Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

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politicien
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Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par politicien » 18 oct. 2020, 10:00:50

Bonjour,
Face aux incertitudes liées à la crise sanitaire, plusieurs pays cherchent à assurer leur sécurité alimentaire en stockant des matières premières agricoles. Et ce alors que les récoltes de certains producteurs ont été plus que médiocres en raisons de mauvaises conditions climatiques.

Blé, maïs, soja… Depuis le mois d’août, les cours mondiaux des matières premières agricoles ne cessent de progresser sur les marchés. Ces derniers jours, la tonne de blé s’échangeait à plus de 200 euros et le boisseau américain (27 kg environ) pour livraison en décembre à plus de 6 dollars, un niveau jamais atteint depuis décembre 2014.

Le prix du maïs a lui aussi atteint un plus haut depuis un an, à plus de 4 dollars le boisseau, pour livraison en décembre, le plus échangé. Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le plus échangé là-encore, était quant à lui au-delà des 10 dollars.

D'après l'indice de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les prix des céréales ont augmenté de 5,1 % sur les marchés par rapport à août et de 13,6 % sur un an.
Anticiper les effets de la crise sanitaire

Cette envolée des prix des matières premières agricoles résulte d’une série d’événements concomitants qui rendent les perspectives de plus en plus incertaines. A commencer par la résurgence de la crise sanitaire qui pousse plusieurs pays à renforcer leurs stocks, de blé notamment, pour anticiper des ruptures sur la chaîne d’approvisionnement. C’est par exemple le cas de l’Egypte qui a acheté du blé pendant sa période de récolte. Mais aussi du Maroc, de la Jordanie, du Pakistan ou même de la Chine.

(...)

Mais ce dernier assure que les conséquences de cette hausse pour le consommateur sera "très faible", notamment parce que "le prix des céréales dans les produits transformés est extrêmement faible". Il ajoute cependant qu’"il pourrait y avoir une conséquence sur les produits issus des élevages qui sont consommateurs de céréales (et de soja) mais dans un marché très concurrentiel, cette hausse éventuelle serait sans doute très limitée".

https://www.bfmtv.com/economie/les-cour ... 80024.html
Qu'en pensez vous ?
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Hector

Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par Hector » 18 oct. 2020, 10:11:12

Il n'y a pas que le Covid, la sécheresse diminue les rendements de façon importante. Un très averti des affaires agricoles me disait cette semaine -30% sur les betteraves à sucre.

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johanono
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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par johanono » 18 oct. 2020, 10:57:39

Les rendements de certaines céréales ont été faibles cette année dans plusieurs pays européens dont la France. Production faible, demande forte : les prix augmentent logiquement.

Une autre question se pose : peut-on accepter une telle volatilité des prix des denrées alimentaires ? Il faudrait encadrer les cours, mais le droit communautaire l'interdit...

Papibilou
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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par Papibilou » 18 oct. 2020, 11:52:42

johanono a écrit :
18 oct. 2020, 10:57:39
Les rendements de certaines céréales ont été faibles cette année dans plusieurs pays européens dont la France. Production faible, demande forte : les prix augmentent logiquement.

Une autre question se pose : peut-on accepter une telle volatilité des prix des denrées alimentaires ? Il faudrait encadrer les cours, mais le droit communautaire l'interdit...
Plus que le prix du blé qui est simplement une composante, votre dernière question me paraît essentielle, sachant l'importance qu'elle revet pour des pays très pauvres. J'imagine très bien des famines dans des pays comme Haïti ou certains mangent de la terre.
Le problème est que la fixation d'un prix maximum ne peut se faire qu 'au niveau mondial, et via quel organisme ?

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politicien
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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par politicien » 18 oct. 2020, 11:57:17

@johanono serais-tu contre la loi de l'offre et de la demande pour les matières premières ?
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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par fan2machiavel » 18 oct. 2020, 12:21:05

johanono a écrit :
18 oct. 2020, 10:57:39
Les rendements de certaines céréales ont été faibles cette année dans plusieurs pays européens dont la France. Production faible, demande forte : les prix augmentent logiquement.

Une autre question se pose : peut-on accepter une telle volatilité des prix des denrées alimentaires ? Il faudrait encadrer les cours, mais le droit communautaire l'interdit...
Ici, on n'est pas sur un problème de spéculation mais d'offre plus faible. Dans ce genre de situation le contrôle des prix a un effet très néfaste car elle fragilise encore plus les agriculteurs (qui malgré la hausse des prix sont aussi fragilisés par l'augmentation de leurs coûts et la diminution des rendements agricoles) et donc va encore plus faire baisser l'offre et accroître les pénuries).
C'est typiquement se qui s'est passé (et se passe toujours) dans les pays communistes: l'encadrement des prix a fait que les magasins étaient vides et qu'on avaient de longues files d'attentes pour trouver à manger.
Ici il vaut mieux soutenir la production agricole notamment sur un plan technique et aider directement les plus pauvres pour qu'ils puissent tenir le cout. En dernier recours, la solution ce sont les tiquets de rationnement.

