Patrons cherchent désespérément salariés

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Hector

Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Hector » 09 mai 2018, 00:07:36

Yakiv a écrit :
08 mai 2018, 19:05:01
Hector a écrit :
08 mai 2018, 17:03:56
Yakiv a écrit :
08 mai 2018, 10:42:37
Hector a écrit :
08 mai 2018, 10:20:22
La formule allemande est bien meilleure.
Oui, au final le tri après fait sans doute plus de mal que s'il avait été effectué avant, c'est ça la conclusion principale.
C'est quoi le modèle allemand ?
Le modèle bismarckien.
Ah tu parles de ça.
Je suis justement bien plus beveridgien que bismarckien dans ce débat sur les formes de protection sociale et le modèle français est d'ailleurs plus bismarckien que beveridgien, mais je ne vois pas bien le rapport avec l'adéquation entre l'enseignement et le marché du travail.
C'est pourtant simple. En Allemagne, il reste en place un système de formation technique par l'apprentissage où vont une majorité de jeunes, l'université étant réservé à une élite d'une part et aux étudiants friqués d'autre part. Ce système d'apprentissage mène au niveau technicien supérieur et ingénieur, et ce système permet de faire tourner l'industrie allemande, alors que nous n'avons plus nous les candidats pour faire tourner la nôtre.

Heleth
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Heleth » 09 mai 2018, 10:14:04

Yakiv a écrit :
07 mai 2018, 18:51:25
Heleth a écrit :
07 mai 2018, 15:23:43
C'est marrant quand même, une simple entreprise de chasseur de tête est capable d'extrapoler des besoin en main d'oeuvre et l'absence de formation qualifiante pour répondre à ces besoins et tout ce qu'on lit c'est des billevesées sur l'immigration, les méchants patrons et autres absurdités idéologiques.

Et si on formait des gens pour répondre à ces besoins plutôt que de les envoyer dans des filières sans débouchés où ils ont toutes les chances de finir sans diplôme ni qualification ?
Il y a un petit problème philosophique, ce que les étudiants appelleraient la liberté de choisir leur vie.
Je ne partage pas totalement ce point de vue (ou plutôt je pense pas qu'il faille pousser cette logique jusqu'au bout), mais aujourd'hui on considère que les étudiants sont libres et responsables de leur choix d'étude, donc de leur choix de vie. Et je pense aussi qu'il vaut mieux les guider de façon plus ou moins contrainte pour éviter que le choix de vie de tous se transforme en impasse pour un trop grand nombre de personnes.
Vous placez le curseur au niveau des étudiants donc de personnes majeures qui ont leur bac. Le problème se situe en amont de mon point de vue. La majorité des collégiens et lycéens n'ont aucune idée de ce qu'est le monde du travail et de ce qu'il veulent faire. A part les gamins qui sont en échec scolaire total et qu'on envoie vers les CAP et autres BEPC, la seule voie proposée est celle qui conduit vers le bac. Alors effectivement il y a les bacs techniques et les bacs pro mais une bonne portion des gamins qui vont vers le bac général ne sont pas taillés pour les études supérieures.
Le mot "ouvrier" possède maintenant une telle connotation péjorative au niveau des médias que plus personne ne veut que le petit dernier ne devienne un "col bleu". Et pourtant c'est bien sur le labeur des cols bleus que se sont construites les "30 glorieuses" non ?

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asterix
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par asterix » 09 mai 2018, 21:25:56

La république n'est ni de gauche ni de droite: les dégâts socio économiques d'un gouvernement sont tout aussi repérable et identifiables que les méfaits d'une mauvaise politique d'entreprise.
Une entreprise, au delà de son but lucratif, à des devoirs sociaux, et c'est d'ailleurs à cela que sert le but lucratif: assurer ses devoirs sociaux, et la subsistance, qui ma fois a un aspect terriblement social, n'est ce pas.
L'état n'est pas lucratif, mais doit financer ses services et ses devoirs, garantir des libertés, assurer la loi et la justice, l'enseignement...

