Réformer le capitalisme : possible ?

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pierre30
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par pierre30 » 24 déc. 2019, 11:46:00

https://www.latribune.fr/opinions/tribu ... 35982.html
La société à mission, ce n'est pas de la RSE !
Par Quentin Mermet | 24/12/2019, 8:00 | 746 mots


(Crédits : dr)
OPINION. Face aux grands enjeux et à l'incertitude qui tenaille les entreprises, la loi PACTE a pris le parti de dessiner une nouvelle voie de gouvernance : la société à mission. Loin des approches de type « RSE », quelle est la valeur de cette innovation juridique ? Par Quentin Mermet, Consultant au sein du cabinet Colombus Consulting (*).
Ces dernières années, la montée en puissance des grands enjeux socio-environnementaux ont achevé de remettre en question les principes classiques de l'activité des sociétés. De plus, le régime d'innovation intensive auquel les entreprises sont désormais confrontées déstabilise les structures des organisations jusqu'ici relativement stables.

Le constat, tant du point de vue économique que sociétal, est alarmant.

Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, les potentiels d'innovation qu'il convient d'élaborer pour faire face à de tels défis nécessitent d'accepter une incertitude majeure qui rentre en collision avec les outils d'évaluation standards. Autrefois considérées comme des vecteurs majeurs de progrès, les entreprises sont aujourd'hui assimilées à des assemblages d'actifs valorisables dont l'expression se trouve réduite à la maximisation du profit.

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Introduite par la loi PACTE, la qualité de société à mission (ou "entreprise à mission"ndlr) dessine dans ce contexte une nouvelle voie de gouvernance. Inscrite directement dans les statuts de la société, la mission acquière une valeur juridique et opposable aux engagements pris par l'entreprise qui peut alors jouir d'une marge de manœuvre inédite, condition de la pérennité du projet collectif qui sous-tend son modèle d'affaires et de l'affirmation de sa contribution au monde.

Aussi, loin des approches de type « RSE », la mission ne circonscrit pas l'action des entreprises à la limitation de leurs impacts négatifs. En restaurant leurs capacités d'innovation, la société à mission leur donne les moyens de redevenir ce qu'elles étaient autrefois : des agents de civilisation.

Ceci n'est pas de la RSE !
Or, de manière tout à fait contre-intuitive, les approches issues de la théorie des parties prenantes et de la responsabilité sociale des entreprises constituent de très mauvaises portes d'entrée pour saisir la singularité de cette innovation juridique. Et pour cause, elles n'ont jamais porté le débat sur le terrain du droit et n'ont donc formulé que des intentions sans prise avec le réel. Circonscrivant l'activité des entreprises à la limitation de leurs impacts négatifs, ces approches ont inévitablement conduit à évacuer leur rôle positif dans la co-construction du monde dans lequel nous vivons.

Contrairement à la RSE, la mission n'a pas vocation à rendre l'entreprise responsable de l'ensemble des défis environnementaux et sociaux imaginables. Par essence, la mission ne s'impose pas au management ni n'encadre l'action au sens où elle empêcherait l'entreprise de réagir à la turbulence de son environnement avec l'agilité nécessaire. Au contraire, la mission est un outil de prospective qui fait de l'avenir un inconnu désirable - en un mot : elle donne un cap.

L'émergence de la qualité de Société à Mission ne consiste donc aucunement en une réforme coercitive. Non, la mission n'est pas une contrainte ; il s'agit d'un levier d'action. Aussi, en offrant aux sociétés la possibilité de définir elles-mêmes leur finalité, la loi PACTE fait de l'entreprise un acteur du changement.

Transformation sociale et prospérité économique passeront par l'innovation
Plus l'on prend conscience que les défis sociaux, économiques et collectifs de notre temps nécessiteront d'importantes transformations dans le mode de fonctionnement de nos sociétés, plus il devient évident que les entreprises auront un rôle crucial à jouer. En effet, les positions consistant à nier toute possibilité d'action positive venant d'une société ou à opposer de manière dogmatique « innovation sociale » et « innovation technologique » ne sont plus tenables. Qu'on le veuille ou non, les immenses capacités d'innovation, et donc d'action, des entreprises devront être mises à contribution.

Allouant aux dirigeants une véritable latitude discrétionnaire, la société à mission restaure les capacités d'innovation des entreprises et les protège des ambitions court-termistes que pourrait vouloir leur imposer un actionnariat activiste. La mission apparait, dans ce cadre, comme un ensemble de propriétés stables sur lesquelles les parties prenantes s'engagent pour concevoir les stratégies futures et ainsi allier prospérité et pérennité.

