Comment le budget et le déficit de l'Etat ont dérapé en 2013

[politicien]

Bonjour,

Alors que l'année 2013 s'achève d'ici quelques semaines, l'heure est au bilan de l'exercice budgétaire. C'est l'objet du projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2013, aussi appelé collectif budgétaire, présenté ce mercredi 13 novembre en Conseil des ministres, en vue d'un examen au Parlement début décembre. Si un réel effort de redressement des comptes publics a été réalisé au cours de l'année, force est de constater que le gouvernement n'a pu empêcher le déficit de déraper.

Tout d'abord, l'Etat a dû faire à 3,2 milliards d'euros de dépenses imprévues, c'est-à-dire non financées dans le projet de loi de finances initiale (PLFI) de 2013, voté fin 2012. Il s'agit notamment du financement de l'intervention française au Mali (578 millions d'euros de plus pour les OPEX, opérations extérieures de la défense), de la masse salariale de l'Etat (salaires et pensions de retraites à hauteur de +414 millions d'euros), de la politique de l'emploi (mesures d'urgence de formation des chômeurs de longue durée, hausse du nombre d'emplois aidés, soit +227 millions d'euros).

Le plan pauvreté annoncé début janvier par Jean-Marc Ayrault, ainsi que diverses mesures de revalorisation des aides et d'assouplissement des critères d'éligibilité ont également accru les dépenses sociales: +100 millions pour l'hébergement d'urgence, +268 millions pour l'aide personnelle au logement en raison d'un plus grand nombre de bénéficiaires, +25 millions pour l'allocation aux adultes handicapés et +156 millions pour l'aide médicale d'Etat, hausse due à la suppression du droit de timbre instauré par la droite et qui a entraîné un surcroît de bénéficiaires.

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Tous les ministères sont concernés, y compris ceux jugés comme prioritaires (Emploi, Education nationale et Sécurité) et y compris ceux ayant bénéficié de rallonge (la Défense ne bénéficie in fine d'une ouverture nette de crédits que de 92 millions). 90% de ces annulations ont été imputés sur la réserve de précaution de 7,9 milliards d'euros.

Au total, les dépenses de l'Etat en 2013 ressortent même en baisse de 2,9 milliards d'euros par rapport à la loi de finances initiale, à 371,5 milliards d'euros - baisse de 1,9 milliard de la charge de la dette grâce à des taux d'intérêt bas, baisse de 1 milliard des crédits de pensions. Le collectif budgétaire confirme donc l'objectif d'un déficit public de 4,1% du PIB fin 2013, en baisse de 0,7 point par rapport à 2012. Le déficit structurel s'établirait à 2,6%, en baisse de 1,3 point sur un an.

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Un manque à gagner fiscal "inexpliqué" de 10,8 milliards

En cause : non pas les dépenses, "maîtrisées" (c'est-à-dire stabilisées), mais une croissance atone, de 0,1% contre 0,8% espérés, et surtout de moindres rentrées fiscales. Selon Bercy, la dégradation de la conjoncture a eu impact négatif de 0,6 point de PIB, le rendement des recettes fiscales de 0,4 point. Concrètement : l'impôt sur le revenu rapporterait 2,6 milliards d'euros de moins que prévu cette année, l'impôt sur les sociétés 3,8 milliards de mois tandis que les recettes de TVA seraient en baisse de 5,6 milliards. Le coût de certains contentieux a par ailleurs été revu à la baisse, ce qui se traduira par une hausse de 1,3 milliards d'euros d'autres recettes fiscales. Au total, le manque à gagner de recettes fiscales nettes atteindrait 10,8 milliards d'euros cette année.

Faut-il y voir la preuve que "trop d'impôt tue l'impôt" comme le dénonce la droite, ou que le consentement des Français à l'impôt a atteint ses limites et entraîne un surcroît de fraude? Sans doute un peu des deux. Ainsi, dans son avis sur le projet du budget 2014, le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) juge "inexpliquée " la forte baisse des recettes de TVA - la fraude à la TVA coûterait 32 milliards d'euros par an à la France, selon une étude publiée en septembre.

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L'intégralité de cet article à lire sur L'expansion.fr

Qu'en pensez vous ?

[Golgoth]

Trop de rigueur tue l'impôt.

[johanono]

Il faut aussi avoir conscience que, même sans modifier aucun texte de loi, et sans faire aucune réforme, les dépenses publiques augmentent mécaniquement : fonctionnaires payés à l'ancienneté et qui voient donc leur salaires augmenter chaque année, augmentation structurelle des dépenses d'assurance-maladie du fait du vieillissement de la population... C'est là qu'on s'aperçoit des efforts colossaux qu'il faudrait que nous fassions collectivement pour réduire les déficits. C'est là qu'on s'aperçoit, aussi, que le gouvernement ne maîtrise plus rien.

[Caberlin]

Il faut aussi avoir conscience que, même sans modifier aucun texte de loi, et sans faire aucune réforme, les dépenses publiques augmentent mécaniquement : fonctionnaires payés à l'ancienneté et qui voient donc leur salaires augmenter chaque année, augmentation structurelle des dépenses d'assurance-maladie du fait du vieillissement de la population... C'est là qu'on s'aperçoit des efforts colossaux qu'il faudrait que nous fassions collectivement pour réduire les déficits. C'est là qu'on s'aperçoit, aussi, que le gouvernement ne maîtrise plus rien.

