« Made in France » : liberté, égalité, parts de marché

[politicien]

Bonjour,

L'annonce, le 20 décembre, de la transplantation, à Paris, du premier cœur artificiel dont le brevet a été déposé par le professeur Alain Carpentier, n'a pas seulement été célébrée comme une révolution médicale. La nouvelle a aussi été saluée par les responsables politiques comme une prouesse certifiée "100 % française". Le 24 décembre, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, qui s'apprêtait comme il se doit à réveillonner avec des produits bien de chez nous, rappelait que "95 % de l'alimentation de la grande distribution est produite en France". Cet enthousiasme collectif ponctue une année qui aura été celle de la mise en majesté de tout ce qui peut être conçu et fabriqué dans l'Hexagone.

En novembre à Paris, le salon Made in France a fait le plein avec 32 000 visiteurs en trois jours, et l'on ne compte plus les étiquetages et labels bleu-blanc-rouge qui débordent des nouvelles boutiques d'habillement et des sites Web. Reste à exporter ce mouvement de fierté nationale. Le mois prochain, l'agence McCann France, mandatée par le ministère du redressement productif, dévoilera la "Marque France". Un slogan qui devra tenir la dragée haute à l'"American Dream", le concept américain de la réussite, à la "Deutsche Qualität" vantée par la firme Opel, ou "GREAT Britain", la marque du savoir-faire anglais en technologie.

(...)

Du côté des entreprises, on perçoit quelques frémissements. La déroute de l'emploi industriel a redonné des couleurs au "produire français", thématique dont Arnaud Montebourg s'est fait le champion. L'Oréal, le fabricant de jouets Smoby, de chaussures et chaussettes Kindy, ou les opticiens Atol ont relocalisé en France une partie de leurs sites de production envolés à l'étranger. Comme Solex, revenu de Chine grâce à une aide publique d'un million d'euros. "Au-delà de la portée symbolique, c'est un choix industriel de rapatrier l'usine à Saint-Lô pour rapprocher la production de la distribution", indique Grégory Trebaol, propriétaire de Solex, désormais passé à la propulsion électrique, et qui envisage de créer une trentaine d'emplois en 2014.

Reste que "malgré tout l'or du monde, tu ne peux pas acheter un frigo français". Le constat est celui d'un jeune journaliste, Benjamin Carle, auteur et acteur d'un documentaire saisissant et un poil provocateur diffusé le 26 février sur Canal+. Depuis neuf mois, il vit "made in France". C'est-à-dire sans canapé, sans télé, sans ordinateur et en répondant au téléphone sur un talkie-walkie Sagem. D'après lui, "il est possible de consommer français mais au prix de grands sacrifices. Ce n'est pas un problème de demande mais d'offre. L'innovation, c'est la clé de la réussite du "made in France". On est contraint au génie".

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

Qu'en pensez vous ?

[johanono]

On constate que certains commentateurs se moquent du discours sur le "made in France" en affirmant que, si les consommateurs devaient uniquement acheter français, alors ils ne pourraient plus acheter ni ordinateurs, ni frigos, etc.

Or personne ne dit que les consommateurs français doivent exclusivement acheter français. Il faudrait déjà commencer par défendre les productions françaises qui existent encore, en s'efforçant d'acheter français dans les secteurs où ces productions français existent encore : par exemple, l'automobile.

[Nombrilist]

Exactement. Encore un gros débile de journaliste. Ils sont fabriqués en série dans les écoles ou quoi ?

[johanono]

Exactement. Encore un gros débile de journaliste. Ils sont fabriqués en série dans les écoles ou quoi ?

Oui. Tous ces gens-là (journaleux, hommes politiques, essayistes...) sont presque tous allés dans les mêmes grandes écoles. Ils ont donc presque tous la même formation idéologique et intellectuelle, une formation dans laquelle on leur enseigne que l'Europe et la mondialisation, c'est bien, et que les nations, c'est ringard. Cela se retrouve dans leurs discours (pour les journaleux) ou dans leurs actes (pour les hommes politiques).

[PatJol]

C'est très bien d'acheter français quand on a le choix.
Mais si le produit français est plus cher que le produit étranger pour une qualité équivalente, doit-on demander au consommateur de payer plus pour favoriser l'emploi ?
L'Etat doit aussi faire sa part du travail en mettant en place les conditions pour que les produits français ne soient pas plus chers que les autres. La fameuse compétitivité...

[Jeff Van Planet]

C'est très bien d'acheter français quand on a le choix.
Mais si le produit français est plus cher que le produit étranger pour une qualité équivalente, doit-on demander au consommateur de payer plus pour favoriser l'emploi ?
L'Etat doit aussi faire sa part du travail en mettant en place les conditions pour que les produits français ne soient pas plus chers que les autres. La fameuse compétitivité...

que de bon sens.

