Les seuils sociaux imposent des obligations aux entreprises, en même temps qu'elles ouvrent des droits aux salariés. Les modifier pourra-t-il créer des emplois'
QUESTION: Que recouvrent ces seuils '
REPONSE: Selon leur taille, les entreprises sont soumises à diverses obligations. Une quinzaine de seuils déclenchent ainsi une centaine de règles concernant le dialogue social, la fiscalité... Les seuils de 11 et 50 salariés sont les plus importants.
Au 10e salarié:
- Hausse de la participation aux frais de formation professionnelle (de 0,5% à 1% de la masse salariale).
Au 11e:
- élection de délégués du personnel (tous les 4 ans). Un tiers des entreprises respecte l'obligation. L'entreprise doit accorder 10 heures par mois aux délégués.
Au 20e:
- nouvelle hausse du taux de cotisation pour la formation professionnelle (1,6%)
- financement d'actions en faveur du logement (0,45% de la masse salariale).
- règlement intérieur
- embauche de personnes handicapées (6% de l'effectif)
Au 25e:
- un réfectoire si les salariés le demandent
Au 50e, une trentaine d'obligations nouvelles:
- un comité d'entreprise (CE) que l'entreprise doit consulter et informer régulièrement, et subventionner (0,2% de la masse salariale minimum). Ses membres ont des crédits d'heures. Lorsqu'il y a plusieurs établissements, des comités d'établissement et un comité central d'entreprise (CCE) remplacent le CE.
- un Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). L'employeur doit payer trois jours de formation à ses membres.
- chaque syndicat représentatif peut désigner un délégué (crédit d'heures). S'il y a un délégué, les salaires doivent être négociés chaque année.
- plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) si l'entreprise licencie plus de 10 personnes.
- obligations comptables renforcées, déclaration mensuelle des mouvements de personnels.
- prime de participation.
- pénalité si les entreprises ne s'engagent pas à respecter l'égalité salariale hommes-femmes (via accord ou plan d'action)
Au-delà de 50 salariés, le CE doit être réuni davantage, une fois par mois (150e salarié), un bilan social réalisé (300e). A partir de 1.000 salariés, il y a obligation de proposer un congé de reclassement au salarié licencié pour raison économique, de prévoir une salle de repos pour les salariés.
Q: Que veulent le gouvernement et les partenaires sociaux'
R: Le président François Hollande a demandé que des "verrous" soient levés pour "réduire les effets de seuil".
Le patronat souhaite l'assouplissement en particulier du seuil de 50 salariés, la CFDT veut une meilleure représentation des salariés dans les petites entreprises et la CGT ne veut "rien négocier sur les seuils".
(...)
Q: Assouplir les seuils créerait-il de l'emploi'
R: Le Premier ministre Manuel Valls a plaidé pour une telle mesure afin que "les entreprises n'aient pas d'entraves administratives à l'embauche". Pierre Gattaz (Medef) évalue entre 50.000 et 150.000 les emplois qui pourraient être créés.
Alors que la France compte une très forte proportion d'entreprises de moins de 20 salariés, le rapport Attali affirmait en 2008 que les seuils "constituaient un frein à la croissance et à la création d'emplois". Il pointait notamment que "le passage de 49 à 50 salariés entraîne l'application de 34 législations et réglementations supplémentaires dont le coût représente 4 % de la masse salariale".
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur L'entreprise.lexpress.fr
Qu'en pensez vous ?