Le "made in France" se cherche un nouveau souffle

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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 15:57:00

Vous avez-vous dit "made in France" ?
Source : La Tribune.fr -                     
                                          
L'ex-ministre et député UMP Yves Jégo souhaite mettre en avant un nouveau label destiné à mettre en avant la marque France. Une grande campagne devrait être lancée en juin. Stéphane Soumier, rédacteur en chef de BFM Business rappelle dans sa chronique hebdomadaire que le sujet suscite les passions à l'antenne de la première radio économique de France.
Ringard ou pas ? Et si c'était le renouveau du système ? Et si c'était une solution à l'ensemble de nos grandes questions industrielles ? «Made in France ». Vous savez qu'une campagne est en cours, poussée notamment par le député Yves Jégo. L'idée, qui sera finalisée dans le courant du mois de juin, c'est de remettre à plat ce que veulent dire ces trois mots, de faire naître un nouveau label, que les industriels pourront choisir d'afficher sur leurs produits. On est encore en phase de négociation, mais l'idée générale, c'est que la production effective (et pas seulement l'assemblage) devra être réalisée en France (au moins 50 % des composants), tout comme la dimension immatérielle : marketing, études, recherche-développement. En gros, on ne parle pas seulement de « Fait en France », mais aussi de « Pensé en France ».
Et c'est là-dessus que le débat se déchaîne. Croyez-le ou pas, des sujets évoqués ces derniers mois sur l'antenne de BFM Business, c'est, de loin, celui qui suscite le plus de passion. C'est un peu notre laïcité à nous. D'un côté, certains gros industriels, qui se dévoileront au printemps, et qui pensent sincèrement que l'on tient là une clé essentielle pour défendre l'outil industriel. Bien sûr, disent-ils, la question sera très vite tranchée par les consommateurs : quel prix seront-ils prêts à mettre derrière le « Made in France » ? Acceptera-t-on de payer plus cher, et dans quelles proportions ? Mais l'enjeu va bien au-delà. Il faut, pour comprendre, rentrer dans le détail de l'implantation d'un site industriel, prendre conscience de la masse de décisions administratives, locales, logistiques, qui doivent parfaitement s'imbriquer dans un timing toujours trop court, pour réaliser combien cette marque «Made in France » pourrait mobiliser les énergies. « Pour de grands groupes internationaux, des décisions d'investissements peuvent parfois se jouer à quelques détails, me dit un important fabricant d'électroménager. Sentir concrètement que le pays en fait un enjeu national est un de ces éléments, il serait idiot de le nier. »


En face, tous ceux qui parlent d'un combat d'arrière-garde. C'est la formidable histoire des grands produits d'Apple. 85 % de la valeur ajoutée aux États-Unis, pour à peine quelques éléments négligeables fabriqués sur le sol américain. Alain Madelin, avec lequel j'ai le bonheur de partager cette page, en décortique parfaitement le mécanisme et en tire la conclusion que c'est un label « Pensé en France » qu'il faudrait créer, la fabrication pure étant un combat du siècle précédent.
Et pourtant ! Il faut absolument réfléchir sur les chiffres que publiait Pôle emploi la semaine dernière. La pente fatale n'a pas été enrayée. Nous sommes en train de devenir la Grande République des Marchands de Glaces. Bien sûr que nous devons, encore et toujours, former des ingénieurs qui changeront le monde, inventeront l'avenir.


Mais seules les usines, ou plutôt, pour voir plus large, les processus de fabrication, permettent de donner un avenir à la classe intermédiaire qui reste à l'écart des hautes études supérieures. Seul le contact de la machine, la confrontation avec la résistance de la matière, fait évoluer de réels « métiers ». Je frémis quand je réalise ce que le mot peut avoir de désuet. C'est peut-être d'ailleurs l'autre clé, pour parler autrement de l'industrie : raconter ce que sont aujourd'hui réellement ces métiers qui permettent seuls, par les gains de productivité, par la valeur ajoutée qu'ils dégagent, de sortir de la spirale de la « smicardisation ».


Voilà les enjeux du label. On pourrait même aller au-delà. Avec des «Made in Tunisie », «Made in Haïti » crédibles, on mettrait de véritables outils de développement entre les mains des consommateurs, alors, oui, le concept d'achat militant prendrait tout son sens ! Magnifique débat, non ? Je suis sincèrement ravi qu'il vous passionne.

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Message non lu par Nombrilist » 18 avr. 2011, 16:05:00

Le label "fait en France" est une très bonne idée, dont je parle depuis l'an dernier sur ce forum. Parcontre, le label "pensé en France" est une connerie monumentale. Rien d'étonnant, ça vient de Madelin.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 16:17:00

Je pense aussi à tous les produits de luxe,des grandes marques de vêtement ,chaussure,maroqinerie,Dior et compagnie vont avoir du mal à faire passer leur prix quand les gens vont prendre conscience que c'est fait en Chine en Inde etc..ce serait pas mal,que cela les oblige à fabriquer de nouveau en France,ça représente quand même des marchés tant en France qu'en Europe et dans le monde partout ou nous avons des qualités de savoir faire de bon design ça peut favoriser la ré-industrialisation chez nous,quoiqu'il en soit un label France qui veut dire fabriqué pensé et fait dans tout son ensemble en France et pour les autres interdiction du moindre label,point. icon_biggrin

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Message non lu par Nombrilist » 18 avr. 2011, 16:49:00

Voilà.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 16:50:00

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pierre30
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Message non lu par pierre30 » 18 avr. 2011, 18:31:00

Made in France : Renault a son actionnaire (l'état) qui lui met une forte pression sur la localisation de l'activité en France. Et bien Ghosn a trouvé la solution : l'actionnaire lui donne de l'argent pour la voiture électrique ? il se concentre sur ce sujet et oublie un peu de dynamiser le reste de la gamme. Et pendant ce temps, le groupe investit sur NISSAN et DACIA qui se voient affecté pour objectif le marché asiatique.