[karoline]

Or personne ne dit que les consommateurs français doivent exclusivement acheter français. Il faudrait déjà commencer par défendre les productions françaises qui existent encore, en s'efforçant d'acheter français dans les secteurs où ces productions français existent encore : par exemple, l'automobile.

Tout à fait, les voitures françaises n'ont rien à envier aux étrangères, la voiture française subit un apriori négatif injuste pour certains à cause d'un image global quant au sérieux de la fabrication française en général.

[PatJol]

Or personne ne dit que les consommateurs français doivent exclusivement acheter français. Il faudrait déjà commencer par défendre les productions françaises qui existent encore, en s'efforçant d'acheter français dans les secteurs où ces productions français existent encore : par exemple, l'automobile.

Tout à fait, les voitures françaises n'ont rien à envier aux étrangères, la voiture française subit un apriori négatif injuste pour certains à cause d'un image global quant au sérieux de la fabrication française en général.

Non, sérieusement les voitures françaises sont plus chères que les autres

[Nombrilist]

Normal pour celles made in France. Les voitures allemandes sont surtout tchèques en fait.

[wesker]

Produit en France doit présenter des avantages, représenter une valeur ajoutée c'est, par cette marque les entreprises françaises parviendront à se distinguer des autres et à créer des emplois, des richesses sur notre territoire, utile au financement des dépenses de l'Etat et des solidarités auxquels nous sommes tous attachés et qui ne doivent pas être confondues avec l'assistanat.

[politicien]

Bonjour,

Le salon dédié aux produits fabriqués en France s'ouvre ce vendredi. Au-delà de l'emploi, l'enjeu de fabriquer sur le territoire est double : il s'agit de pérenniser des savoir-faire et de garantir une qualité des produits.

L'emploi ou le pouvoir d'achat… Ce serait l'enjeu de la confrontation entre le «made in France» et le «made in ailleurs». Quand une entreprise délocalise, elle fabrique à moindre coût et peut donc vendre moins cher. Dans son étude «(Not) Made in France», le Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii) s'était attaché en 2013 à mesurer l'avantage que les consommateurs peuvent retirer de la mondialisation.

Tout en soulignant la difficulté de l'exercice, il estimait ce gain «potentiellement de 100 à 300 euros par mois» et par ménage. Quant au nombre d'emplois supprimés en France pour cause de délocalisation, là encore, le recensement n'est pas aisé. Une étude de l'Insee (Chaînes d'activité mondiales: Des délocalisations d'abord vers l'Union européenne), estimait à 20.000 le nombre d'emplois directs perdus entre 2009 et 2011.

Un produit fabriqué en France génère trois fois plus d'emplois que son équivalent importé
La Fédération indépendante du made in France (Fimif) vient de se livrer à un autre exercice: chiffrer le poids de l'emploi du «made in France». En comparant, dans le textile, trois marques françaises et trois marques étrangères, elle en arrive à la conclusion qu'un produit fabriqué en France génère trois fois plus d'emplois que son équivalent importé. Les Français sont-ils prêts à préférer payer un peu plus cher des produits «made in France»? Oui, à en croire un sondage du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc).

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Figaro.fr

Qu'en pensez vous ?

[wesker]

La question de la relocalisation de l'activité se pose, effectivement, mais elle ne suffit pas. Produire en France est, certes nécessaire pour rétablir les équilibres budgétaires et sociaux mais encore faut il que ce soit avec les citoyens français, au chômage et non des travailleurs détachés à bas coûts.

Par ailleurs cette relocalisation de l'activité pose, aussi celle du défi de la compétitivité, mais aussi de la lutte contre les dumpings sociaux don travailleurs et entreprises françaises souffrent, en ces périodes de crise qui, aux yeux du modèle économique néo libéral, n'est qu'un ajustement, mais qui, en l'occurrence ne semble pas prendre fin, ou alors qu'au prix de reculs considérables et rebours de l'histoire de l'économie libre.

[Papibilou]

Je sens toujours assez mal les études menées par ceux qui veulent démontrer la validité de leurs thèses.
Même si je suis favorable à acheter français (je n'ai jamais acheté que des voitures françaises dans ma longue vie et je m'en suis très bien porté. A titre d'anecdote j'ai une Xantia qui roule parfaitement consommant 6,5l/100 datant de 2001 et cumulant 280 000kms. Ce qui me porte à m réjouir quand je vois des voitures d'origine étrangère en panne le long de la route. Quel salaud je fais !) , je suis conscient du mal que font certaines directives européennes à nos productions.

[wesker]

Comme je le dis, c'est vrai en matière automobile mais aussi agricole et autres....nos achats, notre comportement, en tant que consommateur sont aussi nos emplois. Si l'Allemagne parvient à avoir des entreprises compétitives dotées de solides débouchés commerciaux, c'est aussi parce que les citoyens allemands savent préférer leurs produits sur les autres. C'est, aussi l'une des explications, avec le marketing agressif ou parfois la fraude et désinformation, de leurs résultats commerciaux.