Ainsi par exemple, Hollande (Sarko aussi sans doute) aurait avoir à répondre de biens des choses, notamment la révélation de secret d'état dans un certain livre écrit par les journalistes du monde, et de manigance contre Valls alors ministre de l'intérieur, qui tentait d'arrêter un grand bandit arabe, copain comme cul et chemise avec le président du Mali, au point de lui prêter son jet pour venir se faire soigner en France. Hollande a ébruité l'affaire par un circuit complexe, d'une par pour ne pas pourrir l'ambiance de l'opération Barkhane, mais aussi pour tacler Valls dans un immense succès policier.

Bon, je veux vivre dans un pays qui sait punir se genre de chose. Ce n'est pas de droite, ce n'est pas de gauche, c'est de l’assistance à malfrat en planque. Parce que "l'artiste" n'a pas mit 6 heures pour disparaître des radars, dès qu'Hollande a ébruité l'affaire. Monsieur Hollande ne sera jamais inquiété de cela. Hein, que dire d'un président qui court-circuite ses ministères, et limite les désinforme et les espionne, par une corruption intellectuelle de taupes dans les services, au point que Valls, hyper méfiant, avait mis sur cette affaire policière, une équipe hétéroclite inconnue de la PP, dans le plus grand secret. Le "Château" n'a jamais autant tissé de réseaux que sous Hollande, pour se protéger de ses ministres et hauts fonctionnaires, ou pour les torpiller. C'est là tout le machiavélisme de Macron, il a trompé le système, et piégé son maître à son propre jeu.

Donc, ce n'était pas la peine de m'expliquer tant de choses que je connais depuis belle lurette sur la différence entre la gestion d'entreprise et la gestion d'état. Je pense différemment parce que je m'octroie des explications complémentaires aux tiennes, et nettement moins technocratiques et convenue par la bien-pensance. CQFD, voila le dogme bien pensant.

On ne peut pas sanctionner un gouvernement sur le taux de chômage, ni sur la baisse du PIB. Ridicule, déjà parce c'est une politique votée par le peuple qui les gère. C'est toujours en partie conjoncturel, et partagé avec les mandats précédents. Alors ne fais semblant de ne pas comprendre (pardon je tutoie c'est plus fort que moi). De même un patron ne sera pas sanctionné par une baisse d'activité ou une affaire ratée. Il ne s'agit pas de cela.

Pour assouplir ma position, je peux dire qu'effectivement des politiques ont fini par morfler vraiment de leur bêtises, mais que des sous fifres, au mieux des fusibles. Jamais un président n'a été inquiété pour une faute majeure dans son mandat, alors qu'il y a de quoi. Mais Médiapart en a décidé autrement, avec le syndicat de la magistrature. (plaisanterie). Un petit coup de Cahuzac, et personne ne voit le tour du magicien! Ce sont de véritables et importantes affaires, mais elles ont aussi la vertu de faire écran, et de ne pas laisser de place dans les colonnes de la Une.

Hollande pourrait aussi avoir à répondre de l'abandon de la TVA sociale et des effets bénéfiques immédiats qui lui aurait évité de nous mettre une pression fiscale inédite ensuite. La cours des comptes, ni de gauche, ni de droite, n'a pas manqué de le relever.
Exactement comme Trump devrait avoir à répondre devant les Américains, de l'énorme connerie qu'il vient de faire avec le Traité Iranien.

Les fautes en politique d'état, sont largement aussi identifiables qu'en droit commun, ou qu'en droit du commerce. Qu'on ne me la fasse pas.

Bon, le sujet, c'était quoi déjà...
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asterix
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par asterix » 09 mai 2018, 21:49:40

Heleth a écrit :
09 mai 2018, 10:14:04
Yakiv a écrit :
07 mai 2018, 18:51:25
Heleth a écrit :
07 mai 2018, 15:23:43
C'est marrant quand même, une simple entreprise de chasseur de tête est capable d'extrapoler des besoin en main d'oeuvre et l'absence de formation qualifiante pour répondre à ces besoins et tout ce qu'on lit c'est des billevesées sur l'immigration, les méchants patrons et autres absurdités idéologiques.

