pas dans la législation ou dans la jurisprudence de définition précise d’un paradis fiscal. Certes, plusieurs organisations internationales ont proposé des critères d’identification, mais toujours partiels. La définition de l’OCDE, par exemple, trop focalisée sur la question fiscale, sert pourtant de référence depuis le G20 d’avril 2009.
En fait, il faudrait parler de paradis fiscaux, judiciaires et réglementaires :
  • Des paradis fiscaux : ils sont des territoires qui offrent un régime fiscal faible ou inexistant qui, doublé de l’anonymat, permet aux non-résidents (entreprises ou particuliers) d’échapper à l’impôt.
  • Des paradis judiciaires : la justice n’y applique pas des règles aussi strictes qu’ailleurs (par exemple sur l’origine des fonds en transit) et refuse le plus souvent de coopérer avec la justice des autres pays et de fournir des informations sur les particuliers et entreprises y possédant des capitaux.
  • Des paradis réglementaires : le secteur financier n’y est pas soumis aux règles de prudence financière existant dans les autres pays (transparence des comptes, ratio de fonds propres pour les activités de crédit ou de spéculation, etc.), ce qui permet d’y prendre des risques impensables ailleurs. [/list:u]
    Ces trois cercles, qu’il s’agisse d’États souverains comme la Suisse et l’Irlande ou de territoires plus ou moins autonomes comme Jersey et les îles Caïmans, ont en commun l’opacité. C’est cette caractéristique qui permet de tricher à la fois avec le fisc, avec la justice et avec les régulateurs financiers. Très souvent, ces cercles se superposent : c’est le cas des Îles Vierges britanniques ou des Bahamas. Mais Monaco, par exemple, est une place financière réglementée qui coopère le plus souvent avec la justice étrangère : c’est avec le fisc étranger que le bât blesse ! De même, les magistrats qualifient Londres de paradis judiciaire, car la capitale britannique ne répond quasiment jamais à leurs questions.




