La Commission européenne commence à s'inquiéter des risques de déséquilibres que les excédents commerciaux allemands font planer sur l'économie de la zone euro.Bruxelles ouvre une enquête contre les excédents commerciaux allemands
La première puissance de l'euro est critiquée de longue date pour sa dépendance aux exportations et pour la faiblesse relative de ses salaires.
L'économie modèle a brillamment traversé cinq ans de crise, mais elle se retrouve écornée: l'Allemagne est tombée sous le coup d'une «enquête approfondie» de la Commission européenne, à cause de ses excédents commerciaux.
La première puissance de l'euro est critiquée de longue date pour sa dépendance aux exportations et pour la faiblesse relative de ses salaires. Le FMI et la France - qu'elle soit gouvernée à droite ou à gauche - s'inquiètent d'un modèle qui nourrit les déséquilibres en Europe, à l'instar de la Chine avec le reste du monde. Récemment, le Trésor américain a dénoncé l'«addiction» de l'Allemagne aux marchés extérieurs et l'«anémie» de sa demande interne.
Jusqu'ici, l'UE s'était gardée de nourrir la controverse, célébrant au contraire la parcimonie budgétaire et les succès de compétitivité chers à Angela Merkel. Deux raisons expliquent un revirement à Bruxelles. D'abord, un souci inavoué mais palpable de peser sur les tractations gouvernementales entre le parti de la chancelière et le SPD, réputé plus ouvert à l'inquiétude de l'UE. Ensuite, la crainte qu'une Allemagne commercialement impériale ne torpille la reprise de ceux des pays de l'euro qui brident leurs déficits et regagnent de la compétitivité.
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De là à faire cesser le dumping social pratiqué par les entreprises allemandes qui recrutent de la main d'oeuvre des pays de l'Est, il y a un pas qu'on se gardera de franchir.
Toutefois, la démarche de la Commission européenne est assez nouvelle et mérite d'être soulignée.