«Gilets jaunes»: des conséquences économiques déjà lourdes en région
26 nov. 2018, 14:37:38
FOCUS - Alors qu'une réunion se tenait lundi à Bercy pour dresser un état des lieux des conséquences du mouvement sur l'activité des entreprises, les territoires tirent la sonnette d'alarme.
À l'échelle locale, les institutions mettent en garde contre les conséquences économiques des blocages JEFF PACHOUD/AFP
FOCUS - Alors qu'une réunion se tenait lundi à Bercy pour dresser un état des lieux des conséquences du mouvement sur l'activité des entreprises, les territoires tirent la sonnette d'alarme.
Réunion au sommet: ce lundi,
une quinzaine de fédérations professionnelles se sont réunies à Bercy pour une «première évaluation des conséquences économiques du mouvement des gilets jaunes sur l'ensemble des territoires», ainsi que pour «convenir de mesures d'accompagnement pour les professionnels». Car les effets sont d'ores et déjà remarquables: à l'échelle nationale,
l'institut Nielsen a par exemple estimé que la grande distribution avait vu ses pertes se creuser tout au long de la semaine dernière, de -35% samedi à -32% lundi, -13% mardi et -5% mercredi.
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À l'échelle locale, un grand nombre d'institutions ont fait remonter les inquiétudes des entreprises et des professionnels qui souffrent des blocages et autres barrages filtrants. Ce sont ces échelons, aux préoccupations de plus en plus marquées, que le gouvernement devra rassurer.
● Dans l'Hérault
La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de l'Hérault a
mené une étude entre le 19 et le 21 novembre auprès des commerçants. Publiée jeudi, elle note un effet massif de la mobilisation: en comparaison avec une période «normale», les 300 commerçants ont pointé une «baisse moyenne de fréquentation de 60%» ainsi que de chiffre d'affaires «de 55%». Près des trois quarts des personnes interrogées ont constaté un ralentissement de leur activité, et celui-ci s'étend sur l'ensemble du territoire, touchant les centres-villes comme les zones rurales, les centres commerciaux ou les commerces de proximité des petits villages.
Et la Chambre de
citer l'exemple de six magasins Intersport du département: leur dirigeant, Patrick Hanot, déplore une «perte de 40% de chiffre d'affaires» depuis le samedi 17. «L'impact économique négatif est hélas bien réel et important», souligne le communiqué. Le même jour, le président de la Chambre, André Deljarry, a dénoncé le blocage d'une plateforme logistique alimentaire du groupe Intermarché, à Villeneuve-les-Béziers et a mis en garde contre les «conséquences» des actions «à l'opposé des fondements initiaux du mouvement». Le dirigeant a exprimé son souhait de voir «la population et l'économie locale» retrouver de la «sérénité».
● Dans le Bordelais
La CCI Bordeaux Gironde a aussi
appelé à une «sortie rapide du conflit»: pour son président, Patrick Seguin, les blocages pénalisent «fortement» les entreprises, en particulier à la veille des fêtes. Tout en disant comprendre «cette colère», il explique rester soucieux «de ne pas amplifier le conflit» et compte sur sa résolution le plus rapidement possible. Contactée par nos soins, la Chambre ne dispose pas encore d'éléments chiffrés permettant d'estimer l'impact de la mobilisation. Pour autant, les remontées dont elle dispose font état d'une perte de chiffre d'affaires de «20 à 30%». Elle cite également l'exemple du festival
Bordeaux S.O Good, organisé le week-end du 17, et qui a vu sa fréquentation baisser de plus de 20%, une évolution que la Chambre impute en partie aux mobilisations organisées au même moment.
La situation dans cette zone est d'autant plus préoccupante que l'économie locale souffrait déjà d'une perte de vitesse marquée: l'activité girondine a enregistré, au troisième trimestre,
un «ralentissement» de son chiffre d'affaires, son carnet de commandes, ses marges commerciales ainsi que de ses investissements. Les professionnels locaux comptent donc d'autant plus sur cette période de fin d'année.
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