La France veut croire à une reprise

[politicien]

Après une hausse de 0,6% au premier trimestre, la France a vu sa croissance chuter à 0%, selon une première estimation de l’Insee. Un chiffre nettement inférieur à celui attendu : +0,3%. Pourtant, le ministre des Finances Michel Sapin assure que cette croissance zéro "conforte notre objectif" d'une croissance de 1% en 2015.

L’institut constate que les dépenses de consommation des ménages ont nettement ralenti (+0,1% après +0,9%).

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http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/0 ... mestre.php

[wesker]

L'optimisme du ministre de l'économie se rapproche, à mon sens, davantage de la posture que d'une analyse réaliste et crédible, pour beaucoup, de la situation.

Ayant eu une croissance soutenue, au premier trimestre, chacun peut comprendre que le gouvernement espérait une reprise plus vigoureuse, permettant d'atteindre les objectifs de croissance annoncée. La baisse des investissements des entreprises, le ralentissement de la consommation marque, surtout une défiance et les conséquences d'un chômage qui progresse, à l'origine de ces résultats. Si la politique d'assouplissement monétaire de la BCE permets de retrouver une compétitivité relative à l'exportation, cela ne suffit pas à restaurer le climat de confiance et la solidité des perspectives dont les entreprises ont besoin.

Les français payent, pourtant un lourd tribu au rétablissement des marges et de la compétitivité à travers la TVA que le candidat Hollande contestait, sous Sarkozy, arguant du fait qu'elle pénalisait les plus pauvres sans parvenir à atteindre ses objectifs.

[albert]

Avec une croissance au premier trimestre révisée à +0.7 %, le gouvernement peut encore espérer atteindre son objectif de 1 % en 2015 malgré le mauvais chiffre du second trimestre. Mais ce n’est pas gagné. D’autant que ce second trimestre est décevant dans l’ensemble de la zone euro (chiffres moins bons que ce qui était prévu également en Allemagne, en Italie…) ce qui indique que la reprise est beaucoup plus faible et fragile que ce qui était attendu. De plus, la déflation est toujours présente malgré le QE de la BCE. Or, même avec 1% de croissance, le chômage va poursuivre sa hausse.
Il faut souligner l'amélioration du commerce extérieur grâce à l'euro faible. Sans cette contribution (de +0.3%), la croissance serait négative au second trimestre.

[wesker]

Objectivement j'ai trouvé que les propos rassurants des responsables gouvernementaux firent l'impasse sur des réalités, aujourd'hui connu de tous. Le 3ème trimestre, souvent propice aux reconstitutions de stock des entreprises devrait assurer une croissance relative, à la condition que l'érosion de la demande ne se poursuivent pas...et les avis fiscaux peuvent laisser le craindre, et que les entreprises, fortes des marges relativement constituées, assument leurs responsabilités et embauchent. Dans le cas inverse les objectifs annoncées ne seront que difficilement tenus et, en tout cas ne permettront pas de répondre aux attentes des français qui ont consacré tant d'efforts pour octroyer aux entreprises le fameux CICE.

[omega95]

Hier la France était au bord du gouffre, demain, nous ferons un grand pas en avant !
Heureusement que nos chers dirigeants savent mettre un frein à l'immobilisme...

[politicien]

En dépit d'une stagnation du PIB au deuxième trimestre, "la reprise est bel et bien engagée", estime le gouvernement. Peut-on vraiment parier sur une croissance durable?

Le vocabulaire ne change pas, même si la réalité décrite n'a plus rien à voir. Ce vendredi matin sur France Inter, le ministre des Finances Michel Sapin insistait sur l'existence d'une reprise en France, en dépit de la stagnation du PIB au deuxième trimestre annoncée par l'Insee. Et de rappeler que la croissance de l'économie française a été de zéro ou presque aussi bien en 2012, 2013 que 2014. Alors, 1% de croissance -l'objectif pour l'ensemble de 2015-, ça n'a évidemment rien à voir....