Et si on formait des gens pour répondre à ces besoins plutôt que de les envoyer dans des filières sans débouchés où ils ont toutes les chances de finir sans diplôme ni qualification ?
Il y a un petit problème philosophique, ce que les étudiants appelleraient la liberté de choisir leur vie.
Je ne partage pas totalement ce point de vue (ou plutôt je pense pas qu'il faille pousser cette logique jusqu'au bout), mais aujourd'hui on considère que les étudiants sont libres et responsables de leur choix d'étude, donc de leur choix de vie. Et je pense aussi qu'il vaut mieux les guider de façon plus ou moins contrainte pour éviter que le choix de vie de tous se transforme en impasse pour un trop grand nombre de personnes.
Vous placez le curseur au niveau des étudiants donc de personnes majeures qui ont leur bac. Le problème se situe en amont de mon point de vue. La majorité des collégiens et lycéens n'ont aucune idée de ce qu'est le monde du travail et de ce qu'il veulent faire. A part les gamins qui sont en échec scolaire total et qu'on envoie vers les CAP et autres BEPC, la seule voie proposée est celle qui conduit vers le bac. Alors effectivement il y a les bacs techniques et les bacs pro mais une bonne portion des gamins qui vont vers le bac général ne sont pas taillés pour les études supérieures.
Le mot "ouvrier" possède maintenant une telle connotation péjorative au niveau des médias que plus personne ne veut que le petit dernier ne devienne un "col bleu". Et pourtant c'est bien sur le labeur des cols bleus que se sont construites les "30 glorieuses" non ?
Je vais même aller plus loin. Je rencontre très régulièrement des clients, agés de plus de 30 ans voire 40, issus des filières universitaires, totalement à côté de leur pompe sur certaines notions, et notamment sur celles de la valeur de certaines choses. Problèmes graves de notion, mais aussi de conscience, comme s'ils étaient encore dans leur bulle universitaire, en mode colloc, en mode participatif, au point ou ils feraient bien le devis eux même, mais surtout pas le travail. C'est d'ailleurs pour moi l'occasion de nuisances et de fatigues professionnelles pesantes, (totalement reconnues dans les critères du burn out) tant d'un seul coup, il faut user de pédagogie et de persuasion, de justification, ce qui n'est pas mon métier en plus. La clientèle particulière, c'est devenu un cauchemar. Et ça vous parle avec des petites manières de bourgeois... très satisfait, usant piteusement de bribes de ce qu'ils croient connaitre de la com.

Voila ce que pense l'ouvrier. L'ouvrier patron qui a créé 7 emplois + le sien avec juste un CAP de 1979, et des années d'observation de ce qui se passe en dehors des facs.

Ma fille est universitaire, doctorante à terme même. Seulement j'ai compensé: je lui ai fait vivre la vraie vie de temps en temps. Celle ou aucune application ne te vient en secours. Et j'ai alors à faire à un personnage qui pourrait en expliquer à ses aînés de même parcours, sur les notions du quotidien.

Tant que l'on a que son jeune corps à gérer, alors on ne gère pas grand chose. Il faut aller se frotter, s'aguerrir, s'aventurer, se salir, se mouiller, se courbaturer, se blesser et souffrir...
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Yakiv
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Yakiv » 09 mai 2018, 22:44:17

asterix a écrit :
09 mai 2018, 21:25:56
La république n'est ni de gauche ni de droite: les dégâts socio économiques d'un gouvernement sont tout aussi repérable et identifiables que les méfaits d'une mauvaise politique d'entreprise.
Une entreprise, au delà de son but lucratif, à des devoirs sociaux, et c'est d'ailleurs à cela que sert le but lucratif: assurer ses devoirs sociaux, et la subsistance, qui ma fois a un aspect terriblement social, n'est ce pas.
L'état n'est pas lucratif, mais doit financer ses services et ses devoirs, garantir des libertés, assurer la loi et la justice, l'enseignement...

Ainsi par exemple, Hollande (Sarko aussi sans doute) aurait avoir à répondre de biens des choses, notamment la révélation de secret d'état dans un certain livre écrit par les journalistes du monde, et de manigance contre Valls alors ministre de l'intérieur, qui tentait d'arrêter un grand bandit arabe, copain comme cul et chemise avec le président du Mali, au point de lui prêter son jet pour venir se faire soigner en France. Hollande a ébruité l'affaire par un circuit complexe, d'une par pour ne pas pourrir l'ambiance de l'opération Barkhane, mais aussi pour tacler Valls dans un immense succès policier.