    Cinq critères non cumulatifs caractérisent un paradis fiscal
    • L’opacité (via le secret bancaire ou un autre mécanisme comme les trusts) ;
    • Une fiscalité très basse, voire une imposition nulle pour les non-résidents ;
    • Des facilités législatives permettant de créer des sociétés écrans, sans aucune obligation pour les non-résidents d’avoir une activité réelle sur le territoire ;
    • L’absence de coopération avec les administrations fiscales, douanières et/ou judiciaires des autres pays ;
    • La faiblesse ou l’absence de la régulation financière.[/list:u]
      spip a écrit : Les paradis fiscaux en quelques chiffres [1]
      Leur nombre a été multiplié par 3 en 30 ans et s’élève à environ 72 aujourd’hui.
      Ils abritent 2 fonds spéculatifs [2] sur 3 et hébergent 2 400 000 sociétés écran.
      50 % du commerce mondial transite fictivement par les paradis fiscaux qui ne représentent pourtant que 3% du produit mondial brut.
      50 % des prêts bancaires et 30% des investissements directs à l’étranger (IDE) internationaux y sont enregistrés.
      11 000 milliards de dollars y sont abrités, soit cinq fois le PNB de la France.
      Que font les multinationales dans les paradis fiscaux ?
      Premières clientes des paradis fiscaux, les multinationales en ont fait un composant incontournable de leur stratégie fiscale.
      Ces stratégies « d’optimisation fiscale », comme on les appelle pour faire oublier que ces pratiques sont contraires à l’esprit de la loi, sont très diverses. L’évasion fiscale est l’utilisation légale de dispositions autorisant une diminution de l’impôt alors que la fraude fiscale est le détournement illégal d’un système fiscal. Si toutes les pratiques d’évasion fiscale ne sont donc pas considérées comme illégales, le résultat est pourtant le même : il permet aux multinationales d’échapper à l’impôt, il dépossède la collectivité de ressources fiscales qui lui sont dues et il nourrit l’instabilité financière.
      Exemple : rien que pour la France, le Snui, le syndicat des impôts, évaluait en 2006 le coût de l’évasion (légale) et de la fraude fiscale (illégale) à une somme oscillant entre 42 à 51 milliards d’euros, soit l’équivalent de son déficit.
      Les stratégies d’évasion fiscale
      Les entreprises multinationales ont développé un ensemble de mécanismes complexes pour rediriger leurs profits vers les PFJ et éviter de payer des impôts sur leurs bénéfices dans les pays où elles développent leurs activités économiques, notamment grâce à la main d’œuvre, aux infrastructures… de ce même pays
      Le mécanisme le plus fréquemment utilisé est la manipulation des « prix de transfert » : l’entreprise vend ses biens à très bas prix à une de ses filiales située dans un PFJ où la fiscalité est basse ; par la suite, la filiale vend ces mêmes biens dans un autre pays à un prix plus élevé. Le bénéfice est ainsi localisé dans le paradis fiscal où il est peu voire pas du tout taxé.
      C’est grâce à la méthode des prix de transfert que, tout à fait légalement, les trois premières entreprises mondiales du commerce de la banane, Dole, Chiquita et Fresh Del Monte, n’ont été imposées sur leurs bénéfices qu’à hauteur de 14 % entre 2002 et 2007 alors que leur maison mère est pourtant enregistrée aux États-Unis où le taux d’imposition est de 35% [3]. C’est même en prétendant fonctionner à perte qu’Exxon a par exemple pu éviter, pendant 23 ans, de payer le moindre impôt à l’état chilien sur l’exploitation du cuivre de la mine « Disputada de las Condes » [4].
      Les techniques de fraude fiscale
      Les fausses facturations entre entreprises. Cette pratique consiste à falsifier les prix sur les exportations et les importations des marchandises ou services, en accord avec l’acheteur, afin d’éviter de payer les taxes correspondantes. Ce type de fraude fiscale est très difficile à détecter car elle fait souvent l’objet d’un accord oral entre les parties ; les pots-de-vin et commissions qui récompensent ces pratiques se cachant sur des comptes anonymes dans les paradis fiscaux.
      La manipulation des prix de transfert. Les multinationales utilisent les transactions entre leurs propres filiales pour déplacer leurs profits dans les paradis fiscaux. La surfacturation ou la sous-facturation de ces échanges par rapport aux prix du marché est interdite et pourtant c’est la pratique la plus courante des multinationales pour frauder les fiscs.
      Cette pratique peut expliquer le fait que 60% du commerce international a lieu aujourd’hui entre les filiales d’une même entreprise transnationale. Une règle de l’OCDE interdit les contrats commerciaux entre filiales à des prix inférieurs à celui du marché. Mais combien d’inspecteurs du fisc faudrait-il dans les pays en développement pour retrouver l’aiguille dans la botte de foin, telle cette imprimante importée de la Colombie aux Etats-Unis pour la modique somme de 179 000 $ ?!
      spip a écrit :Les multinationales dans les paradis fiscaux en chiffres
      150 000 nouvelles sociétés off-shore se créent chaque année.
      Les îles Caïmans sont le 5e centre financier du monde et l’investisseur étranger numéro 1 en Chine. Elles abritent 65 000 entreprises pour 47 000 habitants.
      Jersey est le premier exportateur de bananes en Europe.
      Que font les banques et les fonds spéculatifs dans les paradis fiscaux ?
      Tout comme les multinationales, les banques et les fonds spéculatifs sont surreprésentés dans les paradis fiscaux, dont ils utilisent les avantages pour leurs clients mais aussi pour leur propre compte.
      1er avantage : le secret bancaire, l’anonymat organisé et l’opacité juridique offerts par les paradis fiscaux leur permettent de faire fructifier, à l’abri du fisc, le patrimoine de leurs riches clients, mais aussi d’offrir des services « d’optimisation fiscale » aux multinationales. C’est d’ailleurs la raison invoquée par les banques quand on leur demande de s’expliquer sur leur présence dans les paradis fiscaux : elles répondent à la demande de leurs clients… Certains de ces clients, soucieux de blanchir de l’argent de la drogue ou du crime, ou certaines multinationales aux pratiques illicites (corruption, détournements, comptabilité truquée), sont également demandeurs de l’opacité des paradis fiscaux.
      Toutefois, les banques sont aujourd’hui soumises – du moins les banques européennes – à des règles de vigilance très strictes contre le blanchiment d’argent. Les dirigeants des banques étant directement menacés de finir derrière les barreaux, les établissements bancaires ont rapidement étoffé leurs équipes pour se mettre en conformité avec la loi ! Reste que les circuits pour blanchir l’argent sont multiples…
      2ème avantage : ces paradis fiscaux, qui sont également des paradis réglementaires, leur permettent de mener des activités de crédit et de spéculation tout en s’affranchissant des lois contraignantes et du contrôle des autorités financières en vigueur dans les autres pays. C’est ainsi que certains acteurs financiers internationaux ont joué avec le feu en engageant, via leurs filiales dans les paradis fiscaux, des sommes si importantes qu’elles sont devenues une menace pour leur existence même, lors de la crise financière, obligeant parfois leurs gouvernements à les soutenir pour éviter la faillite.
      Même si les paradis fiscaux ne sont pas à l’origine de la crise, en favorisant la circulation incontrôlée des capitaux spéculatifs, la mise en circulation de produits financiers toxiques et en permettant de fausser la qualité des bilans et des comptes de résultats des banques, ils ont contribué à amplifier la faillite du système financier mondial. Qu’il s’agisse des déboires de la banque britannique Northern Rock (dont l’endettement de court terme passait par sa filiale Granite installée à Jersey), de l’américaine Bear Stearns (touchée par les déboires de ses fonds spéculatifs installés pour partie à Dublin, pour partie aux Caïmans), de l’allemande Hypo Real Estate, des banques islandaises et des fraudes de Bernard Madoff, les principaux évènements de cette crise passent par les paradis fiscaux.
      spip a écrit :Le secteur financier dans les paradis fiscaux en quelques chiffres
      2 fonds spéculatifs sur 3 y résident.
      50 % des prêts bancaires internationaux y sont enregistrés.
      Citigroup y possède pas moins de 427 filiales, Barclays 315, la BNP Paribas 189 avant le rachat en 2009 de Fortis (qui en compterait 300) et ING 2600
      Les Îles Caïmans ont les faveurs des groupes britanniques et américains, suivis par Hong-Kong, l’Irlande, le Luxembourg, les Bermudes et Jersey.
      Les banques françaises utilisent avant tout la Suisse et le Luxembourg, tandis que les néerlandaises sont surtout présentes dans les centres offshores asiatiques (Labuan, Hong-Kong, Singapour).
      Aidons l'argent à revenir des paradis fiscaux

