Jours fériés, RTT... les propositions chocs de l'Institut Montaigne pour relancer l'économie

[Camille]

En réalité, relancer la machine, je pense que c'est ce qu'il ne faut surtout pas faire. Il faut lancer un autre type de machine, dont le moteur soit la décroissance (puisque PIB = CO2). Il faut que nous puissions vivre plus sobrement. Organiser baisse des revenus du travail et du capital, baisse de l'immobilier (et là j'y perdrais un max), baisse du temps de travail (puisque baisse de la demande), désurbanisation avec retour de centaines de milliers de personnes aux champs (nos pépites découvriront la culture du maïs plutôt que celle du chanvre).

Oui, évidemment ! Mais on dira de vous que vous êtes un utopiste, un écolo-bobo, que vous voulez revenir au temps des cavernes...

Mais même si on met de côté les enjeux environnementaux, on va créer une nouvelle crise en redémarrant la machine à toute allure. On va en effet créer une énorme bulle spéculative en partant du principe que la production sera nécessairement écoulée. C'est plutôt un redémarrage en douceur qu'il faut, le temps de scruter les aspirations populaires...

Le comble, c'est que l'Institut Montaigne propose de payer les salariés "plus tard" pour le travail supplémentaire effectué. Là encore, on est dans la spéculation... vous ne serez payé que si l'activité reprend.

[johanono]

@Nolimits :

On te répondra qu'il ne faut pas remettre en cause les acquis sociaux...

[Nombrilist]

Dites messieurs dames, vous pensez réellement qu'on aura pas à porter la main à la poche ? L'état : cest nous. L'état (nous) nous a protégé et a protégé nos entreprises à coup de milliards qui coulent à flot. Qui va payer à part nous ? (On se rembourse à nous-mêmes quoi !)
Et je dirai que ça ne me derandge pas du tout, de payer pour être protégé comme on l'a été. Ce système me va très bien.
Et j'ajouterai que s'il faut bosser un peu plus, ce sera pas super difficile entre tous nos congés, nos rtt, nos récup', nos congés supplémentaires, nos congés d'ancienneté, nos congés "cadres", nos jours fériés, nos ponts...il nous reste un peu de gras avant que ça devienne la mine.

J'attends qu'on m'explique en quoi dans un contexte de dépression de la demande, il faudrait travailler davantage. Le raisonnement m'échappe.

[pierre30]

Les gens travailleront plus si leur niveau de vie baisse du fait de la "crise" qui pourrait suivre.Pas besoin d'inventer des nouvelles réformes. La baisse du niveau de vie réduira probablement la réglementation au lieu de la renforcer.
Perso j'ai déjà une double activité. Je suis loin d'être une exception. La marge est limitée.
Je connais pas mal de cadres qui bossent chez eux le week end lorsque nécessaire. Là aussi la marge est réduite.

[Nolimits]

Dites messieurs dames, vous pensez réellement qu'on aura pas à porter la main à la poche ? L'état : cest nous. L'état (nous) nous a protégé et a protégé nos entreprises à coup de milliards qui coulent à flot. Qui va payer à part nous ? (On se rembourse à nous-mêmes quoi !)
Et je dirai que ça ne me derandge pas du tout, de payer pour être protégé comme on l'a été. Ce système me va très bien.
Et j'ajouterai que s'il faut bosser un peu plus, ce sera pas super difficile entre tous nos congés, nos rtt, nos récup', nos congés supplémentaires, nos congés d'ancienneté, nos congés "cadres", nos jours fériés, nos ponts...il nous reste un peu de gras avant que ça devienne la mine.

J'attends qu'on m'explique en quoi dans un contexte de dépression de la demande, il faudrait travailler davantage. Le raisonnement m'échappe.

Pourquoi dépression de la demande ? La demande a des chances d'exploser, non?

[johanono]

Dans cet article de Vice, une employée de mairie raconte son quotidien. J'y retrouve quelques similitudes par rapport à des stages que j'avais réalisés il y a une quinzaine d'années... Rien n'a changé malgré les "réformes". Le management est souvent défaillant dans la fonction publique, quand il n'est pas totalement absent. Les services tournent en roue libre, les ressources humaines sont très mal utilisées, de nombreux fonctionnaires placardés...
L'Institut Montaigne propose donc de payer des fonctionnaires à regarder Netflix au bureau plusieurs heures de plus !

Je ne connais pas le milieu de la fonction publique territoriale. Toutefois, ce témoignage assez édifiant vient confirmer d'autres témoignages similaires. On se souvient du livre de Zoé Shepard publié il y a quelques années et qui avait fait grand bruit.

Clairement, ça pose des questions sur la gestion de leurs communes par beaucoup d'élus locaux.

On remarquera toutefois que ces témoignages mettent en scène des services qui n'existent que dans des grosses communes (en l'occurrence, un service de communication). Et ça prouve ce que j'ai déjà dit, à savoir que c'est dans les grosses communes que les frais de fonctionnement (et les gaspillages) sont les plus élevés.

Et je persiste à penser que, pour en finir avec de tels gaspillages, il faut en finir avec l'emploi à vie dans la fonction publique.

[pierre30]

Si des boites ferment la demande faiblira. Meme si dans un premier temps l'argent économisé lors du confinement créera de la demande.

[Nolimits]

Si des boites ferment la demande faiblira. Meme si dans un premier temps l'argent économisé lors du confinement créera de la demande.

Oui on peut prévoir un effet rush sur la consommation !

