"L'euro" de Stiglitz
- wesker
- Messages : 32008
- Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
- Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel
Re: "L'euro" de Stiglitz
Yakiv...Nous sommes d'accord sur l'objectif de rétablir l'équilibre des comptes publics, cependant les experts qui perçoivent de très confortables indemnités depuis des années et qui furent en charge de ces questions semblent vouloir pratiquer et poursuivre une politiquer d'harmonisation européenne qui justifie ces orientations qui, je le constate ne permette pas d'y parvenir. Mon propos consiste, seulement à admettre l'idée que cette politique économique n'est pas une fatalité et n'est pas la seule en mesure d'atteindre ces objectifs puisqu'elle n'y parvient pas.
Oui les créanciers internationaux sont en mesure de comprendre ce que je dis, néanmoins, ce discours ne leur ayant jamais été tenu et ne vivant pas auprès du pays dans lequel ils investissent ils ne peuvent ne pas y être sensible de la même manière qu'un citoyen français qui a ses gosses au chômage et qui voit son pays s'enfoncer dans la difficulté, afin de lui assurer un coupon mais qui menace progressivement le capital de son titre de créance.
Oui les créanciers internationaux sont en mesure de comprendre ce que je dis, néanmoins, ce discours ne leur ayant jamais été tenu et ne vivant pas auprès du pays dans lequel ils investissent ils ne peuvent ne pas y être sensible de la même manière qu'un citoyen français qui a ses gosses au chômage et qui voit son pays s'enfoncer dans la difficulté, afin de lui assurer un coupon mais qui menace progressivement le capital de son titre de créance.
Re: "L'euro" de Stiglitz
Oui, mais le Japon ce n'est pas un miracle non plus. Avec 250% de dette publique, j'imagine que la charge de la dette doit peser lourd sur le budget de l'état nippon, plus qu'en France probablement, non ?
Re: "L'euro" de Stiglitz
Si nous avions des capacités supérieures de remboursement on le saurait. Et d'ailleurs, le meilleur moyen d'augmenter cette capacité, à pression fiscale égale, réside dans les immenses améliorations de nos services publiques. Car sans être les plus mauvais dans leurs fondements, ils sont les moins performants du monde, en rapport coût/service. Il ne s'agit donc pas d'austérité, il s'agit de vérifier si chaque euro dépensé est vraiment un bénéfice pour le citoyen.Yakiv a écrit : ↑01 mai 2018, 09:43:10
Je pense que sans parler d'austérité, il faut juste songer de temps en temps à obtenir un budget à l'équilibre ou proche de l'équilibre, tout en protégeant des secteurs absolument prioritaires tels que la santé.wesker a écrit : ↑01 mai 2018, 09:00:13a moins que nous ayons des capacités de remboursement supérieure à ce qu'on nous indique, à longueur de temps pour nous faire accepter des mesures récessives et exigeantes pour les uns afin d'assurer la prospérité de quelques autres qui ont déjà leur b as de laine bien remplis.
Je pourrai vous envoyer une photo de l'avant port de Bordeaux, pour lequel l'état a dépensé un fortune ces dernières années. Deux grues supplémentaires sur un ridicule terminal conteneurs, donc au nombre de 4 actuellement, et pas un bateau n'y accoste depuis au moins 4 ans. Sans compter la poignée de dockers payée à ne rien faire, et des frais de maintenance exorbitants. La ligne de chemin de fer a été refaite à neuf pour écouler le trafic: pure perte, pas un train ne passe, sauf le ridicule TER toujours vide. Et des millions perdus dans l'étude d'un terminal gazier, dont les écolos sont venu à bout (classé Sévéso). C'est un croustillant scandale d'argent public, dont aucune presse ne se saisit! Mais que fait médiapart?
Je ne crois pas que le Danemark et la Suède fassent de telles âneries. Nous sommes plus proches des espagnols qui construisent des aéroports qui n'ont jamais vu d'avions. "On dirait le sud..."
Vos mains ont un cerveau: ne les mettez pas dans vos poches
Re: "L'euro" de Stiglitz
Oui d'ailleurs je le dis: la pression sur les jeunes est terrible. Mais le Japon se débrouille avec son problème, sans enrhumer le monde entier.
Loin de moi l'idée de faire l'éloge du Japon, mais plutôt de mettre en surbrillance que détenir sa propre dette agrandit les marges de manœuvre, jusqu'au point j'en conviens, ou si on ne sait pas raison garder, d'en arriver à sa situation. Et d'ailleurs la France, pays latin dont les premiers éclats du soleil transforment la population en lézards, bien heureusement finalement, et contrairement à mes souhaits, ne détient pas sa dette: ce sont donc d'autres qui en ont grandement la maîtrise, et c'est peut être bien comme ça.
Et quelque part, c'est assez miraculeux que le Japon tienne ce grand écart. Sacrés samouraïs!
