L'UE doit-elle remettre en cause le dogme du libre échange ?

Venez discuter et débattre de l'actualité économique
pierre30
Messages : 11663
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Message non lu par pierre30 » 07 oct. 2010, 18:09:00

J'ai écouté hier soir à la radio un débat entre économistes : les uns étaient keynésiens, les autres partisans du libéralisme. Après moulte échanges d'arguments et d'exemples tirés de l'actualité, l'émissions s'est terminée sur le constat suivant :
L'utilisation de montagnes de monnaie (de dette) pour la sauvegarde du système bancaire et la relance de l'économie a permis de sauver les banques. Par contre, la relance de l'économie reste bien limitée et fragile au regard des sommes engagées. Maintenant, les pays européens en particulier se sont tournés vers une politique de rigueur afin de limiter l'endettement des états. La majorité des économistes convenaient que cela présente un danger réel de déclencher un rebond ... de la crise qui annihilerait les potentiels effets bénéfiques de ces mesures sur l'endettement des pays concernés.

Tout ça est bien triste : quoi qu'on fasse on ne s'en sort pas.

Mais il ressortait également de ces discutions que lorsqu'on observe la situation des différents pays, on constate que les pays qui s'en sortent plutôt bien sont ceux qui ont un commerce extérieur excédentaire (la Chine, mais aussi l'Allemagne, le Brésil, etc). A l'inverse, ceux qui galèrent sont ceux qui ont une balance des paiements qui penche du mauvais côté.


C'est peut-être sur ce plan que les pays européens devraient agir : ne faut-il pas décréter que le dogme du libre-échange sans limite est à reconsidérer ? Qu'il est inefficace d'ouvrir trop largement les frontières à des pays qui n'ont pas les mêmes normes de production et la même politique monétaire que nous ?

Pour cela on peut agir sur les taux d'intérêt : les taux bas incitent à s'endetter plutôt qu'à produire. Il conviendrait donc de maintenir les taux d'intérêt à un niveau raisonnable. C'est exactement l'inverse qui se produit actuellement aux USA.
Ensuite il s'agit d'établir des taxes sur les produits en provenance de pays dont les normes de production ou le taux de change maintenu artificiellement bas leur procure un avantage tel que la production européenne s'y délocalise. Il ne s'agit pas de fermer les importations, mais de se montrer suffisamment ferme pour que cette politique de monnaie sous-évaluée présente plus d'inconvénients que d'avantages. Les pays visés sont la Chine bien-sûr, mais également les USA.

Les USA commencent à grogner dans ce sens auprès de la Chine. Mais ils sont d'autant moins crédibles qu'ils maintiennent artificiellement bas le Dollar US.


Bien-sûr on peut rétorquer que l'Allemagne s'en sort bien dans le contexte actuel. Mais on n'arrive pas à en faire autant; alors il faut bien choisir une autre option.

L'autre argument, c'est qu'un relèvement des taux et l'imposition de taxes va faire baisser le pouvoir d'achat des européens dans un premier temps et peut induire une récession. Oui, mais les politiques de rigueur ne vont-elles pas faire pire selon beaucoup des économistes et selon OBAMA ? Et sans beaucoup de bénéfices à la fin ? Par exemple, l'Angleterre va réduire d'un tiers en moyenne le budget de tout ses ministères ! Qui dit mieux ?

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 07 oct. 2010, 18:35:00

Clairement, la réponse est "non". Comme tu le dis toi-même, la prospérité vient des exportations. Si tu fermestes frontières, par réciprocité, les autres seront fermées à ces exportations. La mort.

Il y a 48 heures avait lieu la réunion de 30 chefs d'Etat, européens et asiatiques. Les européens demandent à la Chine de ré-évaluer son yen, ce qu'elle refuse.
Mais les pays asiatiques se plaignent de notre protectionnisme actuel : inutile d'en rajouter une couche.

Pas la peine non plus de dire que nous ne nous en sortons pas, et que c'est bien triste ! Nous sommes les pays les plus riches et avec le meilleur niveau de vie du monde. Restons sérieux.

