Le droit de l'urbanisme bientôt simplifié ?

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johanono
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Message non lu par johanono » 19 nov. 2010, 14:00:00

L'État veut simplifier le droit de l'urbanisme

INTERVIEW - Le secrétaire d'État au Logement, Benoist Apparu, envisage une révision de la fiscalité foncière pour inciter les constructions. Certaines normes pourraient aussi être allégées pour réduire les coûts.


Benoist Apparu a été chargé par Nicolas Sarkozy de réformer la législation de l'urbanisme.

LE FIGARO. - Comment allez-vous simplifier le droit de l'urbanisme?

Benoist APPARU. - La feuille de route fixée par le président de la République est très claire. Aujourd'hui, nous disposons de l'outil juridique pour l'appliquer. La loi Grenelle 2 prévoit quatre ordonnances qui doivent être prises avant fin 2011. Quatre groupes de travail sur ce sujet remettront leurs conclusions d'ici fin à mars. L'une des pistes concerne la Shon (surface hors œuvre nette), une notion utilisée quand on construit un logement ou un bâtiment. Concrètement, nous voulons «verdir» la Shon. Par exemple, faire en sorte que le calcul des surfaces se fasse au profit de ceux qui posent une isolation importante. Cette évolution est importante car beaucoup de types de surfaces sont calculés à partir de la Shon.

Qu'allez-vous simplifier d'autre?

Nous allons faire un bilan de la réforme de 2007 simplifiant le permis de construire et voir s'il faut encore le faire évoluer. Aujourd'hui, les règles de délivrance des permis ne sont pas les mêmes suivant l'utilisation antérieure du terrain. Par ailleurs, nous allons plancher sur un toilettage du Code de l'urbanisme et améliorer la gouvernance des Établissements publics d'aménagement et foncier (EPF et EPA).

Allez-vous modifier le mode d'élaboration des plans de logements urbains?

Oui, même s'il s'agit d'un sujet difficile. Une des ordonnances vise à simplifier les procédures d'élaboration et de révision des PLU. Aujourd'hui, les PLU sont élaborés au niveau communal, par les maires. Mais cela ne correspond pas toujours à la logique des bassins de vie, car les territoires sont de plus en plus reliés entre eux. Autrement dit, il faut envisager que la planification soit élaborée à la bonne échelle.

Comptez-vous revoir les normes?

Nous allons ouvrir ce sujet. Aujourd'hui, à cause de normes plus strictes, le coût de la construction est 30% plus élevé en France qu'en Allemagne, notamment à cause des contentieux de l'urbanisme. Ce choix est défendable, mais peut-être pourrions-nous réduire l'écart en revisitant certaines normes. Par exemple, la norme pourrait davantage viser un objectif à atteindre qu'un procédé de fabrication.

Qu'est-ce qui va changer en matière de fiscalité de l'urbanisme?

Il s'agit de simplifier ces impôts que les ménages et les entreprises payent lors de la construction d'un bâtiment. Aujourd'hui, il existe huit taxes et neuf participations. Demain, il n'y en aura plus que deux principales: une taxe assise sur la valeur des surfaces construites, dont les communes fixeront le taux entre 1 à 5%, avec des possibilités de modulation à la hausse dans des secteurs où sont construits des équipements importants, et une taxe complémentaire qui remplacera progressivement les participations et incitera à une utilisation plus économe de l'espace. Globalement, toutefois, la recette fiscale restera identique, de l'ordre d'un milliard d'euros.

Modifierez-vous les taxes foncières?

Nous avons engagé des réflexions. Aujourd'hui, quand un terrain est déclaré constructible, son propriétaire n'a pas toujours intérêt à le mettre sur le marché rapidement. Notre fiscalité, notamment la taxe sur le foncier non bâti et l'imposition des plus-values, ne l'y incite pas. Nous regardons comment améliorer cela. Les collectivités ont déjà la possibilité d'instaurer la taxe sur la rétention. Faut-il la rendre nationale? Il faut rendre plus disponible le foncier, qui est la matière première du secteur du logement.

Quelles sont les caractéristiques du nouveau prêt à taux zéro?