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Nombrilist
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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par Nombrilist » 18 oct. 2020, 16:32:38

Hector a écrit :
18 oct. 2020, 10:11:12
Il n'y a pas que le Covid, la sécheresse diminue les rendements de façon importante. Un très averti des affaires agricoles me disait cette semaine -30% sur les betteraves à sucre.
C'est spécial: la betterave a été ravagé par les pucerons en raison de l'interdiction des néonicotinoïdes.

Hector

Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par Hector » 18 oct. 2020, 18:55:27

En plus, mais il y a la sécheresse aussi.

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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par Nombrilist » 18 oct. 2020, 20:05:30

Dans les Landes, le rendement du maïs a été excellent. Mais oui, d'une façon générale il est certain que le réchauffement climatique ne va que faire chuter les rendements d'année en année. La betterave est la culture la plus gourmande en eau qui soit cultivée sur le sol français.

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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par johanono » 19 oct. 2020, 09:07:59

politicien a écrit :
18 oct. 2020, 11:57:17
@johanono serais-tu contre la loi de l'offre et de la demande pour les matières premières ?
Oui.

Le fait est que les prix sont très volatils et que leur évolution dépend généralement de considérations géopolitiques d'origine étrangère sur lesquelles nous n'avons aucune prise. Et cette volatilité n'est pas très saine. Quand les prix s'effondrent, nos producteurs ne peuvent plus vivre de leur production. Et quand les prix augmentent, ils en profitent, mais c'est l'approvisionnement alimentaire du pays qui devient plus compliqué.

Donc oui, il faudrait une réglementation des marchés : prix encadrés, production encadrés. Et qu'on ne vienne pas me dire que ça fragiliserait les agriculteurs. Voyons par exemple ce qui s'est passé avec les quotas laitiers : ces quotas permettaient de stabiliser (à peu près) les prix, et c'est bien leur suppression qui a fragilisé nos agriculteurs.

Ceci dit, je ne crois pas à une quelconque réglementation au niveau mondial. Une telle règlementation au niveau mondial n'est ni possible (car les différentes parties prenantes auront beaucoup de mal à se mettre d'accord) ni même souhaitable (si accord il y a néanmoins, il se fera au détriment de l'UE, toujours très naïve dans les négociations internationales).

Donc l'encadrement doit se faire à un niveau franco-français. Ce sera déjà très bien. Et ça implique, forcément, que la France soit autosuffisante.

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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par Baltorupec » 19 oct. 2020, 10:11:25

Il me semble que les dernières emeutes de la faim etaient en 2010 suivi en suite par le "printemps arabe" dont deux guerres encore en cours, la Syrie et la Lybie.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par Nombrilist » 19 oct. 2020, 17:12:05

Baltorupec a écrit :
19 oct. 2020, 10:11:25
Il me semble que les dernières emeutes de la faim etaient en 2010 suivi en suite par le "printemps arabe" dont deux guerres encore en cours, la Syrie et la Lybie.
Oui, la baisse du prix du baril de pétrole a appauvri ces pays qui ont été incapables d'importer suffisamment de nourriture. Comme à chaque fois que le peuple a faim, s'en est ensuivi une révolte sanglante.

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Re: Les cours du blé, maïs et soja s’envolent, et le Covid n’y est pas totalement étranger

Message non lu par fan2machiavel » 19 oct. 2020, 20:04:32

johanono a écrit :
19 oct. 2020, 09:07:59
politicien a écrit :
18 oct. 2020, 11:57:17
@johanono serais-tu contre la loi de l'offre et de la demande pour les matières premières ?
Oui.

Le fait est que les prix sont très volatils et que leur évolution dépend généralement de considérations géopolitiques d'origine étrangère sur lesquelles nous n'avons aucune prise. Et cette volatilité n'est pas très saine. Quand les prix s'effondrent, nos producteurs ne peuvent plus vivre de leur production. Et quand les prix augmentent, ils en profitent, mais c'est l'approvisionnement alimentaire du pays qui devient plus compliqué.

Donc oui, il faudrait une réglementation des marchés : prix encadrés, production encadrés. Et qu'on ne vienne pas me dire que ça fragiliserait les agriculteurs. Voyons par exemple ce qui s'est passé avec les quotas laitiers : ces quotas permettaient de stabiliser (à peu près) les prix, et c'est bien leur suppression qui a fragilisé nos agriculteurs.

Encore une fois ici on n'est pas dans un problème de spéculation. Ce que tu propose ici est valable pour juguler un problème de prix lié à la spéculation non à une baisse de production comme cela est le cas ici.
De plus lors de la période des quotas les prix n'étaient pas encadrés et surtout pas sur la borne supérieur vu que cette politique avait justement pour but de maintenir des prix élevés. D'ailleurs les quotas n'ont été mis en place qu'à partir du moment où il y avait une nette surproduction avant çà l'Etat soutenait les prix en garantissant d'acheter à un prix donné le surplus de production justement pour pousser l'offre qui était à ce moment insuffisante.
Je ne dis pas que plus de régulation dans l'agriculture ne soit pas utile mais pour le problème dont on parle ici ce n'est pas çà qui va sauver la situation et surtout pas une régulation à la baisse des prix.

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