Vos mains ont un cerveau: ne les mettez pas dans vos poches
Re: "L'euro" de Stiglitz
Si vous allez sur le lien ofce que j'ai posté vous verrez qu'en période de taux proches de zéro le cout de la dette n'est pas tres élevé. Il diminue au fil des refinancements. Le pb c'est que les taux n'ont pas vocation à rester à zéro.
Re: "L'euro" de Stiglitz
C'est l'essence même d'un taux.
Vos mains ont un cerveau: ne les mettez pas dans vos poches
Re: "L'euro" de Stiglitz
Le gouffre qui menace d'engloutir la zone euro
jeu. 28 juin 2018, 06:24:00
Les promoteurs de la monnaie unique promettaient la prospérité, mais ils ont refusé de donner aux pays membres les outils qui leur permettaient de traverser les crises. L'impatience des populations grandit face à l'intransigeance d'une Allemagne qui continue d'imposer à tous l'austérité. Et si l'Italie faisait tout craquer ?
L'euro pourrait connaître une nouvelle crise. La troisième puissance économique de la zone euro, l'Italie, vient de choisir un gouvernement que l'on peut qualifier au mieux d'eurosceptique. C'est la répétition attendue du début d'un scénario déjà vu. Dans la longue histoire d'une monnaie commune mal conçue, la puissance dominante, l'Allemagne, bloque les réformes nécessaires et appelle à des mesures qui ne font qu'exacerber les problèmes en utilisant une rhétorique qui semble destinée à enflammer les passions.
(...)
Article complet sur https://www.lesechos.fr/idees-debats/ed ... tor=RSS-37
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
- wesker
- Messages : 32008
- Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
- Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel
Re: "L'euro" de Stiglitz
La problématique est que ces politiques, inspirées à Berlin ne correspondent pas aux besoins de tout les pays qui ne peuvent ajuster leur compétitivité que par le chômage ou la déflation salariale§. C'est, entre autres avec la question de la gestion des mouvements migratoires, l'une des causes qui expliquent la montée de formations qui assument leur refus de cette architecture d'une Union européenne avec laquelle, même les Etats Unis semblent vouloir prendre leur distance.
Ne doit on pas en tirer les enseignements ? Ne doit on pas nous souvenir que, par le passé, les mêmes causes produisirent les mêmes effets ? Certains assumeront devant l'histoire leur préférence pour leur petit intérêt de compte en banque plutôt qu'une attitude raisonnable, responsable qui permettrait de remettre l'Europe sur les bons rails et d'éviter ce climat de tension dans lequel nous sommes !
Ne doit on pas en tirer les enseignements ? Ne doit on pas nous souvenir que, par le passé, les mêmes causes produisirent les mêmes effets ? Certains assumeront devant l'histoire leur préférence pour leur petit intérêt de compte en banque plutôt qu'une attitude raisonnable, responsable qui permettrait de remettre l'Europe sur les bons rails et d'éviter ce climat de tension dans lequel nous sommes !
Re: "L'euro" de Stiglitz
Le problème de l'alternative à l'euro je crois, c'est que personne n'a su ou pu expliquer quelle pouvait en être l'alternative en dehors d'une sortie pure et simple. Dupont Aignan faisait à une époque la promotion d'un "euro-franc", c'était une idée qui me semblait plutôt intéressante mais elle n'a pas du tout germé dans les esprits.
Re: "L'euro" de Stiglitz
Contrairement à ce qu'écrit Stiglitz, je ne pense pas que le gouvernement italien va tout faire craquer. L'accord sur les migrants conclu cette nuit, qui ne vaut sans doute pas grand-chose mais qui permet d'afficher une unité européenne factice, est la preuve que les « populistes » italiens n'ont pas l'intention de casser la barraque. Quant à leur idée de monnaie parallèle, je doute qu'ils la mettent en oeuvre.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: "L'euro" de Stiglitz
Si, elle a fait pschitt, quand marine le pen a expliqué qu'un franc vaudrait un euro ... tout ça pour ça ...Yakiv a écrit : ↑29 juin 2018, 08:42:18Le problème de l'alternative à l'euro je crois, c'est que personne n'a su ou pu expliquer quelle pouvait en être l'alternative en dehors d'une sortie pure et simple. Dupont Aignan faisait à une époque la promotion d'un "euro-franc", c'était une idée qui me semblait plutôt intéressante mais elle n'a pas du tout germé dans les esprits.
"Dans la profondeur de l'hiver, j'ai finalement appris qu'il y avait en moi un soleil invincible."
Albert Camus
Albert Camus
- wesker
- Messages : 32008
- Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
- Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel
Re: "L'euro" de Stiglitz
Je ne crois pas non plus qu'en dehors des grandes déclarations, le gouvernement italien qui ose rappeler certaines vérités et réalités européennes parviendra à modifier la teneur des orientations européennes.