Artisan d'une toute nouvelle voie de gouvernance, la loi PACTE nous rappelle que les entreprises ne sont pas des agents aveugles de production de richesse mais des collectifs humains qui ont vocation à participer à la co-création de leur écosystème. C'est donc bien à un radical changement de paradigme auquel nous sommes en train d'assister. Ou quand l'entreprise (re)devient un agent de civilisation.

(*) Columbus Consulting est un cabinet de consultants dont l'activité principale est l'accompagnement des entreprises et leurs transformations.

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Nombrilist
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par Nombrilist » 25 déc. 2019, 16:11:11

Je n'ai rien compris. L'auteur part du principe que tout le monde sait ce qu'est une société à mission. Désolé, mais non.

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wesker
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par wesker » 25 déc. 2019, 16:58:42

Le capitalisme est un modèle économique, il a ses vertus pour garantir le développement d'une société, l'émancipation des individus et la capacité à produire des richesses qui profite à l'ensemble des citoyens d'un pays....Cependant il fait l'impasse sur la cupidité, sur l'avidité et ne définit la croissance qu'à travers le volume de production et de flux monétaire, dès lors afin de se prémunir d'abus éventuels il est indispensable de prévoir par une autorité supérieure.

C'est cette dernière qu'on appelle l'Autorité de l'Etat qui doit intervenir dès lors que les acteurs économiques s'égarent dans les abus et les excès. Or, depuis très longtemps ce sont les responsables publics qui se rapprocenht et cèdent aux intérêts privés et qui oublient que l'intérêt général ne se résume pas à la satisfaction d'intérêt de cravatés friqués ou de corporations organisés dans des services coûteux et devenu inefficaces.

pierre30
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par pierre30 » 26 déc. 2019, 07:21:21

Nombrilist a écrit :
25 déc. 2019, 16:11:11
Je n'ai rien compris. L'auteur part du principe que tout le monde sait ce qu'est une société à mission. Désolé, mais non.
https://www.fidal.com/fr/news/loi-pacte ... mission-33

Plus détaillé
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Entreprise_à_mission

pierre30
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par pierre30 » 23 janv. 2020, 23:48:37

La BCE fait de la politique. Bien ou pas bien ?

https://www.latribune.fr/entreprises-fi ... 37875.html
a BCE maintient ses taux directeurs et lance une revue stratégique
Par AFP | 23/01/2020, 14:44 | 328 mots


(Crédits : DR)
Les taux de la zone euro resteront à leur niveau actuel ou à des niveaux plus bas jusqu'à ce que la Banque centrale européenne constate un retour durable de l'inflation légèrement sous les 2%.
La Banque centrale européenne (BCE) a comme attendu laissé ses taux inchangés ce jeudi 23 janvier et lancé la première réévaluation de sa stratégie depuis 2003. Le principal taux d'intérêt a été maintenu à zéro, tandis que les banques se verront appliquer un prélèvement de 0,50% sur les dépôts qu'elles confient à la banque centrale au lieu de les prêter à leurs clients.

Ces taux resteront à leur niveau actuel "ou à des niveaux plus bas" jusqu'à ce que l'institution constate un retour durable de l'inflation légèrement sous les 2%, selon le communiqué sur les décisions de politique monétaire.

Nouvelle définition de la stabilité des prix
Par ailleurs, les gardiens de l'euro ont officiellement "décidé de lancer une revue de la stratégie de politique monétaire de la BCE", chantier annoncé en décembre et qui doit les occuper toute l'année.

La nouvelle définition de la "stabilité des prix" visée par l'institut sera au coeur de la réflexion. L'idée pourrait consister à reformuler cet objectif, aujourd'hui "proche mais inférieur à 2%", en introduisant l'idée de "symétrie". L'inflation pourrait ainsi dévier d'un côté comme de l'autre autour de 2%, sans que cela pousse l'institution à ajuster immédiatement sa politique.

Verdir les rachats d'obligations
La nouvelle présidente Christine Lagarde devrait également inclure une conduite plus collégiale de la politique monétaire, les effets secondaires causés par des outils exceptionnels comme le taux négatif et, point nouveau, la prise en compte des enjeux climatiques.

