Pensez vous que la "reprise économique soit là" ?

[Nombrilist]

Tiens, très bon exemple la cigarette électronique. Elle est bien moins cher que le consommable qu'elle remplace. C'est donc un très bon exemple d'innovation qui entraîne de la décroissance.

[albert]

La consommation des ménages français recule encore en octobre.
Soit -0.2 % en octobre après -0.1% en septembre et -0.3% en août.

[politicien]

Bonjour,

Le Monde semble nuancer cette baisse :

C'est moins bien qu'en septembre, mais à y regarder de plus près, le panier des Français n'est pas si dégarni. Après – 0,1 % en septembre, la consommation des ménages a continué à baisser en octobre, à – 0,2 %, a indiqué l'Insee, vendredi 29 octobre. Selon l'institut, cette baisse est imputable au recul des dépenses en énergie (– 4,9 %), qui traduisent notamment « l'effet de températures au-dessus des normales saisonnières sur les dépenses de chauffage ».
Sur l'ensemble de l'année 2013, et malgré un troisième trimestre en berne (– 0,1 %), l'Insee table toutefois sur une augmentation de 0,3 % de la consommation (contre – 0,4 % en 2012). Le quatrième trimestre devrait lui aussi être positif, à 0,3 %. Pour Hervé Péléraux, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), deux causes peuvent expliquer cette prévision optimiste.

« ACHATS D'ANTICIPATION » AVANT LES HAUSSES DE JANVIER
« Il y a tout d'abord ce que l'on appelle les achats d'anticipation, en l'occurrence avant la hausse de la TVA et le début de la fiscalité écologique au 1er janvier, explique-t-il. Puis, la possibilité de débloquer de manière anticipée l'épargne salariale va prendre fin au 31 décembre, et peut inciter les ménages à profiter de cette réserve. Dans le cas de phénomènes avantageux temporaires, les gens ont tendance à en profiter au dernier moment, comme on l'a vu, par exemple, pour la prime à la casse. »

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

[Nombrilist]

"Il y a tout d'abord ce que l'on appelle les achats d'anticipation, en l'occurrence avant la hausse de la TVA et le début de la fiscalité écologique au 1er janvier, explique-t-il."

Les ménages anticipent ce genre de chose ? ça m'étonnerait !

[El Fredo]

Si, c'est flagrant sur le secteur des services, les gens se précipitent pour signer les contrats avant le 1er janvier pour bénéficier des anciens taux. Ce sont surtout les services à taux réduit qui sont impactés par le passage de 7 à 10 voire 20, le passage des biens de 19.6 à 20 n'aura AMHA que peu d'impact sur les prix, pour des raisons bêtement prosaïques (volonté de conserver des prix ronds par exemple, ou d'éviter un ré-étiquetage généralisé). Donc peu d'anticipation de ce côté-ci.

Un exemple parlant : vous êtes déjà allés chez IKEA ? Vous avez vu le nombre de prix qui finissent par 9 ou qui tombent rond ? Vous croyez vraiment que le responsable d'un magasin de 25.000 m2 a envie de perdre un temps fou (donc de l'argent) à changer des milliers d'étiquettes, surtout si ça fait passer tous les prix dans la dizaine supérieure avec les effets psychologiques que ça implique ? Vous croyez vraiment que la direction d'IKEA a envie de modifier tous les catalogues 2014 qui sont déjà distribués depuis le mois d’août ? Conclusion : ce ne sont pas les clients d'IKEA qui vont payer l'augmentation de TVA, mais IKEA qui va la payer à leur place.

Vous en doutez ? Souvenez-vous de ce qui s'est passé au moment de la mise en place de l'écotaxe sur le mobilier. Est-ce que vous vous souvenez d'avoir vu les prix augmenter ? Moi non plus.

De même, un iPad Mini à 299 € restera à 299 €, et la différence de 0.4 points se fera sur la marge du distributeur. Idem pour une bagnole à 9990 €.

En réalité, cette augmentation de TVA est un hold-up géant sur les bénéfices de la grande distribution. Ça compensera une grosse partie du CICE qu'ils vont toucher (voire tout, la masse salariale y représente environ 10% du CA), et ça tombe bien puisque l'une des principales critiques envers le CICE est que ça profite massivement à la grande distribution qui n'en a pas besoin car non délocalisable.

[Nombrilist]

Moui. En même temps, tous les prix ne finissent pas par 99. Très loin de là. De plus, en supposant que ce soit les GMS qui se bouffent le passage de 19.6 à 20 et non le client, ça ne représente jamais qu'une ponction supplémentaire 0.4% du chiffre d'affaire concernant ces produits. Autant dire rien.

[El Fredo]

Justement ça ne représente pas grand chose donc c'est pour ça qu'ils ne prendront pas la peine de changer leurs prix pour si peu. C'est une opération très lourde.

