"L'euro" de Stiglitz
Re: "L'euro" de Stiglitz
Il n’y a pas de « risque monétisation ». La monétisation n’est pas un risque pour les marchés. Le Japon a un taux d’endettement de 250% mais la banque centrale détient 40% de la dette, et ce taux va sans doute augmenter puisque les rachats continuent. Si la banque centrale détient 50 % de la dette, le taux d’endettement réel de l’état ne sera plus que de 125%, soit moins que celui de l’Italie.
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Re: "L'euro" de Stiglitz
La monétisation ne peut que susciter, parfois une reprise de l'inflation, naturellement cette dernière, nous le savons ne doit pas être excessive, mais, au vu de la situation de notre économie, qui peut, sérieusement, prétendre aujourd'hui que ce risque est excessif, considérable ?
Il s'agit davantage de disposer de liquidités qui permettent d'encourager les investissements, de rassurer les investisseurs sur les perspectives et les capacités d'une économie à produire des richesses et à leur trouver des débouchés.
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Re: "L'euro" de Stiglitz
Les Etats Unis d'Amérique, tu avais bien compris, pourquoi esquiver ?
Re: "L'euro" de Stiglitz
Pourquoi ce ne serait pas un risque ?
C'est un risque réel pour les créanciers.
Lorsqu'on monétise une dette, on réduit la valeur de la monnaie pour réduire la valeur de le dette. Du coup, les créanciers se retrouvent avec un remboursement qui n'a pas le même valeur qu'à l'époque où ils ont prêté de l'argent. En d'autres mots, les créanciers n'en ont pas pour leur argent.
Ne pas en avoir pour son argent lorsqu'on prête de l'argent avec intérêt, c'est bien un risque pour le créancier, le plus souvent parce que le débiteur fait défaut, qu'il ne rembourse pas son prêt en totalité. Or monétiser une dette revient bien oà ne pas tout rembourser en totalité.
Il y a un truc qui ne colle pas avec ce tour de passe-passe. Une dette est une dette, elle ne part pas en fumée comme ça.albert a écrit : ↑29 avr. 2018, 11:05:17Le Japon a un taux d’endettement de 250% mais la banque centrale détient 40% de la dette, et ce taux va sans doute augmenter puisque les rachats continuent. Si la banque centrale détient 50 % de la dette, le taux d’endettement réel de l’état ne sera plus que de 125%, soit moins que celui de l’Italie.
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Re: "L'euro" de Stiglitz
Yakiv
Tu n'ignores pas, quand même que la FED injecte chaque année des milliards de dollars dans l'économie et n'hésite pas à utiliser ce qu'on appelle, péjorativement, la planche à billet ? L'impression de dollar n'a absolument rien à voir avec la politique que mène la BCE,sous l'influence de l'Allemagne.
Tu n'ignores pas, quand même que la FED injecte chaque année des milliards de dollars dans l'économie et n'hésite pas à utiliser ce qu'on appelle, péjorativement, la planche à billet ? L'impression de dollar n'a absolument rien à voir avec la politique que mène la BCE,sous l'influence de l'Allemagne.
Re: "L'euro" de Stiglitz
Oui mais pas de façon à faire chuter significativement le cours du dollar.wesker a écrit : ↑29 avr. 2018, 11:40:20Yakiv
Tu n'ignores pas, quand même que la FED injecte chaque année des milliards de dollars dans l'économie et n'hésite pas à utiliser ce qu'on appelle, péjorativement, la planche à billet ? L'impression de dollar n'a absolument rien à voir avec la politique que mène la BCE,sous l'influence de l'Allemagne.
Cela dit oui, je le dis et le répète, nous devrions avoir à peu près la même politique monétaire que les Etats-Unis avec 1 euro = 1 dollar, l'euro est trop haut et sa valeur actuelle ne répond qu'aux intérêts de l'Allemagne et de quelques pays scandinaves comme la Norvège.
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Re: "L'euro" de Stiglitz
Et bien, je suis plutôt d'avoir à ce que nous ayons une politique monétaire assouplie, qui ne consiste pas à faire chuter de manière excessive la valeur de notre monnaie mais qui lui permette, simplement de s'adapter aux réalités économiques et d'accompagner les efforts structurels auxquels les français consentent, parfois dans la douleur.
