D'où la réflexion, comprise par une partie ici, que la thématique du "pouvoir d'achat" est un peu une hérésie.johanono a écrit : ↑31 juil. 2022, 10:42:03Je ne comprends pas bien où vous voulez en venir, les uns et les autres. Effectivement, nous sommes dans un pays à économie de marché, nous ne sommes pas (en principe) dans une économie administrée, donc ce sont les entreprises qui, en accord avec leurs salariés, décident des salaires, en fonction de ce qu'elles veulent, ou peuvent.
Donc jusqu'à preuve du contraire, l’État n'a pas les moyens juridiques de décréter une augmentation généralisée des salaires. Une telle augmentation généralisée n'est ni possible juridiquement, ni souhaitable économiquement (car beaucoup d'entreprises n'auraient pas les moyens financiers de la supporter).
Donc si on veut augmenter le pouvoir d'achat, et notamment les revenus du travail (dans le souci de revaloriser la valeur travail), qu'est-ce qu'on peut faire ? Il n'y a pas cinquante possibilités :
1. Soit on invente des dispositifs de défiscalisation (primes défiscalisées type "prime Macron"). Effectivement, ces dispositifs satisferont les travailleurs qui en bénéficieront, mais ils seront par nature inégalitaires (tous n'en bénéficieront pas).
2. Soit on invente des dispositifs visant à encourager le recours aux heures supplémentaires (heures supplémentaires défiscalisées, rachat de RTT, etc.). Là encore, de tels dispositifs satisferont les travailleurs concernés, mais ils seront par nature inégalitaires (tous les travailleurs n'en bénéficieront pas).
3. Soit on réduit les cotisations sociales salariales, de façon à augmenter le salaire net. Un tel dispositif profiterait à tous les travailleurs, on pourrait envisager de le plafonner pour faire en sorte qu'il profite prioritairement aux travailleurs ayant un faible salaire. Néanmoins, le financement poserait problème.
4. Soit on augmente la prime d'activité. Un tel dispositif profiterait à tous les travailleurs ayant un faible salaire. Là encore, le financement poserait problème.
Rappelons encore que le contexte a changé. Aujourd'hui, avec la pénurie de main-d’œuvre, le rapport de forces entre salariés et patrons s'est inversé en faveur des salariés. Le patron qui fait ce qu'il veut et qui impose ses exigences aux salariés, c'était valable il y a encore quelques années, ça l'est beaucoup moins aujourd'hui.
Il n'y a pas d'argent magique, jamais.
Face à l'inflation, il est nécessaire d'aider les plus en difficulté, les autres (riches et classes moyennes) doivent faire le dos rond et attendre des jours meilleurs.
Toute autre mesure, comme favoriser les travailleurs en heures sup au détriment des chômeurs et des autres, relève de l'imposture. Et ça va coûter cher à l'état alors que le niveau de la dette commence réellement à devenir inquiétant.