La "ferme des 1000 vaches" : illustration des difficultés de notre agriculture

[Nombrilist]

C'est même plus que "considérer". La cruauté envers animaux est pénalement réprimée.

[El Fredo]

Achetez du lait bio, ça ne vous ruinera pas, et au moins les animaux ont une vie.

[politicien]

Bonjour,

La contestation se renforce à la « ferme des mille vaches ». Les militants bloquent cette « ferme-usine » qui doit compter 1 000 laitières et une unité de méthanisation de 1,3 mégawatt (MW) sur les communes de Drucat et de Buigny-Saint-Maclou, au nord d'Abbeville, dans la Somme.

Une délégation de la Confédération paysanne et de l'association locale Novissen (Nos villages se soucient de leur environnement) doit être reçue mardi 16 septembre à 10 heures au ministère de l'agriculture, en présence également du promoteur de la ferme, Michel Ramery. Une réunion présentée comme un « rappel de la situation réglementaire » par le ministère et comme une « sortie de crise » par les opposants.

Retour sur trois ans d'opposition à ce projet très controversé, en rupture totale avec le modèle français d'élevage familial.

L'entrepreneur Michel Ramery lance le projet de ferme géante
Le projet de la ferme des mille vaches est lancé par Michel Ramery, un entrepreneur de 64 ans qui, après avoir créé dans les années 1970 son entreprise de matériel agricole, règne aujourd'hui sur le secteur du BTP dans le Nord-Pas-de-Calais. Son groupe, dont il est propriétaire à 100 %, emploie 3 715 salariés et a dégagé un chiffre d'affaires de 551 millions d'euros en 2013. Le magazine Challenges classe M. Ramery au 387e rang des fortunes françaises, avec un capital estimé à 120 millions d'euros.

En 2009, Michel Ramery, par le biais de sa société civile d'exploitation agricole Côte de la justice basée à Airaines (Somme), s'associe à trois producteurs de lait au sein d'une société civile laitière baptisée Lait Pis Carde pour mettre en commun leurs quotas laitiers et constituer progressivement le futur cheptel de la ferme des mille vaches. Deux autres producteurs le rejoindront en 2013 et gèreront une structure commune de 300 vaches qui produit 2,8 millions de litres de lait.

(...)

Le 18 février 2012, l'association organise une première manifestation contre le projet de ferme, réunissant entre 600 et 700 personnes à Abbeville. Europe Ecologie-Les Verts, la Confédération paysanne, la Coordination rurale, l'association de Brigitte Bardot et l'ONG de défense de la condition animale L214 rejoignent l'opposition au projet.

« La Coordination rurale (...) défend la liberté de développement mais s'inquiète de ce projet industriel qui soulève de nombreuses inquiétudes et incohérences », indique le syndicat agricole minoritaire dans un communiqué en mars 2012. Selon lui, un tel élevage reviendrait à « éliminer 20 fermes de 50 vaches (...) qui maintiennent l'activité économique et sociale de 20 villages tout en entretenant les paysages ». Il dénonce aussi l'enfermement des animaux « 365 jours par an sans voir un brin d'herbe », le bilan carbone des transports de nourriture et d'effluents ainsi que l'usage, en partie, de soja importé pour l'alimentation.

(...)

Depuis, les opposants bloquent le site, empêchant les camions et les bovins d'entrer ou de sortir du site. « Nous demandons que soient garanties une nouvelle étude d'impact et une nouvelle enquête publique en cas de demande d'élargissement du troupeau, explique Francis Chastagner, l'un des porte-parole de Novissen. Nous souhaitons aussi la confirmation de l'engagement pris par le directeur de l'exploitation que le méthaniseur verra sa puissance réduite de moitié, à 0,6 MW au lieu des 1,3 MW projetés à l'origine. Sans cela, nous bloquerons la livraison du lait. » La production de la ferme des mille vaches doit être livrée à l'entreprise Senagral, filiale du fabricant français de produits laitiers Senoble et de la coopérative agricole normande Agrial.

Le conflit a pris un tel tour que le gouvernement a décidé d'intervenir. Mardi 16 septembre, une délégation de la Confédération paysanne sera reçue au ministère de l'agriculture, par le directeur de cabinet du ministre et la préfète de la Somme. Dimanche, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a rappelé sur RTL qu'il n'avait « pas soutenu » le projet, selon lui « contraire » à la vision portée par la loi d'avenir de l'agriculture adoptée la semaine dernière. Le ministre a cependant souligné que l'exploitation « respectait les règles ».

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

[johanono]

De toute façon, il ne faut pas se bercer d'illusions. Des exemplaires de cette usine laitière, il y en a déjà plein dans certains pays européens, et aux Etats-Unis. Dans le contexte actuel, il n'y a aucune raison pour que de telles usines ne se développent pas en France. Cette usine n'est qu'un avant-goût de ce que sera l'agro-industrie en France dans 30 ans, si l'on n'y prend garde.

[merlin]

Il y aura des tentatives, c'est sur.
Mais bon, le bio, les conversions, le raisonnable et le circuit court se développent bien.
On en parle peu, c'est des TPE ou des petites PME, qui n'ont qu'une "audition" très locale.
Cela étant, la France est une multitude de petites communes et sur ce planl, ca marche bien.

[freeze]

oué et les amap et tout le tsoin tsoin
ce genre d'usine a pour but d'approvisionner l'industrie agro alimentaire
c'est au consommateur de se bouger et de changer ses habitudes !!!!

