Cet indicateur, dont les résultats sont publiés chaque année par le PNUD (ONU), a souvent été considéré comme la meilleure alternative au PIB / habitant pour évaluer le niveau de vie des populations dans chaque pays car il tient aussi compte de l'espérance de vie et du niveau de connaissance.
Voici les premières places en 2009 (France = 8ème). Et voici le haut du tableau issu du rapport de 2019 (France = 26ème ex-aequo). Qu'est-ce qui explique cette dégringolade ?
Voici quelques tentatives d'explication.
En 2011, la formule de calcul de l'IDH a été revue de fond en comble.
- Avant 2011 : IDH = (Espérance de vie + Education (alphabétisation et scolarisation) + PIB / hab en PPA) /3
- Depuis 2011 : IDH = Racine cubique de (Espérance de vie X Education (durée scolarisation moyenne et attendue) X RNB / hab en PPA)
Exit aussi le taux d'alphabétisation qui passe à la trappe.
Enfin, le PIB est remplacé par le RNB.
Et le fait est que c'est entre 2009 et 2011 que la France a perdu une quinzaine de places. Le changement de formule ne lui a probablement pas fait du bien.
Regardons le détail des derniers résultats de la France en comparaison des pays qui la précèdent au classement. Voici ce que j'observe.
- Sur le critère d'espérance de vie, la France est plutôt devant ses concurrents.
- Sur le dernier indicateur, le RNB (très légèrement supérieur au PIB en France), même si c'est plus compliqué à situer comme ça, l'avant dernière colonne nous indique que le classement de la France sur ce critère est quasiment identique à son classement général.
- En conséquence, ce qui pénalise particulièrement la France dans le résultat de l'IDH, ce sont les critères d'éducation. Et effectivement, on s'aperçoit que les durées de scolarité sont faibles par rapport aux pays devant nous, alors qu'auparavant la France bénéficiait d'un fort taux d'alphabétisation (y compris pour un pays riche), mais ce taux n'est plus pris en compte.
Ce qui est assez surprenant je trouve, c'est que malgré les stéréotypes qui veulent que le bac est donné à tout le monde, que les métiers manuels sont complètement délaissés, qu'on débute sa carrière professionnelle excessivement tard, on se rend compte que les Français ont quand même bien moins d'années d'étude derrière eux que leurs concurrents.