François Hollande entend s'attaquer à un État "trop lourd, trop lent, trop cher"

[politicien]

Bonjour,

Le président François Hollande a appelé mardi à une profonde réforme d'un État "trop lourd, trop lent, trop cher" et qui obéit parfois même à une organisation "mystérieuse", prônant économies, simplification ou décentralisation. Persuadé qu'il n'y a point de salut dans les impôts, dont il reconnaissait lors de ses voeux de la Saint-Sylvestre aux Français qu'ils étaient devenus "trop lourds" aussi, le chef de l'État entend tailler dans les dépenses publiques pour réduire les déficits.

"Cinquante milliards d'économies d'ici à 2017", a-t-il lancé devant le gotha de la fonction publique réuni pour la première fois depuis 2005 à l'Élysée pour des voeux aux "corps constitués". Des économies, a encore prévenu le président Hollande, "nous en ferons partout où elles seront possibles". "Chacun devra y prendre sa part : État, opérateurs, organismes sociaux mais aussi les collectivités locales", a-t-il encore averti. Pour être "plus efficace", a-t-il résumé, l'État doit "dépenser moins".

Mystérieux et indéchiffrable
Comme ses prédécesseurs de droite qui s'y sont essayés avec plus ou moins de bonheur, le président socialiste entend, selon sa propre expression, "réformer l'État, le mettre en mouvement". Comme eux, il s'agace des pesanteurs de la fonction publique, de "trop de circulaires", de centralisation, de "perte de temps, on l'a vu encore pour les catastrophes naturelles". Ignorant de son propre aveu si le chiffre était exact, François Hollande a évoqué ces "6 000 indicateurs" réclamés par les ministères aux "services déconcentrés" pour étancher une soif inextinguible de statistiques. "En même temps qu'il est sollicité - c'est le paradoxe que l'on connaît bien dans notre pays - l'État est jugé trop lourd, trop lent, trop cher", tandis que "son organisation apparaît de plus en plus mystérieuse, avec ses agences, ses opérateurs, ses autorités", a-t-il constaté.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr

Qu'en pensez vous ?

[Baltorupec]

Bien que le début de son mandat ne soit guère brillant, on va voir ce qu'il est capable de faire.

[albert]

Hollande reprend un à un tous les thèmes chers à la droite.

[Baltorupec]

Si c'est de droite d'être réaliste sur le problème administratif français, alors oui Hollande est de droite (bon, il l'est quand même selon moi mais pour d'autres raisons). J'ai des membres de ma famille qui vivent ce problème (préfecture) et qui ont vus comment cela se passait dans d'autres pays et ils disent effectivement qu'il y a un problème.

[albert]

Je ne dis pas qu’il n’y a aucun problème ni aucune économie à faire, ce n’est pas la question.
Mais un tel discours sur l’Etat trop cher, c’est typique de l’idéologie de la droite libérale.
Hollande se bayrouise.

[johanono]

La thématique de la réforme de l'Etat est habituellement plutôt défendue par la droite. Avec le CICE et le pacte de responsabilité pour les entreprises, Hollande avait déjà repris à son compte une thématique habituellement défendue par la droite, à savoir la compétitivité des entreprises. Manifestation, il y a un changement dans son discours politique depuis quelques mois. Hollande est en train de retourner sa veste, quoiqu'en dise ses partisans.

Sur quoi cela débouchera-t-il concrètement ? Il est permis d'avoir quelques doutes.

[Baltorupec]

Quitte à me répéter, bien que je pense Hollande de droite, je ne vois pas où est le problème dans les paroles.
Je me suis d'avantage intéressé aux problèmes éthiques d'avantage qu'aux questions économiques surtout ces derniers temps, et je dois le reconnaître, c'est par flemme.

Bien que je me définirais comme un agnostique de la politique en terme en tout cas de politiques économiques (ayant des avis bien plus tranché sur des problèmes éthiques et écologiques), je garde une sensibilité à gauche (l'héritage de la famille toussa). Hors, en tant que gauchiste atavique, je ne pense pas que nous devons céder à la droite le combat pour la liberté d'entreprendre et la simplification administrative.

Ce changement de discours marque soit chez Hollande une volonté de ratisser plus à droite, soit un courage politique (oui, je sais bien que l'on parle de FH) qui consiste à sortir des thèmes préconçus (comme quoi la sécurité est un thème de droite ou la culture un thème de gauche).

[albert]

Ce changement de discours marque soit chez Hollande une volonté de ratisser plus à droite, soit un courage politique (oui, je sais bien que l'on parle de FH) qui consiste à sortir des thèmes préconçus (comme quoi la sécurité est un thème de droite ou la culture un thème de gauche).

Ou bien ça marque une volonté de réduire les dépenses sociales et de remettre en cause des services publics, parce que le gros des dépenses est là. Et si c’est ça, c’est clairement de droite.

[Golgoth]

Rien de neuf sous le soleil, à droite toute et gros fuck aux électeurs (dont certains semblent en redemander).