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 15 févr. 2011, 08:58:00

Appel « Stop paradis fiscaux »
Les paradis fiscaux font des ravages. Ils ont amplifié la crise qui a jeté des millions de personnes dans le chômage et la précarité à travers le monde. Comment aujourd’hui accorder la moindre confiance aux banques si on ne connaît pas le montant de leurs capitaux dissimulés dans ces trous noirs de la finance mondiale ?
Les paradis fiscaux plombent le budget des États. Des grandes entreprises et des individus fortunés échappent aux impôts en y cachant leur argent, tandis que les autres paient à leur place. En France, la fraude fiscale coûterait 3 fois le déficit de la Sécurité sociale. Les paradis fiscaux y prennent une large part. Les pays du Sud, eux, voient s’envoler dans les paradis fiscaux près de 800 milliards d’euros par an !
Les paradis fiscaux servent également de base-arrière pour blanchir l’argent des trafiquants, des dictateurs et autres caisses noires de certaines entreprises. En protégeant les hors-la-loi et leurs secrets, ils menacent en permanence la paix et la démocratie dans le monde.
Les dirigeants du G20 ont appelé, en avril 2009, à une action mondiale contre les paradis fiscaux. C’est une bonne nouvelle. Mais ce premier pas n’est pas à la hauteur du scandale. À quoi bon dresser, par exemple, une liste des paradis fiscaux si c’est pour la vider, aussitôt, de son contenu ? Sans la présence des banques et des multinationales des pays du G20, les paradis fiscaux n’existeraient plus : 100% des entreprises et des banques françaises du CAC 40 y ont des filiales. C’est sur celles-ci que la France et la communauté internationale doivent agir !
Qui que l'on soit – citoyen, consommateur, militant syndical, élu local ou dirigeant d'entreprise, demandons davantage de transparence aux utilisateurs des paradis fiscaux. Ensemble, exigeons leur disparition !
Je signe l’appel « Stop paradis fiscaux », je consulte les dix propositions et je m’engage dans la mobilisation citoyenne pour faire cesser cet état de non-droit.
Une campagne à l'initiative des organisations syndicales CFDT, CGT, Snui, Solidaires et des associations Attac, CCFD-Terre Solidaire, Oxfam France-Agir Ici et de la Plate forme paradis fiscaux et judiciaires.

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Message non lu par wesker » 15 févr. 2011, 12:45:00

Les paradis fiscaux existent car les capitaux peuvent, grâce au Traité de Lisbonne que les politiciens de gauche et de droite ont ratifié, permette et encourage la liberté de circulation de capitaux....

lancelot
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Message non lu par lancelot » 15 févr. 2011, 13:29:00

Traité de lisbonne ou pas, les paradis fiscaux existent (et existeraient sans)  et proviennent de la multi nationalité des entreprises.

L'existence de ceux çi ne remonte d'ailleurs pas au traité.