Bon, je veux vivre dans un pays qui sait punir se genre de chose. Ce n'est pas de droite, ce n'est pas de gauche, c'est de l’assistance à malfrat en planque. Parce que "l'artiste" n'a pas mit 6 heures pour disparaître des radars, dès qu'Hollande a ébruité l'affaire. Monsieur Hollande ne sera jamais inquiété de cela. Hein, que dire d'un président qui court-circuite ses ministères, et limite les désinforme et les espionne, par une corruption intellectuelle de taupes dans les services, au point que Valls, hyper méfiant, avait mis sur cette affaire policière, une équipe hétéroclite inconnue de la PP, dans le plus grand secret. Le "Château" n'a jamais autant tissé de réseaux que sous Hollande, pour se protéger de ses ministres et hauts fonctionnaires, ou pour les torpiller. C'est là tout le machiavélisme de Macron, il a trompé le système, et piégé son maître à son propre jeu.

Donc, ce n'était pas la peine de m'expliquer tant de choses que je connais depuis belle lurette sur la différence entre la gestion d'entreprise et la gestion d'état. Je pense différemment parce que je m'octroie des explications complémentaires aux tiennes, et nettement moins technocratiques et convenue par la bien-pensance. CQFD, voila le dogme bien pensant.

On ne peut pas sanctionner un gouvernement sur le taux de chômage, ni sur la baisse du PIB. Ridicule, déjà parce c'est une politique votée par le peuple qui les gère. C'est toujours en partie conjoncturel, et partagé avec les mandats précédents. Alors ne fais semblant de ne pas comprendre (pardon je tutoie c'est plus fort que moi). De même un patron ne sera pas sanctionné par une baisse d'activité ou une affaire ratée. Il ne s'agit pas de cela.

Pour assouplir ma position, je peux dire qu'effectivement des politiques ont fini par morfler vraiment de leur bêtises, mais que des sous fifres, au mieux des fusibles. Jamais un président n'a été inquiété pour une faute majeure dans son mandat, alors qu'il y a de quoi. Mais Médiapart en a décidé autrement, avec le syndicat de la magistrature. (plaisanterie). Un petit coup de Cahuzac, et personne ne voit le tour du magicien! Ce sont de véritables et importantes affaires, mais elles ont aussi la vertu de faire écran, et de ne pas laisser de place dans les colonnes de la Une.

Hollande pourrait aussi avoir à répondre de l'abandon de la TVA sociale et des effets bénéfiques immédiats qui lui aurait évité de nous mettre une pression fiscale inédite ensuite. La cours des comptes, ni de gauche, ni de droite, n'a pas manqué de le relever.
Exactement comme Trump devrait avoir à répondre devant les Américains, de l'énorme connerie qu'il vient de faire avec le Traité Iranien.

Les fautes en politique d'état, sont largement aussi identifiables qu'en droit commun, ou qu'en droit du commerce. Qu'on ne me la fasse pas.