Il n'y a pas que l'Allemagne à avoir une balance commerciale excédentaire. Vois par exemple la Belgique :

Comme la Belgique exporte plus qu'elle n'importe, la balance commerciale dans notre pays est clairement positive. 
L'exportation consiste pour environ 60 % de biens intermédiaires, principalement des machines et du matériel mais aussi bon nombre de produits chimiques et apparentés.
La Belgique occupe une place importante au niveau de l'assemblage de voitures. Elle est le quatrième pays exportateur de voitures au monde. En outre, elle est le plus grand exportateur au monde de diamants et de tapis. Notre pays occupe la deuxième place en ce qui concerne les fibres végétales, le chocolat et la margarine et la troisième place en ce qui concerne l'exportation de verre. Par habitant, la Belgique est le plus grand exportateur au monde.


Alors, pourquoi pas la France ?  Vous avez un immense savoir-faire; Ce qui coince, c'est l'ambiance.  Au lieu d'être tous derrière ces entreprises qui sont la clé de votre prospérité, vous les paralysez par vos taxes, vos revendications, et les considérez quasi comme des délinquantes. Et  il y a toujours en arrière pensée que gagner de l'argent, c'est suspect icon_confused
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lancelot
Messages : 8370
Enregistré le : 19 mai 2009, 00:00:00

Message non lu par lancelot » 07 oct. 2010, 19:32:00

 
C'est peut-être sur ce plan que les pays européens devraient agir : ne faut-il pas décréter que le dogme du libre-échange sans limite est à reconsidérer ? Qu'il est inefficace d'ouvrir trop largement les frontières à des pays qui n'ont pas les mêmes normes de production et la même politique monétaire que nous ?
C'eut été une bonne ligne directrice d'un noyau dur d'européens, que l'on aurait pu étendre progressivement, au lieu de forcer la marche vers l'extension sans se préoccuper d'un brin de compatibilité entre les économies.

Je crains hélas que cela ne soit plus possible maintenant.

pierre30
Messages : 11663
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Message non lu par pierre30 » 08 oct. 2010, 12:19:00

Clairement, la réponse est "non". Comme tu le dis toi-même, la prospérité vient des exportations. Si tu fermestes frontières, par réciprocité, les autres seront fermées à ces exportations. La mort.

Il y a 48 heures avait lieu la réunion de 30 chefs d'Etat, européens et asiatiques. Les européens demandent à la Chine de ré-évaluer son yen, ce qu'elle refuse.
Mais les pays asiatiques se plaignent de notre protectionnisme actuel : inutile d'en rajouter une couche.

Pas la peine non plus de dire que nous ne nous en sortons pas, et que c'est bien triste ! Nous sommes les pays les plus riches et avec le meilleur niveau de vie du monde. Restons sérieux.
Le meilleur niveau de vie, mais dans une dynamique négative pendant que les autres sont dans une dynamique positive.
Je reste sérieux : l'avantage de discuter sur un forum est qu'on peut envisager toutes les hypothèses sans prendre le risque de causer des dégats. Donc envisageons ...


Les discussions avec la Chine ressemblent à un dialogue de sourd. La Chine est en position d'imposer sa volonté parce qu'elle est face à une UE qui n'a pas de volonté du fait de son hétérogénéité. Elle rit bien fort quand l'UE lui fait les gros yeux.

La balance des paiements de la Belgique est négative mais assez proche de l'équilibre. Elle est toutefois nettement meilleure que celle de la France.
http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSe ... OP&Lang=fr

Quant à la Belgique (?) et l'Allemagne, la situation leur convient actuellement : ces pays exportent essentiellement dans l'UE et bénéficient de matières premières importées peu coûteuses grâce à l'Euro qui reste très élevé (en particulier du fait de la guerre monétaire que sont en train de livrer les USA et la Chine). En fait pour ces 2 pays la différence de taux est plutôt favorable .... pour l'instant.