Effectivement, l'alternative à l'euro, c'est à dire le retour à la politique monétaire nationale n'a jamais été vraiment défendu ni argumenté, pas davantage qu'un véritable et authentique débat, avec des analyses avantages coût, inconvénients, risques n'a jamais été véritablement faite.
C'est précisément la preuve que cette question fut taboue durant trop longtemps et c'est pour mettre fin à ce dernier que nous devrions, comme l'Allemagne en a fait l'évaluation ne pas nous priver de cette étude, de ce débat qui est indispensable à une saine lecture, par les citoyens, de la réalité de la situation.
Effectivement, l'alternative à l'euro, c'est à dire le retour à la politique monétaire nationale n'a jamais été vraiment défendu ni argumenté, pas davantage qu'un véritable et authentique débat, avec des analyses avantages coût, inconvénients, risques n'a jamais été véritablement faite.
C'est précisément la preuve que cette question fut taboue durant trop longtemps et c'est pour mettre fin à ce dernier que nous devrions, comme l'Allemagne en a fait l'évaluation ne pas nous priver de cette étude, de ce débat qui est indispensable à une saine lecture, par les citoyens, de la réalité de la situation.
Re: "L'euro" de Stiglitz
Comment sortir de la zone euro - L'Italie a raison d’envisager de quitter la monnaie unique (Joseph Stiglitz) :
How to exit the eurozone
Italy is right to consider leaving the EU’s common currency area.
What’s the best way to leave the euro? That question is now back on the table after a Euroskeptic government took charge in Italy. Yes, key ministers have pledged to keep the country in the EU’s common currency area. But those commitments should not be seen as immutable. They must be considered in the context of Italy’s broader bargaining position: The new government wants to make it clear that it is not just a spoiler. It would prefer to stay within the eurozone, but it wants change.
Italy’s new leaders are right that the eurozone is badly in need of reform. The euro has been flawed since its conception. For countries like Italy, it took away two key adjustment mechanisms: control over interest rates and exchange rates. And instead of putting anything in their place, it introduced tight strictures on debts and deficits — further impediments to economic recovery.
(...)
Article complet sur https://www.politico.eu/article/opinion ... ro-reform/
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
- wesker
- Messages : 32008
- Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
- Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel
Re: "L'euro" de Stiglitz
Si l'Italie veut réellement voir ses exigences prises en compte, par ses partenaires, elle doit disposer et se doter de tout les instruments économiques afin de pouvoir conduire une politique qui ne s'inscrirait pas dans la retranscription de directives inspirées à Beriln !
Et, je tiens à rassurer les inquiets, une étude fut réalisée, par l'ancien ministre des finances allemands, Schaüble sur les avantages, risques, coût du rétablissement du Deutschmark, pour négocier, il faut disposer d'éléments, d'arguments et donc se doter d'axes de réflexions, pas se satisfaire de dogmes, d'idéologies d'autant plus lorsqu'elles se heurtent aux réalités et, pire encore aux attentes que peuvent exprimer, par leurs suffrages les citoyens.
Et, je tiens à rassurer les inquiets, une étude fut réalisée, par l'ancien ministre des finances allemands, Schaüble sur les avantages, risques, coût du rétablissement du Deutschmark, pour négocier, il faut disposer d'éléments, d'arguments et donc se doter d'axes de réflexions, pas se satisfaire de dogmes, d'idéologies d'autant plus lorsqu'elles se heurtent aux réalités et, pire encore aux attentes que peuvent exprimer, par leurs suffrages les citoyens.
Re: "L'euro" de Stiglitz
@wesker a plutôt raison quand il dit qu'il n'y a aucun débat sérieux sur la monnaie unique, en dehors des positions caricaturales.
Mais cela ne nous interdit pas d'y réfléchir ici.
J'aimerais d'ailleurs posé une question aux partisans de la sortie de l'euro, @albert , @johanono, @wesker et d'autres.
Que pensez vous du risque d'attaque sur les marchés financiers contre la monnaie nationale (issu d'un abandon de l'euro) de pays en difficulté économique et plus ou moins endettés ?
Est-ce que vous pensez que ça permettrait de fait une dévaluation de toute façon nécessaire ou est-ce que ça ne constituerait pas un risque d'enfoncer les pays concernés encore un peu plus ?
Mais cela ne nous interdit pas d'y réfléchir ici.
J'aimerais d'ailleurs posé une question aux partisans de la sortie de l'euro, @albert , @johanono, @wesker et d'autres.
Que pensez vous du risque d'attaque sur les marchés financiers contre la monnaie nationale (issu d'un abandon de l'euro) de pays en difficulté économique et plus ou moins endettés ?
Est-ce que vous pensez que ça permettrait de fait une dévaluation de toute façon nécessaire ou est-ce que ça ne constituerait pas un risque d'enfoncer les pays concernés encore un peu plus ?
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré