Jeff Van Planet a écrit : ↑10 juin 2019, 19:19:54
johanono a écrit : ↑09 juin 2019, 19:50:42
On parle de patriotisme économique. L'Etat est dans son rôle en veillant à ce que les fleurons industriels français restent français et ne passent pas sous pavillon étranger. Quand une entreprise française passe sous pavillon étranger, ça veut dire que le centre décisionnel part à l'étranger,
et ça se traduit toujours ensuite par des choix industriels defavorables à la France. Il y a eu de nombreux exemples en ce sens ces dernières années.
Les Américains ne se gênent pas pour contrôler la vente d'entreprises américaines à des étrangers. En Europe, on ne le fait pas assez, c'est dommage.
Et quand l'état est prêt à réduire sa part de capital pour que nissan prennent encore plus de pouvoirs au sein de l'allicance renault-nissan, c'est du patriotisme économique? J'ai envie de dire: un peu de sérieux!
La partie que j'ai mise en gras et soulignée, j'ai envie de dire que tu fais des procès d'intentions. Pourquoi toujours? qu'est-ce qui te permet d'affirmer avec tant d'aplomb que ce sera toujours?
En Europe on a saboter une fusion récemment, on aura put créer un champion qui puisse faire concurrence aux géants chinois et américains mais on ne l'a pas fait. Pour des raisons d'état (ou plutôt l'europe) stratège. Du coup dans 20 ans ces deux boites n'existeront plus ou alors à la façon d'une boite du tier monde maintenu en vie de façon artificielle dans un marché protégé et probablement largement subventionnée.
Personnellement je n'aime pas cette idéologie nationaleuse qui consiste bafouer la souveraineté des citoyens.
Il y a trop d'exemples qui montrent que ça se passe mal quand l’État laisse certains fleurons industriels passer entre des mains étrangères. Il y a l'exemple d'Usinor, passé entre les mains d'Arcelor, racheté ensuite par Mittal... Il y a Lafarge, passé sous pavillon suisse... Il y a Alcatel, que le gouvernement de l'époque a laissé fusionner avec Lucent, et racheté ensuite par Nokia... Il y a Alstom, qui a été démantelé...
Toutes ces entreprises-là ont détruit des emplois en France après être passées sous pavillon étranger.
Au-delà du strict enjeu en termes d'emplois, il y a aussi des enjeux plus stratégiques. Avoir certaines entreprises fortes, c'est nécessaire pour l'influence de la France, pour éviter que notre pays soit sous la dépendance de puissances étrangères. Voyons ce qui se passe avec Huawei en ce moment : le gouvernement américain et le gouvernement chinois ont bien compris l'importance d'avoir une entreprise forte en matière de télécommunications... Voyons également la sidérurgie : depuis qu'Arcelor est passé sous pavillon indien, l'approvisionnement en acier de la France dépend du bon vouloir d'un riche homme d'affaires indien...
Si tout ça, pour toi, ce sont des détails, alors en effet, nous ne serons pas d'accord.
Donc oui, je pense que le gouvernement avait raison d'être vigilant quant à l'avenir de Renault. Je n'ai pas dit qu'il faut accepter que Renault passe sous pavillon japonais. Mais il y a des synergies industrielles déjà très fortes entre Renault et Nissan : fusionner Renault et Nissan a peut-être plus de sens que fusionner Renault avec une entreprise (FCA) qui ne vend plus aucune voiture moderne et qui est très en retard en termes d'innovation et de développement.
Et je repose la question, à laquelle tu n'as pas répondu : pourquoi cet empressement, de la part des dirigeants de FCA, à conclure cette alliance ? Sur un si gros projet, on n'est pas à 15 jours prêts, non ?