Si on prend un peu de recul, on voit que le taux de croissance de l'euroland est catastrophique, qu'on y trouve des pays comme l'Irlande, l'Espagne et la Grêce qui sont en très fâcheuse posture. Or ces pays sont les clients de l'Allemagne et de la Belgique. De plus ces pays risquent de faire s'écrouler le système monétaire et ce sont les pays en meilleure situation comme la Belgique (?) et l'Allemagne qui vont devoir les renflouer. Tous les membres de l'euroland ont donc bien un intérêt commun à mieux gérer leurs échanges avec l'extérieur de la zone. En fait ils vont devoir choisir entre se battre ensemble ou dissoudre l'euroland (Stiglitz l'a dit il y a quelques jours).

Bien sûr il ne s'agit pas d'écrouler les commerce international, mais de se faire mieux respecter par les partenaires qui sont particulièrement agressifs. La guerre USD contre Yen et YUAN nous concerne directement. Or on dirait que les européens sont sur une autre planète. C'est quand même bizarre !
Il s'agit d'agir sur l'équilibre de ces systèmes. Et souvent il suffit de peu de choses pour que l'équilibre se déplace du bon côté ou du mauvais.

Si on ajoute à cela que les mesures de rigueur soulèvent au moins autant d'inquiétudes que d'espoirs, il est peut-être temps de réfléchir à l'intérêt commun et à se serrer les coudes.
Il n'y a pas que l'Allemagne à avoir une balance commerciale excédentaire. Vois par exemple la Belgique :

Comme la Belgique exporte plus qu'elle n'importe, la balance commerciale dans notre pays est clairement positive. 
L'exportation consiste pour environ 60 % de biens intermédiaires, principalement des machines et du matériel mais aussi bon nombre de produits chimiques et apparentés.
La Belgique occupe une place importante au niveau de l'assemblage de voitures. Elle est le quatrième pays exportateur de voitures au monde. En outre, elle est le plus grand exportateur au monde de diamants et de tapis. Notre pays occupe la deuxième place en ce qui concerne les fibres végétales, le chocolat et la margarine et la troisième place en ce qui concerne l'exportation de verre. Par habitant, la Belgique est le plus grand exportateur au monde.
La belgique ne produit aucun diamant, ni aucune fève de chocolat, ni aucun tapis. Alors le plus grand exportateur ? Peut-être, mais qu'en est-il des importations ? Et combien d'emplois générés sur le territoire ?

Je me répète : La balance des paiements de la Belgique est négative mais assez proche de l'équilibre. Elle est toutefois nettement meilleure que celle de la France.
http://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSe ... OP&Lang=fr[/quote]

Avatar du membre
GIBET
Messages : 3256
Enregistré le : 02 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Finistère

Message non lu par GIBET » 10 oct. 2010, 00:50:00

mps a écrit : Clairement, la réponse est "non". Comme tu le dis toi-même, la prospérité vient des exportations. Si tu fermestes frontières, par réciprocité, les autres seront fermées à ces exportations. La mort.

Il y a 48 heures avait lieu la réunion de 30 chefs d'Etat, européens et asiatiques. Les européens demandent à la Chine de ré-évaluer son yen, ce qu'elle refuse.
Mais les pays asiatiques se plaignent de notre protectionnisme actuel : inutile d'en rajouter une couche.

Pas la peine non plus de dire que nous ne nous en sortons pas, et que c'est bien triste ! Nous sommes les pays les plus riches et avec le meilleur niveau de vie du monde. Restons sérieux.

Il n'y a pas que l'Allemagne à avoir une balance commerciale excédentaire. Vois par exemple la Belgique :

Comme la Belgique exporte plus qu'elle n'importe, la balance commerciale dans notre pays est clairement positive. 
L'exportation consiste pour environ 60 % de biens intermédiaires, principalement des machines et du matériel mais aussi bon nombre de produits chimiques et apparentés.
La Belgique occupe une place importante au niveau de l'assemblage de voitures. Elle est le quatrième pays exportateur de voitures au monde. En outre, elle est le plus grand exportateur au monde de diamants et de tapis. Notre pays occupe la deuxième place en ce qui concerne les fibres végétales, le chocolat et la margarine et la troisième place en ce qui concerne l'exportation de verre. Par habitant, la Belgique est le plus grand exportateur au monde.