[Ramdams]

Amusant de voir Hollande critiquer un Etat trop central alors qu'il n'a fait que rajouter des couches au milleufeuille territorial au lieu de faire des mesures réellement efficaces et économiques :
- fusion des communes, de telle sorte que les communes presque exclusivement résidentielles soient rattachées à des communes qui témoigne d'une activité importante : les premières dépendent des taxes locales ménages et les secondes de la nouvelle taxe professionnelle. Cela permettra d'équilibrer les sources de revenus des communes.
- suppression de la clause générale de compétences, pour éviter qu'une collectivité ne finance ce qui est déjà financée par une autre collectivité
- fusion des conseils généraux et régionaux (quitte à réduire la taille de certaines régions)

Rien de gauche ou de droite dans ce que je dis. Juste du bon sens.

[Nombrilist]

Balto, où crois-tu que Hollande va couper pour sabrer 50 milliards dans un budget qui en compte 450 ?

[johanono]

Quitte à me répéter, bien que je pense Hollande de droite, je ne vois pas où est le problème dans les paroles.
Je me suis d'avantage intéressé aux problèmes éthiques d'avantage qu'aux questions économiques surtout ces derniers temps, et je dois le reconnaître, c'est par flemme.

Bien que je me définirais comme un agnostique de la politique en terme en tout cas de politiques économiques (ayant des avis bien plus tranché sur des problèmes éthiques et écologiques), je garde une sensibilité à gauche (l'héritage de la famille toussa). Hors, en tant que gauchiste atavique, je ne pense pas que nous devons céder à la droite le combat pour la liberté d'entreprendre et la simplification administrative.

Ce changement de discours marque soit chez Hollande une volonté de ratisser plus à droite, soit un courage politique (oui, je sais bien que l'on parle de FH) qui consiste à sortir des thèmes préconçus (comme quoi la sécurité est un thème de droite ou la culture un thème de gauche).

Nous sommes d'accord : aucun parti n'a l'exclusivité de quoi que ce soit. De la même façon que la gauche n'a pas le monopole du cœur, la droite n'a pas le monopole de la sécurité ou de la réforme de l'Etat.

Ceci dit, il faut bien admettre qu'entre le CICE, le pacte de responsabilité et la réforme de l'Etat, Hollande embrasse des thèmes habituellement plutôt défendus par la droite. Il y a donc clairement un changement de tonalité dans son discours.

En revanche, on ne sait pas encore sur quoi débouchera cette histoire de pacte de responsabilité.

Balto, où crois-tu que Hollande va couper pour sabrer 50 milliards dans un budget qui en compte 450 ?

C'est l'éternel problème. Beaucoup de gens croient qu'on pourraient économiser plusieurs dizaines de milliards d'euros comme ça, d'un claquement de doigts, juste en supprimant quelques gaspillages, et sans douleur pour les Français. Malheureusement, c'est plus compliqué.

Les propositions avancées par Ramdams concernant l'organisation territoriale française sont intéressantes, et je les approuve à peu près car elles vont dans le bon sens, mais il faut être lucide sur le fait qu'elles ne suffiront pas, loin s'en faut, pour économiser 50 milliards d'euros.

Pour espérer vraiment réduire les frais de fonctionnement de l'Etat, il faudrait repenser une à une toutes les compétences de l'Etat. De façon plus générale, il faudrait simplifier le droit et les normes (voire l'autre topic). Mais c'est un immense chantier.

[Golgoth]

On va juste geler les salaire des fonctionnaires pendant 10 ans de plus, réduire encore les remboursements sécu, ne pas entretenir le réseau TER, ne pas investir... Des recettes déjà bien rodées pour réduire la croissance à zéro en période de faible demande.

[johanono]

En effet, si on veut vraiment réformer l'Etat, il ne faut pas se contenter de ces économies de bout de chandelle qui sont contre-productives. Il faut des réformes de fond, mais elles sont plus compliquées et plus longues à mettre en œuvre. Et il ne faut pas oublier que la France a signé un pacte de stabilité (approuvé par les socialistes comme les UMPistes) qui l'engage à réduire rapidement ses déficits, selon un échéancier déterminé à l'avance, et contraignant. Cette exigence de réduction rapide des déficits s'accommode mal de réformes de fond qui ne peuvent produire leurs effets que dans le temps.

[Jean]

Il se tire une balle dans le pied...????

Chouchou des fonctionnaires serait-il en train de couper la branche où il est assis ???

On marche encore... après deux ans, certains croient encore à ce qu'il dit. Il a encore de beaux jours devant lui...


Concrètement il a bien supprimé le jour de carence des fonctionnaire (supprimant ainsi les 40% de réduction d'arrêts de travail courts) ainsi que la réforme de NS qui devait supprimer plus de deux mille élus locaux (fusion conseiller général et conseiller régional)

Donc pas de problème c'est une simple nouvelle galéjade.