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 15 févr. 2011, 14:02:00

@Cobalt: merci d'arrêter de nous recycler ces idioties où tout est mélangé: l'optimisation fiscale, la fraude fiscale, la fausse facture, le blanchiment, la pyramide de Ponwzi selon Madoff.


L'optimisation fiscale est parfaitement légale tant qu'elle s'appuie sur des transactions vraies et légales. Comme je l'ai déjà écrit ailleurs sur ce forum, il n'y aucun crime à ce que le produit fabriqué en A 100 soit vendu 105 parce qu'en A on paie 33% d'IS à une autre boite localisée en  B (qui ne paie que 10 % d'IS) et va donc le revendre 200 à une 3ième localisée en C où on paie aussi 30%. C'est le BàBa du Directeur Financier fiscaliste de faire celà pour améliorer les résultats de son groupe de sociétés. 


La fraude fiscale est un délit; la fraude fiscale consiste essentiellement à falsifier ses déclarations par des voies très diverses ou à cacher ses résultats par des manoeuvres délictueuses. Le blanchiment d'argent est criminel.


Ne mélangeons pas tout.


Quant à Wesker, tu viens de te décrédibiliser un bon coup car j'ai toujours connu des fiscalistes depuis que je bosse c'est à dire 26 ans maintenant.  La pratique existe depuis qu'il y a des multinationales,  de l'import-export et de la circulation des capitaux, c'est à dire depuis le XVième siècle certainement.  

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 15 févr. 2011, 14:06:00

1723 ... un coup des curés ! Qui dit mieux ?


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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 15 févr. 2011, 15:01:00

C'est un article du monde va donc écrire chez eux ce que tu dis ici.

Eva Joly a signé cette pétition.

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 15 févr. 2011, 15:11:00

Le Monde et Eva Joly font ce qu'ils veulent, je les emm... Clair ?  icon_biggrin

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 16 févr. 2011, 13:29:00

Moi,je ne m'en fous pas,que ça te plaise ou non !

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johanono
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Message non lu par johanono » 20 févr. 2011, 22:09:00

Je me permets de reproduire un billet consacré par Laurent Pinsolle sur son blog à la question des paradis fiscaux. 

Mettre fin aux parasites fiscaux

Je cherchais depuis longtemps un terme alternatif à opposer aux « paradis fiscaux ». Il faut reconnaître aux néolibéraux un grand sens de la formule. Le qualificatif de ces Etats-sangsues qui accueillent trop volontiers l’argent sale est beaucoup trop positif. Sus aux parasites fiscaux !

Une réforme en trompe l’œil

C’est soi-disant une des réussites majeures du G20. Les parasites fiscaux n’existeraient plus, comme l’affirme un peu rapidement l’OCDE. Malheureusement, le diable se cache dans les détails, et les pays qui étaient encore considérés comme faisant partie des parasites fiscaux n’ont eu qu’à signer une douzaine de conventions de partage d’information avec d’autres pays pour sortir de la liste. Le hic, admis par l’OCDE, est qu’il est possible de signer ces conventions avec un autre parasite fiscal.

En clair, il suffit à Monaco de signer des conventions avec Andorre, le Liechtenstein, les Iles Caïmans et quelques autres sangsues dorées pour ne plus apparaître officiellement comme un parasite fiscal. Pourtant, comme le rappelait le Monde il y a deux ans et demi, pas moins de 40% de l’argent qui y transite serait d’origine criminelle et ces parasites feraient perdre à la France la bagatelle de 30 à 40 milliards d’euros de recettes fiscales dont nous aurions bien besoin…

Pourquoi il faut agir

Quelques néolibéraux dans l’âme soutiennent que ces Etats apportent une concurrence bienvenue et tendent à réduire les excès fiscaux. Voilà une vision bien naïve des choses. Dans les faits, les parasites fiscaux ont un double « intérêt ». Premièrement, ils permettent aux organisations criminelles et mafieuses de s’intégrer dans l’économie mondiale, d’avoir des comptes bancaires discrets qui leur permettent de recycler de l’argent sale et de vivre plus facilement.

Deuxièmement, ces Etats permettent à de riches particuliers (notamment les sportifs et les stars) ou aux multinationales d’échapper à l’impôt du pays où ils vivent ou font des affaires. Comme ces parasites sont en général assez petits, ils peuvent fonctionner avec des niveaux d’impôt beaucoup plus faibles qu’ils compensent largement en attirant un nombre totalement disproportionné de riches contribuables ou de multinationales en recherche de fiscalité légère.

Que faut-il faire ?

