Qu'en pensez vous ?Réunis les 4 et 5 mars à Bruxelles, les ministres des Finances de la zone euro avaient encore la g..... de bois. Quelle claque! Difficile de voir dans le résultat des élections législatives italiennes de fin février autre chose qu'une défaite pour l'Europe et la démocratie. Un quart des électeurs ont plébiscité un humoriste, Beppe Grillo, patron d'un parti, le Mouvement 5 étoiles (M5S), qui rêve de faire exploser les institutions et d'abandonner l'euro. Et avec les 30% recueillis par la coalition de Silvio Berlusconi, qui appelait à boycotter les recommandations en matière d'assainissement budgétaire, ce sont plus de la moitié des Italiens qui ont dit basta à l'Europe. Quant au président du Conseil sortant, Mario Monti, à peine un électeur sur dix lui a accordé sa confiance. La défaite de cet homme, présenté comme providentiel par l'establishment européen, est surtout le symbole de la déroute des membres de ce qu'on appelle sur le continent "le cercle de la raison".
La vague de populisme qui s'étend partout en Europe en est un autre témoignage. Depuis trois ans, démagogues et extrémistes surfent sur la crise et s'incrustent dans les scrutins, qu'il s'agisse de votes d'extrême droite (le Front national a réalisé 18% à l'élection présidentielle française), d'extrême gauche (27% des voix aux dernières législatives pour Syriza en Grèce), ultranationalistes (10% aux européennes de 2009 pour les Vrais Finlandais à Helsinki), ou apolitique et antiélite (9% pour le Parti pirate en Allemagne au Sénat de Berlin et, bien sûr, les 25% du M5S). Leur point commun: surfer sur les peurs ; prendre Bruxelles et l'euro comme boucs émissaires. Pourquoi un tel succès? Pourquoi un tel refus des réalités?
UNE VISION TROP DOGMATIQUE A BRUXELLES
Daniel Cohen, professeur à l'Ecole normale supérieure
"Cela ressemble à un suicide collectif. Les règles budgétaires de l'Union européenne exigent des Etats qu'ils reviennent au-dessous d'un déficit public de 3% du PIB, sans prendre en compte le fait que ces mesures creusent la récession et rendent l'objectif impossible à atteindre. La Cour des comptes a montré qu'il fallait diviser de moitié l'effort de la France pour aboutir au chiffre de déficit finalement obtenu. En 2013, on va ainsi réaliser un effort représentant 2% du PIB, pour un effet qui devrait être inférieur à 1%, le déficit passant de 4,5% à 3,5% au final.
L'Europe s'impose des marches d'escalier contre-productives, qui ont pour effet de casser l'activité et de creuser un peu plus les déficits publics. En fait, la Commission européenne s'accroche à cette règle des 3%, car elle veut sauvegarder sa propre crédibilité. Sa seule façon d'exister est de menacer d'utiliser la procédure de déficit excessif les pays qui ne tiennent pas le cap. La souplesse dont elle fait preuve avec la France, en reportant d'un an l'objectif de revenir sous les 3% de déficit, est, certes, une preuve de pragmatisme bienvenue.
(...)
L'analyse de Challenges
Parmi les économistes, tout le monde est (presque) d'accord: les politiques d'austérité budgétaire, en Europe, sont contre-productives. "Elles détruisent du capital productif", déplore Patrick Artus, directeur de la recherche de Natixis. Et Olivier Blanchard, le chef économiste du FMI, a admis, dans une étude récente, que l'effet négatif de ces politiques avait été sous-estimé. Cible des critiques: l'injonction aux Etats de revenir au-dessous d'un déficit public de 3% du PIB. "Face à la plus forte récession depuis l'après-guerre, le maintien de ces règles est une erreur stratégique", souligne Fabrizio Coricelli, professeur à l'Ecole d'économie de Paris.