C'est surtout là que l'on voit que le gouvernement ne fait rien ! ! !

[Nombrilist]

"Il faut aussi avoir conscience que, même sans modifier aucun texte de loi, et sans faire aucune réforme, les dépenses publiques augmentent mécaniquement : fonctionnaires payés à l'ancienneté et qui voient donc leur salaires augmenter chaque année"

ça reste à démontrer, car tu as quand même les départs en retraite et donc de nouveaux arrivants dont le salaire baisse. Si la pyramide des âges est stable, les coûts sont stables.

[mordred]

Est-ce que l'on demande à un cul-de-jatte de participer au 100 mètres haies ?

[Jean]

"Il faut aussi avoir conscience que, même sans modifier aucun texte de loi, et sans faire aucune réforme, les dépenses publiques augmentent mécaniquement : fonctionnaires payés à l'ancienneté et qui voient donc leur salaires augmenter chaque année"

ça reste à démontrer, car tu as quand même les départs en retraite et donc de nouveaux arrivants dont le salaire baisse. Si la pyramide des âges est stable, les coûts sont stables.

A condition qu'il y ait autant de vieux qui meurent (et donc qu'on ne paye plus) que de jeunes qui entrent dans la vie active et qu'on commence à payer

Mais nous sommes dans une période d'allongement de la vie

[Nombrilist]

Oui mais ça c'est indépendant du fait que le retraité vienne du public ou du privé.

[wesker]

Si l'austérité se conçoit et se montre efficace en temps de croissance, au motif que les gaspillages et les dépenses courantes pénalisent l'avenir, elle devient destructrice en période de crise, car elle creuse la récession, alimente les inquiétudes et paralyse les investissements des entreprises. Et, lorsque cette dernière se cumule avec des politiques similaires en Europe ou dans des pays qui sont d'évidents partenaires commerciaux elle s'avère contre productive !

[politicien]

Bonjour,

Le déficit de l'État pour 2013 devrait atteindre 74,9 milliards d'euros, soit 2,7 milliards de plus que prévu lors du dernier collectif budgétaire, en raison de moins-values fiscales, révèle le journal Les Échos à paraître vendredi. Selon les informations du quotidien, les recettes fiscales sont en retrait de 3,5 milliards d'euros par rapport à ce qui était anticipé à l'automne dans le projet de loi de finances rectificative 2013. Le ministère de l'Economie a précisé mercredi soir que le déficit budgétaire 2013 est de 74,9 milliards d'euros, mieux qu'en 2012 mais plus que prévu.

Le dérapage provient de l'impôt sur les sociétés (-2,5 milliards) et de l'impôt sur le revenu (-1,8 milliard). En revanche, les rentrées issus de la TVA sont meilleures que prévu, détaille le quotidien.

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L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr

Qu'en pensez vous ?

[Papibilou]

Je suis toujours étonné que l'on vise toujours trop bas pour les dépenses et toujours trop haut pour les recettes. C'et d'ailleurs surtout ce dernier point qui est insupportable car je préférerais qu'ils aient dit: on ne fera que 0.1% de croissance au lieu de 0.8 et notre déficit sera de 76 milliards. Mais non, il faut qu'ils enjolivent, qu'ils persuadent le français que le père Noël ça existe. Je serai plus rassuré si on avait des types qui ne truquaient pas les chiffres de la croissance à la hausse systématiquement.
Le jour ou on nous dira on va faire 1% de croissance et que l'on fera 1.2% on aura enfin respecté le principe comptable de précaution: compter les dépenses probables comme des dépenses mais jamais les recettes probables comme des recettes.

[politicien]

Bonjour,

C’est une mauvaise nouvelle supplémentaire pour François Hollande. Le déficit public (Etat, Sécurité sociale, collectivités locales) s’est élevé à 4,3 % de PIB en 2013, après 4,8% en 2012. L’Insee devrait officialiser ce résultat lundi matin à l’occasion de la publication des comptes publics. Après avoir obtenu un report de deux ans pour tenir l’objectif des 3 % , le gouvernement s’était engagé auprès de ses partenaires européens à ramener le déficit à 4,1% de PIB. Le niveau est finalement encore plus haut . Et ce, en dépit d’une croissance du PIB légèrement supérieur aux attentes (0,3 %).

(...)

http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... um=twitter

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[Nombrilist]

A part supprimer le budget d'un ou deux ministères, je ne vois pas bien comment la politique économique de Hollande pourrait fonctionner. Il distribue de l'argent à tout va sans aucun contrôle de ce qui en est fait. Le résultat était et reste prévisible.

[johanono]

Le mythe de la gauche qui dépense l'argent public sans compter est démenti dans les faits. Pendant la campagne présidentielle, Hollande est resté très mesuré dans ses promesses de dépenses publiques (une vague promesse d'embauche de profs compensée par des économies, et c'est à peu près tout). De fait, on ne peut pas dire que le gouvernement Ayrault ait pris des engagements inconsidérés en matière de dépenses publiques. La gauche au pouvoir est une gauche tout de même très modérée. Il y a même une partie de la majorité qui lui reproche de ne pas être assez de gauche...

Il me semble en pratique très difficile de maîtriser les dépenses publiques, mais on en a déjà parlé... La faible croissance économique (favorisée par l'austérité) fait le reste et empêche toute réduction rapide des déficits publics.

[Nombrilist]

Hollande a dépensé. Mais en comptant. Il a baissé les salaires pour financer son CICE.