Pour ce qui est de l'occurrence des prix en 0 ou 9, je t'invite à consulter les prix des biens de consommation courants sur les sites des grandes enseignes et sur les prospectus publicitaires. J'ai fait le test avec une petite dizaine d'enseignes, et l'immense majorité des prix respecte cette règle.

On pourra faire des captures d'écran au 31/12 et au 01/01 si tu veux comparer icon_mrgreen

[Nombrilist]

Non, mais ce que je voulais dire, c'est que la ponction de TVA supplémentaire est dérisoire. En supposant un C.A. de 10 milliards sur ce type de produit, ça ne représenterait qu'un gain de 40 millions pour l'Etat.

[wesker]

Le recul de la consommation fera chuter les recettes fiscales !

[albert]

Zone euro: ralentissement de la croissance confirmé au 3e trimestre.

Bruxelles - La croissance a ralenti au troisième trimestre dans la zone euro, a confirmé mercredi l'office européen des statistiques Eurostat, et devrait encore rester faible au vu des indicateurs mesurant l'activité privée et la consommation.

[albert]

La quantité de monnaie (dans ses diverses définitions) est-elle un indicateur avancé de la croissance ? (Natixis)

le seul indicateur avancé fiable de la croissance en volume et en valeur, avec 2 à 3 trimestres d’avance, est M1 (dépôts à vue et billets) dans le cas de la seule zone euro. La croissance de M1 dans la zone euro ralentissant depuis le printemps 2013, ceci annonce normalement un ralentissement de la croissance de la zone euro en 2014.

[albert]

L’année 2015 risque fort de n’être pas meilleure que l’année 2014 : les marchés financiers vont réagir à cette nouvelle (Patrick Artus)

Le « réflexe du prévisionniste » est de prévoir une bonne année quand l’année courante est mauvaise.
Nous pensons cependant qu’il y a un fort risque que l’année 2015 ne soit pas meilleure pour l’économie mondiale que l’année 2014 (en particulier avec les difficultés structurelles des émergents et de la Chine, les problèmes durables de la zone euro, le ralentissement du Japon et du Royaume-Uni, les obstacles à la croissance des Etats-Unis).

[wesker]

Comment et pour quelles raisons la reprise économique pourrait elle intervenir alors que les germes de cette reprise ne sont pas réalisés, sur un plan structurel, sur un plan budgétaire, économique, industriel ou technologique ?

Avec un cadre fiscal instable et lourd, un pouvoir d'achat qui a tendance à se réduire, avec des craintes de déflation et une monnaie sur évalués, je ne vois pas d'éléments de retour de la confiance, en revanche, je vois les éléments et les prémices d'une nouvelle crise.

Dès lors, objectivement non la reprise n'est pas là, les années de crise se suivent et se ressemblent, seule l'importance, la gravité de la crise change.

[albert]

2015 : la grande désillusion (Patrick Artus)

On peut craindre une correction importante des marchés d’actions, des marchés du crédit, si les investisseurs se mettent à anticiper que 2015 ne sera pas une bonne année. Or ceci peut être très certainement le cas avec :
- le risque d’une crise de la construction donc d’une crise de croissance en Chine ;
- la fin des effets du Quantitative Easing au Japon et au Royaume-Uni ;
- la fin des effets stimulants de la désinflation et de l’assouplissement des politiques budgétaires dans la zone euro ;
- le freinage de la croissance des pays émergents (hors Chine) avec les goulots d’étranglement entraînant la stagnation de l’industrie ;
- les facteurs structurels de freinage de la croissance aux Etats-Unis (inégalités, stagnation de l’investissement résidentiel et des salaires réels) toujours présents.
Le scénario de recul de la croissance en 2015 par rapport à 2014 n’est donc pas à exclure.

[wesker]

La France ayant, au niveau européen, une poids économique significatif, la déflation qui la guette aura, évidemment des conséquences sur le reste de la zone euro.

Effectivement, si la nécessité de réduire du coût du travail, et avouons le, les salaires se poursuit, les prix et les marges suivront la même tendance ce qui n'incitera pas aux investissements et qui, accessoirement, réduira les recettes de TVA qui reste tributaire des prix de ventes H.T.

L'avenir est effectivement incertain, le Gouvernement en convient, le Président de la République l'affirme et cherche à influer, gentiment, docilement sur la politique que l'Allemagne conduit, mais cette dernière n'a que faire des supplications qui n'ont pas lieu d'être. L'Europe est faite, à la fois de compromis, de tensions et parfois d'accords négociés douloureusement. L'Allemagne se moque de notre situation, alors que nos économies sont connectés, faisons lui savoir et sentir que nous n'avons pas vocation à accepter, plus longtemps de recevoir des injonctions budgétaires en l'absence de perspectives, d'investissements d'avenir que nous pouvons plus réaliser et que les entreprises hésitent à réaliser.