Accusée de dogmatisme, la Commission européenne se défend: "Il est indispensable de maintenir le cap pour assurer la crédibilité auprès des investisseurs et de nos bailleurs, répond Olivier Bailly, porte-parole de la Commission. Et il faut soulager le poids des intérêts de nos dettes qui sont autant d'euros non investis dans la croissance et l'emploi." Le timing imposé par Bruxelles pose néanmoins question. L'Italie a dû ramener, dès 2012, son déficit au-dessous de 3% du PIB au prix d'une sévère récession (-2,2%). Alors que le Royaume-Uni, en dehors de la zone euro, n'a pas respecté ces critères - son déficit passera de 6,3% en 2012 à 7,7% cette année. Mais les Britanniques ont évité la récession, et surtout préservé l'emploi malgré la crise: plus de 1 million de nouveaux jobs depuis l'arrivée de David Cameron.
(...)
UNE BANQUE CENTRALE TROP ALLEMANDE
Anton Brender, professeur à Paris-Dauphine, directeur des études de Dexia AM
"Difficile de faire grief à la Banque centrale européenne (BCE) d'avoir été moins agressive que la Réserve fédérale américaine (Fed). Son bilan a été multiplié par plus de 2,5 depuis 2008, à peine moins que celui de la Fed, et, comme pour la Fed, cette expansion a permis d'éviter une panne fatale du système financier.
Depuis deux ans, la BCE a même fait preuve d'une audace extrême en accordant des refinancements à trois ans en quantité illimitée, et, l'été dernier, en annonçant la mise en place d'un programme d'achat d'obligations publiques, conditionnel certes, mais lui aussi sans limites. Le seul reproche que l'on puisse lui faire est de n'être intervenue de façon décisive dans la crise européenne qu'après l'arrivée de Mario Draghi. Je ne vois pas ce qu'elle pourrait maintenant faire de plus dans le cadre du mandat et du statut qu'on lui a donnés.
(...)
L'analyse de Challenges
Patron de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke l'a encore répété le 26 février devant le Sénat américain: "Les bénéfices de l'action de la Fed sont évidents." Et d'énumérer: "Le redémarrage du marché du logement, l'augmentation des ventes d'automobiles, une hausse de l'emploi et de la richesse des ménages." Depuis qu'il a décrété, en début d'année, que la planche à billets tournerait tant que le taux de chômage ne serait pas descendu sous 6,5%, il fait rêver beaucoup d'Européens... Au Japon aussi, la banque centrale est de plus en plus à l'écoute des politiques.
Mais pas la BCE, qui se crispe sur son indépendance et la stabilité des prix. A l'heure où l'Europe flirte avec la récession et compte ses nouveaux chômeurs par millions, l'institution de Francfort paraît sourde aux besoins de la population, corsetée par un mandat étroit imposé à l'origine par des Allemands traumatisés par l'inflation. Toutefois, malgré ce carcan, depuis mai 2010, elle a agi. L'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit pointe "une ironie de l'histoire. Pour beaucoup, la BCE a longtemps été l'incarnation du néolibéralisme. Depuis la crise, elle a fait de la solidarité en mutualisant les dettes, devenant ainsi un acteur politique que désormais la gauche applaudit". Le 7 février, elle est allée plus loin encore, signant un accord avec l'Irlande pour réduire le fardeau d'une dette contractée au plus fort de la crise pour renflouer ses banques. Un bol d'air qui ne doit pas être du goût des inflexibles faucons de la Buba, la banque centrale allemande.
DES VERITES TROP DIFFICILES A ENTENDRE
Jean-Claude Trichet, ex-président de la Banque centrale européenne
"Oui, c'est vrai. Les peuples sont mécontents, et, d'ailleurs, ce n'est pas la réalité seulement de l'Italie, ou même de l'Europe, mais de l'ensemble des pays de l'Occident. On demande aux populations d'être en adaptation permanente, de changer tout, et pourtant les niveaux de vie stagnent. Les perspectives de l'Occident ne s'améliorent pas, alors que celles des pays émergents sont brillantes, avec des opinions qui ont un moral d'acier. Du coup, l'ensemble des institutions en Occident sont très peu soutenues, y compris aux Etats-Unis. Songez que le degré de confiance des Américains dans leur Congrès ne dépasse pas 10%!