Un maigre +1%
Sauf que ce maigre 1% ne colle pas à l'idée commune de ce que peut être une « reprise ». Quand l'économie « reprend », les chefs d'entreprise retrouvent des anticipations d'activité en nette hausse, la production de biens et services augmente significativement, tout comme l'emploi et la masse salariale. Or, que voit-on en France aujourd'hui ? Un PIB à l'arrêt au deuxième trimestre, l'absence de créations d'emplois stables -la hausse des effectifs au deuxième trimestre ne tient qu'à l'intérim, comme le relève l'Insee-, dans un contexte très incertain de l'avis même des chefs d'entreprise. Interrogés sur leurs propres perspectives de production, ils disent ne pas voir venir grand'chose.

La France s'appauvrit depuis 2007
La réalité, c'est que la France est en crise, qu'elle s'appauvrit depuis 2007, si l'on en juge par l'évolution du PIB par habitant. Il était de 31.507 euros en 2007 (euros de 2010), il était en dessous en 2014 (31.145 euros), estime l'Insee. Sept ans de stagnation de la richesse par habitant, du jamais vu depuis que les statistiques du PIB existent (la série commence en 1949). La « crise » des années 70 a tout d'une période florissante, en regard de la période actuelle. Le PIB par habitant a crû de 18% entre 1973 et 1980...

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L'intégralité de cet article à lire sur La Tribune.fr

[Agatha kh]

Hollande croit en la reprise, la preuve :

[albert]

Il faut savoir que la démographie française progresse d’environ 0.4% par an. Ce qui signifie que, si la croissance est inférieure à 0.4%, on est en récession par habitant ! C’est un détail qui est souvent négligé, notamment lorsque l’on compare la croissance française à celle de l’Allemagne.

Petit rappel de la croissance en France depuis 2008:

2008 : +0.3 %
2009 : - 2.5 %
2010 : +1.4 %
2011 : +1.7 %
2012 : 0 %
2013 : +0.3 %
2014 : +0.4 %

On voit très clairement qu’après la récession de 2008-2009, il y a eu un début de reprise en 2010-2011, mais les politiques d’austérité (actées par le pacte de stabilité) qui ont été menées à partir de 2011 pour sauver l’euro menacé par la crise des dettes souveraines, nous ont fait replonger dans la récession.

On constate aussi que de 2008 à 2014, la croissance totale a été de 1.6%, soit une moyenne de +0.2% par an alors que la démographie progresse de 0.4 % par an. Ce qui signifie que depuis 7 ans, nous sommes en récession.

Ensuite, il faut savoir également que la crise de 2008 a détruit des capacités de production, et que de ce fait la croissance potentielle a baissé. Elle est aujourd’hui estimée à 0.9 % pour la France (source Natixis). Certes, la croissance effective ayant été inférieure à 0.9 % depuis 2011, elle peut être supérieure durant un certain temps par un effet de rattrapage. Mais, sauf à augmenter notre croissance potentielle en restaurant nos capacités de production (par des investissements, par de la formation, mais cela prend du temps et pour l’instant nous n’en prenons pas le chemin !), la croissance effective retombera ensuite au niveau de la croissance potentielle. Or, avec 0.9 % de croissance, on ne peut pas faire baisser le chômage (sauf à réduire le temps de travail, mais là non plus, nous n'en prenons pas le chemin.)

[wesker]

Au délà des déclarations rassurantes des postures politiques et des annonces des uns, des autres, chacun des citoyens est en mesure d'évaluer, dans l'entreprise, dans son entourage, sa commune, sa région, si l'activité repart, est soutenue et créatrice d'emploi. Chacun peut porter et faire une évaluation de la situation, dès lors de telles prises de positions rencontrent elles, encore un auditoire en dehors des marchés et des jeux politiques ?

Pour ma part, j'en doute et c'est d'ailleurs parce qu'il faut rétablir la confiance, qu'il faut aussi redonner de la crédibilité à l'engagement politique qu'il faut mettre en harmonie les idées auxquelles on croit avec les réalités du terrain, et cela est parfaitement possible au sein d'un projet, qui favorisera le pragmatisme sur l'idéologie de chacune des familles politiques.