[Camille]

Dites messieurs dames, vous pensez réellement qu'on aura pas à porter la main à la poche ? L'état : cest nous. L'état (nous) nous a protégé et a protégé nos entreprises à coup de milliards qui coulent à flot. Qui va payer à part nous ? (On se rembourse à nous-mêmes quoi !)
Et je dirai que ça ne me derandge pas du tout, de payer pour être protégé comme on l'a été. Ce système me va très bien.
Et j'ajouterai que s'il faut bosser un peu plus, ce sera pas super difficile entre tous nos congés, nos rtt, nos récup', nos congés supplémentaires, nos congés d'ancienneté, nos congés "cadres", nos jours fériés, nos ponts...il nous reste un peu de gras avant que ça devienne la mine.

J'attends qu'on m'explique en quoi dans un contexte de dépression de la demande, il faudrait travailler davantage. Le raisonnement m'échappe.

Pourquoi dépression de la demande ? La demande a des chances d'exploser, non?

Pas forcément... Pour anticiper la période financièrement difficile, de nombreux Français peuvent être tentés d'épargner... notamment pour déménager à la campagne (comme ça semble être la nouvelle tendance après-confinement). Sachant que mon activité professionnelle sera fortement impactée par le confinement, je vais limiter les dépenses "futiles"... Hélas, je ne suis pas la seule dans ce cas.

[Camille]

Dans cet article de Vice, une employée de mairie raconte son quotidien. J'y retrouve quelques similitudes par rapport à des stages que j'avais réalisés il y a une quinzaine d'années... Rien n'a changé malgré les "réformes". Le management est souvent défaillant dans la fonction publique, quand il n'est pas totalement absent. Les services tournent en roue libre, les ressources humaines sont très mal utilisées, de nombreux fonctionnaires placardés...
L'Institut Montaigne propose donc de payer des fonctionnaires à regarder Netflix au bureau plusieurs heures de plus !

Je ne connais pas le milieu de la fonction publique territoriale. Toutefois, ce témoignage assez édifiant vient confirmer d'autres témoignages similaires. On se souvient du livre de Zoé Shepard publié il y a quelques années et qui avait fait grand bruit.

Clairement, ça pose des questions sur la gestion de leurs communes par beaucoup d'élus locaux.

On remarquera toutefois que ces témoignages mettent en scène des services qui n'existent que dans des grosses communes (en l'occurrence, un service de communication). Et ça prouve ce que j'ai déjà dit, à savoir que c'est dans les grosses communes que les frais de fonctionnement (et les gaspillages) sont les plus élevés.

Et je persiste à penser que, pour en finir avec de tels gaspillages, il faut en finir avec l'emploi à vie dans la fonction publique.

L'emploi à vie des fonctionnaires dans la fonction publique territoriale était justifié par les changements de majorité qui pouvaient survenir et qui pouvaient occasionner la mise au ban des employés de l'ancienne administration... Je comprends l'esprit de la loi mais elle a eu des effets pervers, avec une mise au placard et des pressions contre ces employés... ou alors une manque de volonté affichée par les employés eux-mêmes contre leur nouvel employeur.

Il existe déjà dans la loi la possibilité de licencier des fonctionnaires en cas de disparition du besoin ou du service ayant motivé la création de l'emploi... mais uniquement ceux à temps partiel (< 17h30). Des indemnités sont alors versées. On pourrait élargir cette disposition aux salariés à temps plein.

[johanono]

Si, pour supprimer un poste, il faut attendre le départ en retraite du titulaire du poste, alors on peut attendre longtemps... Si on veut réformer rapidement notre fonction publique, il faut impérativement pouvoir licencier les fonctionnaires dont on supprime le poste.

On remarquera que François Fillon, qui promettait pendant la campagne présidentielle de supprimer beaucoup de postes de fonctionnaires, ne faisait même pas cette proposition.

[Nombrilist]

Je suis entièrement d'accord avec @Camille . Si les Français ont un comportement rationnel d'instinct de conservation, je m'attends plutôt à ce qu'ils gardent leur épargne plutôt que de se ruer dans les magasins pour dépenser leurs sous. ça et l'effet mentionné par @pierre30 . Par ailleurs, beaucoup de gens ont été ou vont être paupérisés prochainement. La demande va archi-chuter.

[Yakiv]

Encore une fois, je crois que personne ne sera gagnant dans cette stratégie, pas même les entreprises s'il s'agit de produire plus sans qu'il y ait de demande derrière.
Je suis bien conscient qu'il va falloir faire des sacrifices et que ce qui nous attend, c'est du sang et des larmes, mais il faudra quand même trouver autre chose de plus cohérent.

[Nombrilist]

Il semble que l'UE ne permette de faire que de la politique de l'offre.

[johanono]

Plusieurs cas se présenteront.

Effectivement, beaucoup de gens que l'avenir inquiète ajourneront certains achats, et beaucoup d'entreprises annuleront ou reporteront certains investissements. De fait, beaucoup d'entreprises verront des clients leur faire faux bond et connaîtront une baisse de leur chiffre d'affaires.

Mais il y a d'autres secteurs, notamment dans l'industrie, où la demande pourrait repartir très vite. Il faudra alors que les entreprises françaises soient prêtes à satisfaire cette demande, faute de quoi elles perdront des clients qui iront voir des entreprises étrangères plus réactives. Les entreprises françaises risquent alors de perdre des parts de marché. Pour éviter ce risque, elles devront faire preuve de réactivité, et auront pour cela besoin de souplesse dans leur organisation.