Crise : les 4 menaces qui pèsent sur la France

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politicien
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Message non lu par politicien » 28 nov. 2010, 17:22:00

Bonjour,

 Quelles sont les menaces qui pèsent sur la France? Les réponses du JDD.    1 - L'envolée de la dette publique  "Dans certains pays, la dette devient quasi insupportable." Dominique Strauss-Kahn (France Inter, le 15 novembre).   Près de 1.600 milliards d’euros à rembourser, deux fois plus qu’il y a dix ans. La France pointe parmi les pays les plus endettés de la zone euro, derrière la Grèce, l’Italie, la Belgique et le Portugal. Elle n’échappe donc pas à la pression des marchés. Le poids des emprunts grimpe chaque année, atteignant 84% du PIB en 2010. La prévision officielle du gouvernement ne prévoit pas de baisse avant 2013. L’envolée le prive de marges de manœuvre: environ 45 milliards d’euros seront dus l’an prochain au titre des seuls intérêts, un montant proche du budget de l’Education nationale.   Le pays bénéficie jusqu’ici d’une relative clémence des créanciers. Les derniers appels de fonds réalisés par l’Agence France Trésor, le département de Bercy, qui gère la dette, se sont bien passés, la demande de titres d’Etat étant deux fois supérieure à l’offre. Les agences de notation ont maintenu la note "triple A" aux obligations d’Etat tricolores.   Mais le doute commence à s’installer. Avant la crise, les conditions d’emprunt de la France étaient très proches de celles de l’Allemagne. Mais depuis la débâcle grecque, les taux d’intérêt réclamés par les créanciers à Paris augmentent sensiblement par rapport à ceux demandés à Berlin. Surtout, la France a lâché sur sa souveraineté, devenant dépendante de l’extérieur. Plus de 70% des obligations émises par l’Etat sont détenues par des fonds étrangers (60% avant la crise), qui financent donc les salaires des fonctionnaires et la protection sociale.    2 - L'Allemagne contre le reste de l'Europe  "Une telle crise de l’euro ne doit pas se reproduire." Angela Merkel (Bruxelles, le 15 septembre)   L’Allemagne ne lâchera rien. Elle est décidée à tirer profit de la crise pour peser de tout son poids sur la politique européenne. Berlin exige une modification des traités européens pour imposer plus de rigueur à ses partenaires. Le rang de deuxième exportateur mondial (derrière la Chine) offre à Angela Merkel une incontestable légitimité pour peser sur le règlement de la crise. L’Allemagne a beau assurer qu’il y a "un dialogue" en Europe, c’est elle qui tient les rênes.   Si les pays de l’Union européenne (UE) sont tombés d’accord pour créer un mécanisme qui prenne le relais du fonds de soutien mis en place au printemps, les seules propositions concrètes annoncées jusqu’ici viennent de Berlin. Elles prévoient de faire participer les plans de soutien aux Etats défaillants par les détenteurs d’obligations. Après avoir critiqué le cavalier seul allemand, reprochant le peu d’empressement de Merkel à financer le fonds de stabilité européen et une politique économique qui pénalise les exportations françaises, la France s’est résolue à lui emboîter le pas. Nicolas Sarkozy affiche une parfaite entente avec son homologue et soutient ses initiatives. Il sait que le moindre écart serait interprété comme un signe de laxisme par les marchés.   Mais les divergences sont profondes. La France préférerait voir l’euro s’affaiblir pour relancer ses exportations. L’Allemagne y est farouchement hostile, pour préserver ses recettes et la stabilité des prix.    3 - La facture des dépenses sociales  "Ne pas laisser dériver les comptes de l’assurance maladie." François Fillon (Assemblée nationale, le 24 novembre)   La " bombe à retardement" des retraites est en partie désamorcée, d’autres sont enclenchées. Les dépenses d’assurance-maladie sont vouées à augmenter et elles devraient s’accélérer avec la prise en charge des pathologies touchant les personnes âgées (Alzheimer notamment). La dépendance doit faire l’objet d’un débat national. Le ministre du Budget François Baroin estime les besoins à 30 milliards d’euros. S’agissant des retraites, la réforme a fait l’impasse sur 15,6 milliards d’euros restant financés par emprunt. Les dépenses de protection sociale continuent donc de grimper et, non financées, d’alimenter la hausse de la dette sociale (134,6 milliards d’euros fin 2009).   "Je ne serai pas celui qui dira aux Français, voilà, j’ai mis la poussière sous le tapis", a assuré Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée du 16 novembre. Le gouvernement a pourtant reporté l’extinction de la Cades, la Caisse qui éponge les déficits sociaux, à 2025 au lieu de 2021, au grand dam des sénateurs. Jean Arthuis (centre) a dénoncé "le choix de l’endettement". "A terme, la hausse de la CRDS est inéluctable, les déficits vont se reconstituer", a déploré Alain Vasselle (UMP).   Depuis vingt ans, la France peine à financer son modèle social (maladie, retraites, chômage…), exception faite des excédents enregistrés au début des années 2000 grâce à la croissance. L’enjeu est pourtant majeur: 30% des revenus des Français sont issus de la redistribution.    4 - La montée des révoltes  "Accroître la rémunération du travail." Michel Aglietta et Lionel Jospin (Le Monde du 23 novembre)   Le plan de rigueur de Dublin pousse les Irlandais dans la rue comme, avant eux, les Grecs. Les opinions ne comprennent pas que les salariés et fonctionnaires doivent voir leurs revenus baisser alors qu’elles désignent les banques ou les marchés comme responsables de la crise. La cote de popularité des gouvernements flanche en conséquence.   La France n’échappe pas à cette équation. Nicolas Sarkozy a misé sur la pédagogie pour faire accepter la réforme des retraites, sans convaincre. Mardi, un sondage BVA-Absoluce pour Les Echos indiquait que 68% des Français jugent la politique économique "mauvaise".   La France, elle, n’a pas baissé le salaire minimum ou les traitements des agents publics mais le pouvoir d’achat reste en panne. La modération salariale négociée en contrepartie des 35 heures perdure et s’est durcie avec la récession. " Nous ne sommes pas près de sortir de la crise ", estime Jean-Claude Mailly (Force ouvrière).   Des voix à gauche s’élèvent, en France, pour réclamer "une autre politique", jouant sur la croissance des salaires plutôt que sur la baisse de la dépense publique. Lionel Jospin, l’économiste Michel Aglietta et Jacques Attali plaident pour un nouveau partage de la valeur ajoutée. Dominique Strauss-Kahn estime que la dette est insupportable dans certains pays mais que, "dans d’autres, il faut soutenir la demande". Il n’a pas précisé lesquels.    Qu'en pensez vous ?    A plus tard,   
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johanono
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Message non lu par johanono » 28 nov. 2010, 19:19:00