Dans 3 ou 4 ans, si l'état n'y prend garde, Renault sera devenu un constructeur de voiturettes au sein d'un groupe maintenu à flots par les autres marques.

Ghosn est sur la sellette suite aux affaires d'espionnage ? Nest-ce pas aussi une manoeuvre de l'état dans le but de se débarasser d'un dirigeant peu conciliant mais soutenu par les japonais ?

Il y a eu un dossier dans un n° de "L'usine nouvelle" daté de fin 2010 sur la politique industrielle de Renault. Ils n'étaient pas aussi explicites que moi, mais ils ne cachaient pas leur inquiétude pour la marque Renault.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 19:45:00

En tout il faut de la mesure,ce ne serait pas une bonne chose que Renault disparaisse quoique si il finisse par ne plus employer chez nous,on sans fout un peu dans ce cas....et si il ne pait en plus pas d'impôt ou très peu il n'est déjà plus français ce groupe,non ? puis les gens du made in France ,ce n'est pas sur les voitures ou les robots électrique que ça va le faire mais sur des produits manufacturés à haute valeur ajoutée soit pour leur qualité design ou par réputation et qui font déjà des très grosse marge type Dior,ceux là doivent fabriquer en France.

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Message non lu par Nombrilist » 18 avr. 2011, 20:29:00

Moi je pensais à la bouffe et aux produits de tous les jours. Franchement si je pouvais sélectionner du premier coup d'oeil les produits français en rayon, c'est cela que je prendrais en premier. J'en ai marre de la me... asiatique.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 18 avr. 2011, 20:34:00

Bien sûr c'est important aussi mais j'imagine que ce label sera étendu à un max de chose icon_biggrin

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Message non lu par mps » 18 avr. 2011, 22:06:00

Bien franchement, un produit made in France ou non, les consommateurs s'en ficheront royalement, à part quelques éternels baba cool.
Sauf en alimentaire régional (comme les carottes corses, les prunes corses, etc, mais dont le goût est réellement fabuleux)


Mais je reprends aussi ceci  :
Ne parlons par exemple que des produits du luxe textile,c'est une véritable escroquerie de payer ces produits dont la marge est prohébitive,eu égard à leur réelle qualité,qu'il mettre fabriquer en Inde en Chine etc..et on verra si les acheteurs seront aussi nombreux.Non pas que les gens ne le savent pas,mais ce n'est pas suffisamment identifié , pour que les gens aient conscience de l'arnaque.

Non, Colbalt, quel que soit l'endroit où sont fabriqués ces vêtements, si un couturier (je ne parle pas d'une "marque" purement commerciale comme il en nait chaque jour des dizaines, mais d'un vrai couturier) met se marque sur ce produit, tu doit savoir q'uil est probablement exceptionnel.

Je ne l'aurais pas cru jusqu'à ce que je porte quelques vêtements de haute couture (refilées, rassure-toi !) Simple et bien coupées sans plus à première vue, ces fringues offrent à l'usage un tomber incomparable et de très long usage, quand le tout venant boudine,se met en torche, se chiffonne, se déforme,etc.

 
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par Nombrilist » 18 avr. 2011, 22:13:00

ça ne coûte rien d'essayer. Au Danemark ça marche du tonnerre. Et je crois quand même que les gens en ont marre d'utiliser sans le savoir des produits asiatiques merdiques et toxiques.

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Message non lu par johanono » 18 avr. 2011, 22:35:00

Il y a 15/20 ans, il y avait déjà eu une campagne de pub qui disait "nos emplettes sont nos emplois". Aujourd'hui, sur beaucoup de produits, le lieu de fabrication est déjà indiqué. Apparemment, cela ne produit pas un grand effet sur les modes de consommation. Bien sûr, ça ne coûte rien d'essayer, il est cependant permis de douter de l'efficacité d'un tel label, d'autant plus qu'il existe déjà beaucoup de labels de qualité ou d'origine (AOC, Label Rouge, AB, NF, etc.) et que les consommateurs finissent par s'y perdre.

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Message non lu par Nombrilist » 18 avr. 2011, 22:37:00

C'est pour ça qu'un petit drapeau BBR, ça se repère du premier coup d'oeil. Johanono, le lieu de fabrication n'est pas toujours précisé. Je le sais puisque j'y fais très attention.

Georges
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Message non lu par Georges » 18 avr. 2011, 22:42:00

Malheureusement  les plus pauvres de plus en plus nombreux n'ont pas le choix, ils achétent des produits éco, ou dans des magasins comme Aldi, Mutan, ledeel et autres.

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 19 avr. 2011, 01:03:00

Je pense qu'une marque "made in France" se télescopera avec le code de marque que toutes les régions essaient d'instaurer sur les produits spécifiques produits chez eux. Certaines régions incarnent depuis longtemps la qualité sur certains produits types. La force de pénétration commerciale doit leur être conservée. rRjouter la marque de fabrication "made in France" ne fera que géner le discours régional sur la qualité des labels.
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