Bon, le sujet, c'était quoi déjà...
Toute ton opinion est entièrement subjective Astérix. Tu as écrit une page entière pour donner ton avis sur Hollande (qui contient d'ailleurs pas mal d'éléments aucunement prouvés) et moi (ou un autre) pourrait donner un avis totalement contraire sur 3 ou 4 pages, avis tout aussi subjectif, et là-dessus tu pourrais répondre sur 8 pages, bref, on en finira jamais, parce que nous avons des opinions subjectives avec lesquelles nous ne seront jamais d'accord et avec lesquelles tu n'arriveras jamais à mettre d'accord l'immense majorité des gens. C'est normal, c'est parce que c'est subjectif. Tout ce que tu considères avoir identifié comme des "fautes en politique d'état", "ni de gauche, ni de droite", ne sont que le fruit de ton avis personnel et subjectif. Tu ne peux pas décréter, toi tout seul, que l'abandon de la TVA sociale et la dénonciation de l'accord iranien sont des fautes politiques condamnables en justice, sachant d'une part que tu vas trouver à chaque fois la moitié d'un peuple en sa faveur et la moitié en sa défaveur, et sachant d'autre part que ça n'a rien d'illégal.
Alors que le bénéfice net, c'est quelque chose d'objectif que, ni toi, ni moi, ne pouvons contester. Et contrairement à ce que tu dis, c'est bien la seule et unique chose qui compte en économie de marché. Il n'y a aucun devoir social de l'entreprise. Tout au plus, la société tente de faire en sorte que les entreprises soient contraintes de communiquer sur un certain nombre de choses en espérant que les consommateurs puissent s'emparer d'une partie des informations et influencer ainsi leur choix de consommation et donc, je vous le donne en mille, le bénéfice net de l'entreprise. Les entreprises font de la qualité pourquoi ? Pour faire du bénéfice net parce que la qualité influe sur les choix de consommation mais tout entrepreneur sait bien qu'il faut à tout prix éviter ce qu'ils appellent la "surqualité", c'est-à-dire le niveau de qualité qui vous coûte plus d'argent qu'il vous en rapporte et donc qui réduit votre bénéfice net. Les entreprises font de la sécurité pourquoi ? Parce que les accidents du travail coûtent très chers pour l'entreprise. Voilà pourquoi les entreprises font aujourd'hui pression pour gérer les accidents du travail "en interne" et pour que les victimes d'accidents de travail acceptent des "emplois allégés", c'est-à-dire qu'ils renoncent à leur arrêt maladie suite à accident de travail, parce qu'encore une fois, tout ça influe sur le bénéfice net de l'entreprise. Idem pour l'environnement et pour tout le reste. Voilà aussi pourquoi l'industrie agro-alimentaire ne se gêne pas pour nous empoisonner lentement mais sûrement, à partir du moment où ça ne se voit pas par le consommateur. Mon objectif n'est pas de diaboliser l'entreprise, mais il est uniquement d'expliquer qu'une entreprise a pour seul et unique objectif d’engranger le maximum de bénéfice net, que le "devoir social" de l'entreprise est une illusion et que partant de là, il est quelque part un peu attendu qu'un employeur soit jugé sur le seul critère du bénéfice net (même si c'est moche), ce qui ne peut être le cas d'un gouvernement.

Papibilou
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Papibilou » 10 mai 2018, 09:47:54

Yakiv a écrit :
09 mai 2018, 22:44:17

Toute ton opinion est entièrement subjective Astérix.
Mon objectif n'est pas de diaboliser l'entreprise, mais il est uniquement d'expliquer qu'une entreprise a pour seul et unique objectif d’engranger le maximum de bénéfice net, que le "devoir social" de l'entreprise est une illusion et que partant de là, il est quelque part un peu attendu qu'un employeur soit jugé sur le seul critère du bénéfice net (même si c'est moche), ce qui ne peut être le cas d'un gouvernement.
Je n'ai pas une impression de subjectivité de la part d'Astérix, mais plutôt dun témoignage vécu, ressenti. On peut sans doute trouver des témoignages très différents mais le sien à sa valeur.
Oui, l'entreprise, en théorie n'a pour objectif que le profit. Mais c'est compter sans la subjectivité des entrepreneurs qui savent leur propre fragilité. Objectivement on ne peut mettre dans le même sac les multinationales, déshumanisées, et les TPE/PME ou le patron connait ses employés et les respecte. Dire que pour les salariés le patron c'est l'ennemi est tout aussi faux que croire qu'il ne pense qu'à ses salariés. La réalité se situe globalement loin des visions extrêmes.

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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Yakiv » 10 mai 2018, 10:11:13

Papibilou a écrit :
10 mai 2018, 09:47:54
Je n'ai pas une impression de subjectivité de la part d'Astérix, mais plutôt dun témoignage vécu, ressenti. On peut sans doute trouver des témoignages très différents mais le sien à sa valeur.
Oui, l'entreprise, en théorie n'a pour objectif que le profit. Mais c'est compter sans la subjectivité des entrepreneurs qui savent leur propre fragilité. Objectivement on ne peut mettre dans le même sac les multinationales, déshumanisées, et les TPE/PME ou le patron connait ses employés et les respecte. Dire que pour les salariés le patron c'est l'ennemi est tout aussi faux que croire qu'il ne pense qu'à ses salariés. La réalité se situe globalement loin des visions extrêmes.
J'explique que c'est subjectif parce que c'est une opinion, un vécu personnel, qui est forcément subjectif, alors que le bénéfice net est une notion objective pour la simple et bonne raison que c'est un chiffre issu d'un calcul généralement admis. Le constat de subjectivité n'est pas nécessairement une critique de son opinion même si pour le coup, je ne la partage pas du tout.