S'agissant de la dette publique, on fantasme beaucoup sur les marchés financiers, les agences de notation, les spéculateurs, que l'on accuse de tous les maux. C'est une vision assez réductrice de la situation. Il faut avoir une vision globale du sujet.

Que les agences de notation aient un pouvoir démesuré, c'est une évidence, qu'il y ait une spéculation sur les dettes publiques, c'est une évidence également, et que la variation des taux d'intérêts imposée à certains pays soit irrationnelle, c'est une évidence également. Dans ces conditions, la France n'est évidemment pas à l'abri d'une dégradation de sa note : une remise en cause du triple A entraînerait une augmentation des intérêts de notre dette, ce qui aurait des conséquences financières désastreuses pour nos finances publiques, probablement de l'ordre de plusieurs dizaine de milliards d'euros. 

Alors que faire pour échapper à l'incertitude des marchés financiers et à l'emprise des agences de notation ? 

Tout d'abord, il faut bien avoir à l'esprit que, si l'on parle tant des marchés financiers, c'est parce que les Etats ont besoin d'eux pour financer leur dette. On affuble les marchés financiers de tous les maux, mais jusqu'à présent, ce sont ces mêmes marchés financiers que nous ont permis de vivre au-dessus de nos moyens, avec plus de dépenses publiques que de recettes fiscales, sans avoir à faire l'effort d'assainir nos finances publiques. Aujourd'hui, la récréation est finie, alors forcément, le réveil est douloureux : nous sommes obligés de nous astreindre à des efforts d'assainissement de nos finances publiques que nous n'avions pas voulu consentir jusqu'à présent. Mais le meilleur moyen de ne pas dépendre des marchés financiers et des agences de notation reste encore de ne pas avoir de déficits publics ! Si nos finances publiques étaient équilibrées, nous n'aurions pas besoin des marchés financiers ! 