Il est absolument essentiel de faire disparaître ces parasites qui contribuent à déconstruire le principe même de solidarité nationale ou de progressivité des impôts, aboutissant à des systèmes fiscaux où les plus riches finissent par payer moins en proportion de leur revenu que les moins riches. Bien sûr, payer un million d’impôts est une énorme somme, mais quand on en gagne le double, cela laisse tout de même des revenus équivalents à près de 80 SMIC…

Il n’y a pas trente-six solutions pour mettre fin à ces parasites, si l’on exclut les chars ou les Rafale (quoique ?). La première consiste à mettre fin à la libéralisation des mouvements de capitaux. Forcément, si les capitaux peuvent circuler librement et que quelques parasites conservent un secret bancaire, alors, la porte est ouverte pour tous les excès. Il ne s’agit pas d’interdire les mouvements de capitaux en dehors des frontières nationales, mais de les encadrer et les suivre.

Bien sûr, Andorre, Monaco, la Suisse et quelques autres Etats parasites ne seront pas contents. Mais aujourd’hui, nous les laissons profiter du système comme des sangsues, sachant pourtant qu’il serait intenable que les fiscalités nationales s’alignent sur les leurs. S’ils ne coopèrent pas, libre aux autres Etats de faire un blocus (comme le Général l’avait fait avec Monaco dans les années 60) ou de considérablement restreindre tout échange avec ces parasites.

Le dogme de la liberté de circulation des capitaux, des hommes et des marchandises est un poison qui a permis le développement des parasites fiscaux. C’est seulement en restreignant cette liberté de mouvement radicalement que l’on pourra y mettre fin.
En effet, la question à poser est celle de la liberté de circulation des capitaux. Si on ne remet pas en cause cette liberté de circulation, on ne pourra pas lutter contre les paradis fiscaux.

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Message non lu par Burdigala » 20 févr. 2011, 22:27:00

Sinon, s'il n'est pas possible de supprimer ces paradis fiscaux, tentons au moins d'en taxer les flux, faire d'une pierre deux coups, la taxation fera rentrer énormément d'argent, et dissuadera de fait certains de s'éxiler financièrement parlant.

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Message non lu par racaille » 22 févr. 2011, 03:10:00

Et pourquoi ne pas utiliser la force contre les paradis fiscaux ? Après tout il s'agirait d'une force légitime puisque, suivant l'adage, "la défense armée d'un droit n'est pas la violence".

Si cet adage permet de justifier le meilleur comme le pire, notamment une guerre entre deux nations, il doit aussi permettre de justifier une cause défendant les intérêts de milliards d'individus aux dépends de ceux d'une poignée. Une poignée qui, elle, n'a d'ailleurs jamais hésité à déployer sa force contre-productive contre la société.

Cette cause dépasse largement celle de la raison d'Etat pour laquelle il est couramment admis de se ranger ; elle vaut la peine de s'arrêter un moment sur ma proposition d'en finir par les armes :)
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 22 févr. 2011, 05:32:00

Parce que à mon avis tous ces chefs de gouvernement ont des comptes dans ces paradis fiscaux,sinon comment expliquer qu'aucun pays ne remette en cause ces pratiques,puisque chacun à le ou les siens en France nous avons guernesey et jersey,deux petites iles ridicules auprés de qui on pourrait agir si on le souhaitait.

Comment expliquer qu'on tolère que la Belgique qui est dans l'Europe ait une fiscalité de rêve par rapport à nous.

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FIFE
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Message non lu par FIFE » 22 févr. 2011, 09:42:00

Les Belges pourraient dire : comment se fait il que la France, qui est dans l'Europe , ait une fiscalité aussi lourde ?

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artragis
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Message non lu par artragis » 22 févr. 2011, 09:44:00

qu'aucun pays ne remette en cause ces pratiques
c'est pourquoi des pays sont listés dans des documents du type "liste noire, liste rouge"... Crois moi d'un point de vue diplomatique, c'est énorme ce truc.
Autre chose : les USA obligent les investisseurs étranger à donner leur nom et le détail de leur investissement sous peine d'une amende représentant deux fois leur plus value. Donc les paradis fiscaux baissent peu à peu, leur seule "popularité" aujourd'hui est dans le monde des gangsters/voleurs/escrocs puisque ces paradis habritent leur argent sans poser de question.
Les enteprises commencent à en sortir à cause de la mauvaise pub. Bon, OK, ils sortent à reculons, mais je ne me plains pas.
Les Belges pourraient dire : comment se fait il que la France, qui est dans l'Europe , ait une fiscalité aussi lourde ?
tout dépend pour qui et pour quoi. Il existe des fiscalités bien plus lourdes que la France... dans des pays moins endettés que la France. et donc que la Belgique.
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.

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