Alors, pourquoi pas la France ?  Vous avez un immense savoir-faire; Ce qui coince, c'est l'ambiance.  Au lieu d'être tous derrière ces entreprises qui sont la clé de votre prospérité, vous les paralysez par vos taxes, vos revendications, et les considérez quasi comme des délinquantes. Et  il y a toujours en arrière pensée que gagner de l'argent, c'est suspect icon_confused
Ce qui n'empêche pas ce sympathique Pays d'avoir une dette qui grimpe de plus en plus. Personne n'y échappe et le modèle a des sacrés carences.
GIBET
Une dette belge qui grimpe, qui grimpe
P.D.-D.
Mis en ligne le 24/06/2009

La dette a représenté 89,7 % du PIB en 2008, contre 84 % en 2007. Elle pourrait dépasser les 100 % en 2010, selon la Banque nationale.
  • Edito: Le nerf de la guerre[/list:u]
    Ce n’est pas vraiment une surprise. La crise financière et l’aide apportée à plusieurs institutions bancaires à l’automne dernier ont passablement grevé les finances publiques belges : la dette de l’Etat fédéral à fin décembre 2008 était ainsi de quelque 311 milliards d’euros, soit 89,7 % du Produit Intérieur Brut (PIB), contre un ratio de 84 % un an plus tôt, selon les chiffres présentés mardi par le ministre des Finances, Didier Reynders (MR), et le président du Comité de direction du SPF Finances, Jean-Pierre Arnoldi. Cela fait donc une dette d’environ 30 000 euros par habitant.
    Si l’Etat n’avait pas dû mettre la main à la poche pour venir au secours de plusieurs banques (Fortis, Dexia, KBC...), l’endettement public aurait alors poursuivi sa tendance baissière entamée en 1993 (la dette représentait alors plus de 130 % du PIB) pour s’inscrire à 83,40 % de la richesse nationale. Mais l’on est loin du compte, désormais. "Même si cette augmentation est significative, elle reste mesurée par rapport à ce qu’on pourrait encore connaître au cours des prochaines années", a souligné le ministre Reynders, sans toutefois donner de chiffres sur cette évolution.
    D’autres s’en sont chargés. Dans ses "Projections économiques pour la Belgique" , la Banque nationale de Belgique (BNB) table sur un taux d’endettement de 97,4 % en 2009 et de 103 % en 2010, même si cette progression se fera "à un rythme légèrement inférieur à celui de la moyenne de la zone euro", relevait récemment la BNB.
    Si le poids de la dette totale a augmenté, la charge de la dette a par contre baissé grâce à une diminution du taux d’intérêt appliqué à cette dette : il a été en moyenne de 4,30 % en 2008, contre 4,56 % l’année précédente. Dans les chiffres, cela donne une charge d’intérêts de l’Etat fédéral de quelque 11,77 milliards l’année dernière, contre 12,32 milliards l’année précédente.
    Le déficit budgétaire suivra lui aussi la même tendance. Le déficit des finances publiques devrait tourner autour des 1,2 % du PIB en 2008, selon la Banque nationale, et bondir à 5,5 %, "à politique inchangée", en 2009.
    D’autres pays font encore moins bien, avec des déficits dépassant les 7 %, a rappelé Didier Reynders, désireux de montrer que la Belgique est loin d’être la plus mal lotie.
    Reste qu’il faudra bien s’y attaquer. C’était d’ailleurs l’objet d’une réunion du "kern" mardi matin, juste avant la présentation du rapport annuel 2008 de la dette de l’Etat fédéral.
    Pour la rentrée, le gouvernement devra réexaminer la situation du budget 2009 et élaborer un budget pour 2010 et 2011. Cet exercice devra se faire en collaboration avec les Régions et les Communautés lorsque les nouveaux exécutifs auront été constitués. Le but de la manœuvre est de voir "comment programmer le retour à l’équilibre budgétaire en 2014-2015", a précisé Didier Reynders.
    D’ici là, le gouvernement Van Rompuy aura une meilleure vision sur les recettes attendues, qu’elles soient fiscales ou de sécurité sociale. Les chiffres exacts devraient tomber après le 15 juillet. Les chiffres dont le ministre des Finances dispose déjà "ne sont évidemment pas bons". Comment pourraient-ils l’être, d’ailleurs, "avec une évolution de la croissance négative" qui a bien entendu un impact direct "sur les recettes fiscales et sociales".