Re: "L'euro" de Stiglitz
Il y a un risque à terme si la monnaie se déprécie trop fortement et que les capitaux fuient, mais ce n’est pas du tout ce qui se passe au Japon. On voit plutôt que les marchés sont rassurés lorsqu’une banque centrale annonce qu’elle va continuer sa politique accommodante, et qu’ils paniquent lorsque les banques centrales tiennent le discours inverse. Lorsqu’il y a eu la crise des dettes souveraines dans la zone euro, c’est parce que la BCE de l’époque, sous Trichet, avait une politique monétaire restrictive. Il ne faut donc pas se tromper sur les marchés : ils aiment qu’il y ait beaucoup de liquidité, ce qui fait monter les cours des actifs. C’est d’ailleurs le vrai risque des QE : provoquer des bulles.
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Re: "L'euro" de Stiglitz
Vous me faites penser à une dame que j'ai aidé en allant voir son banquier car elle avait un découvert important qu'elle ne parvenait pas à combler. Quand j'ai regardé son relevé bancaire j'ai vu des abonnements avec canal plus des abonnements importants pour ses téléphones, des dépenses inconsidérées pour faire plaisir aux enfants etc .. Je lui en ai fait la remarque, mais elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas faire sans ces dépenses indispensables. Les enlever serait trop douloureux.albert a écrit : ↑29 avr. 2018, 10:34:35Mais si, sous prétexte de rembourser la dette, on détruit les services publics, on sabre dans les investissements et on plonge le pays dans la récession, alors je dis qu’il vaut mieux faire comme le Japon. C’est moins douloureux. Mais je suis conscient qu’on ne résout pas des problèmes structurels avec des politiques monétaires, ça ne peut être que temporaire.
Re: "L'euro" de Stiglitz
Moins de 7% de la dette du Japon est détenue par des étrangers. Ce n'est pas eux qui font le taux.albert a écrit : ↑29 avr. 2018, 11:05:17Il n’y a pas de « risque monétisation ». La monétisation n’est pas un risque pour les marchés. Le Japon a un taux d’endettement de 250% mais la banque centrale détient 40% de la dette, et ce taux va sans doute augmenter puisque les rachats continuent. Si la banque centrale détient 50 % de la dette, le taux d’endettement réel de l’état ne sera plus que de 125%, soit moins que celui de l’Italie.
Re: "L'euro" de Stiglitz
Le risque c'est que l'inflation ne décolle pas et que la monnaie crée des bulles sur l'immobilier par exemple.albert a écrit : ↑29 avr. 2018, 14:06:30Il y a un risque à terme si la monnaie se déprécie trop fortement et que les capitaux fuient, mais ce n’est pas du tout ce qui se passe au Japon. On voit plutôt que les marchés sont rassurés lorsqu’une banque centrale annonce qu’elle va continuer sa politique accommodante, et qu’ils paniquent lorsque les banques centrales tiennent le discours inverse. Lorsqu’il y a eu la crise des dettes souveraines dans la zone euro, c’est parce que la BCE de l’époque, sous Trichet, avait une politique monétaire restrictive. Il ne faut donc pas se tromper sur les marchés : ils aiment qu’il y ait beaucoup de liquidité, ce qui fait monter les cours des actifs. C’est d’ailleurs le vrai risque des QE : provoquer des bulles.
L'autre risque c'est que l'inflation soit incontrôlée et explose. Si actuellement le Japon et les autres amateurs de QE ne parviennent pas à la faire décoller c'est qu'ils ne sont pas capables de la gérer.
Re: "L'euro" de Stiglitz
D'une part, on ne gère pas les affaires d'un état comme ceux d'un ménage. D'autre part, on ne peut pas comparer les dépenses superflues de cette dame avec celles dont j'ai parlées, comme les investissements et la sauvegarde des services publics.Papibilou a écrit : ↑29 avr. 2018, 15:11:55Vous me faites penser à une dame que j'ai aidé en allant voir son banquier car elle avait un découvert important qu'elle ne parvenait pas à combler. Quand j'ai regardé son relevé bancaire j'ai vu des abonnements avec canal plus des abonnements importants pour ses téléphones, des dépenses inconsidérées pour faire plaisir aux enfants etc .. Je lui en ai fait la remarque, mais elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas faire sans ces dépenses indispensables. Les enlever serait trop douloureux.
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Re: "L'euro" de Stiglitz
En vérité, les investisseurs préfèrent évaluer les capacités de remboursement de leurs débiteurs et l'usage qu'ils comptent faire des ces liquidités plutôt que de se focaliser sur des considérations idéologiques. Naturellement, un recours excessif, et irréaliste à cet instrument monétaire peut avoir des incidences quant au sérieux budgétaires que les créanciers peuvent accorder à un pays, mais renoncer à utiliser un outil n'est pas davantage un signal de confiance envoyé aux investisseurs.
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