De ce côté-ci de l'Atlantique, on accuse beaucoup l'Europe, on repasse la patate chaude à Bruxelles, parce que la théorie du bouc émissaire est bien commode et que l'Europe ne sait pas bien comment se défendre. Et pourtant, soit dit en passant, l'Europe garde une crédibilité plus élevée que celle de bien des institutions nationales. Alors, comment répondre? Il faudrait pouvoir dire que, dans notre malheur, les choses ne vont pas si mal ; que, par exemple, le PIB per capita a largement progressé en Europe depuis l'introduction de l'euro. D'ailleurs, les comparaisons avec les Etats-Unis ne nous sont pas défavorables, comme le nombre d'emplois créés dans les deux zones. Mais c'est contre-intuitif. Surtout, c'est inaudible, tant le courant dominant dans les pays avancés emporte aujourd'hui toutes les institutions avec lui."
L'analyse de Challenges
C'est un petit livre paru en France sous les auspices de l'Institut de l'entreprise à la veille du scrutin italien, L'Italie de Mario Monti: la réforme au nom de l'Europe. Son auteur, Alain Fabre, économiste reconverti dans le conseil financier, passionné de la péninsule, concluait un peu imprudemment: "L'expérience de cette année [2012] montre qu'il n'est pas impossible de dire la vérité aux Italiens." Monti, l'Institut de l'entreprise, la réforme, l'Europe... tous ces mots qui semblent danser si bien ensemble et former le "cercle de la raison" n'ont pas passé l'hiver italien.
(...)
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Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
- politicien
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Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Bonjour,
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- Nombrilist
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
"Difficile de voir dans le résultat des élections législatives italiennes de fin février autre chose qu'une défaite pour l'Europe et la démocratie."
Quand le peuple ne vote pas plein centre, c'est toujours une défaite pour la démocratie. J'adore !
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Oui, surtout que l'UE et pire l'Eurozone, c'est un modèle de démocratie ...
- mordred
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
L'Europe, ça doit être la Paix. Un point, c'est tout.
Un jour férié commun pour ne pas l'oublier. Et le reste, poubelle !
Un jour férié commun pour ne pas l'oublier. Et le reste, poubelle !
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Les clowns de l'austérité commencent à avoir peur. Tant mieux!
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)
- wesker
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Une légitimité populaire et un respect des intérêts réciproques de chacun des peuples devant, de tout temps, être recherché pour poursuivre l'aventure me semblerait plus adapté qu'une intégration à marche forcée !
- mordred
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Je suis allé à Strasbourg en juillet. Deux nuits. Nous avons pris le taxi pour nous rendre de l'autre côté du Rhin. Nous sommes passés sur le pont de l'Europe, et ensuite promenade sur la berge allemande du fleuve.
Beaucoup de plaques commémoratives, de statues, de sculptures futuristes. Tout nous poussait à la Paix. Nulle question d'argent. Nous avons pris un petit pont pour rejoindre l'autre berge, rejoindre la France. Une balade qui m'a beaucoup marqué. L'Europe déjà jetée sur le papier dans les années 20 par Aristide Briand et Gustav Stresemann. L'Europe doit être uniquement l'Europe de la Paix.
Beaucoup de plaques commémoratives, de statues, de sculptures futuristes. Tout nous poussait à la Paix. Nulle question d'argent. Nous avons pris un petit pont pour rejoindre l'autre berge, rejoindre la France. Une balade qui m'a beaucoup marqué. L'Europe déjà jetée sur le papier dans les années 20 par Aristide Briand et Gustav Stresemann. L'Europe doit être uniquement l'Europe de la Paix.