Nous avons modifié deux aspects principaux du nouveau PTZ à l'occasion des débats à l'Assemblée nationale. Auparavant, le barème était le même pour l'achat dans l'ancien ou dans le neuf, mais les constructeurs nous ont dit qu'il était trop bas pour la solvabilité des acheteurs dans le neuf. Nous avons donc relevé les barèmes pour ces derniers, ce qui implique un coût budgétaire de 100 millions d'euros. Pour tenir l'enveloppe globale du PTZ - 2,6 milliards -, nous l'avons donc un peu plus «verdi», c'est-à-dire davantage conditionné à l'achat de logement basse consommation. L'autre modification consiste à renforcer l'attrait pour les zones C, les territoires les moins tendus, en passant le taux du PTZ + de 20% à 25% du montant de l'achat. Avec ce nouvel outil, jamais un gouvernement n'a fait autant pour l'accession à la propriété.


http://www.lefigaro.fr/immobilier/2010/ ... anisme.php


Le souci de simplification cache parfois des motivations moins avouables, et aboutit parfois à une complexité accrue. Il faut voir ce que ça va donner... 

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mps
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Message non lu par mps » 19 nov. 2010, 16:42:00

Ce genre de dossier est trop technique pour en débattre sans l'étudier en profondeur.

Mais il faut remarquer que nos règles urbanistiques (en France  comme en Belgique, sont si tordues qu'elles sont un vrai frein à l'invesitissement, et représentent un surcoût inutile.

L'urbanisme doit se concenter sur ses vraies missions: garder une harmonie avec le bâti existant, veiller à la sécurité des immeubles et à leur isolation, etc.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Golgoth
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Message non lu par Golgoth » 19 nov. 2010, 17:19:00

Le plus important en urbanisme est de garder un rapport de force local/état, car chacun des 2 protagonistes pris séparement a des intérêts particuliers qui vont à l'encontre du respect des espaces naturel ou agricoles.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

lancelot
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Message non lu par lancelot » 19 nov. 2010, 20:29:00

En clair ... Une remise a plat, soit un inventaire détaillé s'impose avant de déposer un projet de loi façon sarko .

Qu'est ce qui ne va pas ?
Que peut on améliorer ?

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 19 nov. 2010, 21:51:00

Golgoth a écrit :Le plus important en urbanisme est de garder un rapport de force local/état, car chacun des 2 protagonistes pris séparement a des intérêts particuliers qui vont à l'encontre du respect des espaces naturel ou agricoles.
Cas d'école : la Faute sur Mer et L'Aiguillon.
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Message non lu par mps » 20 nov. 2010, 10:10:00

L'urbanisme n'est que la recherche d'équilibres

- entre une dynamique souhaitable et la préservation de sites qui le méritent
- entre la liberté de chacun et l'intérêt de tous.

Quand on a compris cela, il est clair que l'Urbanisme est voué à critiques permanentes ! Ce qui est "beau" pour les uns, est moche pour les autres. Toute nouvelle constuction dérange les habitudes et est considérée comme invasive. Les promoteurs veulent la mise en oeuvre des réserves foncières ; les écolos y touvent vite une limace rare et crient  au massacre de la biodiversité ; les traditionnels exigent des bâtiments conformes au style de la région ; les modernistes crient à l'arriération mentale et veulent faire des Beaubourg en prlongement d'une abbaye cistercienne ; les propriétaires de zones innondables veulent faire mettre leurs terrains en zones à bâtir ; les comunes s'y opposent sachant que dès qu'il y aura deux maisons, leurspropriétaires vont leur demander de faire des bassins d'orage, etc etc.

L'urbanisme est un débat permanent.
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Message non lu par wesker » 21 nov. 2010, 13:11:00

Il est évident que l'urbanisme doit être repensé, pour qu'à l'avenir on évite la ghettoïsation des quartiers pauvres et l'envolée de la fiscalité sur les propriétaires modestes. Ce dossier mérite vraiment étude du territoire, et consultation des professionnels du secteurs ! Cela demande de la hauteur, et non de l'impulsivité.

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Message non lu par mps » 22 nov. 2010, 09:25:00

ta vision est asez creuse icon_biggrin

L'urbanisme n'est jamas impulsif, et je me demande comment il le serait, vu le nombre d'intervenants et la lourdeur des procédures.

L'urbanisme ne crée jamais de quartiers pauvres : c'est ultérieurement que certains quartiers sont tellement victimes de déprédations qu'ils se paupérisent.