    Les recettes risquent donc d’être en berne, alors qu’il faudra continuer à alimenter la relance de l’économie. "Il faudra aller plus loin dans le plan de relance". L’une des pistes est, par exemple, de prolonger la diminution de la TVA dans la construction. le gouvernement devra également se pencher sur l’instauration de la TVA à 6 % dans l’Horeca.
    Quelles que soient les mesures adoptées pour revenir. à terme à l’équilibre budgétaire, la Belgique ne s’en fera pas moins taper sur les doigts par l’Europe, à qui elle doit présenter fin septembre un nouveau plan de stabilité de ses finances publiques. "Nous aurons à subir une procédure de déficit excessif", souligne à cet égard le ministre des Finances, qui tient toutefois à dédramatiser ce rappel à l’ordre attendu de la Commission européenne. "Cette procédure touchera probablement une vingtaine de pays."


Le silence est un ami qui ne trahit jamais

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 10 oct. 2010, 09:10:00

Pour Pierre : La Belgique en effet n'a quasi aucune matière première depuis la  fin du charbon.  C'et donc une  économie de  transformation et  d'innovations.

Aucune importance, la matière première ne représentant souvent que 1 ou 2 % du produit fini.

Pour la dette : oui, c'est le gros souci, et finalement la raison du conflit dit "communautaire" : la gauche wallonne ne veut pas entendre parler d'économies, et les flamands, d'accord avec les libéraux francophones, veulent mettre un terme aux distributions électoralistes de cette gauche.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 10 oct. 2010, 14:17:00

Au vu des conséquences du libre echange deregulé, je ne me surprend pas de voir des economistes ou même des élus de la majorité....(c'est pour dire) s'interroger desormais sur les vertus d'un protectionnisme raisonnable....Que le FN défend déjà depuis des années.

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 10 oct. 2010, 22:12:00

On en reparlera quand les exportateurs français seront bloqués par le "protectionnisme raisonnable" des autres pays ...
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Avatar du membre
GIBET
Messages : 3256
Enregistré le : 02 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Finistère

Message non lu par GIBET » 11 oct. 2010, 02:50:00

Je pense que si l'UE veut exister cela doit devenir la zone marchande privilégiée (non je n'ai pas dit imposée icon_biggrin mais j'ai peut-être pensé trop fort) des partenaires de l'Europe. Le libre échange et la libre circulation devraient être complétés par une mention européenne d'engagement réciproque systématique. Si la liberté des européens c'est de traiter principalement hors zone d'échange, à quoi sert ce "marché commun"?
Le libéralisme européen : oui mais en privilégiant ses partenaires. Là l'Allemagne et l'Angleterre auront bien du mal à être honnêtes!! icon_mrgreen
GIBET
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 11 oct. 2010, 09:31:00

Hum. L'UE a bien entendu des échanges privilégiés en son sein :pas de droits de douane, monnaie commune évitant les pertes de change, etc.

Hors Europe, nos pays exportent en général plus qu'ils n'importent. Ce qui n'est possible que grâce au libre-échange (partiel, d'ailleurs). freiner les importations, c'est tuer les exportations.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

pierre30
Messages : 11663
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Message non lu par pierre30 » 11 oct. 2010, 11:11:00

Tout ça est très gentil, mais j'observe que les principales puissances mondiales se battent avec leur monnaie : La Chine, le Japon, les USA notamment. Le but étant de défendre leurs exportations. Seule l'UE laisse l'euro grimper. Alors pourquoi ?

1ere réponse l'euroland est incapable de se défendre parce qu'il n'est pas capable de se mettre d'accord sur une position. La BCE ayant pour mandat de ne rien faire d'autre que de juguler l'inflation.