Il s'agirait par exemple de "verdir" les rachats d'obligations publiques et privées, le fameux "QE" par lequel la BCE a engagé plus de 2.600 milliards d'euros depuis 2015 pour soutenir l'économie, en l'orientant vers des titres respectant des critères environnementaux. Mme Lagarde devrait également préciser son discours sur les risques économiques, après avoir estimé en décembre qu'ils s'atténuaient légèrement.

pierre30
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par pierre30 » 23 janv. 2020, 23:54:04

Pas bien : ce n'est pas son rôle. Bien : elle oblige l'UE à faire de la politique. :gratte:

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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par Nombrilist » 24 janv. 2020, 07:36:53

Si la BCE se met à décider toute seule de son côté ce qui est vert et ce qui ne l'est pas, nous sommes très mal barrés.

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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par El Fredo » 24 janv. 2020, 09:21:22

Justement non, le Parlement vient d'adopter une taxonomie du vert.

https://mobile.twitter.com/pcanfin/stat ... 8608916480
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par signora » 24 janv. 2020, 12:13:48

pierre30 a écrit :
23 janv. 2020, 23:54:04
Pas bien : ce n'est pas son rôle. Bien : elle oblige l'UE à faire de la politique. :gratte:
Je ne suis pas bien dans mon élément ...
Mais, ce que je comprends et comme tu résumes, cela me semble plutôt positif, non ?
"Dans la profondeur de l'hiver, j'ai finalement appris qu'il y avait en moi un soleil invincible."
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par pierre30 » 24 janv. 2020, 14:58:55

Du point de vue économique ce n'est pas positif (à mon avis). La BCE a pour rôle de mettre en circulation la quantité adéquate de monnaie afin de faciliter les échanges sans générer des effets pervers (inflation, ….)

Du point de vue politique, la BCE n'est pas élue. Ce sont les gouvernants qui le sont et ont en charge les problèmes de climat. C'est donc une mauvaise chose.

Du point de vue du citoyen qui considère que les politiques sont peu efficaces (lourdeur dans la décision au niveau de l'UE, …) la BCE va mettre la pression sur le politique et l'obliger à traiter le sujet plus efficacement. Il peut le voir comme une bonne chose.

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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par signora » 24 janv. 2020, 15:32:05

Du point de vue du citoyen qui considère que les politiques sont peu efficaces (lourdeur dans la décision au niveau de l'UE, …) la BCE va mettre la pression sur le politique et l'obliger à traiter le sujet plus efficacement. Il peut le voir comme une bonne chose.
Je comprends un peu les premiers points que tu soulignes.
Mais je rapportes ta phrase, sur notre point de vue citoyen, ce n'est peut être pas mal si la BCE incite chaque pays membre à prendre l'écologie en considération. Cela me semble incitatif et aura peut être un effet rassembleur ... pour le moment il n'y a pas d'unité sur ce plan dans l' UE.
Tu vois ce que je veux dire ? En fait je pense à un rôle fédérateur... même si ce n'est pas le sien.
"Dans la profondeur de l'hiver, j'ai finalement appris qu'il y avait en moi un soleil invincible."
Albert Camus

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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par pierre30 » 24 janv. 2020, 16:38:20

Oui mais les europhobes auront beau jeu de contester la légitimité de l'action de la BCE, non ?

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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par signora » 24 janv. 2020, 17:20:50

L'Europe n'est pas faites pour eux alors tant pis. :D
Je suis européenne et écologiste ... ça me va.

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/chr ... e-20200123

Et j'aime bien la dame ...
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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par Nombrilist » 24 janv. 2020, 18:58:18

El Fredo a écrit :
24 janv. 2020, 09:21:22
Justement non, le Parlement vient d'adopter une taxonomie du vert.

https://mobile.twitter.com/pcanfin/stat ... 8608916480
La BCE peut s'asseoir sur ce texte comme elle veut. Il ne concerne que les Etats-membres.

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Re: Réformer le capitalisme : possible ?

Message non lu par Nombrilist » 24 janv. 2020, 18:59:50

signora a écrit :
24 janv. 2020, 15:32:05
Du point de vue du citoyen qui considère que les politiques sont peu efficaces (lourdeur dans la décision au niveau de l'UE, …) la BCE va mettre la pression sur le politique et l'obliger à traiter le sujet plus efficacement. Il peut le voir comme une bonne chose.
Je comprends un peu les premiers points que tu soulignes.
Mais je rapportes ta phrase, sur notre point de vue citoyen, ce n'est peut être pas mal si la BCE incite chaque pays membre à prendre l'écologie en considération. Cela me semble incitatif et aura peut être un effet rassembleur ... pour le moment il n'y a pas d'unité sur ce plan dans l' UE.
Tu vois ce que je veux dire ? En fait je pense à un rôle fédérateur... même si ce n'est pas le sien.
Ce n'est pas à la BCE de décider ce qui est vert ou pas.

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