[omega95]

Crédibilité et confiance sont deux termes que je en suis pas prêt d'employer dans une phrase avec politique ou gouvernement comme sujet...
Et cela durant quelques décennies au minimum, la confiance ne se regagne que TRES lentement et elle a été trop malmenée par nos "dirigeants" pour qu'elle puisse de nouveau rayonner. Ou il faudrait au minimum remplacer TOUTE notre "classe politique actuelle", car il n'y en a pas un seul à qui je confierai ne serai-ce que la clé de mon anti-vol de vélo !!

[wesker]

omega95

Et pourtant ce sont eux qui sont régulièrement élu. Si tu y regardes de plus près, tu pourras constater que tu as des compétences, au moins équivalente à certains des responsables politiques, tu pourras aussi t'apercevoir que tes analyses et certaines de tes propositions, complétant celles d'autres sur d'autres sujets peuvent constituer un projet. Une fois cette prise de conscience et cette confiance en toi, acquise, tu pourras, alors t'engager et participer au projet politique de demain.

La France a besoin d'une évolution idéologique et d'un renouvellement politique, pas seulement des responsables mais aussi des idées, des contenus. La croissance n'est que la conséquence de choix économiques que chacun d'entre nous décidons ou non de réaliser, les responsables politiques peuvent contribuer à restaurer un climat de confiance, un environnement économique, fiscale et social porteur et soutenant les diverses initiatives, projets, du financement à l'investissement.

[omega95]

Je ne peux malheureusement pas faire de politique en France.... je suis affligé d'une tare qui m'en empêche : je suis honnête...

[wesker]

Effectivement si tu es sincère, que tu refuses de baratiner les gens, que tu acceptes la compréhension des idées des autres, leurs motivations, et leur pertinence, tu t'aperçois qu'aucune famille politique ne détenant la vérité absolue doit, composer, et dès lors, cette honnêteté intellectuelle t'empêche de faire de la politique où le milieu et les règles de fonctionnement favorise les postures, les déclarations et l'attachement à des récitations partisans que les diverses familles politiques diffusent, par des argumentaires militants.

[johanono]

Les nuages s'accumulent sur l'économie française

Stagnation du PIB, chute des recettes fiscales, nouvelles dépenses non financées... l'atonie de l'activité pourrait empêcher le pays de respecter ses engagements vis à vis de Bruxelles.

«La croissance, elle est là, mais elle est trop faible», avait indiqué François Hollande le 14 juillet. À l'époque, le chef de l'État espérait que la prévision de 1% pour 2015 serait facilement dépassée, afin de pouvoir dégager une «cagnotte» budgétaire pour 2016. Mais deux mois plus tard, les perspectives ont changé. En moins bien… La croissance est en effet en berne, après la stagnation du PIB enregistrée au deuxième trimestre et la chute des recettes fiscales au premier semestre, notamment de l'impôt sur les sociétés qui a plongé de 35% par rapport aux prévisions qui ne le voient reculer que de 4,5% sur l'année.

Cette atonie de l'activité pourrait, selon l'agence Moody's, empêcher l'Hexagone de ramener le déficit à 3,8% en fin d'année, comme il s'y est engagé auprès de Bruxelles. Et ce, d'autant que le gouvernement ne cesse d'annoncer des dépenses nouvelles non financées (lutte contre le terrorisme, soutien aux collectivités locales, plan en faveur des agriculteurs…) si ce n'est par des redéploiements et des annulations de crédits.

suite

Le gouvernement peut bien annoncer ce qu'il veut : l'avenir s'annonce assez morose.

[Nolimits]

Je veux bien le croire (malheureuseusement) mais il faut quand même préciser que la source, c'est le Figaro...
avec des socialistes au gouvernement, j'imagine difficilement le Figaro publier autre chose...