Renault va supprimer 4 600 emplois en France, la CFDT dénonce une « casse sociale »

[Hector]

Renault va supprimer 4 600 emplois en France, la CFDT dénonce une « casse sociale »

Qu'en pensez-vous ?

Je vous alerte sur un point: le plan d'aide et refinancement de Bercy est pour l'instant belle parole, le plan n'est pas signé et Renault n'a pas touché un €. Renault doit donc se gérer jusqu'à ce que l'Etat intervienne effectivement.

[Nombrilist]

L'Etat: on va vous garantir un emprunt de 5 milliards d'euros et financer l'achat de nouvelles bagnoles à hauteur de 8 milliards.
Renault: OK, on supprime 4600 postes en France.

Pas sûr que les citoyens comprennent.

[Hector]

Je viens de te dire que pour l'instant l'emprunt de 5 milliards n'est que paroles dans le vent (Lemaire est surtout un moulin à vent ...). La Direction Générale et le Conseil d'Administration de Renault ont donc le devoir et l'obligation légale de gérer le groupe en conséquence des difficultés qu'il rencontre, et de restructurer et fermer autant que de besoin.

Il faudrait que vous cet article qui explique en quoi et pourquoi Renault va mal:

https://auto.bfmtv.com/actualite/pourqu ... 17381.html

[Nombrilist]

Donc pour toi, Lemaire, il annonce tout ça à la télé sans en parler avec Renault avant ? Et quand le PDG de Renault entend cela à la télé, il ne décroche pas son téléphone pour appeler Lemaire et en discuter ? Non, il continue sa vie comme si de rien n'était ? Vraiment ?

[Hector]

Les blablas par téléphone ne se substituent pas aux obligations légales de bonne gestion. Que le prêt soit accordé avec une révision du plan, peut-être, mais par ailleurs Lemaire n'a pas dit que le plan devait maintenir l'intégralité de l'emploi et des sites.

Je te rappelle que les actionnaires d'une boite peuvent attaquer la boite, les dirigeants opérationnels et les administrateurs s'ils estiment que le boulot n'est pas fait correctement dans l'intérêt de la boite, de ses actionnaires et même de ses salariés. Et pour les salariés, il vaut même mieux des plans de préretraite et de départs volontaires (comme c'est le cas ici) que le dépôt de bilan, et d'ailleurs les salariés peuvent attaquer aussi via le CSE ou en temps qu'actionaires.

[johanono]

Si Renault est obligé de licencier parce qu'il vend de moins en moins de voitures, alors il n'y a pas grand chose à redire.

Mais s'il s'agit de délocalisations, alors c'est plus choquant.

[Hector]

Lisez ceci:

Parmi les raisons de cette méforme économique, une situation de surcapacité industrielle, autrement dit des capacités de production trop importantes par rapport aux ventes du groupe.

Les syndicats s'attendaient donc depuis février à cette annonce de fermetures d'usines, en particulier en France. La seule surprise pour eux, fut de découvrir le nom des sites qui pourraient fermer dans la presse, avant d’en avoir été informés.

Mais ce genre de fuites reste assez classique. En faisant pression par exemple sur la direction ou l'Etat, actionnaire de Renault, elles permettent de mettre en avant des problématiques sociales pour peser dans les négociations et ainsi orienter le plan qui sera finalement annoncé la semaine prochaine.

> Des modèles mythiques en fin de règne

En février, Renault rappelait que 35% des ventes en Europe de la marque Renault reposaient sur les Clio et Captur. A l'opposé de ces modèles à succès, le Kadjar a clairement perdu la bataille face au Peugeot 3008 et à d'autres SUV concurrents.

Les dernières générations d'Espace et de Scénic n'ont pas non plus rencontré le succès attendus. Un choc pour des modèles mythiques de la marque au losange qui pourraient disparaître du catalogue, comme l'indiquait récemment l'agence Reuters.

> Alpine, un sommet trop haut pour Renault?