D'où la nécessité de réduire nos déficits. Malheureusement, cet objectif est plus facile à proclamer qu'à atteindre. Car réduire nos déficits implique d'augmenter les prélèvements obligatoires et/ou de baisser nos dépenses publiques. Concrètement, cela veut dire plus d'impôts, moins de services publics, moins de protection sociale... L'enjeu est d'autant plus grave qu'il y a une tendance lourde à l'augmentation des dépenses sociales (maladie, retraites, dépendance), liée au vieillissement de la population, et contre laquelle il est quasiment impossible de lutter.

Et là, plus personne n'est d'accord. C'est toujours le même problème : les Français sont tous d'accord sur le principe de faire des réformes, mais à condition que les réformes ne les touchent pas personnellement... 

La réduction des déficits publics tient donc de l'Arlésienne. En résumé, on n'est pas sorti du pétrin...

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 28 nov. 2010, 19:34:00

Depuis que je le dis qu'on nous l 'a fait,nuage tchernobyl,tout cela nous pend au nez et pour bientôt.

lancelot
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Message non lu par lancelot » 28 nov. 2010, 19:42:00

 
S'agissant de la dette publique, on fantasme beaucoup sur les marchés financiers, les agences de notation, les spéculateurs, que l'on accuse de tous les maux. C'est une vision assez réductrice de la situation. Il faut avoir une vision globale du sujet.

Que les agences de notation aient un pouvoir démesuré, c'est une évidence, qu'il y ait une spéculation sur les dettes publiques, c'est une évidence également, et que la variation des taux d'intérêts imposée à certains pays soit irrationnelle, c'est une évidence également.
Si l'on ajoute à cela que le secteur financier est responsable de l'endettement supplémentaire généré par la crise, il y a bien , contrairement à ce que tu affirmes au début, matière non pas à fantasmer sur les marchés financiers mais bel et bien à repenser complètement l'encadrement strict de ce secteur et en premier lieu à supprimer purement et simplement les agences de notation.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 28 nov. 2010, 20:02:00

Que les agences de notation aient un pouvoir démesuré, c'est une évidence, qu'il y ait une spéculation sur les dettes publiques, c'est une évidence également, et que la variation des taux d'intérêts imposée à certains pays soit irrationnelle, c'est une évidence également.

De trés bonne raison pour secouer le cocotier et voter mélenchon !

Georges
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Message non lu par Georges » 28 nov. 2010, 22:23:00

Le problème c'est que Mélenchon ne sera pas élu, mais acceptera un poste de ministre sous la présidence du PS et rentrera dans les rangs des sociaux démocrates.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 28 nov. 2010, 22:29:00

Georges a écrit :Le problème c'est que Mélenchon ne sera pas élu, mais acceptera un poste de ministre sous la présidence du PS et rentrera dans les rangs des sociaux démocrates.

Ce sera pas si mal,c'est un bon début icon_biggrin

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Message non lu par Nombrilist » 28 nov. 2010, 22:30:00

Oui pareil pour moi. Je n'estime pas que ce soit un problème. Moi, mon problème, c'est plutôt un parti qui n'aurait pas envie de gouverner.

Georges
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Message non lu par Georges » 28 nov. 2010, 22:39:00

Je pense que tous les partis ont envie de gouverner.

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Message non lu par Nombrilist » 28 nov. 2010, 22:45:00

Ce n'est pas ce que dit Besancenot.

Georges
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Message non lu par Georges » 28 nov. 2010, 22:51:00

Nombrilist a écrit :Ce n'est pas ce que dit Besancenot.
C'est complétement faux. Trouve moi un texte où il dit que le NPA ne veut pas gouverner

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Message non lu par Nombrilist » 28 nov. 2010, 22:57:00

Effectivement, je ne retrouve pas cette info. Il me semblait pourtant avoir lu ça quelque part. Bon, pour le moment, faisons comme si je n'avais rien dit.

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Message non lu par politicien » 29 nov. 2010, 06:33:00

Bonjour,

Pouvez vous revenir au sujet s'il vous plait, qui me semble important non ?

Merci,
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Message non lu par Golgoth » 29 nov. 2010, 06:39:00

De trés bonne raison pour secouer le cocotier et voter mélenchon !
Mélenchon supprimera les agences de notations avant ou après les journalistes ? icon_mrgreen
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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