Et puis, n'oublions pas le nombre incroyable de "quartiers modestes" qui deviennent soudain "tendance", sont investis par de jeunes bourgeois, entièrement retapés, et dont les loyers grimpent en flèche.
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Message non lu par wesker » 23 nov. 2010, 13:24:00

L'urbanisme ne crée jamais de quartiers pauvres ? Te rends tu comptes de ce que tu écris ?

A moins de reconnaître que la politique de la ville, menée par les différentes equipes gouvernementale n'ont finalement consisté qu'à deverser des milliardss au travers des plans banlieues inutiles, inefficaces....

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Message non lu par mps » 23 nov. 2010, 17:51:00

Tu n'y comprends rien. Jamais un plan urbanistique n'a-t-il indiqué "quartiers pauvres" ! Tout au plus a-t-il dû insérer dans son tissu urbain un pourcentge obligatoire de logements sociaux, généralement coquets d'ailleurs.

La suite ne le concerne plus. On y a installé des gens, sans leur fixer de règles d'explusion, en cas de non respect des lieux et des voisins. D'où la dégradation galopante ... Les plus convenables se sont tirés, la lie de la société y est restée.

Explique-moi en quoil'Urbanisme est responsable ?
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Message non lu par El Fredo » 23 nov. 2010, 18:12:00

mps a écrit :Tu n'y comprends rien. Jamais un plan urbanistique n'a-t-il indiqué "quartiers pauvres" ! Tout au plus a-t-il dû insérer dans son tissu urbain un pourcentge obligatoire de logements sociaux, généralement coquets d'ailleurs.
Non, la réalité est plus subtile : on construit ces logements dans des zones isolées et mal desservies, en bordure d'autoroute ou de zone industrielle. Du genre le quartier du Neuhof à Strasbourg, ou le Haut du Lièvre à Nancy.
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Message non lu par mps » 24 nov. 2010, 08:03:00

Il est évident que quand on construit des logements modestes, il faut prendre en compte le coût des constructions, et donc de leurs terrains.

Cela n'en fait pas des quartiers pauvres pour autant. Ils sont peut-être en bordure d'autoroute, mais c'st le cas des imeubles huppés le long de la Seine à Paris.

Et s'ils sont à proximité de zones industrielles, ils sont à fortiori à côté de zones d'emploi.
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Message non lu par johanono » 24 nov. 2010, 08:14:00

El Fredo a écrit :
mps a écrit :Tu n'y comprends rien. Jamais un plan urbanistique n'a-t-il indiqué "quartiers pauvres" ! Tout au plus a-t-il dû insérer dans son tissu urbain un pourcentge obligatoire de logements sociaux, généralement coquets d'ailleurs.
Non, la réalité est plus subtile : on construit ces logements dans des zones isolées et mal desservies, en bordure d'autoroute ou de zone industrielle. Du genre le quartier du Neuhof à Strasbourg, ou le Haut du Lièvre à Nancy.
Foutaises. Les quartiers aujourd'hui "sensibles" étaient des havres de paix peuplés de classes moyennes lorsqu'ils furent construits dans les années 50 et 60. De toute manière, quand il y a des besoins importants en matière de logements, il est assez difficile de construire ces nouveaux logements dans les centres-villes, déjà bâtis : on les construit là où il y a de la place, c'est-à-dire en périphérie. La plupart des quartiers "sensibles" sont desservis par les transports en commun et par de bonnes infrastructures routières. D'ailleurs, il y a une légère contradiction à affirmer qu'ils sont mal desservis tout en étant à proximité d'autoroutes. 

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Message non lu par El Fredo » 24 nov. 2010, 10:04:00

Ah, parce que la proximité d'une autoroute implique nécessairement une bonne desserte ?
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Message non lu par mps » 24 nov. 2010, 12:30:00

Nous nous éoignons de l'urbanisme à grands pas ...

Fredo devrait plutôt nous expliquer pourquoi il ne veut pas de logements sociaux à proximité des zones d'emploi, en quoi être à proximité  d'une autoroute (avec générlement un mur ati-bruit) est un outrage, et surtout préciser où il voudrait voir implanter des logements sociaux.  Surtout que l'évolution veut des villages horizontaux, plus personnels et conviviaux, mais  qui prennent plus de place au sol ...
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