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
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- Narbonne
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Pour redonner goût de l'europe aux europeens, cela sera tres tres difficile voire impossible. Il faudrait mettre à la poubelle tous les traitrés et repartir quasiment à 0.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
- wesker
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Pour répondre à la question du topic, je répondrais, simplement par le respect des paroles des peuples qui composent cette union européenne !
Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Désolé, mais c'est une phrase creuse qui ne veut rien dire.wesker a écrit :Pour répondre à la question du topic, je répondrais, simplement par le respect des paroles des peuples qui composent cette union européenne !
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)
Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Moi aussi, j'ai tiqué sur cette phrase. On dirait que, dans certains cénacles politiques et médiatiques européens, quand le peuple vote contre l'UE telle qu'elle se pratique actuellement, c'est perçu comme une "défaite de la démocratie". Au contraire, un tel vote est l'expression d'une démocratie vivante ! La défaite de la démocratie, c'est quand les dirigeants européens s'asseoient sur le vote des peuples.Nombrilist a écrit :"Difficile de voir dans le résultat des élections législatives italiennes de fin février autre chose qu'une défaite pour l'Europe et la démocratie."
Quand le peuple ne vote pas plein centre, c'est toujours une défaite pour la démocratie. J'adore !
- wesker
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Incognito, ce que je voulais simplement dire est que les peuples s'expriment et souhaitent être entendus, respectés alors que l'Union Européenne, abstraite, obscures et ne reposant pas sur le suffrage populaire impose des normes, règles qui parfois ne sont pas adaptées à nos agriculteurs ou nos entreprises ou plus simplement à nos considérations sanitaires, environnementales (farines animales etc....), alors même que, lorsqu'ils furent consultés les peuples exprimèrent, régulièrement leur attachement à l'Europe qui doit se construire pour constituer un ensemble économique cohérent, sérieux, mais ils refusent l'uniformisation et l'ingérence dans des valeurs qui caractérisent chacune des nations qui la compose et qui ont tendance à être oubliées par les dirigeants.
- Th0ma575
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Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Sans l'Europe les taux d'intérêt sur les marchės seraient le triple de ce qu'ils sont aujourd'hui. Si on arrête l'Europe on enlève les aides aux états membres aussi la PAC. On voit toujours le mauvais dans l'Europe mais jamais ce que l'on pourrait perdre. Apres vous allez me dire que si on sort de l'Europe on pourra déprécier notre monnaie chouette on va faire comme le Japon avec un franc à 0.01 dollar.
Concernant l'austérité peut être qu elle a était trop forte chez les pays comme la Grèce ou le Portugal mais il faut aussi comprendre que il y eu des aides versées par les états de l'union européenne de l'argent publique versée en période de crise, il me semble logique de devoir tout faire pour assainir les finances publiques. Il faut voir que l'union européenne à mît de l'eau dans son vin en parlant maintenant de déficit structurel c'est a dire indépendante de la conjoncture avec une croissance potentielle.
Concernant l'austérité peut être qu elle a était trop forte chez les pays comme la Grèce ou le Portugal mais il faut aussi comprendre que il y eu des aides versées par les états de l'union européenne de l'argent publique versée en période de crise, il me semble logique de devoir tout faire pour assainir les finances publiques. Il faut voir que l'union européenne à mît de l'eau dans son vin en parlant maintenant de déficit structurel c'est a dire indépendante de la conjoncture avec une croissance potentielle.
Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Le discours des européistes de ton genre consiste à faire peur : la sortie de l'Europe serait une catastrophe, la France se retrouverait ruinée, etc. Mais il arrive un moment où il faut arrêter de raconter n'importe quoi.Th0ma575 a écrit :Sans l'Europe les taux d'intérêt sur les marchės seraient le triple de ce qu'ils sont aujourd'hui. Si on arrête l'Europe on enlève les aides aux états membres aussi la PAC.
Sur la monnaie unique, il faut signaler que si la France n'était pas dans la zone euro, elle pourrait monétiser sa dette (donc elle ne serait pas dépendante des taux d'intérêts dictés par les marchés financiers). Si la France n'était pas dans la zone euro, elle pourrait également dévaluer, le cas échéant.
Concernant les subventions, il faut rappeler que la France est contributeur net à l'UE, c'est-à-dire qu'elle verse plus à l'UE que ce qu'elle reçoit sous forme de subventions. Les subventions européennes, ça n'est jamais qu'une partie de notre argent, qui nous revient avec une étiquette "européenne". La PAC a organisé la chute des cours, a exposé nos agriculteurs à la concurrence de pays à bas coûts de production, les a donc conduits à une ruine progressive. Faire croire que la fin de l'UE, et donc la PAC, serait catastrophique pour nos agriculteurs, relève d'une escroquerie intellectuelle éhontée.
En effet, l'UE, aujourd'hui, on en perçoit les inconvénients sans en percevoir les avantages. Beaucoup d'Européens semblent partager ce sentiment, dès lors, il ne faut pas s'étonner que les partis hostiles à la construction européenne actuelle engrangent de bons scores succès électoraux. Ce qui est étonnant, c'est même que, malgré cette défiance à l'égard de l'UE, les partis majoritaires soient encore des partis pro-européens. Sans doute le discours catastrophiste des pro-européens séduit-il encore de nombreux électeurs.On voit toujours le mauvais dans l'Europe mais jamais ce que l'on pourrait perdre.
Oui, il est logique de conditionner les aides au respect d'une certaine politique. Mais il faut avoir une vision un peu plus globale des choses. L'austérité imposée à ces pays ne fait qu'aggraver la récession. En cas de récession, les objectifs de réduction des déficits ne peuvent être tenus, ce qui motive de nouvelles mesures d'austérité, qui elles-mêmes aggraveront encore un peu plus la récession. Et ainsi de suite. C'est un cercle vicieux, dont il faut sortir. En étant dans la monnaie unique, la Grèce ou le Portugal sont pieds et poings liés aux marchés financiers, et ne peuvent rien faire d'autre que subir, n'ayant plus leur souveraineté monétaire. S'ils avaient conservé leur souveraineté monétaire, ces pays auraient pu monétiser ou dévaluer, et la crise débutée en 2008 n'aurait jamais duré aussi longtemps, ni atteint cette gravité. L'union monétaire nous enferme dans la crise.Apres vous allez me dire que si on sort de l'Europe on pourra déprécier notre monnaie chouette on va faire comme le Japon avec un franc à 0.01 dollar.
Concernant l'austérité peut être qu elle a était trop forte chez les pays comme la Grèce ou le Portugal mais il faut aussi comprendre que il y eu des aides versées par les états de l'union européenne de l'argent publique versée en période de crise, il me semble logique de devoir tout faire pour assainir les finances publiques.
Re: Comment redonner le goût de l'Europe aux Européens
Il aurait mieux valu ne pas verser ces aides qui sont allées aux banques et non aux populations européennes. Il aurait mieux valu laisser la Grèce faire défaut et sortir de l’euro.Th0ma575 a écrit :Concernant l'austérité peut être qu elle a était trop forte chez les pays comme la Grèce ou le Portugal mais il faut aussi comprendre que il y eu des aides versées par les états de l'union européenne de l'argent publique versée en période de crise, il me semble logique de devoir tout faire pour assainir les finances publiques.
La Commission a accepté d'accorder un délai à la France, mais à condition qu’en 2014 le déficit soit nettement en dessous des 3 % (et là on ne parle pas de déficit structurel mais de déficit global), ce qui veut dire que l’austérité va continuer, et la récession avec.Th0ma575 a écrit : Il faut voir que l'union européenne à mît de l'eau dans son vin en parlant maintenant de déficit structurel c'est a dire indépendante de la conjoncture avec une croissance potentielle.
Au contraire : on pourrait monétiser notre dette, ce qui ferait baisser les taux d'intérêt.Th0ma575 a écrit :Sans l'Europe les taux d'intérêt sur les marchės seraient le triple de ce qu'ils sont aujourd'hui.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
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