L'usine de Dieppe (Seine-Maritime) étant évoquée parmi les sites menacés, on peut également citer le cas de la marque Alpine. Ressuscitée par Renault, avec, fin 2017, une inauguration en grande pompe de la nouvelle chaîne d'assemblage par Bruno Le Maire, déjà ministre de l'Economie, et Carlos Ghosn, encore aux manettes, qui s'était paraît-il laissé convaincre par ce projet... sans trop y croire.

Un succès d'image incontestable, mais un marché de niche et la volonté de concurrencer des marques comme Porsche, n'était-ce tout simplement pas trop ambitieux pour le groupe français?

En décembre 2019, on apprenait que le site de Dieppe divisait par deux son rythme de production. L'objectif affiché n'a jamais été de faire de gros volumes, mais d'effectuer une percée sur le segment "premium" à fortes marges, expliquait alors Renault, rappelant qu'après le petit coupé A110, de nouveaux modèles étaient prévus pour développer la gamme, dont un SUV. Mais il était peut-être déjà trop tard.

> Une électrification pas encore rentable

C'est assez déroutant mais Renault, pionnier de l'électrique avec sa Zoé, a peut-être eu raison trop tôt.

Le site de Flins (Yvelines) qui assemble la petite citadine zéro émission, avec de nombreux progrès réalisés pour sa deuxième génération lancée l'an dernier, fait pourtant partie des sites menacés.

Le reflet d'un constat simple. Si l'électrique fait plus que jamais figure de motorisation d'avenir, surtout pour respecter les normes environnementales de plus en plus exigeantes, il n'y a pas encore de modèle économique aussi rentable que dans le thermique. Principal problème: la production des batteries assurée à l'étranger, ce qui retire une grande partie de la valeur ajoutée aux constructeurs français engagés dans cette transition.

Le projet programme européen de production de batteries et la possible reconversion du site de Flins pour assembler ces unités de stockage de l'énergie et répondre à la forte demande à venir, font partie des pistes possibles. Au même titre que le plan de relance de l'industrie automobile d'après crise sanitaire qui s'oriente vers un fort soutien aux modèles électriques. Selon nos informations, il sera présenté en début de semaine prochaine par Bruno Le Maire.

Dans l'article, il y a une carte où vous pouvez voir la liste des usines eu Europe, les effectifs, et la production en voitures et composants. Je ne peux pas vraiment la reproduire ici.

Donc des modèles historiques en fin de vie (Scenic, Espace), Le Kadjar qui ne se vend pas bien, la filière électrique pas encore rentable, l'Alpine qui est un fiasco. J'y ajoute la mésentente avec Nissan qui ne permet d'exploiter les synergies. Bref, c'est l'histoire classique de l'industrie automobile, très cyclique, et où il faut se réinventer à chaque décennie.

A cela j'ajoute qu'il faut préparer les sites à la transition vers l'électrique, et dans ce cadre là une fonderie qui fait des carters de moteurs thermiques n'a plus sa place. Ainsi va la vie industrielle, les produits naissent, grandissent, mûrissent, déclinent et disparaissent.

@johanono La notion de délocalisation n'a pas de sens dans une multinationale comme Renault opérant sur le marché international. Une délocalisation mérite ce nom quand une grosse PME ferme son usine en France et en construit une en Pologne pour faire le même produit, ou quand un groupe basé à La Défense transfère son service comptable à Manille et sa Direction Informatique Métier à Bangalore. Dans un domaine comme l'automobile où un modèle dure 10 ans et parfois beaucoup moins, ou bien en cas de rupture technologique, la multinationale investit pour servir ses marchés là où il est pertinent de le faire.

[johanono]

Moi, ce que je vois, c'est que plusieurs modèles très vendus en France sont fabriqués désormais à l'étranger. Je pense notamment à la Twingo, à la Clio et à la Mégane, dont les premières versions étaient fabriquées en France, mais qui sont désormais fabriquées à l'étranger.

Donc je répète ce que j'ai dit : si Renault n'avait pas construit tant d'usines à l'étranger ces dernières années, il n'y aurait pas de surcapacité de production.

[Hector]

Les modèles que tu cites sont des bas de gamme et donc des low cost. La France ne peut plus faire des low cost, c'est aussi simple que cela. Si on veut faire à nouveau du low cost en France, et je suis pour, il va falloir revoir considérablement notre fiscalité, nos coûts sociaux, nos 35 heures et notre Code du Travail, c'est aussi simple que cela.
Je pense que les surcapacités proviennent plutôt du fait que les modèles haut de gamme ne se vendent pas bien.

[Snark]

Et pendant ce temps là :

Volvo et Daimler, qui ont un actionnaire en commun, le chinois Geely,
ont annoncé leur union pour fabriquer ensemble des piles à hydrogène
destinées aux poids lourds dans le cadre d'une entreprise commune valorisée à 1,2 milliard d'euros.

https://www.autoplus.fr/volvo/actualite ... 48186.html

Sous les pressions économiques et écologiques tout ça va se concrétiser
en moins de cinq ans . Le problème est de savoir si on en sera ou pas .

Les économies réalisées sur la fabrication , l'entretien et le carburant des véhicules
nous seront bien utiles dans d'autres domaines .

[artragis]

La mégane c'est pas le low cost hein, c'est l'équivalent de la 308, donc on est sur du 25k moyen en terme de prix de vente.

La twingo c'est une autre histoire et même là, la France est en perte car elle est globalement remplacé par la stratégie "entry" qui est menée par Dacia qui est principalement rentable non pas à cause des coûts salariaux mais parce qu'elle se base sur la plateforme technique de la clio de génération précédente et que cette plateforme est ultra rentabilisée depuis des années.

[Papibilou]

Nous sommes d'accord pour dire :
- que les capacités de Renault doivent être revues à la baisse. Donc compressions d'effectifs inéluctables.
- que leurs modèles ont perdu la bataille face à leurs concurrents sur les basse et moyenne gammes et les suv , excepté la Dacia qui ne se construit pas chez nous.
- que choisir l'Alpine était une bêtise
- que leur chaîne de montage ne sont pas pluri modèles ce qui spécialise trop les usines et enlève de la souplesse au montage.
- que leurs modèles " modernes" electriques ou hybrides ne sont pas assez performants et les batteries trop dépendantes de la Chine.
Pas mal de choses à faire évoluer et ça ne se fera pas sans casse, mais il vaut mieux une évolution dure qu'une chute encore plus forte.

[wesker]

Il faut surtout que Renault parvienne à retrouver des débouchés commerciaux, or outre le fait que cela reste des gammes de voitures moyennes, ils vendent leur véhicules au prix du haut de gamme, et s'adresse, en France à des clients qui perdent leurs emplois, qui craignent l'avenir et ne sont pas enclin à investir sur des véhicules hors de prix pour une qualité relativement moyenne (merci l'ère Gohn ?)

[Nolimits]

Il faut surtout que Renault parvienne à retrouver des débouchés commerciaux, or outre le fait que cela reste des gammes de voitures moyennes, ils vendent leur véhicules au prix du haut de gamme, et s'adresse, en France à des clients qui perdent leurs emplois, qui craignent l'avenir et ne sont pas enclin à investir sur des véhicules hors de prix pour une qualité relativement moyenne (merci l'ère Gohn ?)

C'est quoi une qualité "moyenne", des voitures "moyennes" ?

[wesker]

Et bien des véhicules qui sont dotés de peu d'option, qui ne s'adressent pas vraiment à une clientèle populaire, mais qui ne présente pas les quaités pour être venus au prix des véhicules considérés comme de hautes qualités (Mercedes, Audi etc....)

Que les constructeurs français essayent de se positionner sur le haut de gamme peut parfaitement se comprendre, néanmoins, il faut que la qualité des tissu, des motorisations soit en correspondance. Peugeot, par exemple sort de très beaux véhicules, tels que la 608 qui s'adresse à un clientèle assez haut de gamme tout en parvenant à offrir à une classe moyenne des véhicules au tarif accessible (tels que la 108 ou la 208).

Quand on sait qu'une clio 4 est venu à plus de 22 000€, une mégane on approche les 35 000€ c'est du grand n'importe quoi à mon sens. Dans ces conditions il est effectivement difficile de trouver des preneurs qui ont, avec un tel budget des exigences supérieures à ce que peut offrir le constructeur au losange.