Pour ce qui est des PME-PMI, je crois qu'on est là face à une légende. Moi aussi je vais faire part d'une opinion subjective basée sur mon vécu, mais pour avoir connu les 2 échelles de société dans l'industrie, les petites comme les grandes, j'ai tendance à penser que la pression de l'employeur n'est jamais aussi grande que dans une petite industrie. C'est peut-être lié au fait qu'il y a très peu de "contre-pouvoirs" à petite échelle, le patron fait ce qu'il veut, quand il veut et lorsque la tête de quelqu'un ne lui revient plus, il saura le faire partir. C'est dans les petites entreprises que j'ai vu des gens pleurer sous la pression, pas dans des grandes, c'est dans les petites entreprises que j'ai vu des gens démissionner alors qu'il n'avait pas de boulot derrière et donc pas non plus d'allocation chômage, pas dans les grandes. Dans les grandes entreprises, le service ressources humaines peut par exemple calmer un peu les ardeurs de l'employeur en lui rappelant ce qu'est la loi, le risque de perdre aux prud'hommes, etc. C'est aussi dans les petites entreprises que les syndicats sont inexistants. Je pense que l'employeur a donc beaucoup plus de pouvoir dans une petite entreprise que dans une grande et que ça se ressent bien au sein de la société. Même si les décisions dans les grandes entreprises sont plus médiatisées parce qu'elles entraînent forcément un effet de nombre.

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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par johanono » 31 mai 2018, 10:19:45

Pays de la Loire. Embellie pour l’emploi, mais on a du mal à recruter

L’enquête « besoins de main-d’œuvre » des entreprises donne le pouls du marché du travail. Les projets d’embauche sont en hausse dans la région. Revers de la médaille, on risque de manquer de bras dans certains métiers et dans les territoires où le taux de chômage est déjà faible.

Image

Article complet sur https://www.ouest-france.fr/pays-de-la- ... er-5792501

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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par johanono » 18 juin 2018, 12:06:04

Michel Dion ferme son auto-école faute de repreneur

Michel Dion, est moniteur d’auto-école à Craon depuis 40 ans. Il a formé nombre de conducteurs. Il partira à la retraite samedi 30 juin sans avoir pu revendre son affaire, alors que son activité battait son plein.

Image

Article complet sur http://www.hautanjou.com/actualite-1265 ... eneur.html

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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Nombrilist » 18 juin 2018, 17:20:04

L'histoire ne dit pas à partir de quand il a commencé à chercher un repreneur, ni comment il s'y est pris pour chercher, ni à quel prix il revendait son activité. C'est important. Parcontre l'histoire indique que la société était en perte de vitesse pour passer de 3 salariés à zéro en peu de temps.

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asterix
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par asterix » 18 juin 2018, 19:56:11

karoline a écrit :
22 mars 2017, 00:03:25
Nolimits a écrit :boah...quand on dit ça, on n'est pas cru ! :roll:
On continue à former des jeunes qui auront étudié des années et des années, tout en sachant qui les débouchés sont rares et la concurrence rude, mais on ne "désarme" pas, dans certains pays, dont la France on croit que c'est plus valorisant d'être un grand scientifique au chômage qu'un technicien qui travaille (même s'il gagne bien sa vie)!!
C'est bien ça.
Mais en plus on croit encore à l'hyper spécialisation, alors que le véritable intérêt que peut susciter un candidat à l'emploi, c'est sa polyvalence, et sa capacité à rebondir d'un métier à l'autre.
On conçoit encore, et complètement à tort, des études structurées en vue de longues carrières et d'une quasi sécurité de l'emploi.
Les atouts d'aujourd'hui sont une copieuse et solide culture générale, beaucoup plus qu'une culture spécifique. Et le problème n'est pas tant la formation, (puisqu'un personnage d'excellente culture générale est largement prédisposé à un changement rapide, sans mobiliser des moyens publics), mais beaucoup plus l'état d'esprit.
Mon gendre a fait une thèse en biologie, mais grâce à sa culture générale, et la confiance en ses capacités, il fait aujourd'hui fonction ingénieur conseil en statistique de manière totalement autodidacte, et sa connaissance du monde de la bio-science lui amène non seulement une clientèle, mais des réponses à des besoins.
Et même si c'est pour devenir salariés, apprenons à nos jeunes à devenir des entrepreneurs. Un salarié qui a des visons d'entrepreneur, on en rêve!!
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par asterix » 18 juin 2018, 20:18:09

A vous lire tous, avec vos constats différents et pertinents, je me dis que le problème est bien l'état d'esprit: celui de la détestation de la besogne. Les gens veulent un travail ou l'on a pas l'impression de travailler. C'est ça le problème. Utiliser son corps, il parait que c'est de la prostitution :gratte: . Suer, c'est s'exposer à des réflexion sur l'odeur. Se démener, c'est se faire exploiter. Se salir, c'est vraiment pas classe. être au service du client, et puis quoi encore? C'est le client qui est à mon service, c'est à lui de faire tourner l'économie, quitte à lui interdire d'épargner. C'est au malade d'être malade pendant les heures d'ouverture. Enfin plein de clichés comme ça, que j'entends chaque jour que Dieu fait.
Notre société est épicurienne, ou plus précisément hédoniste. Comment reconnait on un hédoniste? Il n'est jamais là ou il y a des problèmes, il est injoignable. Par contre il est toujours là ou on dénonce les problèmes, mais pas trop longtemps. Il est en réunion sur une terrasse de café. Il fait du télétravail. Il est en emploi thérapeutique par prévention. Il plaint les éboueurs et déteste les fumeurs sauf lui. Il n'aime que le bonheur, il vous laisse le reste... mais vous donne un conseil amical lorsque vous le servez à table: "vous devriez vous reposer un peu et profiter de la vie". :star1:
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par asterix » 18 juin 2018, 20:36:27

Yakiv a écrit :
10 mai 2018, 10:11:13
Papibilou a écrit :
10 mai 2018, 09:47:54
Je n'ai pas une impression de subjectivité de la part d'Astérix, mais plutôt dun témoignage vécu, ressenti. On peut sans doute trouver des témoignages très différents mais le sien à sa valeur.
Oui, l'entreprise, en théorie n'a pour objectif que le profit. Mais c'est compter sans la subjectivité des entrepreneurs qui savent leur propre fragilité. Objectivement on ne peut mettre dans le même sac les multinationales, déshumanisées, et les TPE/PME ou le patron connait ses employés et les respecte. Dire que pour les salariés le patron c'est l'ennemi est tout aussi faux que croire qu'il ne pense qu'à ses salariés. La réalité se situe globalement loin des visions extrêmes.
J'explique que c'est subjectif parce que c'est une opinion, un vécu personnel, qui est forcément subjectif, alors que le bénéfice net est une notion objective pour la simple et bonne raison que c'est un chiffre issu d'un calcul généralement admis. Le constat de subjectivité n'est pas nécessairement une critique de son opinion même si pour le coup, je ne la partage pas du tout.

Pour ce qui est des PME-PMI, je crois qu'on est là face à une légende. Moi aussi je vais faire part d'une opinion subjective basée sur mon vécu, mais pour avoir connu les 2 échelles de société dans l'industrie, les petites comme les grandes, j'ai tendance à penser que la pression de l'employeur n'est jamais aussi grande que dans une petite industrie. C'est peut-être lié au fait qu'il y a très peu de "contre-pouvoirs" à petite échelle, le patron fait ce qu'il veut, quand il veut et lorsque la tête de quelqu'un ne lui revient plus, il saura le faire partir. C'est dans les petites entreprises que j'ai vu des gens pleurer sous la pression, pas dans des grandes, c'est dans les petites entreprises que j'ai vu des gens démissionner alors qu'il n'avait pas de boulot derrière et donc pas non plus d'allocation chômage, pas dans les grandes. Dans les grandes entreprises, le service ressources humaines peut par exemple calmer un peu les ardeurs de l'employeur en lui rappelant ce qu'est la loi, le risque de perdre aux prud'hommes, etc. C'est aussi dans les petites entreprises que les syndicats sont inexistants. Je pense que l'employeur a donc beaucoup plus de pouvoir dans une petite entreprise que dans une grande et que ça se ressent bien au sein de la société. Même si les décisions dans les grandes entreprises sont plus médiatisées parce qu'elles entraînent forcément un effet de nombre.
Le bénéfice net n'est pas une notion objective: pour moi un Euro n'a pas la même valeur que pour toi. Il en est ainsi pour chaque individu.

Quand à la pression dans les petites entreprises, ce n'est pas la pression du patron. La plus part du temps, c'est la pression du client, que le patron répercute. et quand bien même, dans les entreprises ou le salarié a un contact avec le client, il peut s'en faire une idée lui même.

Les syndicats sont inexistant dans les petites entreprises pour la bonne et simple raison que la grande majorité des salariés qui vont là, y vont parce qu'il n'y a pas la pression syndicale. Le salarié, et j'en parle souvent avec eux (pas forcément les miens), ne se retrouve pas dans les grands syndicats de confédération nationale, parce qu'il y voit de la politique. Perso en tant qu'employeur je suis syndiqué à un petit syndicat très efficace. Et je dis souvent aux salariés qu'il devraient créer de nouveaux syndicats à leur concept, indépendant des chiffonniers confédérés. Parce que même en tant qu'employeur, je suis demandeur de cela, et je ne suis pas le seul: un syndicat est une force de réflexion.

Le petit employeur a plus de pouvoir dans le domaine purement professionnel, parce que souvent, comme lui même est au charbon, ça impose le respect. Par contre, il ne faut pas me dire qu'il a plus de pouvoir dans le sens "ascendant sur la personne", surtout lorsqu'il y a des conventions collectives hyper avantageuses. Dans mon domaine, seul des salariés de très haute qualification peuvent être sanctionné pour faute professionnelle. Les moyennes et petites qualifications: la faute professionnelle ne peut être évoquée. Ce n'est qu'un exemple. Il y a même d'autres aspects qui frisent l'impunité. Heureusement que nous avons des gens de valeur humaine appréciable... c'est d'ailleurs notre premier critère d'embauche, bien avant les compétences.
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Snark
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Snark » 18 juin 2018, 21:19:54

Chez Audi ils cherchent un nouveau directeur et de nouveaux informaticiens .

https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 2811ad6f16
Et pendant ce temps là le permafrost décongèle .

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Yakiv
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Yakiv » 18 juin 2018, 21:32:39

asterix a écrit :
18 juin 2018, 20:36:27
Les syndicats sont inexistant dans les petites entreprises pour la bonne et simple raison que la grande majorité des salariés qui vont là, y vont parce qu'il n'y a pas la pression syndicale.
:zinzin:
asterix a écrit :
18 juin 2018, 20:36:27
Le petit employeur a plus de pouvoir dans le domaine purement professionnel, parce que souvent, comme lui même est au charbon, ça impose le respect. Par contre, il ne faut pas me dire qu'il a plus de pouvoir dans le sens "ascendant sur la personne", surtout lorsqu'il y a des conventions collectives hyper avantageuses. Dans mon domaine, seul des salariés de très haute qualification peuvent être sanctionné pour faute professionnelle. Les moyennes et petites qualifications: la faute professionnelle ne peut être évoquée. Ce n'est qu'un exemple. Il y a même d'autres aspects qui frisent l'impunité. Heureusement que nous avons des gens de valeur humaine appréciable... c'est d'ailleurs notre premier critère d'embauche, bien avant les compétences.
Comme je l'avais dit, c'est dans les petites et très petites entreprises que j'ai vu des patrons avoir un tel ascendant psychologique sur leurs salariés (peu qualifiés) qu'il parvenait à en faire démissionner certains (sans que ceux-ci aient une proposition d'embauche derrière).
Et lorsqu'on arrive à faire ça, alors on a même pas besoin d'aller chercher une quelconque "faute professionnelle".

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