[Nico37]

http://grande-distribution.1000vaches-nonmerci.fr/

[fan2machiavel]

La méthanisation, même si elle est en soi une bonne idée qui devrait être généralisée à tout le secteur, m’apparaît surtout comme du greenwashing dans ce cas précis. Car récolter les déjections implique que les bêtes soient élevées sur caillebotis, donc en environnement confiné. Des vaches en liberté font leurs déjections sur les pâtures, ce qui rend impossible leur valorisation (mais enrichit naturellement le sol).

On n'est pas prêt de voir un méthaniseur de lisier dans un élevage du Beaufortain, et pour cause.

non, si elles sont élevées en système logettes avec tapis et couloir en béton et tapis avec un racleur à lisier, tu récupère facilement le lisier. d'ailleurs aujourd'hui beaucoup d'exploitations récupèrent le lisier qui devient vite encombrant. Je pense qu'il est tout à fait possible de créer des usines à méthanisations communes pour plusieurs exploitations

[Nombrilist]

C'est bien joli la méthanisation, mais ça ne résout pas le problème de l'azote. En plus, ça explose.

[johanono]

La méthanisation, même si elle est en soi une bonne idée qui devrait être généralisée à tout le secteur, m’apparaît surtout comme du greenwashing dans ce cas précis. Car récolter les déjections implique que les bêtes soient élevées sur caillebotis, donc en environnement confiné. Des vaches en liberté font leurs déjections sur les pâtures, ce qui rend impossible leur valorisation (mais enrichit naturellement le sol).

On n'est pas prêt de voir un méthaniseur de lisier dans un élevage du Beaufortain, et pour cause.

non, si elles sont élevées en système logettes avec tapis et couloir en béton et tapis avec un racleur à lisier, tu récupère facilement le lisier. d'ailleurs aujourd'hui beaucoup d'exploitations récupèrent le lisier qui devient vite encombrant. Je pense qu'il est tout à fait possible de créer des usines à méthanisations communes pour plusieurs exploitations

Caillebotis, logettes, etc. Tu appelles ça comme tu veux. En tout cas, la méthanisation implique que les animaux (vaches, mais aussi cochons) vivent dans un environnement confiné. La méthanisation n'est pas possible si les animaux vivent en liberté dans un pré ou dans un enclos.

[fan2machiavel]

Caillebotis et logette ça n'a rien à voir
logette

caillebotis

Ensuite il ne faut pas être naïf au bas mot 90% des élevages laitiers se font principalement en bâtiment avec à la rigueur un parcours disponible pour se dégourdir les pattes que ce soit des élevages de 50 ou 1000 vaches ça ne changera pas grand chose sur ce point. Le pire à mon sens se trouve dans de très petits élevages ce sont les vaches à l'attaches c'est à dire qu'elles ne peuvent même pas se dégourdir les pattes à l'intérieur.
Mais il faut garder à l'esprit qu'élever des vaches en extérieur uniquement pour des raisons de climat, en France ce n'est pas possible. Tu peux avoir à la rigueur, une estive à l'extérieur intégrale (ça se fait de moins en moins) mais l'hivers tu dois rentrer les vaches.
Le bâtiment ça reste indispensable et donc tu as toujours des effluents d'élevages

[freeze]

Faut surtout savoir l alimentation si c est du foin ou de l ensilage ........

[fan2machiavel]

Faut surtout savoir l alimentation si c est du foin ou de l ensilage ........

une ration uniquement foin n'est pas suffisante pour avoir des niveaux de productions suffisant (pour ce type de production)
ça sera comme pour beaucoup d'exploitations: un mélange variant selon les saisons d'ensilage, de complément azoté, de foin, de concentré énergétique et de concentré minéral et vitaminique. Peu être un peu d'affouragement en vert s'il y a de bonnes patûres.
De toute façon aucun aliment n'est adéquat au niveau nutritif seul hormis une bonne herbe pour des moyen/faibles niveaux de productions mais cela n'est possible qu'en été et encore généralement il faut rajouter des pierres à sel. Donc il faut mélanger.
De toute façon coté gustatif la vache préfère 100 fois plus un ensilage que le foin (le foin c'est le dernier aliment qu'elle mange).
Evidemment, il faut être nickel sur la conduite de l'alimentation et l'équilibre de la ration. Dans ce genre d'élevage le problème numéro 1 ce sont les boiteries et une ration trop acidogène provoque des fourbures (en gros une inflammation du pied aseptique). Cela signifie soit un ensilage suffisamment fibreux soit un ajout de fibres (souvent via du foin) un un mélange correcte de la ration (pour obliger les vaches à manger du foin).
On est dans des choses qu'on sait faire et qu'on fait déjà pour 50 vaches passer à 1000 vaches ne va pas changer grand chose à ce sujet si ce n'est que si c'est mal fait ça cartonne.
D'une manière générale à 1000 vaches c'est plus facile de bien faire les choses y compris pour le confort des vaches mais il faut absolument bien faire les choses sinon c'est la catastrophe. A l'inverse dans de petits élevages bios, c'est très difficile de bien faire et souvent c'est mal fait (par exemple les vaches bios ont un nombres de parasites nettement supérieurs aux non bios) mais ça ne porte pas énormément à conséquence

[Adeline]

Les conditions de vie à la ferme-usine des Mille vaches ne sont pas idéales : animaux maltraités, salariés harassés. Reporterre publie un témoignage accablant. Et la réponse de Michel Ramery, qui relativise les faits rapportés.

:cliquer ici:

Qu'en pensez vous ?

[Nico37]

Prophétie auto-réalisatrice...