2eme réponse Certains membres de l'euroland qui exportent fortement dans l'UE veulent garder cette position qui leur est permise grâce à des matières premières pas chères du fait que l'Euro est très élevé. Ils profitent du présent sans se poser de questions sur l'avenir.

Mais l'europe n'étant pas exempte des préoccupations des autres puissances économiques, elle va se trouver mal face aux autres qui lui taillent des croupières.


Pour la Belgique, le taux de chomage est de 8,6%. En Allemagne 6,9.
France 10%.
Le pb des Belges, c'est que les diamants ne génèrent pas beaucoup d'emplois. Les tapis, je vois pas bien ce qu'on peut faire comme transformation dessus. Passer l'aspirateur ? icon_biggrin

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 11 oct. 2010, 13:03:00

Oui, l'euro fort nous handicape dans une certaine mesure.

Mais au contraire des pays cités, nous n'avons que peu de ressources naturelles, et quasi pas de pétrole ni de gaz.

Baisser l'euro, c'est donc consentir une hausse de nos moyens de chauffage, de déplacement, une augmentation corrolaire des salaires, et un coup/coût insupportable pour nos dernières industries.

Tout cela doit être pris en compte de manière comptable.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 11 oct. 2010, 13:39:00

mps a écrit :On en reparlera quand les exportateurs français seront bloqués par le "protectionnisme raisonnable" des autres pays ...

C'est déjà le cas puisque la Chine, les Etats Unis ou l'Inde applique des droits de douane, version un peu rigide des drotis compensatoires visant à retablir l'équité des echanges, à l'endroit des produits français exportés. La chèreté de l'euro ainsi que le poids des charges s'ajoutent à ce manque de competitivité...Il y a des réalités théoriques qui n'existent que dans les tracts de l'UMP, mps, et puis il y a la guerre economique dont les travailleurs sont les otages ou la monnaie d'échanges.
On peut s'en satisfaire, s'y resigner, comme le font les partis classiques, ou promouvoir un autre modèle économique fondé sur le commerce équitable, le respect des cultures, des valeurs et des préoccupations de nos partenaires commerciaux.

Le commerce international existait bein avant le libre echange et il fonctionnait plutôt bien.

pierre30
Messages : 11663
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Message non lu par pierre30 » 11 oct. 2010, 14:34:00

http://blog.turgot.org/index.php?post/Connolly

Cette analyse a été largement commentée dans les médias. Elle est datée de avril 2009 (en pleine crise).
Je la trouve intéressante : elle montre l'interdépendance des membres de l'euroland et les difficultés qu'il doivent absolument traiter.

Cependant elle n'envisage pas de solutions autres que les transferts intra-euroland et les sorties de l'euro : c'est très technocratique (l'auteur est issu de la technocratie européenne).

L'auteur n'envisage pas la possibilité pour les pays de l'euroland de faire face solidairement aux autres puissances économiques en admettant leur interdépendance : il semble considérer que l'état d'esprit des allemands ne le permet pas. En réalité l'état d'esprit des autres membres ne le permettent pas non plus : ce ne sont pas les allemands qui ont voté contre le traité constitutionnel.

Je n'ai pas compris pourquoi l'auteur reproche autant à l'Allemagne : L'allemagne n'a pas vraiment joué le jeu de la solidarité européenne, mais personne ne l'a fait. L'attitude de l'Irlande et de la Tchéquie qui ont joué les quasi paradis fiscaux avant la crise est-elle exemplaire ? Il me semble que l'Allemagne a pu se mettre dans sa position actuelle parce que les autres membres n'ont pas su ou pas pu développer la compétitivité de leur industrie.

De plus si on juge l'euroland dans sa globalité en 2010, on voit que sa balance des paiements est déficitaire de 0,5% du PIB alors qu'elle était beaucoup plus mal en point un an auparavant. Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Message non lu par wesker » 13 oct. 2010, 13:54:00

Disons que ce sont les liens commerciaux entre l'Union européenne et le reste du monde qu'il conviendrait d'analyser. Les protections économiques avaient une utilité que le dogme ultra libéral à ignoré et aujourdh'ui, ce sont les travailleurs européens qui en subissent les conséquences.

Répondre

Retourner vers « Economie »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré